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EAN : 9782264072160
576 pages
10-18 (21/03/2019)
4.35/5   60 notes
Résumé :
Itinéraire d'une véritable enfant du rock, l'autobiographie de Viv Albertine revient sur sa carrière de guitariste dans l'un des tout premiers groupes de punk exclusivement féminin Outre-manche, The Slits. Evocation candide et franche d'un mouvement musical et social qui allait changer l'histoire de la musique, De fringues, de musique et de mecs regorge d'anecdotes sur les Clash, les Sex Pistols, Vivienne Westwood, Johnny Thunders et tant d'autres.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Parfois le hasard fait bien les choses.
Ce livre faisait partie d'une sélection de l'opération Masse Critique. Dans un premier temps je n'avais pas trouvé de livre qui m'intéressait dans la sélection. En rejetant un oeil sur la liste alors qu'il ne restait que quelques laissés-pour-compte, je remarquai ce titre plutôt accrocheur: de fringues, de musique et de mecs, autobiographie d'une certaine Viv Albertine, guitariste des Slits, group punk féministe. Je furète sur le net. Ce livre a plutôt bonne presse. Il reçut même un NME award 2015 (magazine anglais mythique consacré à la musique).
Je ne connaissais ni Viv Albertine, ni les Slits.
La période punk m'est complètement étrangère.
je suis trop jeune pour l'avoir connu et ma connaissance du mouvement punk est limitée aux punks à chien et aux épingles à nourrice.
Musicalement, je n'arrive pas à écouter les Sex Pistols plus de 10 minutes. Je préfère nettement les Clash.
Je connais les noms de Malcolm McLaren et Vivienne Westwood sans avoir une idée précise de qui ils sont vraiment.
Je connais le destin de Sid Vicious dans les grandes lignes.
C'est à peu près tout.
Autant dire quelques clichés, proche de rien.
Cette autobiographie représentait une belle opportunité de mieux comprendre cette période.
Dès les premières lignes, Viv Albertine déclare que pour écrire son autobiographie, il faut soit être un connard, soit avoir besoin d'argent. En ce qui la concerne, elle confesse qu'il y a un peu des deux. le ton est donné.Viv Albertine n'a pas sa langue dans la poche et est dotée d'un solide sens de la répartie.
Il ne servirait à rien de livrer un compte-rendu chronologique de ce livre. Je préfère tenter de vous donner simplement envie de voir par vous-même. Parce que, je dois l'avouer, j'ai été très agréablement surpris par ce livre.
Viv Albertine a suivi le mouvement punk depuis le tout début. Dès son plus jeune âge, cette fille d'un milieu modeste de Londres cherche sa place dans la société. Pas spécialement brillante à l'école, ses options semblent limitées.
Elle entre dans un collège d'art, comme ses premiers héros: les frères Davies qui ont connu la gloire avec leur groupe: les Kinks. Elle peut approcher le monde en effervescence d'une certaine jeunesse en quête de liberté. Elle s'y lie avec Mick Jones, avec qui elle entretiendra une relation compliquée pendant plusieurs années.
A ses côtés, elle fera partie intégrante du phénomène punk. Elle suit la scène muisicale underground qui est en pleine effervescence. Mick Jones finit lui-même par fonder un groupe pour lequel il s'associe avec un jeune chanteur nommé Joe Strummer. Les Clash sont nés.
Avec son ami Syd (qui ne s'appelle pas encore Sid Vicious) elle rejoint un groupe éphémère: the Flowers of Romance avant d'en être débarquée.
Elle faisait partie des habitués de la mythique boutique SEX de Vivienne Westwood.
Viv était là.
Mais elle ne voulait pas se contenter d'être la petite amie de...
Elle voulait exister.
Puis elle découvrit Patti Smith qui brisait l'image policée de la chanteuse Ni hypersexualisée, ni potiche. Elle tenait la dragée haute aux hommes. Elle dégageait une sexualité décomplexée en affirmant sa féminité.
Les Sex Pistols lui firent ensuite comprendre qu'elle pouvait s'exprimer en musique, même si elle n'était qu'une guitariste moyenne.
Sa chance fut d'intégrer un groupe dont on commençait à parler: les Slits.
A l'époque, les filles dans la musique étaient cantonnées aux seconds rôles. Elle ne pouvaient que chanter. Elle ne jouaient pas d'instrument, à l'exception de Joan Baez ou Joni Mitchell (ou Karen Carpenter dans un autre genre).
Un groupe de fille qui ne soit pas un groupe vocal comme les Supremes était une anomalie.
Les Slits s'en foutaient.
Portées par l'énergie d'Ari Up, à peine 14 ans, Tessa Pollit à la basse et Palmolive à la batterie, il leur manquait justement une guitariste.
Ce sera Viv.
Le groupe fut remarqué par John Peel, grand découvreur de talents (ses Peel Sessions font autorité). Ce fut le début d'une aventure échevelée et intense, mais qui ne dura que quelques années.
Et après ?
Viv n'a pas 30 ans et sa carrière musicale semble terminée. Elle n'a ni l'envie, ni les moyens de vivre comme un ancien combattant punk. Elle veut une vie normale. le punk ne fut qu'un moyen pour Viv. Il ne fut qu'une étape dans le parcours d'une femme ordinaire qui veut être libre, créative et indépendante. N'est-ce pas le but de chacune ?
C'est alors que ce livre devient le plus touchant. Ce livre se divise d'ailleurs en 2 parties distinctes. La "Face A" relate sa vie de son enfance jusqu'à la séparation des Slits. La "Face B" se concentre sur tout ce qui a suivi. Sur son parcours de femme.
Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, Viv n'est pas une folle furieuse, trash et rock'n roll. Ses années punk ne sont pas une succession de sexe, drogue et déviances en tous genres. Elle reste une femme normale, timide et plutôt sensée.
Le mouvement punk lui a permis d'atteindre une relative émancipation, mais elle n'a pas 30 ans quand cette période de sa vie s'achève. Tout reste encore à faire.
Il y a presque du Bridget Jones dans sa vie. Elle devient prof de fitness, reprend ses études de cinéma, travaille pour la BBC et d'autres chaînes de télévision. Elle doit faire face à des connards qui la regarde de haut. Mais elle tient bon.
Sentimentalement, ce n'est guère plus glorieux. Rencontrer des mecs est facile mais trouver LE mec est une autre histoire.
Et une fois LE mec trouvé, comment ne pas renoncer à être soi lorsqu'on devient également compagne, épouse et mère ? A chaque étape, Viv se sent s'échapper. Elle va devoir se réinventer.
Son autobiographie est finalement un beau livre féministe sans être pour autant un livre militant.
Viv est féministe parce qu'elle s'assume.
Parce qu'elle ne veut pas se satisfaire de ce que la société lui réserve.
Elle est confrontée à des épreuves que beaucoup de femmes traversent. Elle croise son lot de connards. Elle en bave. Elle en bave même parfois beaucoup, mais sans que son expérience en devienne exceptionnelle. Elle partage le même destin que des millions de femmes mais elle se livre avec beaucoup de franchise.
Son aplomb, son humour, sa sincérité en font une personnalité très attachante. Son autobiographie livre un beau portrait de femme, qui adresse frontalement des questions rarement abordées sur l'émancipation de la femme en tant qu'individu dans la société, dans le couple et simplement face à elle-même. Je craignais un peu un catalogue de souvenir d'ancien combattant. Je me trompais. Ce livre est beaucoup plus et il mérite qu'on s'y arrête.
Part contre, petit bémol sur la traduction. Les titres de chapitres renvoient régulièrement à des titres de chansons. Certaines ont été traduites, perdant l'allusion à la chanson. D'autres ont été adaptées avec une note explicative. Quelques unes ont été laissée en anglais. Il aurait peut-être fallu un peu plus de cohérence.
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Je me sens toujours privilégiée lorsque je lis une autobiographie, un peu comme si pouvais me glisser derrière le rideau pour découvrir ce que les autres ne savent pas. Babelio et les Editions Buchet – Castel m'ont particulièrement gâtée avec « de fringues, de musique et de mecs ». Merci encore !
C'est une sacrée nana Viv Albertine. Curieuse du monde, curieuse des gens, pas le genre à s'embarrasser de la bienséance quand elle a une idée en tête. Il y a pourtant beaucoup de candeur dans ses souvenirs, une innocence un peu éraflée qui la rend extrêmement touchante.
« Je voudrais me retrouver petite fille, à demi sauvage, intrépide et libre : rien des injures au lieu de m'en affoler. » Je n'attendais pas à ce qu'une icône punk débute ses mémoires par une citation d'Emily Brontë, mais elle lui correspond tellement bien.
De 1958, date à laquelle sa famille a quitté Sydney pur s'installer en Angleterre, à 2013, elle se confie sur tout ce qui l'a animée, révoltée, entrainée sur la mauvaise pente ou fait vivre des heures magiques sous les projecteurs. Aux côtés de ses musiciens, de ses amis (dont Sid Vicious, leader des Sex Pistols), elle fait le point sur une vie qui n'a pas toujours été tendre mais dont elle veut conserver les bons côtés :
« La musique qu'il m'a été donné d'entendre quand j'ai grandi était révolutionnaire, et puisque j'ai grandi avec de la musique visant à changer le monde, c'est toujours ce que j'attends d'elle. »
… et continue de croire en l'amour.
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«Pour écrire son autobiographie, il faut être un sacré connard, ou alors c'est qu'on est fauché. Moi, c'est un peu des deux.»

Je l'avoue humblement, je ne connaissais pas Viv Albertine, pas plus que les Slits. Née après que le phénomène soit déjà mort,1 je ne connaissais de cette musique que les Clash, les Sex Pistols et à la limite quelques tubes des Buzzcocks et des Ramones. Je crois que je ne soupçonnais même pas l'existence d'un punk féminin à part entière. Aussi, quand cette autobiographie m'a été proposée par la Masse Critique Babelio, j'ai immédiatement sauté dessus : j'allais découvrir!

Et quelle découverte! Viv Albertine nous plonge au coeur de deux vies, la sienne, bien sûr, mais aussi celle du punk underground des années 70. Guidée par une plume déliée, on parcourt avec elle les petites rues de Londres, les squats miteux, puis les hôtels de luxe et les salles de concert. La jeune fille qu'elle décrit nous ressemble terriblement : elle veut être libre, musicienne, heureuse. Mais elle est malgré tout pétrie des convictions qu'on lui a enseigné sur la féminité, sa place en tant que femme dans la société, ce qu'elle DOIT et ne DOIT PAS faire.

A ses côtés, on assiste à ce long cheminement vers une identité choisie, de doutes en désarrois, de petites victoires en montées d'adrénaline. Jusqu'à la fin de l'histoire, la vie qui se range, la jeunesse qui s'en va, le punk qui se meurt (ou pas, voir note 1). Viv Albertine évoque avec justesse la vie de femme au foyer, la maladie, la maternité. Jusqu'aux dernières pages où un renouveau s'envole encore... vers où cette fois?

J'ai adoré cette lecture, gentiment provocante, légèrement grave... J'ai découvert grâce à ce livre un univers musical que je ne connaissais pas, et l'envers du décor d'un "Punk System" que je ne soupçonnais pas. Au delà du contenu musical et presque historique, c'est le très émouvant témoignage d'une femme qui a choisi d'être libre.

A lire absolument
Lien : http://mademoisellemalenia.o..
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Vous connaissez bien évidemment The Slits ? Mais oui, les Sex Pistols au féminin avec leur célèbre morceau Typical Girl. Allez, je vois briller une étincelle dans vos yeux, on peut donc continuer.
son bouquin elle le commence comme ça : « Pour écrire son autobiographie, il faut être un sacré connard, ou alors c'est qu'on est fauché. Moi, c'est un peu des deux. » Elle précise que c'est sa version de la vie, la sienne, tant pis si d'autres sont en désaccord. Cette autobiographie est un outil parfait pour découvrir l'histoire mythique de ce groupe Punk féminin et du mouvement. Elle raconte l'entourage, les stars, les combats, la musique, les rencontres et les chagrins également. Elle dresse un merveilleux récit de cette période musicale que je vous invite à (re) découvrir. Mais « De fringues, de musique et de mecs » n'est pas que ça, c'est également l'histoire de Viv, de l'enfant à la femme et ce récit-là est très touchant. Elle est honnête, sa plume est délicate même si la femme peut être crue et intransigeante.
J'ai donc adoré ce bouquin pour la rétrospective et pour la plume de l'autrice.
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Quelle vie !
Toute une génération, toute une culture, Viv a toujours été là au bon endroit au moment. Elle nous livre son histoire brut de décoffrage, sans aucun tabou, c'est passionnant.
J'ai adoré cette balade, même si au fond je sais qu'elle et moi, on se serait détestées . Maintenant j'ai qu'une envie, c'est de la rencontrer, car ça fait longtemps que quelqu'un n'avait pas parlé avec autant de sincérité.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Pour écrire son autobiographie il faut être un sacré connard, ou alors c’est qu’on est fauché. Moi, c’est un peu des deux.
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Pour écrire son autobiographie il faut être un sacré connard, ou alors c'est qu'on est fauché. Moi, c'est un peu des deux.
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