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EAN : 9782253181415
216 pages
Le Livre de Poche (02/01/2020)
3.63/5   38 notes
Résumé :
De la cocaïne, des filles, du mépris, de l'arrogance. Et un cadavre. Tout cela tient dans la BMW noire du señor Machi, un homme d'affaire bien habillé, self made man de l'époque des dictateurs argentins et aujourd'hui entrepreneur sans scrupules. Le señor Machi se croit au-dessus de tout le monde mais son univers doré est réduit en poussière lorsqu'il découvre le corps d'un homme sans visage dans le coffre de sa BM flambant neuve. Six heures de la vie d'un personnag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Zweig a écrit Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme, et Ferrari six heures dans la vie d'un pourri.
Si de loin on dirait des mouches, de près c'est un bon polar argentin atypique, avec pour personnage principal une vraie raclure de bidet comme on en voit peu
Machi est un homme d'affaire véreux, violent, infidèle, cocaïnomane et parvenu. L'argent, sa BMW, ses costumes Armani, ses chaussures Upper and Linning, son parfum Terre d'Hermès peinent à dissimuler le nouveau riche inculte et agressif qui maltraite sa famille, ses maîtresses et ses employés.
Alors qu'il roule dans sa chère voiture, un pneu le lâche et il s'aperçoit que dans le coffre se trouve un cadavre au visage méconnaissable.
A partir de cet instant, Machi doit changer ses plans. D'abord ne pas se faire arrêter avec un mort dans son véhicule, ensuite se débarrasser du cadavre et surtout trouver qui a voulu lui faire porter le chapeau pour cette exécution.
C'est là toute l'intrigue de De loin on dirait des mouches. Kiki Ferrari s'attache à décrire les pensées nauséabondes de Machi qui ressasse son passé, se remémore ses bassesses, et se concocte un petit programme réconfort lorsqu'il sera enfin débarrassé de l'encombrant macchabée non identifié.
Comme Machi est un « pelotudo » de compétition, le petit séjour du lecteur dans son esprit répugnant n'est pas une partie de plaisir. Proche de la dictature, il a régulièrement fait assassiner ses ouvriers syndiqués. Infidèle, il a trompé sa femme jusque dans le lit conjugal. Autant dire que sa liste d'ennemis est aussi longue que les lignes de coke qu'il sniffe à longueur de journée.
De loin mon dirait des mouches est donc le récit d'une journée dans la vie d'une ordure sans état d'âme, qui permet à Kike Ferrari de dresser un portrait peu flatteur de la société argentine, où corruption et immoralité fleurissent, le tout à un rythme d'enfer.
Je remercie les Editions Albin Michel pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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On peut dire que ça roule pour le señor Luis Machi
Une BMW dernier cri, des cigares hors de prix,
des petites extra et une Rolex, normal quand on a réussi sa vie...
Mais un imprévu va bouleverser sa folle ascension,
il va devoir soulever le pied du plancher
un pneu de son bolide a crevé sur l'autoroute.
Ce qu'il va découvrir en cherchant son cric dans son coffre arrière n'est pas joli joli...
Un corps défiguré, les mains attachés à des... menottes en velours rose.
petit détail qui lui donne des suées à sa chemise Armani,
son jouet auquel il tient énormément pour ses petites sauteries...
Qui a bien pu lui remplir si aimablement son coffiot ?
A y réfléchir, la liste est aussi longue que son bras....
Ce roman noir argentin de Kike Ferrari décape.
C'est la fête au macho Machi qui va devenir parano
pour trouver un endroit paisible où se débarrasser du cadavre gênant.
A travers lui, ce sont les Self Made Man argentins de son espèce qui sont visés. Les nouveaux riches qui ont profité de l'ère opulente des dictateurs pour s'en mettre plein les poches.
Il a le même profil, arrogant , méprisant...
la même panoplie Versace, Dupont, Mont-Blanc etc...
Il crèche dans le même quartier ultra sécurisé gardé
par des hommes de mains vraiment vilains
qui ont une haine viscérale du Che...même mort sur un tee-shirt
Un auteur à ranger à coté de l'excellent Massimo Carlotto
De loin on dirait des mouches, un titre qui ne trompe pas !
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Luis Machi a réussi et il en profite. Les plus belles filles se vautrent dans son lit, la meilleure cocaïne lui gonfle les narines.
Luis Machi a réussi et il l'affiche. Ses costumes, griffés, viennent d'Italie, ses cigares de Cuba, sa montre est suisse et sa femme vient ''de la haute''. Luis Machi a réussi et il s'offre tous ses caprices. le dernier en date : une BW flambant neuve dont il a lui même choisi les sièges, doux comme une peau de bébé.
Louis Machi a réussi et il tombe de haut lorsqu'il découvre un cadavre dans le coffre de sa BM. Un homme mort d'une balle en pleine face, un corps sanguinolent attaché par une paire de menottes en fourrure rose.
Alors Luis Machi panique, s'énerve et s'interroge. Qui ? Pourquoi ? Comment ?
Luis Machi a réussi et il n'a pas d'ennemis. Alors qui a décidé de lui gâcher la vie avec ce cadavre ? Son chef de la sécurité un brin sadique ? Un concurrent mécontent ? Un employé vindicatif ? Sa femme ? Son fils ? Son futur gendre ? Un fantôme venu du passé ?
Luis Machi a réussi mais il est tout seul. Il ne peut plus faire confiance à personne. Lui qui est arrivé au sommet sans jamais se salir les mains va devoir se débarrasser de l'encombrant cadavre et effacer les preuves compromettantes, pour pouvoir rentrer chez lui, les mains toujours propres et l'esprit léger.

De loin on dirait des mouches et de près on dirait bien que Luisito est dans la panade. Jusqu'au cou. Et c'est bien fait pour lui ! On se délecte des ennuis de ce parvenu sans foi ni loi qui a réussi en écrasant, en dénonçant, en humiliant. Look bling-bling de nouveau riche, cocaïnomane, mari infidèle, père intransigeant, patron tyrannique, ce Luis Machi est détestable et on aime le détester. A travers ce personnage de chef d'entreprise, Kike Ferrari égratigne la société argentine et les puissants corrompus, corruptibles, amoraux, immoraux qui se sont enrichis durant la dictature et ont continué leurs magouilles en graissant la patte des politiciens élus.
Six heures dans la vie d'un pourri, à le regarder s'engluer, s'enfoncer, s'angoisser, récolter ce qu'il a semé. Six heures jubilatoires malgré la noirceur du personnage et de son monde. Une très belle découverte.
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Le señor Luis Machi est un enfoiré de sale parvenu qui ne se prend pas pour de la merde mais considère tout le monde comme des résidus de chiottes sales, alors qu'en fait, c'est lui qui l'est.

Oui, Machi est un type abject, avec des airs de Trump dans sa manière qu'il a d'envoyer tout le monde au diable, de leur couper la parole, de raccrocher avant, de donner des ordres et de se vanter que lui, il est parti de rien et qu'il a réussi.

Pourtant, on s'amuse de le voir s'empêtrer les pieds, non pas dans un tapis, mais dans un cadavre.

Certains ont des cadavres dans le placard, lui, c'est dans le coffre de sa BM. Menotté, en plus, le cadavre… le but des prochaines heures sera de ne pas se faire prendre avec le cadavre, s'en débarrasser et trouver qui le déteste à ce point-là que pour vouloir lui faire porter le chapeau.

Ils sont légions ceux qui aimeraient foutre en l'air quelques heures de la vie de Machi. Il s'est essuyé les pieds sur tout le monde, a trompé sa femme, a traité ses maîtresses comme de la merde, ses employés encore plus, jamais de remerciements et j'en passe. Sa carte des méfaits est longue.

Ce roman noir et déjanté vous propose de faire un voyage dans la tête d'un salopard, de ne rien rater de ses pensées monstrueuses, de ses souvenirs, de ses rails de coke et de son esprit limité, comme peu l'être celui de Trumpinette pour tout ce qui touche à la culture, à la lecture et à tout ce qui ne l'intéresse pas.

Machi a beau jouer au macho, on devine les blessures de la jalousie sous son arrogance, lui qui est parti de rien, lui qui n'a pas un nom en deux parties, comme son épouse, lui qui n'est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche, comme elle.

Lui qui, comme beaucoup d'autres, ont profité de la dictature argentine pour s'en mettre plein les poches. Lui qui, comme tous ces nouveaux riches, n'a aucun poids sur la conscience. La quoi ? La conscience ? Pardon, ce mot n'existe pas dans son dico perso.

Enfin bon, il a sa Rolex, donc, il a réussi sa vie, n'est-ce pas ? Plus des costards italiens taillés sur mesure, des cravates en soies d'Italie, des cigares, des vins et des alcools de choix. Un vrai bling-bling qui sniffe de la coke comme d'autres se mouchent le nez un jour de rhume.

Si je vous en parle, c'est parce que tandis que notre pute de fils cherche à se débarrasser du macchabée, il pense déjà à tous ces petits plaisirs qu'il va s'offrir en rentrant chez lui.

Oui, Luis Machi est abject, arrogant, pédant, mal élevé, sans conscience, salopard, harceleur, trompe sa femme, baise autant qu'un croisement improbable entre DSK et le Rocco des films X, méprise tout le monde et puis se demande qui a bien pu lui en vouloir pour lui jouer un coup de pute de la sorte.

C'est justement parce qu'il est tout ça que l'on se délecte en le voyant se démener, vitupérer, s'énerver, crier, mordre sur sa chique et tenter d'être poli de temps en temps, afin de ne pas se faire trop remarquer et même courber l'échine devant des flics… le tout durant quelques heures qui seront les plus longues de sa vie et qui feront le plaisir des lecteurs, témoins de sa déchéance.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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C'est l'histoire d'un truand sud-américain qui a plutôt réussi dans sa branche, mais qui ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. C'est un héros que l'on déteste vite, il est imbuvable, il n'aime personne sauf sa propre personne, il trahit comme il respire, ne pardonne rien ni personne et aime ses bagnoles plus que femme et enfant....Par dessus le marché, on comprend également que fasse à des situations qui le mettent en danger, il se découvre poltron.
Une belle merde quoi.
Les premières pages ne m'ont pas trop rassuré sur la qualité de ce livre, mais cela c'est dissipé au fil du récit. Ça n'est pas ici que vous trouverez le moyen de calmer vos ardeurs littéraires, mais ça n'est pas vraiment ce que l'on cherche lorsque l'on se plonge dans ce style de roman. J'ai plutôt bien accroché à l'histoire et la fin laisse poindre un sourire accompagné d'un " yes ! bien fait pour sa gue..e "
Parce que oui, l'envie de mettre des gifles au personnage principal est souvent présente.
Un petit bouquin qui vous fera passer un bon moment.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
21 mars 2019
Balayeur dans le métro de Buenos Aires, Kike Ferrari publie un quatrième roman, De loin on dirait des mouches dont le protagoniste est un entrepreneur qui a fait fortune sous la dictature. Un homme sans foi ni loi qui va connaître un retour de flamme.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Sa main se crispe sur le livre.
Il relit : "Ce livre a son lieu de naissance dans un texte de Borges."
C'est ça qu'écrivait Borges? Ce que faisait le grand écrivain national? Machi se félicite de ne l'avoir jamais lu. Revenir au livre ne fait qu'accroître son irritation.
"Qu'est-il donc possible de penser, et de quelle impossibilité s'agit-il?"
Machi, indigné, ouvre la fenêtre et jette le livre orange au milieu de la voie. Il observe avec joie la façon dont une, deux, trois voitures roulent dessus, avant de descendre de la BM, le mot branleurs lui brûlant les lèvres.
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Il ne dit jamais tais-toi mais boucle ta chatte ou ferme ta gueule. Il ne dit pas ce type mais cet enculé de fils de pute. Il ne dit pas c’est une belle femme mais elle est bonne cette salope.
Cette fois-là ne fit pas exception.
Il ne dit pas qu’il avait un problème, mais qu’il était dedans jusqu’aux burnes ; il ne parla pas d’un mort préalablement torturé, mais il expliqua je l’ai crevé cet enfoiré de fils de pute de juif, après lui avoir fait bouffer ses couilles ; il ne dit pas que tout cela faisait partie d’une vengeance qu’il attendait depuis des années, mais ça fait une chiée de temps que j’avais la rage au cul ; il ne dit pas que le mort avait un parent qui travaillait dans le milieu judiciaire et donc que l’enquête avançait, mais il semble que ce bâtard de mes deux connaît quelqu’un qui chie plus haut que son cul et qui m’a dans le collimateur. Enfin, il ne se plaignit pas que son chef ne le couvre pas mais cracha et le comble c’est que mon misérable trouduc de patron s’en est lavé la chatte et m’a laissé me démerder tout seul.
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Merde, j’ai crevé, pense-t-il.

Il suppose : Avant droit.

Il redresse la BM avec une adresse de virtuose et se dirige vers le bas-côté.

Merde, jure Machi à voix haute. Merde.

Ça doit faire vingt, vingt-cinq ans que je n’ai pas crevé. J’ai dépensé vingt briques dans une bagnole pour ça ?

Sans couper le moteur, il appuie la tête sur le revêtement qu’il a choisi lui-même et ferme les yeux un instant. Il lui faut s’armer de patience et de tolérance pour sortir de la voiture. Et surtout se préparer à supporter les regards moqueurs et aigris des conducteurs de vieilles Duna, 504 ou 19 – des voitures qui coûtent ce que lui dépense pour une pute ou un déjeuner – lorsqu’ils passeront à côté de la BM échouée sur le bord de la route, alors qu’il y a à peine quelques secondes l filait tel un éclair. Il sait que tous ces pauvres diables vont prendre un malin plaisir à le voir planté là, avec une roue crevée.
Une misérable victoire dans leurs misérables existences, pense-t-il.
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Philosophes, sociologues, penseurs, mon œil ! C’est ça qu’inculquent à Luciana les professeurs dont il paie le salaire ? Qu’est-ce qu’ils savent faire, hein ? Est-ce qu’ils sont capables d’ériger un empire à partir de rien, comme lui l’a fait ? Est-ce qu’ils peuvent payer à leurs enfants des caprices universitaires à quatre cent cinquante dollars par mois ? Hein ? Ils peuvent ?
Sa main se crispe sur le livre.
Il relit : Ce livre a son lieu de naissance dans un texte de Borges.
C’est ça qu’écrivait Borges ? Ce que faisait le grand écrivain national ? Machi se félicite de ne l’avoir jamais lu. Revenir au livre ne fait qu’accroître son irritation.
Qu’est-il donc impossible de penser, et de quelle impossibilité s’agit-il ?
Machi, indigné, ouvre la fenêtre et jette le livre orange au milieu de la voie. Il observe avec joie la façon dont une, deux, trois voitures roulent dessus, avant de descendre de la BM, le mot branleurs lui brûlant les lèvres.
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Bonjour, monsieur, tout va bien ? demande le gorille au crâne rasé qui – l’œil aux aguets, les mains croisées dans le dos, le visage impassible et impersonnel – veille sur la porte du parking, dans le sous-sol de l’Empire.
C’est pour aujourd’hui ou pour demain ? réplique Machi les mâchoires serrées.
Il fait craquer ses doigts et tend la main.
Clefs, lâche-t-il.
Clefs, répète-t-il illico.
Le gorille se déplace rapidement, avec une agilité surprenante pour un corps aussi grand et lourd.
Monsieur, reprend-il, toujours impassible, en déposant les clefs de la BM dans la main tendue de Machi qui continue d’avancer sans même songer à dire merci.
Attends que je sorte et va dormir, mon gros, dit Machi en regardant ailleurs et sans s’arrêter.
Puis il fait retentir deux fois l’alarme de la BM. Et monte. Le contact du siège lui procure une sensation fantastique. Il a choisi lui-même le revêtement.
On dirait la douceur d’un jeune cul, pense Machi.
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