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Sidonie Van Den Dries (Traducteur)
EAN : 9782878270839
602 pages
Rackham (02/11/2004)
3.92/5   131 notes
Résumé :
Sherman est libraire et voudrait se consacrer à l’écriture, mais pour l’instant traîne avec son pote Ed qui, lui, rêve de vivre de ses bandes dessinées et de perdre enfin son pucelage. Sherman est en couple avec Dorothy, journaliste très portée sur la boisson ; les deux vivent en colocation avec un autre couple, Stephen et Jane, lui enseignant, elle dessinatrice. Ils ont tous entre 23 et 25 ans, viennent de terminer leurs études et démarrent leur vie active non sans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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L'appellation de roman graphique pour de mal en pis est parfaitement justifiée. Épais, dense, l'oeuvre d'Alex Robinson exploite des thèmes littéraires nombreux et parfois complexes - l'entrée dans la vie active, la création littéraire, les questionnements amoureux, l'industrie du comics aux Etats-Unis - sans oublier d'être fluide.

C'est autour d'une galerie de personnages qu'Alex Robinson construit son récit. Sherman Davies exerce comme libraire - un métier qu'il déteste malgré son amour des livres - en attendant de devenir écrivain. Sa petite amie, Dorothy Lestrade, vit de piges dans un journal national. Sherman est le colocataire de Jane et Stephen ; elle écrit des romans graphiques sur la vie de femmes célèbres, lui est professeur d'histoire dans un collège. Enfin, Ed Rodriguez, un ami de Sherman, tente de percer dans le monde des comics tout en aidant son père à l'épicerie. Durant tout le récit, il tente de perdre sa virginité.

Chacun tente d'entrer au mieux dans le monde adulte. Aux idéaux étudiants succède le réalisme du quotidien et l'écriture, ou le dessin, deviennent des exutoires autant que des remèdes obligatoires à la sinistrose qui guette. Cette question de la création littéraire - et de la vie intellectuelle - traverse tout le roman graphique. Il faut dire que l'un des fils rouges est constitué par le combat mené par Ed et Irving Flavor, un octogénaire inoffensif qui a pourtant créé un personnage de comics renommé devenu héros de cinéma et véritable poule aux oeufs d'or pour la maison d'édition Zoom Comics. Seulement voilà, Irving Flavor a vendu, quarante ans plus tôt, les droits pour ce personnage pour une bouchée de pain, et les retombées économiques lui échappent totalement alors qu'il vit dans un studio minable du Queens. Robinson pose ainsi un regard aigu et acide sur le monde des comics aux Etats-Unis, plus vivant que jamais grâce à la communauté des lecteurs devenus pour certains des geeks, mais qui répond avant tout à un système économique définitivement capitaliste, régi par le droit et l'opportunité financière.

Les histoires d'amour et de jalousie, de tentation et de trahison, émaillent également la lecture. L'histoire d'amour entre Sherman et Dorothy est mal vécue par Jane, actuelle coloc' de Sherman et ancienne coloc' de Dorothy. Ed, lui, mettra longtemps avant de pouvoir prendre confiance et ainsi ouvrir son coeur aux femmes. D'autres personnages, apparaissant en fulgurance - ainsi James, ancien collègue de Sherman à la librairie et véritable Dom Juan -, donnent encore plus de densité au récit. L'écriture d'Alex Robinson est souvent juste, et les questionnements autant personnels - voire intimes - que professionnels ou philosophiques sont intemporels, gardant toute leur consistante en 2016 alors que le roman graphique, écrit en 2001, prend place dans le New York des années 1994-1997.

La fluidité de la lecture tient également au dessin. En noir et blanc, mais loin du trait très appuyé du comics à la Burns, réaliste tout en se réservant le droit de virer au cartoonesque pour exprimer les sentiments des personnages, le dessin de Robinson fourmille de détails que le lecteur pressé pourra ne pas voir sans rien manquer pour la compréhension. Pour le lecteur plus attentif, quelques surprises se cachent. Toutefois, la lecture prend nettement le pas sur le visuel, d'où un léger déséquilibre dans le livre. Un bien simple défaut, aisément pardonnable, tant ce roman graphique est une réussite précise et juste.
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Je me décide à commenter cette BD que j'ai lue maintenant voilà un moment. J'ai été empêché d'écrire immédiatement une critique, et finalement ma note aura changé, de même que l'avis que je portais sur la BD.

Ce qui m'a dérangé à ma première lecture, c'est d'abord le dessin qui semble assez peu maitrisé au début du tome, mais qui évolue ensuite vers une forme personnelle et qui reste fixe tout au long de l'album. J'ai tiqué aussi lors des relectures, mais c'est vraiment dans les cinquante premières pages qu'on le note, ensuite on passe largement outre.

Niveau forme j'ai également adoré l'alternance des narrations, avec différents points de vue et protagonistes que l'on suit, la façon de représenter des personnages dans la même période mais dans leurs univers chacun (comme les différents Noëls de chacun), tout comme les interludes avec les questions qui sont posées aux personnages, lesquels répondent. Ce sont des petits rajouts supplémentaires, mais ils rajoutent à l'ensemble du roman graphique et permettent de mieux cerner chacun des personnages.

Plus que la forme, par contre, j'ai adoré le fond de la BD, cette tranche de vie de personnages dans la vingtaine qui tentent de vivre et de se démerder dans New-York, qui vivent des histoires belles et tristes, moches et connes, des tranches de vies qui sonnent vraiment très juste, au point qu'on croirait qu'il y a une part d'autobiographie. Toutes se croisent, toutes ne se finiront pas bien, et toutes sont intéressantes.

Lors de ma première lecture, je m'étais trop arrêté à quelques personnages et j'avais passé outre certains qui me semblaient insipides. J'ai remarqué ensuite, en y repensant puis en le relisant, qu'en fait tous ont bien des côtés attachants et sympathiques, mais ma première lecture avait été trop "rapide", et j'ai du le relire pour apprécier tout ce qui en ressort. Il faut dire que le pavé à de quoi rendre indigeste, et il mérite bien quelques relectures pour tout appréhender depuis le début.

Et j'ai aussi beaucoup aimé la représentation que l'auteur faisait de ce monde, de cette jeunesse perdue dans la grosse pomme, de ces auteurs, de ces artistes, de ces gens qui essayent de s'en sortir au jour le jour, de ceux qui s'en sortent déjà. Un beau portrait qui dénonce par bien des côtés.

En bref, j'ai beaucoup apprécié ce roman graphique pur jus, mais d'autant plus à la seconde lecture et à celles ensuite que lors de ma première. Je pense que sa densité et son volume nécessitent des relectures, mais il est vraiment de très bonne facture. Je lui décerne allègrement mon coup de coeur du moment parce que je l'ai vraiment en tête en ce moment et que ça ne me déplait pas.
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C'était une oeuvre dont j'avais repoussé la lecture en raison de sa big density. Il faut tout de même se taper près de 600 pages en noir et blanc ponctuées de dialogues insignifiants qui débordent dans tous les sens. Il faut aimer également le genre roman graphique où l'action se limite à des échanges verbaux sur des aspects insignifiants de la vie mais qui font tout son charme. Oui, il faut aimer cela.

Je peux concevoir que ce fut une oeuvre qui a apporté quelque chose au genre il y a plus de 10 ans. Depuis, il y a eu pléthore d'oeuvres dans la même veine et qui ont apporté un intérêt certain. J'avoue ne pas avoir eu assez d'empathie pour cette bande d'amis qui évolue dans la cité de la grande pomme.

Seul le final laisse entrevoir que le héros n'est pas celui que l'on pensait. C'est habile et trompeur à la fois. Passé cette lecture fastidieuse, il ne reste plus grand-chose sauf un plaidoyer pour que les auteurs de comics ne cèdent pas aussi facilement les droits de leurs oeuvres. Ce n'est pas mal mais on a fait mieux depuis. Cela reste un immanquable lié au flot d'excellent avis à ses débuts. Il n'est pas certain qu'il obtiendrait des notes aussi dithyrambiques de nos jours.
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Un roman graphique de 600 pages qui nous présente le quotidien de plusieurs jeunes américains. le personnage principal, Sherman, est libraire dans ce qui semble être une Fnac ou quelque chose de ressemblant. Il vit en colocation avec un couple, un professeur d'histoire et une dessinatrice de BD. Son meilleur ami, Ed', dessinateur de BD également se retrouve assistant d'une légende déchue du comics. Et enfin, Dorothy, sa petite amie, travaille pour un magazine, fille bordélique et capricieuse, elle reste d'une certaine manière attachante.
Voilà pour le début.

Cette BD retrace la vie de ces 5 personnages récurrents : du matin au soir, au boulot, au lit, dans les transports. Les différents chapitres ressemblent à un épisode de série, tout comme le pitch d'ailleurs.

A conseiller pour les nostalgiques de Friends ou les déçus de How I Met Your Mother. Un peu longuet pour moi quand même. le dessin est propre est clair, il colle très bien au récit.
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Par où commencer ?
Ce roman graphique est juste... génial !
Ça parle de jeunes âgés d'une vingtaine d'années.
L'un d'eux travaille dans une librairie et vous présentera toutes les demandes farfelues de ses clients (ça rappelle les "perles de la librairie"), son rêve étant de devenir auteur. Les autres sont journalistes, prof d'histoire, dessinateur de Bd, etc.
Bref, vous l'aurez compris, la littérature est au centre de cette histoire. On y parle beaucoup Comics, et une partie de l'intrigue pourrait être réelle puisque qu'un dessinateur a vendu son personnage a un gros éditeur pour seulement 50$ et ne touche plus rien depuis alors que son ouvrage a été adapté au cinéma et rapporte des millions.
Vous l'aurez compris, c'est très réel. Il y a également beaucoup de référence, que ce soit du Comics, des films, de la musique... Bref, ce n'est que du bonheur !

En conclusion, c'est un pavé, à lire absolument !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
On dit toujours "le temps passe" et tout, mais c'est seulement à un certain âge que ça devient vrai... tout à fait vrai. On vit sa vie comme ça, et soudain on se rend compte que "Purple Rain" est sorti il y a quinze ans et les adolescents vous effraient.
Si vous pensez que je dis des conneries... libre à vous ! Savourez l'instant.
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— Est-ce que tu as des... des choses que tu as toujours voulu essayer, tu sais, au lit. Que tu n'as jamais faites ?
— Euh... non, ça ne me vient pas, là. Pourquoi ? Et toi ?
— Allez, il y a bien quelque chose. Parce que, tu sais, s'il y a quelque chose que tu as toujours voulu faire, je veux bien, disons... essayer. Pour te rendre... heureux.
— Vraiment ? Ah, maintenant que tu le dis, j'aimerais sodomiser un cadavre de singe devant mon père en tutu de cuir et talons aiguilles.
— Allez, je suis sérieuse !
— Moi aussi !
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Tout en accordant sa guitare, John Lennon songeait qu'il avait envie de tout plaquer.
Depuis que les Beatles s'étaient séparés officiellement en 1970, ils étaient harcelés par cette question : "Quand est-ce que vous allez vous remettre ensemble ?" Le terrible meurtre de Paul McCartney, par un cinglé de l'IRA, en 1980, avait enfin laissé la question en suspens. Que faudrait-il pour réunir les Beatles de nouveau ? Trois balles de plus..., disait la plaisanterie.
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Ça doit être un des cadeaux de Dieu, ça. Cette sorte de filtre qui fait qu'avec le temps, on ne se souvient que des bonnes choses. On oublie les disputes, les trahisons... les souffrances...
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Pour moi, le problème de la plupart des aspirants écrivains, c'est qu'ils passent trop de temps à aspirer, et pas assez de temps à écrire !
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Video de Alex Robinson (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alex Robinson
Pénélope Bagieu présente la bd "De mal et pis" de Alex Robinson.
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Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

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