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Daniel Conrad (Éditeur scientifique)
EAN : 9782265070066
598 pages
Fleuve Editions (11/05/2000)
3.71/5   12 notes
Résumé :
Vingt-sept auteurs – dont les plus grandes plumes de la littérature générale (Darrieussecq, Ravalec, Ulysse, Winckler), les maîtres du polar (Benson, Bouhier, Nicodème, Pouy, Siniac), les stars de la science-fiction (Andrevon, Arnaud, Curval, Pelot, Valéry), les révélations du fantastique (Françaix, Duguël, Pagel) et la jeune génération montante (Blatrier, Fazi, Fuentes...) – se sont penchés sur l'émotion humaine la plus ancienne : la peur. Leur mission : vous déran... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Par un beau matin d'avril, le petit fonctionnaire Gabriel Tilchandot, 40 ans de bons et loyaux services à larbiner a l'immense plaisir de recevoir l'héritage d'un richissime parent. le voilà propulsé chez les multimillionnaires. Il va pouvoir enfin assouvir ses passions , manger comme quatre chez les étoilés et se payer du bon temps sous la couette. Mais vite épuisé par sa vie de débauche, il s'en va voir le grand psychologue Valréal de Jolicontour, qui grâce à sa thérapie révolutionnaire lui dit qu'il va pouvoir prendre du plaisir par procuration sans se fatiguer. Pas d'effets secondaires, garanti cent pour cent jouissance....
Pas de temps à perdre, le nouveau Crésus trouve illico des types ayant un bon coup de fourchette et de rein, qu'il paye grassement. Ils s'en foutent plein la panse et besognent à sa place dans des endroits extrêmement chics mais sans en tirer les plaisirs escomptés, les malheureux...pendant que Tilchandot rugit de plaisir affalé dans son fauteuil...L'extase permanente ! Mais sans aucune pause de souffrance, d'ennui, c'est pas une vie , il reprend rendez-vous avec Jolicontour pour qu'il lui prescrive au moins quelques minutes de malheur par jour...
Sans surprise, la nouvelle de Pierre Siniac "Tout le plaisir est pour moi " est ma préférée du recueil. J'avoue, même sans torture, que je me suis procuré cette anthologie rien que pour le lire. Mais en bon lecteur discipliné par des années de lecture à la queue leu leu, j'ai finalement lu toutes les nouvelles par ordre d'apparition de l'horloge, de Minuit avec Pascal Françaix, une heure avec Jérome Leroy , quatre heures avec G.J. Arnaud, huit heures avec Pierre Pelot , tic tac tic tac, l'angoisse montait en moi mais je décidais de continuer dans la "dark fiction" jusqu'au petit jour. Enfin à 10 heures, la nouvelle de Siniac apparu. Et là, dès la première phrase, j'ai retrouvé la verve du Pierrot et son fameux coup de patte façon Bouboule. C'est pas possible d'élaborer un scénario aussi décapant et hilarant. Au final, j'en avais les larmes au yeux, ce qu'on peut-être vache tout de même... Les 26 autres nouvelles des maîtres de l'angoisse ne m'ont pas fait le même effet, dommage.
De minuit à minuit, c'est à dix heures tapantes que j'ai claqué des dents !
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Dans l'introduction, fort intéressante, l'anthologiste et rédacteur en chef de la (hélas) défunte revue "Ténèbres", Daniel Conrad, s'essaie à une définition de la dark fiction : "la dark fiction n'est pas un genre, mais bel et bien le catalyseur d'une émotion"...cette émotion s'appelle : malaise, peur, angoisse, phobie....

Bien que ces 27 nouvelles francophones sont dominés par la catégorie dite Fantastique, ce recueil recèle également des histoires d'angoisse intérieure, d'horreur sociale, des nouvelles noires, des récits à la frontière de l'étrange ou de la SF et de littérature générale.
C'était le projet de Conrad et on peut dire qu'il a joliment réussi le pari "audacieux" de faire voisiner auteurs "de genre" avec écrivains de la littérature générale.

Ce ne sont pourtant pas ces derniers (Darrieussecq, Ravalec, Winckler...) qui offrent les meilleurs textes.
Qui a osé penser tout haut :"Mwouai, elle n'est pas objective, là !?"
Une lecture personnelle n'est, par définition, jamais objective...encore moins quand il s'agit de s'abandonner à un sentiment aussi intime que l'effroi.

Ainsi donc, les textes qui, entre minuit et la vingt-cinquième heure, m'ont fait (délicieusement) frémir le plus, sont de Béatrice Nicodème (sur la possession vampirique), de Stéphanie Benson (sur la folie ordinaire), de Jérôme Leroy (une satire sur le capitalisme libéral)...Jean-Jacques Nguyen (de la pure SF), Anne Duguël (une nouvelle gore), Jean-Daniel Breque (la cruauté familiale), Florence Bouhier, Michel Pagel...et surtout "La petite fille qui bâtissait des villes" d'Olivier Ka : une cruelle et belle histoire sur la négation de la mort du père...

(Livre lu en 2001...à relire absolument !)
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La Préface de Daniel Conrad transporte tout de suite le lecteur dans «des territoires de l'inquiétude» insoupçonnés. Et à partir d' «un peu avant minuit», chaque heure présente son lot d'angoisse, de peur, de frayeur, mais aussi sa part de dérangement, de décalage, d'inquiétude et de folie. Pour en finir «un peu après minuit», du moins provisoirement, car certaines nouvelles ont de quoi marquer et de troubler certains esprits…
Une belle anthologie dans «Vingt-sept voyages au pays de l'angoisse» qui ne laisse donc pas indifférent et qui vaut la peine de découvrir, car il y en a franchement pour tous les goûts dans le genre «fantastique francophone»… Quelques frissonnements, quelques sourires, quelques doutes, quelques incompréhensions, mais somme toute énormément de plaisir…
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mais la "dark fiction" ne s'intéresse pas qu'à la peur provoquée par l'irruption du surnaturel dans nos vies, mais aussi à l'angoisse naturelle et à la terreur quotidienne. Dans notre univers familier, nous admettons l'existence de monstres réels, de maux terrifiants et d'endroits dangereux. Le peintre Francis Bacon estimait qu'il n'y a rien de plus horrible que la vie elle-même. Force est de constater que la réalité génère sans cesse ses propres horreurs.

(Dans la préface de Daniel Conrad, p.16)
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Son valet de chambre jamaïcain finit par avoir pitié de lui et consentit à lui indiquer une adresse.
- En deux mois, vous aurez l'air d'un vrai riche, monsieur, sans vous offenser, lui assura le larbin.
Tilchandot alla donc prendre des cours de richesse, pour avoir l'air d'un authentique nanti, tant et si bien qu'au bout de six semaines il obtint d'excellents résultats et les gens ne se retournèrent plus sur lui dans les rues de Neuilly, seule exception : le petit Eude-Amaury de la Roche-Bellière de Maisongrande, le fils du capitaine d'industrie qui habitait au 9 ter de la rue, qui un jour, le croisant, la main dans celle de sa maman, lança :
- C'est l'ancien pauvre, mère, vous voyez bien...
- Tenez-vous, Eude, je vous en prie.
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La faim se faisait une compagne de plus en plus insupportable. Elle me tenaillait comme un vieux clou au bord de l’arrachement.
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Il tournait en rond, des ronds de plus en plus larges autour d’un village endormi. Mort. Un village où plus personnes ne se parlait, un village qui s’était laissé glisser de l’autre côté du miroir, qui avait refusé de plier sous le vent du progrès.
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J’avais assez peu dormi pendant mon hibernation et mes réserves de lecture s’étaient épuisées au rythme de mes insomnies.
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