De nos propres mains

4ème :
Des chemins tracés, mais à la craie, comme une marelle aux lignes brisées
Une rencontre avec l'instrument, avec le talent
Tel un espoir, un poing levé
Compenser l'absence, ébranler les codes, de combats en harmonies
Une évidence à exprimer, un souffle prégnant
La promesse de nos mains unies

***

Pourquoi ce livre ?
C'est en relisant les dédicaces des quelques livres d'indé trônant sur les étagères de ma bibliothèque que j'ai eu soudain très envie de me plonger dans celui-ci en particulier ;
« le plus viscéral » de ses romans, m'écrit l'auteur sur la première page. Voilà de quoi éveiller mon intérêt.

Autant l'avouer d'entrée : « De nos propres mains » n'était pourtant pas vraiment du genre à m'inspirer... du moins à première vue. Ceux qui me connaissent un chouïa savent bien que j'apprécie davantage les histoires fantastiques, tout ce qui touche de près ou de loin à la SF, ou encore les thrillers psychologiques riches en hémoglobine.
Comme quoi : il ne faut jamais présumer de rien (surtout de ce que l'on connaît peu ou pas). J'ai été très agréablement surprise, vraiment.


Une lecture viscérale chargée d'émotions fortes.


Deux héros aux antipodes se rejoignant dans cet antagonisme qui les lie paradoxalement et irrémédiablement. « Duo improbable néanmoins évident » pour reprendre une expression du récit : je ne l'aurais pas mieux exprimé.

Les opposés s'attirent ; c'est ce qu'on nous apprend dès les premiers cours de chimie. Et qu'est-ce que l'amour, les sentiments, les pulsions, la vie... sinon une histoire de chimie ?


> D'un côté, Dimitri...
P'tit gars des cités au verbe familier, Dimitri se sent, se sait, différent.
Il a une sensibilité à fleur de peau et apprécie la beauté sous toutes ses formes. Un jour, fruit du hasard ou du destin, Dimitri se découvre une passion assez peu commune pour quelqu'un de sa condition : la musique classique et tout particulièrement le piano.
> De l'autre, Anne...
Issue d'une famille bourgeoise, Anne est une enfant vive et intelligente, qui se sent, se sait, différente.
Son caractère combatif et sa pugnacité lui valent d'être repérée par un de ses profs qui va rapidement déceler chez elle un talent assez peu commun pour quelqu'un de sa condition ; souplesse, force et agilité en prime, Anne a tout ce qu'il faut pour devenir une boxeuse de haut niveau.

(On admettra que si l'idée n'est pas innovante, on est tout de même bien loin des clichés qu'offrent habituellement les romans de même acabit.)

Leurs enfances, leurs blessures, et l'initiation de chacun dans ces domaines qui vont littéralement changer leur vie, nous sera révélés en passant de l'un à l'autre jusqu'à leur rencontre, les chapitres suivants dédiés à leur destinée désormais commune.

Le tout sous une plume mature et dense qui saura maintenir le lecteur dans un déferlement de sensations électrisantes.


Une belle histoire tout simplement.


Bastien Pantalé excelle dans la diversité de ses écrits, et ce n'est pas ce roman contemporain qui changera la donne : c'est bel et bien l'amour et l'intensité qu'il injecte dans ses mots qui ressortent avant tout. Et que l'on apprécie ou pas, on ne peut nier la justesse de ses personnages ni la maîtrise et l'originalité de ses textes.
Si l'auteur aime s'aventurer dans des contrées littéraires parfois diamétralement opposées, son écriture et son style restent quant à eux toujours brillants, profonds et d'une rare qualité.


Je recommande donc très chaudement « De nos propres mains » : un récit galvanisant qui fait du bien au coeur et à l'âme - On en a bien besoin par les temps qui courent...

Quand les voies de deux surdoués aux parcours hors normes se croisent, il en résulte une évidence, une fusion, un chemin commun.
Au début du roman, la narration à la 1ère personne me paraît surprenante et pourrait être déroutante, chaque personnage s'exprimant l'un après l'autre mais heureusement, issus de milieux diamétralement opposés, ils ont un langage si distinct que le lecteur les reconnait dès les premiers mots. Si les mots les caractérisent si bien, on perçoit aussi à quel point ils sont beaux, attention, non pas de beautés répondant aux critères physiques qu'on nous assène d'aimer mais de beautés enfouies, cachées et qui ne peuvent éclore que par l'expression de leurs talents, ce pour quoi ils sont nés. le don (talent) est un des thèmes de prédilection de Bastien Pantalé tout comme la destinée, la croisée de chemins, les sens exacerbés et les coïncidences que l'on retrouve aussi dans cette histoire.
L'écriture de cet auteur, comme d'autres de la même génération, est très imagée, faite de phrases assez courtes peu portée aux développements et s'exprime surtout dans les moments d'action. On le sent très marqué par le cinéma or ce style un peu scénaristique est contrebalancé par des moments où l'émotion des personnages doit s'exprimer et notamment dans l'expression des arts et là, je crois qu'il pourrait se lâcher un peu plus, apporter plus de contemplation et de poésie comme le suggère certains passages liés à l'observation de la nature, creuser ses personnages, les sonder comme il l'a fait pour lui-même dans « Un lézard sur le dos ». On sent la volonté, la force et la détermination de ses personnages dont il maîtrise l'expression mais il y a la sensibilité, la douceur et l'attachement pas seulement du personnage le plus artiste mais des deux vers leurs arts, leur entourage et l'un envers l'autre. Ces qualités mériteraient, à mon goût, de plus grandes envolées au coeur des personnages, présentes mais rares.
C'est dans les descriptions que le talent de l'auteur s'exprime le mieux, celles de l'attente, de l'absence, des regards, du désir, ajouté à ce qui transparaît dans ses autres romans, la beauté dans Sublimation, les sens dans l'Eveil, tout cela révèle des capacités à transcrire les sentiments et les émotions qui font la matière même des romances. Sa curiosité et son refus d'être enfermé dans un genre lui a fait porter son histoire vers celui-ci, qu'il expérimente plus qu'il ne l'explore. Et si c'était son but, juste celui d'effleurer ce genre, l'expérience doit se poursuivre et, qui sait, un jour Bastien Pantalé se lancera dans l'écriture d'un grand roman d'amour.

Pour finir, mis à part la couverture qui me laisse aussi perplexe que les 2 petits personnages face à leurs arts, je lis toujours avec attention et plaisir les notes qu'il porte aux lecteurs en fin d'ouvrage : un mot de l'auteur pour nous parler de la genèse du roman, nous expliquer le choix de la narration et des personnages ; un glossaire qui nous donne un supplément d'information sur des références citées, des noms propres ou des particularités. Et justement, ce que je vous conseille, parce que je vous conseille bien sûr de lire ce joli roman, c'est de l'ouvrir à la fin et de relever les titres des musiques qu'il a listés et de les écouter tout au long de votre lecture. Vous les retrouverez au fil des pages. Quant à moi, le prochain de Bastien Pantalé, je pense que ce sera Société XX !

De nos propres mains
Bastien Pantalé
200 pages
Paru le 4/04/2018
Chez l'Intemporel

Bastien m'avait déjà émerveillée avec « Sublimation », mais là avec « de nos propres mains », j'ai vécu des moments inoubliables de lecture, tant par l'histoire que par l'écriture qui a ensoleillée mes 2 soirées de lecture.
Anne, petite fille de 8 ans, vit dans un manoir, avec domestiques, nurse et chauffeur personnel... Son père se consacre entièrement à sa société, sa mère laisse à Jessica (nurse) son rôle de mère. Délaissée par sa famille et harcelée, malmenée à l'école, car c'est une fille de riches.
Anne garde toute cette douleur, son mal-être au fond d'elle et elle continue à encaisser, jour après jour, les coups qu'on lui porte. Jusqu'au jour où, toute cette souffrance accumulée se transforme en énergie et elle trouve enfin la volonté de se rebeller et de se soustraire de ce poids. Dorénavant, elle prend en main son avenir, sa vie...

Puis il y a Dimitri, qui a l'opposé d'Anne, vit dans un quartier pauvre et est élevé seulement et simplement par sa mère. Dimitri est entraîné par des amis pour entrer dans un gang, mais voilà il faut passer un test, un délit, que bien sûr Dimitri ne peut commettre ! Mettre le feu à un chat, c'est impossible pour lui ! Un jour, il croise sur son chemin, un homme qui joue du piano dans une gare, et c'est une découverte qui va changer le destin, l'avenir, la vie de Dimitri. Il possède l'oreille absolue, qui va lui ouvrir les portes du conservatoire.

De chapitre en chapitre on suit l'évolution d'Anne et de Dimitri qui vont mettre toutes les chances de leurs côtés pour réussir et vivre, grâce et par leurs passions, leurs dons et devenir des êtres épanouis.

Bastien, tu m'as fait pleurer des larmes de bonheur, tout mon être a été envahi par des bouffées d'émotions, de bien-être, d'espoir et d'amour...
Bercée par tes mots, tes phrases, qui donnent envie d'être Anne et/ou Dimitri pour connaître la plénitude, le don de soi, le partage et l'amour dans tous ses éclats.
Une bombe littéraire, magnifique, extraordinaire, sublime, puissante…
Donnez-vous tous les moyens pour vivre votre passion à fond ! Lisez-le vite !

Résumé :

Des chemins tracés, mais à la craie, comme une marelle aux lignes brisées
Une rencontre avec l'instrument, avec le talent
Tel un espoir, un poing levé
Compenser l'absence, ébranler les codes, de combats en harmonies
Une évidence à exprimer, un souffle prégnant
La promesse de nos mains unies

Au delà de la romance, de nos propres mains relate avant tout deux destins croisés, deux parcours qui brillent par leur différence, leur pugnacité. le reste est sur la couverture

Des chemins tracés, mais à la craie, comme une marelle aux lignes brisées
Une rencontre avec l'instrument, avec le talent
Tel un espoir, un poing levé
Compenser l'absence, ébranler les codes, de combats en harmonies
Une évidence à exprimer, un souffle prégnant
La promesse de nos mains unies

Au delà de la romance, de nos propres mains relate avant tout deux destins croisés, deux parcours qui brillent par leur différence, leur pugnacité. le reste est sur la couverture

Dorénavant, vous pouvez retrouver mes chroniques, et celles d'autres personnes, sur le blog : http : //lepharelitteraire-blog.e-monsite.com

C'est une histoire indispensable que Bastien pantalé nous propose avec de nos propres mains. Un vrai booster d'énergie à l'état pur !
Mais il ne s'agit pas d'une aventure Feel good, même si vous vous sentirez vivant plus que jamais l'avoir lu ; il ne s'agit pas d'une romance, comme le dit Bastien, même si les fans de sentiments forts et d'affrontements sous la couette y trouveront tout leur compte, dans un style totalement maîtrisé !
Mais d'abord et avant tout, c'est l'histoire de deux enfants écoutés sur leurs aspirations, sur leur étincelle intérieure, et quand ils n'étaient pas suivis par leurs proches, ont su suivre leur étoile. Ce roman vous emmène dans l'aventure d'Anne, née dans un milieu aisé, destinée à s'épanouir dans la danse, et Dimitri , en banlieue malfamée, mais qui ose se rebeller très tôt contre des valeurs loin des sienne. Elle se tournera vers la boxe tandis qu'il excellera au piano.
J'ai totalement craqué pour cette gamine qui se rebelle contre sa tortionnaire au collège pour lui coller une droite après un jeu de pas chassés, cartable sur le dos ! Et j'ai fondu pour Dimitri, plein de l'amour de sa mère, qui se découvre virtuose du piano, doté d'une oreille absolue. La scène dans laquelle le piano en libre accès dans la gare l'attire à lui comme la sirène est magnifique ! Elle se lire comme une symphonie qui monte lentement dans les veines !
Les codes sont cassés et l'aventure de ces bulles de courage sont un exemple à suivre.
On ne lit pas ce livre, on le dévore ! Et quand on le referme, il nous reste le sourire cueilli au fil des pages, et la force de caractère transférée à votre esprit joueur.
Il ne manque que l'envie à chacun de nous pour nous lancer ; oublier la peur et le regard des autres pour s'accomplir, une morale qu'il serait sain de suivre au plus vite !

J'aime beaucoup le piano et j'aime aussi quand les femmes se défendent, peu importe la manière. Je ne pouvais qu'aimer ce livre.
Anne et Dimitri sont diamétralement opposés. L'une vit dans la haute bourgeoisie et se passionne pour la boxe, quand l'autre vit dans une cité et aime le piano. Deux couches sociales différentes, deux êtres qui se ressemblent néanmoins et que l'on a plaisir à découvrir, tout au long du roman, jusqu'à l'âge adulte, en profitant pleinement de leur passion.
J'ai eu des frissons quand pour la première fois, Dimitri, exécute le morceau sur le piano et reproduit, note pour note la musique joué par la personne juste avant. Apparemment Dimitri a un don, confirmé par un professionnel du Conservatoire. Tout comme Anne avec la boxe, un sourire non dissimulé se dessine sur mon visage quand elle met au tapis une camarade de classe ! Non mais ho !
Une morale, une maxime, à cette histoire. Ne jamais baisser les bras, toujours croire en soi et apprendre ou continuer à s'aimer (pas toujours facile). Oui, apparemment, nous pouvons vivre de nos passions. D'ailleurs la phrase prêtée au père d'Anne, Armand, m'a fait sourire : (Pianiste ? Et vous en vivez ?...) Et oui, pas mal de personnes vivent de leur passion et c'est génial !
Merci ! j'ai adoré ces différences, cette émotion qui lient ces deux êtres.
Très belle écriture de l'auteur. Il passe par deux langages pour décrire les deux personnages. C'est réussi ! À lire absolument.