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EAN : 9782757864678
Points (09/02/2017)
3.73/5   255 notes
Résumé :
C’est notre monde, à quelques détails près. Et celui-ci notamment : les hommes ne sont plus maîtres et possesseurs de la nature. De nouveaux venus leur font connaître le sort qu’ils réservaient auparavant aux animaux. Malo et Iris mènent ensemble une vie frappée d’interdit par ces barrières qui séparent les espèces. Alors qu’elle est blessée, en attente d’une opération, il n’a devant lui que quelques jours pour tenter de la sauver.
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Critiques, Analyses et Avis (87) Voir plus Ajouter une critique
3,73

sur 255 notes
Une lecture inspirée d'un bon billet d'une "babéliamie", merci Cancie !
C'est une lecture intéressante à commenter, pour différentes raisons car s'il y a indiscutablement une trame narrative, elle sert surtout de prétexte au message que veut nous faire passer l'auteur (au nom prédestiné donc ;)
Ce récit tient du plaidoyer pour la planète ainsi que du réquisitoire en règle du règne humain et sa gestion du patrimoine universel, mais ce qui va faire la particularité du propos, c'est l'angle d'attaque et les leviers actionnés.

Car comme indiqué dans le résumé :
Il y a de nouveaux venus, qui nous ont privés de notre domination sur le vivant et nous font connaître un sort analogue à celui que nous réservions jusque là aux animaux......
Cette histoire va nous infliger de manière forcée et avec la manière forte une introspection portant sur la maltraitance animale, sur le statut des animaux, sur le gâchis d'une gestion désastreuse des ressources et aussi, peut-être surtout, sur notre incapacité à comprendre avant qu'il ne soit trop tard.
C'est peu de dire que l'auteur va forcer le trait, le sujet est d'actualité depuis quelques années déjà et j'ose croire que nous sommes nombreux à y être sensibilisés.
Le fait d'aborder le thème sous cet angle est donc assez fort et de nature à bousculer les consciences, l'expérience de lecture ne devrait laisser personne indifférent, se mettre dans la peau d'un animal de boucherie, vous imaginez ?
Je reste par contre un peu frustré par la conclusion dont je ne parlerai pas, un sentiment d'incohérence qui ne me lâche pas...
Frustré aussi par le manque de développement (euphémisme) de ces nouveaux venus, qui sont-ils ? à quoi ressemblent-t-ils ?
Et enfin une réserve concernant le style, il n'y a aucun dialogue, tout est exprimé par le personnage principal à la première personne sous forme de journal intime, ce qui nous donne des pavés assez copieux à ingurgiter, visuellement c'est assez dense, j'ai peu apprécié cet aspect.
Pour conclure, c'est un livre qui m'a impressionné, plus sur le fond que sur la forme, on pourrait penser que l'on n'avait pas besoin de cette piqûre de rappel, mais peut-être que oui après tout.
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Les parents de Malo Claeys sont venus d'une autre planète, ils pensaient pouvoir vivre en bonne entente avec les hommes mais cela c'est terminé par une guerre dont ils sont ressortis vainqueurs ; à présent les humains sont des êtres dominés. Avec Saskia, Malo a eu un fils, Yanis. Malo Claeys, lors d'une tournée d'inspection des abattoirs, sauve et ramène chez lui Iris, jeune adolescente échappée d'un abattoir. Les années passent ...
Vincent Message insère, avec brio, des passages évoquant l'état de délabrement de notre planète, absence d'oiseaux, de gibiers ... , tandis que par l'intermédiaire de Malo Claeys, rapporteur à l'Assemblée, l'auteur évoque les dérives de la société. Belle écriture.
Lu dans le cadre du Festival et Prix Horizon 2018 du 2e roman de Marche-en-Famenne (Belgique).
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Un jour, entre Vincent Message et moi, il y a eu une rencontre…C'est un souvenir heureux que je garde précieusement…

Allez. Maintenant. Il faut que mon coeur s'affole pour ne pas que l'angoisse me prenne. Que je ne tombe pas dans la boue. Je demande aux mots de m'aider. Je les implore de me donner conseil pour combattre ses fous qui ont cru pouvoir impunément dévorer le vivant. Agir et participer à la Défaite des maîtres et possesseurs. Je veux croire au chaos de la vie, au silence, au soleil et aux mots décidés. Je veux enrayer la pandémie, l'hostilité de l'univers, le terne du monde, la disparition effarante de la faune et la flore…Être quelqu'un, avec ou sans-papiers, avec ou sans identités, de compagnie agréable ou pas, mais quelqu'un capable de penser et rêver un avenir meilleur. Être quelqu'un qui reste malgré les risques. Je veux avoir conscience d'être vivante et revendiquer ce fait, quand bon me semble. Être un coeur qui bat. Un coeur qui bat follement pour la vie. C'est de l'émotion pure. Juste ce coeur qui bat. Et c'est cela qui est dans cette lecture, l'intelligence et la perception du vivant, pour sauver ce qui peut l'être encore…

C'est une histoire forte, philosophique, engagée et poétique. D'une férocité puissante, dévorante, démoniaque…On sent l'urgence. L'urgence écologique, avec cette ombre noire qui menace la nature, mais aussi une menace terrible sur les hommes, devenus à l'instar de leurs comportements envers les animaux, les dominés…En prenant ce fond de science-fiction et de violences, Vincent Message peut se permettre l'originalité d'une histoire terriblement dérangeante mais également de nous sensibiliser de ce fait, sur les dérives du pouvoir…Il y a une pandémie mondiale aussi, donc il est des échos avec notre situation actuelle qui font sens…Mais c'est aussi une remarquable histoire d'un être vivant aidant un autre, parce que c'est ce qu'il est juste, de faire…Derrière la fable et la poésie, malgré les bains de sangs et l'horreur des carnages, on sent dans cette lecture, une volonté de déconstruire l'idée de ces codes politiques, économiques et socials de suprématie désastreuse pour tendre vers un futur plus lumineux.

Maintenant, que j'ai laissé mon coeur s'emballer pour Malo et Iris, je m'en retourne sous les étoiles. À espérer que les hommes vont enfin comprendre leurs attitudes voraces et destructrices. Et parce que je suis sous les étoiles, j'ai l'audace de faire un voeu. Que la défaite des maîtres et possesseurs est bien lieu. Et que vous lisiez ce livre. le plus tôt serait le mieux, parce qu'après, il est fort possible que ce soit trop tard…Et moi, et moi pourtant, j'aurai voulu que mon coeur continue, de battre insupportablement…


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Quel dommage ! Quel dommage ne pas avoir assumé (choisi ?) la SF jusqu'au bout ! Et cela m'ennuie d'écrire cela, car ce livre m'a plu, car ce qu'il relate est la réalité telle qu'elle est et rien que pour ça, j'aurai adoré n'en dire que du bien sans aucune réserve. Mais voilà ! Ce n'est pas parce que Vincent Message ose écrire ce que je pense tout bas, qu'il faut que je taise ce sentiment par rapport à Défaite des maîtres et possesseurs.

Alors, soyons claire d'emblée : ce n'est pas que ce n'est pas bien. loin de là ! Mais cela aurait pu être tellement mieux ! Sentiment personnel et qui n'est pas partagé par tous, mais voilà ! Je ne me vois pas taire cette petite déception que j'ai eu aux premiers abords.

L'auteur a fait le choix du conte, futuriste, philosophique..., alors, forcément, nous ne sommes pas dans le même type de narration. Ici, nous sommes dans le « il était une fois », dans le «comme si » :

Il était une fois le destin de la terre et des animaux qui la peuplent : dans un futur plus ou moins lointain, les plus dévastateurs de tous les terriens – les hommes – ont été soumis et colonisés par une race d'êtres venus de l'espace. Des nomades, en quête d'une escale interplanétaire, pour se poser quelques siècles, se nourrir et vivre au mieux, en attendant un nouveau départ, une fois le garde-mangé épuisé... Je m'arrête là ! Vous lirez la suite vous-même.

Ma réserve ne tient donc pas au contenu, mais à la forme : le rythme n'est pas celui que j'aurai attendu. Au lieu de nous livrer ce devenir à la façon du conte, j'aurai aimé le voir s'installer, dérouler cet avenir sous mes yeux, le découvrir et que tout cela soit chaloupé par des dialogues, des scènes à vous couper le souffle. Il y en a. Et de très belles. Mais c'est par ce biais que j'aurais aimé rentrer dans ce roman. le début a donc été un peu laborieux pour moi. Mais, passé les 50 premières pages, j'étais de nouveau ferrée ! Et puis, il m'a semblé comprendre ce choix du conte : ne pas trop heurter, attaquer de front le lecteur, car l'auteur souhaite qu'il le suive, l'accompagne jusqu'au bout, sans en perdre aucun en route...
Laissons la forme et parlons du fond : c'est un livre qui fait mouche ! Il ravira (et ravit déjà) les militants de la cause. Il met en perspective une réalité « cachée » dont on sait tous de quoi « il en retourne » mais pour laquelle on préfère bien sûr, faire « comme si » on n'en savait rien...

Alors je vais aussi faire comme si. Faire comme si je ne vous avais rien dit de cette petite réserve et vous encourager à ouvrir Défaite des maîtres et possesseurs et qui sait ? Peut-être ne saura-t-il plus question après, pour vous aussi, de « faire comme si... »

Savoir est une chose. Accepter de regarder la réalité en face en est une autre.
Lien : http://page39.eklablog.com/d..
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Malo Claeys appartient à la race des voyageurs. Ces nomades qui ont traversé l'univers pour arriver chez nous et qui nous regardent d'un oeil interrogateur. Nous sommes vraiment de drôles d'animaux. Nous nous sommes érigés en dominants planétaire et nous avons asservis la nature, les animaux, et les nôtres pour assouvir nos besoins qui n'en finissent plus de croitre. Nous nous suicidons.
Les ancêtres de Malo ont tout observé, ils ont tenté de cohabiter avec la race humaine, elle n'a pas voulu se soumettre alors ils l'ont asservi à leur tour. Bien utile cette espèce qui peut travailler à leur place, servir d'animaux de compagnie et aussi... de nourriture.
Les choses seraient tellement simples sans les sentiments, mais Malo finit par s'enticher d'une femelle humaine et met le doigt dans un engrenage qui l'entraine irrémédiablement vers la souffrance.
Il nous décrira son rôle de défenseurs du droit des humains qui l'éloignera peu à peu de sa communauté, son passé d'inspecteur par lequel il découvrira les conditions de vie abominables des humains dans les élevages et les abattoirs.
Mais quel est l'avenir d'une race dominante mimétique confrontée à l'homme? Va t-elle tirer partie de ses erreurs ou les reproduire?
Un roman au style riche qui décrit des scènes saisissantes donnant le point de vue de l'homme sur l'homme avec un peu plus de recul et qui aborde de biais la condition animale et l'écologie de manière générale.
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Citations et extraits (77) Voir plus Ajouter une citation
Manger, ça n’a jamais été, pour nous pas plus que pour les autres, seulement se rassasier. C’est affirmer fort qui l’on est, où on se situe dans l’ordre du vivant. Manger de tout, comme nous mettons souvent un point d’honneur à le faire, c’est se placer au sommet et regarder les autres d’en haut. Quand on nous demande qui nous sommes, partant, nous avons le droit de répondre que nous ne sommes pas juste des nomades ; pas seulement des démons ; nous sommes ceux qui dévorent les hommes ; nous sommes, quoi qu’ils en aient, les nouveaux maîtres et possesseurs.
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Voilà. C’était comme ça. Iris avait repris ses échappées. Le désir d’être dehors, dans le tremblement de l’air, était monté et avait balayé tout ce que je peux lui dire, les objections plus massives et plus raisonnables les unes que les autres que j’essaie de glisser dans nos conversations, et que, dans les moments où elle va bien, elle arrive à faire siennes jusqu’à ne plus y voir des contraintes qu’on lui ferait subir. Ca ne l’empêche jamais de me dire qu’elle a des fourmis dans les jambes, que la vie de tourne-en-rond est une vie à se flinguer. Parfois, elle n’a pas de souhait plus grand que de s’en aller marcher jusqu’à laisser loin derrière elle les formes verticales de la ville. Si elle se mettait à courir dans un paysage libre, je ne suis pas sûr que l’horizon l’arrêterait. Je la comprends. Il suffit de la connaître un peu ou de l’observer quelques heures pour deviner qu’elle n’est pas une personne faite pour rester cloîtrée. Elle a assez donné en la matière, elle ne supporte plus. Même si les fenêtres de mon appartement dégagent la vue de toutes parts, même s’il est à la fois – c’est ce que j’y aime – un abri où se blottir et un lieu ouvert sur l’étendue de la ville, qui peut aller jusqu’à donner le sentiment de vivre avec le ciel, Iris accepte de plus en plus mal d’y passer ses journées. Il faudrait que nous partions habiter ailleurs, dans un endroit où le risque serait moins fort. ici, les dangers sont tellement nombreux que je préfère m’abstenir de les énumérer. C’est la métropole en désordre, son immense sauvagerie sous ses dehors domestiqués, ses gens qui rôdent, cette masse de gens malades d’être si démunis et qui n’attendent qu’une occasion pour s’emparer de ce qu’ont les autres ou se donner l’impression de compter en laissant leur violence surgir.
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Notre société pousse de plus en plus loin l'automatisation des tâches, met tout en œuvre pour faire baisser les coûts et accroître la cadence, réduit du même coup comme jamais les possibilités de travail, puis jette l'opprobre sur ceux qui n'en trouvent pas.
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Autre vision. C’est le printemps –printemps subit dans ma mémoire. L’averse est passée, et dans le pays de collines autour de la maison où nous allons à la campagne, tout fume et tout scintille. Iris vient me trouver aussitôt, elle s’en fout que je fasse la sieste ou que je travaille, elle veut sortir, saisir le moment qui s’offre, ne rien avoir à regretter si de nouveau ça s’assombrit. Parfois je suis moi aussi énervé d’impatience, parfois c’est plutôt pour lui faire plaisir, mais dans tous les cas je m’équipe, on sort. Dehors, le moindre brin d’herbe porte la lueur parfaite d’une goutte ronde. On marche sans compter les heures, dans cette région de moyenne montagne où la vue change à chaque virage, et où les chemins ne fatiguent pas. Je ne sais comment il fait, par où il passe, mais le paysage m’entre en tête. Les sapinières noires et compactes. La silhouette de l’observatoire, sur le plus haut des sommets de la chaîne qu’on voit se découper à l’est. Iris se tient un peu en avant de moi, elle se met à courir pour un oui ou pour un non, moins endurante, mais explosive. Je vois ses jambes. Ses jambes là-bas, élégantes, élancées, qui me font signe, me commandent de la suivre. Elle s’arrête net au bord du chemin, cueille une graminée dont elle coince la tige entre ses incisives, et qui suffit – mains dans les poches, tignasse déglinguée par la pluie –à lui donner l’allure d’un jeune poète rebelle. L’air nous imprègne, et ses odeurs d’herbe et de bois. On pourrait avoir l’impression de renouer avec les sensations qu’a toujours dû donner cette terre dans les régions de climat océanique et tempéré. Mais les nuages qui filent, et le tremblement sans douleur des épis dans les champs – ils ne peuvent pas faire oublier que les oiseaux ont fait silence. De loin en loin, on croise un cheval. Il n’en reste plus beaucoup, et leur encolure est aussi solitaire au-dessus de leur mangeoire qu’un arbre mort au milieu d’un vallon.
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Cette lumière d'après la pluie, dit-elle, c'est peut-être celle qu'elle préfère , parce qu'elle donne des contours aux choses même les plus ternes et les plus indistinctes. Elle dit cela, et la lumière est là pour moi aussi, soudain. Sans elle, je ne la verrais qu'à moitié. (...) Elle poursuit, d'ailleurs, développe et argumente. Elle dit qu'on ne peut plus peindre ça, des pastorales : c'est bien trop loin de ce que nous avons à faire aujourd'hui, trop épargné de ce que les jours qui passent nous donnent comme motifs amassés d'indignation et d'inquiétude. (...) Mais ces heures de promenade dispersées à tous vents, si ce n'était plus quelque chose à peindre, c'était à vivre, du moins. C'était pour le présent. "C'est un moment dont on ne pourra presque rien faire, tu vois. Il est là pour lui-même."
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Vidéo de Vincent Message
Vincent Message vous présente son ouvrage "Les années sans soleil" aux éditions Seuil. Rentrée littéraire janvier 2022.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2596235/vincent-message-les-annees-sans-soleil
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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