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Don Perlin (Illustrateur)
EAN : 9780785195993
480 pages
MARVEL - US (13/09/2016)
3/5   1 notes
Résumé :
The greatest non-team in comics gets the Epic treatment! J.M. DeMatteis and Don Perlin take Doctor Strange, the Hulk, Nighthawk, Hellcat and the Son of Satan on wild adventures into the occult - and against each other. These weird tales begin with a broken Eternity, evolve to include demons, Dracula and the Devil-Slayer, and culminate in a double-sized issue #100 extravaganza. If the Defenders can't prevail it'll be Hell on Earth -literally! Collectively known as "T... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le sixième dans la réédition intégrale de la série Defenders, sans que tous les précédents ne soient parus. Il comprend les épisodes 92 à 109, initialement parus en 1981/1982, écrits par John-Marc DeMatteis, dessinés par Don Perlin, avec un encrage majoritairement réalisé par Joe Sinnott, aidé par Al Milgrom, Frank Giacoia, Sal Trapani, Jack Abel, Chick Stone et quelques autres. Il comprend également le numéro 101 de la série Marvel Team-Up (écrit par JM DeMatteis, dessiné par Jerry Bingham et encré par Mike Esposito) et le numéro 268 de la série Captain America (écrit par JM DeMatteis, dessiné par Mike Zeck, encré par John Beatty).

Kyle Richmond est en train de donner une conférence de presse au sujet de l'enquête gouvernementale sur ses entreprises quand il est attaqué à la gorge par Mindy Williams, ou du moins un robot à son effigie. Peter Parker (journaliste dans la salle) revêt son costume de Spider-Man et intervient. Par la suite, l'équipe des Defenders doit aller récupérer des fragments de l'entité Eternity disséminés et incarnés en humains sur Terre, puis se battre à nouveau contre Nebulon (un de leur ennemi récurrent). Mais c'est en enquêtant sur la destruction de la maison de Dolly Donahue (l'aide de maison de Patsy Walker) que les Defenders se rendent à Christiansboro en Virginie. Sur pace ils se heurtent à la Gargouille (Isaac Christians), ils affrontent le démon Avarish et ils entendent pour la première fois parler de l'entité appelé Six-fingered-hand. L'équipe se compose alors de Doctor Strange, Hellcat (Patsy Walker), Hellstorm (Daimon Hellsrom) et Valkyrie (Brunnhilde). En cours de route, ils seront rejoints par Hulk (Bruce Banner), Nighthawk (Kyle Richmond), Clea, Devilslayer (Eric Simon Payne), Namor et Silver Surfer (Norrin Radd), et feront même alliance avec Dracula le temps d'un épisode.

Après avoir affronté Six-fingered-hand, Daimon Hellstrom se retrouve prisonnier de son père en Enfer. Eric Simon Payne construit une étrange relation avec Ira Gross, un drogué. Patsy Walker s'interroge sur son véritable père et fait la connaissance de Serina, une jeune enfant cancéreuse. Kyle Richmond se confie aux bons soins de sa garde-malade Luann Bloom car il est paralysé des jambes le jour. Mais les Défenseurs vont encore devoir affronter une organisation gouvernementale officieuse (représentée par Augustus Masters) effectuant des expériences sur Mindy Williams, combattre le démon Null, sauver la femme de Devilslayer d'un sorcier, neutraliser ce qu'il reste de la Couronne du Serpent et défendre l'âme de Valkyrie. Ils bénéficieront de l'aide ponctuelle de Daredevil, puis de Spider-Man.

En plongeant dans ces récits du tout début des années 1980, le lecteur sait qu'il doit s'attendre à une forme narrative encore vieillotte, à destination de jeunes lecteurs. Les couleurs sont vives et à base d'aplats sans variation de nuances. Les bulles de pensée pullulent, les personnages expliquant et commentant ce qu'ils font parfois même à haute voix. Les personnages sont kitchs à souhait, de la tenue moulante jaune vif d'Hellcat, à l'apparence littérale de gargouille d'Isaac Christians, en passant par un personnage qui porte le titre de Fils de Satan (voir Son of Satan Classic). Les différents démons qui viennent tourmenter les Défenseurs, semblent sortir tout droit d'un film de série Z avec des monstres en caoutchouc dont l'apparence évoque une imagerie naïve et désuète interprétant au pied de la lettre des descriptions infantiles. L'apparence de Valkyrie défie toutes les règles du bon goût : des couettes de petite fille avec des cheveux bien blonds, les jambes nues ce qui est étrange pour une guerrière, des sandales à lacet montant de ballerine en lieu et place de bottes de combat, et des bonnets métalliques pour protéger sa poitrine (on ne voit qu'eux puisqu'ils sont argentés sur fond noir).

Ainsi prévenu de la forme naïve du récit, les seuls lecteurs qui restent sont ceux qui ont déjà une affection nostalgique pour les personnages, ou une curiosité sans borne pour les tréfonds historique de l'univers partagé Marvel, ou encore une admiration pour le talent d'écriture de John-Marc DeMatteis. Il leur faut encore s'accommoder des dessins de Don Perlin (né en 1929). Il s'agit d'un artiste confirmé avec déjà 30 ans de carrière quand il prend en charge les dessins de la série de 1980 à 1986. Il est évidemment tributaire des scénarios quant à ce qu'il représente, et il s'agit d'épisodes datant de 1981/1982, une époque où les comics sont encore majoritairement pour un lectorat d'enfants, ou à la rigueur de jeunes adolescents. Toutes les créatures démoniaques ont une apparence ridicule, à base de morphologie humanoïde avec des appendices improbables. Ils ont bien des grandes dents acérées pour prouver qu'ils sont méchants. Les dessins restent donc un registre descriptif et un peu simplifié. Les monstres ne sont pas beaux et sont souvent agressifs, mais leur qualité graphique est comparable à celle des monstres du cinéma japonais quand les acteurs revêtaient des costumes en caoutchouc. Un lecteur adulte ne peut pas les prendre au sérieux ou au premier degré ; par contre il peut tomber sous le charme de leur poésie naïve.

En termes d'impression visuelle, les dessins de Don Perlin font souvent penser à un film au budget limité. Les décors sont à l'économie, souvent masqués par les mouvements des personnages, ou des explosions diverses et variées, ou encore des effets de lumière. La forme des buildings est générique, sans style architecturale marqué, encore moins reconnaissable. Les aménagements intérieurs ne sont pas folichons, juste fonctionnels et dépouillés la plupart du temps. Les tenues vestimentaires civiles ne présentent pas beaucoup de particularités ou de détails. Les acteurs ont l'air un peu empruntés dans leur rôle, un peu figé dans leurs mouvements. Les expressions des visages prêtent souvent à sourire, avec des sourcils un peu arqués et des personnages qui ont souvent la bouche ouverte.

Néanmoins dans ces épisodes, les dessins sont encrés par Joe Sinnott pour la majeure partie, ce qui adoucit les contours et rend les dessins plus agréables à la lecture. En arrivant page 360 à l'épisode de Captain America, le lecteur apprécie les dessins plus vivants, et les angles de vue plus dynamiques de Mike Zeck. Malgré tout, les dessins de Don Perlin accomplissent leur fonction qui est de raconter une histoire. Au bout de quelques épisodes, le lecteur s'est accoutumé à leurs particularités et n'y prête plus trop attention, noyé comme il l'est sous des phylactères conséquents, pouvant aussi bien détailler l'état d'esprit d'un personnage, que redire les informations déjà contenues dans la case afférente. Il prend donc conscience que sous des dehors communs, la suite de cases apporte bon nombre d'informations que le scénariste n'a pas besoin de reprendre dans les cartouches de texte. Tous les personnages sont immédiatement reconnaissables, toutes les actions sont lisibles et s'enchaînent dans un ordre logique. Tous les personnages tiennent dans les cases, ce qui n'est pas toujours facile au vu de leur nombre. Même si les dessins de Don Perlin manquent de panache, ils assurent une narration visuelle facile à lire pour les lecteurs de tout âge. le lecteur peut regretter que les épisodes n'aient pas été dessinés par Marshal Rogers qui réalise une partie des couvertures, mais il découvre aussi qu'ils présentent une autre qualité inattendue dans leur banalité, en étant en phase avec la sensibilité du scénariste.

En 18 épisodes, JM DeMatteis raconte plusieurs histoires dont celle qui donne son titre au présent volume. Les Défenseurs se battent contre des démons de pacotille, y compris le Satan de l'univers Marvel, ainsi que contre une organisation gouvernementale hors de contrôle, un faux prophète, des atlantes, etc. Il n'y a pas vraiment de supercriminel de petite ou de grande envergure, ce qui dénote déjà par rapport à l'ordinaire des comics de superhéros de l'époque. Il n'y a pas d'attaque de banque ou de fourgon blindé, ou de vol d'objet précieux. Vraisemblablement conscient de cette particularité qui rend la série moins attractive aux lecteurs de série de superhéros, le scénariste intègre des participations d'autres personnages comme Man-Thing ou Ghost Rider, ce qui n'attire pas forcément beaucoup plus de lecteurs. Il y a la présence des Avengers le temps de quelques pages, mais ils ne prennent pas part à l'aventure. La présence de Spider-Man ressort comme un dispositif artificiel pour attirer l'attention d'autres lecteurs, car il n'apporte rien à l'intrigue.

Pourtant le lecteur n'a pas l'impression de souffrir d'ennui pendant ces 470 pages. C'est parfois un peu pesant et un peu lent, mais pas rebutant. C'est que les histoires ne se limitent pas à vaincre le méchant du mois au cours d'un affrontement physique allant crescendo. DeMatteis met en scène des personnages singulièrement décalés. Ils ne brillent pas tous avec le même éclat dans ce tome, mais il y a quand même le fils du diable, une femme qui découvre qu'elle a un côté démoniaque, un homme de 70 ans prisonnier d'un corps monstrueux, un superhéros en chaise roulante, un homme divorcé, une valkyrie dont l'esprit a été séparé de son corps. Alors que le scénariste ne sait pas trop quoi faire de Hulk ou de Namor, il est visible que sa sensibilité s'accorde mieux des personnages secondaires et des simples humains. C'est l'une des particularités, aujourd'hui presqu'inimaginable, ces superhéros interagissent avec le commun des mortels, non pas en se plaçant sur un niveau supérieur, mais en étant sur un pied d'égalité. Parfois même ils prennent des leçons des simples mortels, comme Eric Simon Payne face au drogué Ira Gross, ou Patsy Walker prenant sur ses genoux Serina, la petite fille cancéreuse.

Au fil des épisodes, plusieurs Défenseurs se heurtent à leur sentiment de culpabilité, à leur faillibilité d'être humain, à la déprime face à une succession d'événements malheureux, à la responsabilité de leurs actes, à l'absence d'assouvissement suite à l'aboutissement d'une vengeance, au méfait de l'auto-apitoiement. le sentiment de culpabilité pousse même l'un d'entre eux à se suicider en se pendant. Il passe à l'acte mais échoue. Lors de ces passages, la tonalité narrative oscille entre dramatisation excessive (non pas du fait de gesticulation ou d'une prose exagérément lacrymale, mais du fait de dessins manquant de nuances) et sensibilité d'une justesse touchante. C'est tout à l'honneur de John-Marc DeMatteis de réussir à traiter de sujets aussi humains, avec des personnages aussi chamarrés. À plusieurs reprises, des personnages au bord du gouffre se tirent d'affaire grâce au soutien de leurs camarades, à leur sollicitude, à leur empathie. le scénariste n'hésite pas à mettre en scène les bienfaits de l'amitié. D'une certaine manière, ce thème est au centre de la série et de l'équipe. En effet, les Défenseurs se sont rapidement qualifiés de non-équipe, du fait qu'ils n'ont pas de charte comme les Avengers, ou d'école comme les X-Men. Ce sont des individus réunis par les circonstances, certains demeurent, d'autres s'en vont, puis reviennent à l'occasion d'un épisode. Au final ce qui en fait une équipe réside bien dans leur capacité à se préoccuper des autres.

A priori, seuls des lecteurs très curieux peuvent s'aventurer à plonger dans ce recueil. L'esthétique des dessins présente un décalage important avec celle des comics d'aujourd'hui au point de pouvoir en paraitre rebutante. La narration est alourdie par des textes envahissant et des bulles de pensée explicatives. Les ennemis sont tous plus kitchs les uns que les autres. Pourtant, le charme désuet des dessins finit par opérer et les relations entre les personnages s'aventurent, avec intelligence et sensibilité, sur des terrains délaissés depuis longtemps par les comics de superhéros.
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J.M. DeMatteis at Baltimore Comic Con! 2013
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