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EAN : 9782352042983
304 pages
Les Arènes (09/01/2014)
3.61/5   38 notes
Résumé :
« Mon père était chef de la Milice dans le Gers. Ma mère et lui étaient des fascistes convaincus. En août 1944 j'avais deux mois à peine , ils se sont enfuis, bébé en bandoulière, d'abord à Sigmaringen, puis en Espagne. La voilà mon histoire. La voilà ma famille. La voilà ma jeunesse. Depuis trop longtemps, je vis avec les fantômes d'un passé qui me révulse. Aujourd'hui, j'ai décidé de tout envoyer valser et de ne plus rien cacher. »

Philippe Druillet... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Philippe Druillet, pour ceux qui n'en auraient jamais entendu parler, c' est le maitre rénovateur de la bédé de science-fiction d'après 1968 , « Les 6 voyages de LoneSloane » sa première publication est un livre monument qui reste dans le coeur de tout amateur de S.F. Dessinateur ,peintre ,sculpteur, plasticien, décorateur il est reconnu mondialement par les plus grands, Georges Lucas le prend au téléphone, il tutoyait Ray Bradbury et depuis quarante ans les illustrateurs japonais pillent allègrement son univers. Mais alors pourquoi un artiste de cette importance est-il à ce point si méconnu du grand public ?

Plongeons nous dans sa vie avec « Délirium » écrit avec l'aide de David Alliot. Une biographie c'est toujours, en creux, le film d'une époque, d'un climat social et culturel du pays dans lequel l'artiste évolue et là nous somme servis .L'histoire commence à Sigmaringen, les parents du petit Philippe sont des fascistes convaincus, condamnés à mort par contumace, qui fuient la France libérée.
Cette marque de naissance honteuse le poursuivra toute sa vie. Son père mort, alors qu'il n'a que sept ans, sa mère et sa grand-mère rentre en France, il devient le fils de la concierge dans les beaux quartiers de la capitale.

Apprenti photographe, apprenti dessinateur, de rencontres en rencontres Druillet se construit. Goscinny lui donne sa chance au journal Pilote mais il est écrit que Druillet doit bruler sa vie, et il la brule par les deux bouts, ce sera une bohème hurlante .Nous croiserons, Ariane Mnouchkine, Moebius, Jacques Attali (???)Le journal Pilote au complet, Métal Hurlant, bien sûr, et toute la vie de la bédé underground de la fin du siècle dernier.

On peut regretter le style Caterpillar de l'écriture, mais David Alliot s'explique : « j'ai écrit comme Druillet parle, il est entier et volcanique et ses mémoires ne pouvait pas ressembler à du Saint- Simon ». Vous connaissez Druillet vous apprendrez une foule de choses sur le bonhomme, vous ne connaissez pas Druillet : pauvre de vous !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Tout amateur sérieux de science-fiction connait forcément le nom de Philippe Druillet, une légende vivante de la bande dessinée, dont l'art sauvage, mystique et perfectionniste influença une constellation d'oeuvres et d'artistes.
"Delirium" est un autoportrait à la hauteur du personnage: furieux, passionné et érudit. L'auteur revient tout d'abord sur son enfance marqué par une éducation particulière puisque ses parents étaient des fascistes convaincus.
C'est par le cinéma (un documentaire diffusé à la cinémathèque) que le futur artiste va comprendre que ce qu'on lui a inculqué pendant des années n'était pas la vérité, mais un fantasme nauséabond.
C'est en lisant des BD tel "Flash Gordon" ou "Mandrake" que Druillet trouve sa voie : il sera auteur de bandes dessinées !
Druillet est un homme en colère et il n'aura de cesse de se battre contre l'esprit de bon goût culturel qui anime la France avant Mai 68.
Le journal Pilote, dirigé par Goscinny, révélera Druillet au grand public qui en redemande. Avec Jean Giraud et Jean-Pierre Dionnet, il fera partie de l'aventure folle, fulgurante et mythique de Métal Hurlant, un magazine de BD dont chaque page ferait mourir de honte chaque blockbuster américain.
Druillet dit tout, crûment et cruellement. Les trahisons, la drogue, la folie... Tout y passe dans la vie de cet artiste halluciné qui va connaître de terribles drames personnels.
Loin d'être aigri, le dessinateur rend même un bel hommage à George Lucas, ce dernier admirant énormément l'art de Druillet, qui l'inspira sur certains points pour concevoir "Star Wars".
Loin des autobiographies classiques, "Delirium" est un brûlot trash et rock'n'roll, fourmillant d'anecdotes délirantes, qui part dans tous les sens mais finit toujours par retomber sur ses pattes !
Lien : https://murmuredelombre.word..
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Delirium n'est pas un roman, mais se lit comme un roman.
Delirium n'est pas un documentaire, ni un livre d'Histoire, mais peut se lire comme tel.
Delirium n'est pas une oeuvre littéraire, mais se boit comme de l'eau fraîche quand on est assoiffé.
Delirium n'est pas une autobiographie, mais un autoportrait dessiné et peint avec des mots, et c'est très coloré.

Philippe Druillet est à la base auteur de bandes dessinées. En 1973, Dargaud Editeur publie « Délirius » puis « les 6 voyages de Lone Sloane » en 1974. « Yragael ou la Fin des Temps » sort la même année. Ces albums constituent une révolution graphique et narrative. Ils changeront la façon de « faire de la bande dessinée ».

Philippe Druillet n'aime pas les récits linéaires. Parfois, en lisant « Delirium », on se sentira perdu, sans comprendre la démarche de l'auteur. Celle-ci est plus thématique que chronologique. Moi-même, fan de Druillet depuis l'âge de 12 ans, j'aurais aimé avoir plus de détails, d'anecdotes sur la création de ses oeuvres. A la fin de la lecture de « Delirium », j'ai mieux compris pourquoi Druillet n'en a pas plus dit. Oups ! Pour celles et ceux qui m'auraient mal compris : C'est vraiment lui qui dessinait ! Une édition commentée de « Delirium » pour « néophyte en bandes dessinées » serait bienvenue, car les nombreuses références liées au monde de la bande dessinée ne sont pas forcément connues de toutes et tous! Bonne lecture !
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Philippe Druillet n'a pas utilisé l'encre, mais ses tripes, pour nous offrir ses mémoires, Délirium (les Arènes, 2014). Et son compère d'écriture, David Alliot, a réussi le tour de force de le rendre plus vrai que nature. C'est Druillet qui cause. Et il cause en hurlant, revenant longuement sur ses origines douloureuses de fils d'un collabo et d'une mère milicienne. « J'ai toujours haï ma mère ». Et on va le suivre dans un cheminement de galère pour essayer d'exprimer sa rage de créativité. Un parcours semé de douleurs (notamment la perte de Nicole, son grand amour) et d'excès en tous genres, mais sans se départir d'une véritable boulimie d'explosions graphiques qui l'amèneront souvent à flirter avec le génie. de Lone Sloane à la réalisation des décors des Rois Maudits, de Pilote à Métal Hurlant (un vrai bordel cette équipe !), de la création de bijoux à celle de meubles, quel chemin parcouru. En refermant le bouquin, je me suis dit que j'avais de la chance de connaître un type de cette trempe. Un petit regret pourtant, Philippe ne rentre jamais vraiment dans le fond de ses passions, alors qu'il aurait de belles choses à dire sur Lovecraft, l'héroic fantasy, ou la SF.

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Quelle énergie! je ressors du livre impressionné par le parcours du gaillard, la retranscription de ses paroles sans fard donne un flot passionnant d'anecdotes dans tous les domaines artistiques et on croise du beau monde. Il a bien fait le David Alliot de pousser Phillipe Druillet à cracher ses mémoires. Pilote comme creuset de la bd sous toutes ses formes, Asterix qui cotoie Lone Sloane, l'image comme point de passage entre tous les arts, bd théatre, design d'objet et de meubles, vidéo, clips, le rock et des pochettes d'album. Je ressors avec la banane comme après l'écoute d'un bon disque de rock et une meilleure compréhension du milieu de l'époque. C'est beau comme un passionné de l'image a entraîné tout ce monde avec lui!!!
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critiques presse (6)
NonFiction
02 juillet 2014
Philippe Druillet passe en revue 50 ans de bande dessinée.
Lire la critique sur le site : NonFiction
LeJournaldeQuebec
10 février 2014
«Je suis né fils de collabo»: cet infamant héritage a marqué au fer rouge le dessinateur français Philippe Druillet, artiste visionnaire de BD à l'existence jalonnée de drames mais à la rage de vivre chevillée au corps, qui vient de publier une autobiographie coup de poing, Delirium.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeJournaldeQuebec
10 février 2014
«Je suis né fils de collabo»: cet infamant héritage a marqué au fer rouge le dessinateur français Philippe Druillet, artiste visionnaire de BD à l'existence jalonnée de drames mais à la rage de vivre chevillée au corps, qui vient de publier une autobiographie coup de poing, Delirium.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Culturebox
16 janvier 2014
Philippe Druillet est un dessinateur culte qui a bouleversé la bande dessinée dans les années 70 avec son univers de science-fiction. Mais si son nom revient en librairie, c’est parce qu’il publie « Delirium » [...], un récit autobiographique où il révèle que ses parents étaient des collabos, fascistes convaincus jusqu’à leurs dernières heures.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Liberation
13 janvier 2014
C’est un bouquin de mémoires, «sa vie, son œuvre, son cul», comme dirait ce phénomène vociférant, grande gueule remplie d’une sensibilité extrême, d’un goût subtil, amoureux de la beauté. Son témoignage a été recueilli via le stylo de David Alliot, spécialiste de Céline, en respectant la grammaire vocale du personnage.
Lire la critique sur le site : Liberation
Lexpress
10 janvier 2014
Entre saga hollywoodienne et roman très français, porté par un réjouissant franc-parler.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Dans ma chambre du sixième étage de la rue d'Eylau, je construis un univers familier. Je suis un vrai petit gothique. En hommage à Edgar Poe, j'ai un corbeau empaillé cloué au mur, et une tête de mort trône sur une étagère. Je découvre A rebours de Huysmans, un livre au titre prémonitoire, qui semble avoir été écrit pour moi. Dans ma chambre de bonne, je fais comme Des Esseintes, je peins les carapaces de mes tortues en or, sur lesquelles je colle de faux diamants. Le problème, c'est que les torturent respirent par la carapace, et meurent au bout de huit jours. J'ai mis un peu de temps à comprendre. Je ne vis pas dans le même monde que les autres.
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Mon nom est Druillet. Mon prénom est Philippe. Je suis né à Toulouse le 28 juin 1944 dans des circonstances particulières et dans une famille qui ne l’était pas moins. Mon père, Victor Druillet, était un fasciste convaincu. De 1936 à 1939, il a fait la guerre d’Espagne aux côtés des franquistes. Au moment de ma naissance, il était responsable de la Milice dans le Gers. Ma mère, Denise Druillet, née Faustin, était responsable administrative dans cette même organisation et partageait l’engagement idéologique de son mari. En août 1944, bébé en bandoulière, ils se sont enfuis, direction l’Allemagne. A Sigmaringen d’abord, puis en Espagne, qu’ils ont réussi à gagner par un miracle que je m’explique toujours pas. Dans la furie de la Libération, mes deux parents ont été condamnés à mort par contumace. Au moment du verdict, ils étaient à l’abri, de l’autre côté de la frontière. Accueillis à bras ouverts par Franco et ses sbires (…).
La voilà mon histoire. La voilà ma famille. La voilà ma jeunesse. Depuis plus de soixante ans, je vis avec les fantômes d’un passé qui me révulse. Depuis des années je dois affronter cette famille qui me hante chaque jour un peu plus. Aujourd’hui, j’ai décidé de tout envoyer valser. De tout ouvrir. De ne plus rien cacher.
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"N'oublie pas que le Maréchal était ton Parrain." C'était hélas vrai. Tous les enfants baptisés Philippe, à cette époque, étaient considérés comme des filleuls du Maréchal. Vu que mon premier "parrain" s'était fait descendre, il ne me restait plus que lui. Belle famille."
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j’ai écrit comme Druillet parle, il est entier et volcanique et ses mémoires ne pouvait pas ressembler à du Saint- Simon
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J'ai construit ma vie sur le travail. Échapper à sa condition et survivre par son travail. http://telescoop.tv/browse/399659/12/la-grande-librairie.html
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Vidéo de Philippe Druillet
Rencontre avec Daniel et Félix Pérez, experts BD pour ARP, 174 rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris, pour la vente online d'albums du 13 au 25 février et la vente exceptionnelle en salle du samedi 17 février à 15h avec des originaux d'Hergé exceptionnels. Découvrez des originaux de Loisel, Moebius, Druillet et Hergé dont la formidable double planche du Sceptre d'Ottokar, huitième album de la série ! Une véritable pièce de musée. Exposition de 9h à 19h chez ARP du lundi 13 février au samedi 17 février (9h-12h) avec possibilité de rendez-vous privé ! Tous les renseignements sur https://www.arp-auction.com/ #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE #COMICBOOKS #9EMEART#TINTIN#HERGE Retrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur : https://www.youtube.com/TraitpourtraitBD https://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/
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