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EAN : 9782363390202
176 pages
Finitude (17/01/2013)
3.21/5   45 notes
Résumé :
Tobias, Armand, Franz, ils sont trois. Atterris à Berlin un peu par hasard en quête d’un nouveau départ, la ville va leur offrir une nouvelle normalité, presque une nouvelle famille. La vie paraît simple, les filles fument dans les cafés, on parle pendant des heures, dans toutes les langues, on peint, on écrit un peu, on cherche un lit pour la nuit. Et quand on est seul, qu’il neige dehors, on peut toujours danser jusqu’à l’épuisement au Berghain-panoramabar. Il y f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Pour commencer, je remercie Babélio et les éditions de la Table Ronde qui m'ont envoyé « Demain Berlin » pour lecture et critique. J'ai déjà quelques lectures « Masse critique » à mon actif, et je dois dire que les éditions de la Table Ronde ont été charmantes puisqu'avec l'ouvrage, il y avait plein de petites choses comme des catalogues et une affiche de l'une de leurs publications.

Après ce premier paragraphe tout ce qu'il y a de plus sincère, vraiment, passons maintenant à la critique. Je délaye, je retarde, mais voilà la vérité nue : d'une part, c'est un ouvrage que je n'ai vraiment pas apprécié, mais alors pas du tout, alors que je suis dans l'ensemble plutôt bon public, et d'autre part, que je n'ai même pas terminé (et pourtant, je suis venue à bout du « Vieil Homme et la mer », et c'est dire !).

L'histoire est celle de trois jeunes garçons, Tobias, Armand et Franz, qui suite à quelques aléas différents, atterrissent dans la même ville, Berlin, pour y faire pas grand-chose à part dealer et se droguer.
Une fois le sujet de l'ouvrage décrit en une phrase, et même si j'ai essayé de m'accrocher, hé bien rien à faire. Je déteste les livres sur de jeunes paumés qui se défoncent. Si on veut des ouvrages pas trop mal faits sur ce sujet, mieux vaut lire « Trainspotting » ou dans un autre genre « Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée »… Et encore, après avoir lu ces oeuvres-là, le tour de la question est fait.

Je ne sais pas pourquoi, mais ces histoire de drogue me font peur et déprimer. C'est peut-être ce que l'auteur souhaitait, et dans ce cas, c'est réussi. Tout comme dépeindre un univers morne, sombre, désespéré, violent, laid, désenchanté, triste à coup de phrases simples, au présent le plus souvent. Comme pour montrer qu'il n'y a pas vraiment d'avenir quand on est au fond du trou.
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Critique établie dans le cadre de l'opération "Masse critique".

Étrange et terriblement déstabilisant … ce très court opus dont les personnages attendrissants dans leur désarroi évoluent entre la rue Campagne Première, les boulevards Michel et Germain – curieux, cette manière de l'auteur d'en supprimer la référence à la sainteté – et les méga usines à défonce de Prenzlauer Berg et de l'Alexander Platz.
Destins croisés de trois jeunes hommes à peine sortis de l'enfer de l'enfance : Tobias, fils d'une famille écartelée que l'on confie régulièrement à un oncle pédophile, à la vie ainsi massacrée (tout le monde ne peut pas s'en tirer comme FOG), Armand à la belle gueule qui s'essaie à peindre malgré la vacuité de sa pauvre vie, Franz l'orphelin qui aurait eu les atouts intellectuels pour réussir mais « tombe » bêtement, par facilité. Un fil rouge : les drogues, la nécessité d'uen trouver, donc d'en dealer pour survivre …
Écriture étonnante d'un auteur de 26 ans, qui a certainement vécu une grande partie de ce qu'il décrit : la rapide descente vers les enfers de la techno, la place que certains croient trouver enfin au fond des bars puants, des zincs accueillants où s'accoudent les hommes, les toilettes où on se retrouve à deux, trois, quatre, hommes et femmes qui prennent et se font prendre dans la rage et la violence, la maladie, forcément …
Je crois que je ne rentrerai plus jamais dans un rade de mon quartier de la même façon désormais … Les trois enfants à la dérive arrivent à Berlin, où le rapport au sexe est différent, apparemment à la drogue aussi. Plongée au sein d'un maelström de corps vigoureux shootés à tout : GHB, amphétamines, cocaïne, héro (mais pas trop), histoire de tenir plus de 24 heures sans voir la lumière du jour, danser au son des basses pulsant à la place du coeur. On est généreux, on partage, c'est comme une grande famille, on s'épaule, on se frotte, on se détruit.
Stroboscopique, enfumé, crasseux, sordide, pas du tout porno malgré le propos mais superbement écrit, le roman éclaire un bout de la nuit absolu. C'est parfaitement décoiffant. Nous savons bien ce que sera la fin de nos pauvres et tristes héros, à Berlin ou ailleurs. On aimerait savoir comment.
Voilà un aller simple pour l'enfer, à ne pas lire un jour de spleen … « A un moment, ça devient si moche qu'on a envie de tout arrêter. » : ainsi s'achève de cri de douleur.
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Berlin. Années 1970.

Tobias, Franz et Armand, trois adolescents paumés, en quête de vibration et d'injections d'adrénaline, se retrouvent dans la capitale allemande après avoir chacun essuyé leur lot de déceptions, affronté les désillusions qui s'imposent naturellement à des êtres de leur âge. Berlin se présente alors comme le lieu propice à un nouveau départ.

Il y a d'abord Tobias, ce jeune allemand déraciné entre un père absent et une mère New-Yorkaise, plongé trop tôt dans les spirales de la drogue : reconverti en "druffi", il fait de la drogue son gagne-pain et se livre au sexe brutal dans les bars de "partouzes" dans lesquels les corps s'unissent au diapason, dans l'extase d'un requiem for a nightmare lancinant. Il y a Armand, ce fanatique de peinture et de cocaïne qui tente tant bien que mal de retrouver le souvenir d'Emma à travers ses conquêtes. Et enfin il y a Franz, ce jeune garçon brillant issu d'une famille modeste, promis à un bel avenir jusqu'au jour où un chagrin d'amour le fait prendre une toute autre direction.

Entre sorties au Berghain et défonces collectives dans les toilettes du Bar 25, dans lesquelles le sperme, comme les seringues, se passe, ils s'enfoncent chacun dans une réalité autre, sombre, sale et douloureusement irrémédiable. La came, le GHB, le speed, la kéta. La kéta, le speed, le GHB, la came. Les contours de leur réalité, de plus en plus indistincts, flous, s'effacent, se dilapident, pour laisser place à un grand vide. Les heures passées dehors se fondent en journées. Leurs journées et leurs nuits finissent par se confondre.

Une réalité très bien rendue par le jeune auteur Oscar Coop-Phane dont le nom résonne depuis son obtention du Prix de Flore en 2012, grâce à une plume vive, dynamique, électrique qu'il fait vibrer au rythme de ses phrases, de ses mots. J'ai bien aimé ce livre, mais je regrette qu'il ne soit pas allé plus loin dans la description de ces trois destins dans lesquels toute une génération peut - ou a pu - se reconnaître. Celle d'une jeunesse perdue, solitaire, livrée à elle-même.
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La lecture de ce livre m'a laissé la sensation d'alterner entre le trop peu et le trop. J'aurais voulu qu'il soit plus long dans sa première partie pour développer la psychologie des personnages principaux qui sont au nombre de trois. Environ 70 pages, il me semble que c'est un peu juste pour se les approprier et entrer dans leur histoire, surtout que le propos est de montrer l'évolution qui va les amener à se droguer quotidiennement. Un amour de jeunesse est présenté comme idyllique, tournez la page et il sera devenu d'un ennui total, c'est le genre de situation qui me laisse sur ma faim. le format court ne permet pas d'aller dans toutes les directions me semble-t-il.
Une fois que les trois protagonistes arrivent à Berlin et se rencontrent, là on est dans le trop (certes, c'est voulu). J'aurais voulu trouver autre chose qu'une répétition d' errances dans des bars ou des boîtes branchées où il paraît presque normal de se défoncer et de baiser dans les toilettes avec le premier venu. Je comprends qu'il s'agit là de montrer l'univers des "druffis" pour qui se défoncer prend finalement la place des routines bourgeoises initialement refusées mais j'aurais préféré avoir un peu moins le catalogue des stupéfiants possibles qu'on se refile comme on se passe le sel et un peu plus d'analyse. Quant à la qualité de l'écriture, présentée comme belle et classique, je n'adhère pas particulièrement à l'enthousiasme de certains. Oui, j'ai lu quelques belles phrases mais l'ensemble m'a semblé bien inégal.
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C'est après avoir lu une critique élogieuse dans les pages "livres" de "Elle" (oui, je suis un lecteur de Elle...), que me suis empressé de me procurer chez mon libraire "Demain Berlin" d'un jeune auteur de vingt-cinq ans Oscar Coop-Phane. L'article était court mais rempli de mots enthousiastes comme " de la littérature, de la pure !" ou "profondeur de vie digne de Tolstoï !" ou encore " Vous ne pourrez pas décrocher". Et comme je vais passer une semaine à Berlin cet été, l'occasion était trop tentante d'allier littérature et, peut être, vision intéressante de cette capitale devenue incontournable.
Las! comme aurait dit un poète du 16ème siècle, rien de tout cela ici (J'aurai du me méfier de cet article qui jouait à inclure le maximum de mots ayant trait à la défonce), ou tout du moins, je n'ai pas vraiment vu l'ombre de Tolstoï, ni une idée précise de ce qu'est Berlin aujourd'hui.
J'ai suivi la destinée de trois jeunes gens qui finiront par se croiser dans une de ces boîtes technos où une jeunesse désenchantée s'oublie des heures durant aux sons répétitifs d'une sono infernale et les corps bourrés d'ecstasy ou de cocaïne.
Bizarrement, durant les premiers chapitres, j'ai eu du mal à me situer temporellement. Est-on dans les années 30 quand il s'agit du jeune Franz ? Dans les années 60 pour Armand ? Cette impression passéiste vient de l'écriture classique et recherchée de l'auteur qui donne un démarrage au ton suranné. Evidemment, quand les paradis artificiels deviennent le moteur du roman, notre époque est bien là mais, l'intérêt faiblit aussi. Ces injections, inhalations, répétitives qui les rendent un peu plus zombie à chaque fois, tirent le livre vers une déambulation, cafardeuse et ennuyeuse. On me rétorquera que le livre suit l'état des trois héros qui ne sont plus que l'ombre d'eux mêmes au bout d'une année de paradis artificiels technoïsés. Peut-être...mais si eux ne décrochent pas de la coke, moi, en tant que lecteur, clean de tout expédient, si. Heureusement que l'écriture classique et agréable permet d'arriver au bout de ces 174 pages, sans pour autant être emballé ni avoir envie de rechercher vite fait un dealer d'autres oeuvres de Mr Coop-Phane.
Un peu plus sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ciel hivernal:

Le ciel nargue. De ciel, il n'y en a pas. C'est une grosse cloche grise posée sur la ville. On ne distingue ni soleil ni nuage, seulement cette couverture d'asphalte, un drap que l'on aurait tendu entre les hommes et les cieux, un drap qui retiendrait tous les espoirs. La cloche de détresse.p123

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Les rues sont larges et les gens s'y promènent ; comme s'il ne pouvait rien vous arriver, comme si là plus qu'ailleurs, on prenait le temps de vivre. On est un peu fauché, on se débrouille. Les soupes sont bonnes. On fume au bistrot puisque ce serait insensé de ne pas le faire. On travaille à quelques obsessions sur un ordinateur portable. Autour de soi, on sent l'Europe, toutes ces langues qui se mélangent et se répondent.
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Le plan était parfait. La fuite. Seulement, Franz avait oublié le destin, ce vieil ennemi qui vous retient par l'épaule.
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Videos de Oscar Coop-Phane (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Oscar Coop-Phane
Dans cet épisode de L'Intention, c'est la fleur de la romance, de la passion. C'est aussi le signe de la mondialisation.
Dans Rose nuit, publié aux éditions Grasset, le romancier Oscar Coop-Phane raconte le destin de trois personnages à trois extrémités du monde et pourtant tous reliés par une chose : la rose. Reflet d'une époque absurde et d'une vérité obscure, cette fleur a su intriguer et inspirer Oscar Coop-Phane.
Dans ce podcast, il partage avec nous ces investigations et le travail littéraire qui l'ont mené à écrire son roman.
Concept éditorial : Hachette Digital en collaboration avec Lauren Malka Voix et interview : Laetitia Joubert et Shannon Humbert Ecriture: Lauren Malka Montage, musique originale : Maképrod Conception graphique : Lola Taunay Photo auteur : JF Paga Extrait musical: French 79 feat. Sarah Rebecca - Diamond Veins (2016) Album : Olympic Auteur : Henner Simon aka French79 Voix : Sarah Rebecca LABEL: Alter K - IN/EX
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