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EAN : 9782130573876
153 pages
Presses Universitaires de France (09/02/2009)
4/5   1 notes
Résumé :
C'est à la fin des années soixante-dix qu'éclata l'une des querelles philosophiques les plus virulentes que connut l'histoire contemporaine des idées, entre le philosophe français Jacques Derrida inventeur de la déconstruction, et John R. Searle, philosophe analytique américain, théoricien des actes de langage. En 1972, Derrida propose une interprétation déconstructrice de la théorie du " performatif " du philosophe britannique John L. Austin, dans " Signature, Evén... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'élève d'Austin bondit à la lecture de l'article de Derrida sur les thèses du maître de Searle et rédige à son tour un article virulent auquel répond le pape du déconstructivisme. Il ne s'agit pas de la question de la référence, ni même de celle des actes performatifs - car le débat dépasse largement les deux protagonistes de ce différend des années 70 - mais plutôt de la question de l'intention dans une opposition entre deux écoles : celle de la phénoménologie husserlienne et celle de la philosophie analytique.

Ce niveau cosmique est atteint car Derrida commente Austin sans vraiment connaître ses thèses en détail, et c'est son élève, Searle, qui répond, avec virulence, sans connaître Derrida. Lorsque Derrida répond à son tour, il a lu, cette fois, Searle et Austin, mais c'est trop tard, la guerre des mondes avait commencé et Searle re-répond sur des bases déjà fortement biaisées. Comme il faut charpenter de partout pour maintenir les structures argumentatives, on passe en revue tout le contenu des bases arrières des deux philosophes.

L'exégèse de ce pugilat est menée par une intention manifestement marquée par le soucis de la précision, ce qui tenderait à donner raison à Searle. Néanmoins, les éclairages apportés par ce texte sur les travaux des deux auteurs mettent en évidence un contexte d'écriture de ceux-ci que l'on ne soupçonnait pas, ce qui tend à donner raison à Derrida.
Mais en réalité, plutôt que de compter les points, on est bien davantage amené à saisir avec beaucoup de plaisir les enjeux impliqués sur l'autonomie du sujet ou de sa dépendance aux conventions. L'opposition entre la parole et l'écrit fait entrer à une échelle plus large dans le conflit entre introspection et extraversion, idéalisme et empirisme, sujet et objet. Austin ne pensait peut-être pas mettre autant le feu aux poudres.

Pour Moati, la "confrontation amorcée" par son texte sur la base d'un débat vieux de quarante ans, prélude donc à des développements prometteurs...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La théorie d'Austin ne considère pas la force illocutoire comme l'émanation d'une volonté.
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Le monde décrit par Austin n'est ainsi pas seulement le monde naturel composé de faits bruts, c'est aussi un monde rempli de conventions validant la réalisation d'actes à teneur normative (comme le sont les actes de langage).
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Austin fait de notre parole et non de nos intentions notre engagement ("Our word is our bond").
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