Des mocassins brodés de perles bleues

Un livre qui me tentait énormément depuis sa sortie !
La famille Lefthand vit dans la réserve au nord-est du Nouveau-Mexique. le père et ses deux filles (Bernadette et Gracie) sont des Apache jicarilla. L'aînée, Bernadette, est très connue, pour sa grande beauté et sa gentillesse, mais surtout pour sa danse lors des pow-wow. Et tout s'effondre le jour où on apprend que Bernadette est retrouvée morte...
Des mocassins brodés de perles bleues est un récit qui va se partager essentiellement entre le point de vue de Gracie, la petite soeur, et celui de Starr, amie et employeuse de Bernadette. Mais il y a également une troisième voix, qui nous entraîne dans les recoins les plus sombres du peuple navajo, et nous dévoile certains moments clefs. Outre les paroles de ces personnages, nous avons également l'opportunité de voyager entre les époques, que ce soit le présent ou le passé. Nous voyons ainsi la vie de Gracie et Bernadette, comment elles se sont construites, mais aussi l'après. Après la mort de Bernadette. Après que Gracie ne soit brusquement vue amputée d'un membre de sa famille. Et une des questions centrales est – bien sûr – pourquoi. Qui en voulait vraiment à Bernadette ? La magie a-t-elle eu son rôle à jouer dans ce drame ? C'est une histoire émouvante du début à la fin, que ce soit en suivant Bernadette lorsqu'elle était encore en vie, sa joie de la danse, l'amour qu'elle éprouve pour sa famille, son désarroi face à son mari qui sombre dans l'alcool ; mais surtout en voyant comment Gracie revit les souvenirs de sa vie avec sa soeur ou comment elle tente de comprendre son absence. le fait qu'il y ait un contrepoint avec les pensées de Starr est vraiment intéressant, on a accès à cette dichotomie, deux visions du monde très différente.
Dans Des mocassins brodés de perles bleues, Ron Querry nous entraîne dans la vie à l'intérieur d'une réserve, où la culture et les traditions indiennes substituent, envers et contre tout. On plonge véritablement dans les moeurs d'un autre peuple, et on y suit leurs vie de manière intime. Dans ce grand Ouest, la situation sociale et économique des Indiens est décrite de manière très subtile, nous sommes loin des clichés et des stéréotypes ! Et Ron Querry sait nous entraîner dans cet univers, étant donné qu'il a amassé une une énorme documentation pour coller au plus près de la réalité, et le fait qu'il soit un descendant du clan Sixtown de la tribu Choctaw lui permet de nous amener de manière encore plus intime dans son univers.
Des mocassins brodés de perles bleues développe un univers à la fois lumineux et sombre, magique et oppressant.
C'est un coup de coeur et un roman que je conseille à 100 % !
Lien : http://chezlechatducheshire...

Bernadette a été tuée.
Bernadette Lefthand une jeune Apache qui vit dans une réserve du Nouveau-Mexique, avec son père et sa soeur Gracie.
Bernadette est non seulement très jolie mais elle danse extraordinairement bien.
Les indiens viennent dans les pow wow pour la voir danser.
Mais Bernadette est morte, laissant son père et sa soeur dans un chagrin immense.
Alors Gracie va raconter la vie de sa soeur.
Un très joli récit qui nous entraîne dans la vie des réserves, où se mélangent traditions, alcool et sorcellerie.
Mais Gracie n'est pas seule à réciter, il y a aussi la voix de Starr ancien mannequin vedette de New-York qui est venu s'installer avec son mari chanteur de country, tout prés de la réserve et qui avait embauché Bernadette comme femme de ménage.
Et puis il y a cette troisième voix, intrigante, qui nous emmène dans les croyances de la sorcellerie navajo.

Ron Querry connait bien cette vie des indiens qu'il nous retrace dans son livre, puisqu'il est lui-même un descendant de la Nation Choctaw en Oklahoma.

Un très joli livre qui avait déjà été publié sous le titre "Le dernier pow wow"

Ce que j'aime le plus dans la lecture c'est de découvrir un livre sans avoir d'attentes particulières et qui se révèle être au final un beau coup de coeur.

Alors que cela arrivait régulièrement lors de mes lectures d'enfance/adolescence, il est maintenant très rare que je pleure lors d'une lecture. La dernière fois j'avais eu la gorge serrée par Jake de Bryan Reardon et maintenant j'ai eu une petite larme avec Des mocassins brodés de perles bleues. Ce livre est une belle pépite, je suis d'autant plus heureuse que je l'ai déjà conseillé autour de moi et que les avis sont unanimes : c'est un magnifique roman.

Ron Querry nous offre une fiction, une fiction où tout est vrai. En alternant deux points de vue, le lecteur va découvrir le quotidien d'une réserve, le quotidien des Amérindiens à notre époque. Nous sommes loin des clichés et stéréotypes, ici l'auteur nous dit la vérité.

Tout est vraiment passionnant dans cette lecture. Il y a cette double narration très judicieuse : nous suivons Gracie, la jeune soeur de Bernadette qui a tragiquement perdu la vie, nous suivons aussi le point de vue plus objectif, extérieur de Starr. Il y a cette plume magnifiquement traduite par Danièle Laruelle, il y a ces personnages incroyablement touchants, il y a cette histoire terriblement émouvante.

Meurtre, tragédie, magie amérindienne, vies précipitées dans le drame, amour... et quelle fin ! Une phrase finale qui nous fend littéralement le coeur. J'ai été happée par ce livre, j'ai aimé Gracie et Bernadette, j'ai aimé cette faculté de l'auteur à mêler le présent et le passé, les moments privilégiés entre les deux soeurs, entre les soeurs et les George. Cela rend le présent/la fatalité d'autant plus dur à supporter, cela rend l'histoire d'autant plus belle et percutante.

En définitive, un magnifique roman qui nous offre beaucoup d'émotions.

Lien : http://leatouchbook.blogspot..

Nous sommes dans une réserve indienne du Nouveau -Mexique. Gracie et Bernadette sont deux soeurs de la tribu des Apaches. Bernadette aime ma danse, les pow wow, les rencontres entre tribus, les rodéos.

Un jour Bernadette est retrouvée, morte…

Gracie raconte sa soeur, sa vie, sa passion, son mariage, la dure vie des Indiens, leurs difficultés à s'insérer dans une société hostile, leurs luttes pour préserver leur culture.

En parallèle, il y a Starr, ancien mannequin, mariée à un chanteur de country. En fait, Bernadette était employée de maison chez le couple. Starr raconte Bernadette, sous un angle différent, dans un langage différent.

Deux voix, deux personnalités que tout oppose, racontent une seule et même personne bien plus complexe qu'il n'y parait et fière représentante d'une culture en mal de reconnaissance et d'une société en perdition.

A cela s'ajoute au fil des pages une voix plus mystérieuse, et plus sombre également ; une voix qui nous ramène aux forces du mal ; la voix des esprits et d'une triste réalité.

J'ai bien aimé le fond et la forme ; la narration respecte l'oralité de la culture amérindienne. Elle peut surprendre au début ; il n'empêche qu'elle donne à ce roman candeur, et crédibilité. Les personnages nous apparaissent sans fard et sans folklore inutile ; ils n'en sont que plus attachants.

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"Je me suis efforcé d'écrire un roman qui soit accessible, intéressant, et surtout véridique." (339)

Et c'est effectivement un roman accessible, intéressant et véridique. Ces mocassins incarnent à l'aune près les intentions de leur auteur, ce qui témoigne d'un coeur sincère et impliqué mais en fait aussi sa faiblesse. Gracie et Starr sont tour à tour porteuses de parole, l'une faisant résonner le tambour de l'intérieur du cercle de la réserve, l'autre gambillant, assise sur le muret qui délimite les deux territoires et observant les amérindiens à travers les jumelles de son envie. Je ne suis pas la lectrice idéale pour entrer à mon tour dans la ronde. J'ai ce point en commun avec Starr d'avoir trop cahoté avec mon bibliobus sur les chemins de terre semés d'ornières de Tony Hillerman, trop fréquenté les yeis en feuilletant de multiples livres, pour être surprise et donc vraiment intéressée. J'ai aimé frôler la vie actuelle des apaches, des pueblos et des navajos mais l'écriture est si linéaire que l'expérience reste limitée. Elle se déroule en pleine lumière sur un seul niveau de lecture, il n'y a aucune dimension secrète, existentielle ou poétique, aucun travail de lecteur à faire, tout est donné sur un plateau. Pour un livre sur la sorcellerie, il manque singulièrement d'ombres et de strates.


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