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EAN : 9782847422207
174 pages
Le Passage (09/01/2014)
2.67/5   3 notes
Résumé :
Dans un bobinard propret de la rive droite, Ugo, une jeune recrue de la Wehrmacht, échappe de peu à la tuerie perpétrée par un gang de patriotes exterminateurs. Sa survie, l'adolescent la doit à une novice dans le métier, plus impressionnable que ses consoeurs. Celle-ci paiera. Pour ça ou pour autre chose. On la retrouvera fille à soldats, ballottée dans le ressac du front de l'Est. Comme Ugo, dépassé, à la fois transi d'amour et renégat. Le mensonge et le pardon, l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Des nouvelles du front est un recueil de nouvelles écrit par Nicolas Chaudun, ancien éditeur qui a également dirigé Les Beaux Arts Magazine avant de se consacrer à l'écriture. Je préfère préciser cela avant de commencer ma critique, puisque ces informations me serviront plus loin.

Ce n'est pas mal écrit, tout d'abord. Mais ça n'en fait pas un bon livre à mon sens. Je suis désolée pour l'auteur de dire cela, mais je ne fais clairement pas partie du public visé par ce type d'oeuvre. Et le problème que m'a posé ce livre est le suivant: qui vise-t-il ?

Le premier vrai problème, ce sont les dizaines de références artistiques et historiques qui s'enchaînent et grouillent dans chaque phrase. Je ne suis pas une nouille, mais je n'ai saisi absolument aucune de ces références, mise à part l'image de Gatsby parce qu'elle est familière à mes études d'anglais. Les métaphores liées à ces références ne vont de plus nulle part, puisque je n'ai pas eu le coeur de me coller à wikipédia pour comprendre toutes les images déversées par le bouquin. Elles n'ont eu donc aucun effet sur moi, elles m'ont même plusieurs fois sortie de l'histoire, et je me suis mélangé les pinceaux.

Ma lecture était bien partie, puisque j'ai bien aimé la première nouvelle "chez Colette", j'ai aimé l'histoire, les personnages, le vocabulaire, et l'écriture un peu abrupte et crue de l'auteur.

Ca s'est gâté avec la seconde nouvelle "la grande peur" qui racontait l'histoire d'un propriétaire de monument historique qui ouvrait les portes de son domaine pour la journée du patrimoine. Là, j'ai vraiment commencé à détester ce livre: il y a comme une vision malveillante du citoyen lambda, qui se déchaîne contre les nantis. Cet écho à la Révolution m'a paru un peu étrange, puisque clairement cette nouvelle dénonce les révolutionnaires. Elle dénonce aussi les injustices faites au grand propriétaires terriens de nos jours qui ont du mal à joindre les deux bouts. Bon très bien, pourquoi pas...

J'ai trouvé la troisième nouvelle inintéressante. Les nombreuses références historiques et artistiques ont commencé à me perdre. Et si j'ai été sensible aux descriptions, je n'ai pas sympathisé avec les personnages et leurs faiblesses. Il n'y a pas vraiment d'histoire d'ailleurs. Ici, je pense que c'est surtout une histoire de goûts personnels, d'autres pourront l'aimer sans doute.

La quatrième nouvelle a achevé de me sortir complètement du livre et de l'objectif de l'auteur. J'ai trouvé le vocabulaire excessivement obscur, non pas recherché, mais des mots inconnus pour une personne qui n'a pas fait d'études d'art ou d'histoire. Quand je me suis retrouvée confrontée à ce déversement de mots, j'ai eu l'impression que ce livre me méprisait et me disait "je suis trop bien pour toi". Plusieurs phrases à la suite m'ont donné envie de jeter le livre par la fenêtre. J'en écrirais quelques citations. le vocabulaire détestable mis à part, j'ai bien aimé le personnage principal, j'ai bien aimé l'univers un peu étrange de ce musée. Mais j'ai été complètement sortie de l'histoire, je ne me suis pas sentie impliquée par ce que je lisais. Dommage.

La dernière nouvelle a été une meilleure expérience, j'y ai trouvé le ton plus personnel et sincère. J'ai aimé la lettre, j'ai aimé les images et les souvenirs de famille qui étaient racontés. J'ai passé un bon moment sur cette nouvelle.

Globalement, je conseillerai ce livre à quelqu'un qui a quelques clés pointue en art et en histoire. Et je ne dis pas ça à la légère: l'auteur a des références, et nous impose d'avoir les mêmes à l'entrée de son univers. Je pense que c'est un parti-pris de sa part, qui du coup ne peut pas plaire à tout le monde. Je dois être plus susceptible que ce que je croyais parce que j'en ai voulu à ce livre de ne pas me laisser comprendre ce qu'il se passait tranquillement. du coup, quand on repense au titre de ce recueil, on peut dire que moi aussi j'ai mené ma petite guerre pour lire ces nouvelles, qui si elles ne m'apporteront rien, ont au moins de mérite d'exister pour des personnes à qui elles plairont.
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Chez Colette : Ugo, jeune chauffeur dans la Wehrmacht, est emmené dans un bordel parisien par un de ses camarades. Un groupe de résistants assassine les soldats présents. Ugo échappe au massacre grâce à une fille qui le cache. C'est une nouvelle qui nous replonge dans certains aspects de la Seconde Guerre Mondiale. Les personnages existent par la peur, la violence et le mensonge. C'est un peu dommage que la personnalité d'Ugo ne soit pas plus approfondie. Même si la reconstitution historique est immergente, la personnalité des personnages est traitée de manière trop objective.
La Grande Peur : Odon, châtelain un peu parvenu, ouvre son château au public lors des Journées du Patrimoine. Mais la visite, sur un malentendu, va dégénérer et tourner au drame. C'est sûrement l'une des cinq nouvelles que j'ai le plus appréciée. Ici on retrouve la bêtise de la foule face à un homme qui ne comprendra pas ce qu'il lui arrive. Cette incompréhension va entrainer une culpabilité qu'il va devoir supporter tout le long de sa vie.
Un ravissement : Un couple part faire du tourisme en Syrie alors que le pays est encore exsangue du conflit qui le ravage depuis plusieurs années. Cette nouvelle est la plus hermétique du recueil. On a droit à l'opposition entre deux personnalités : l'une très volontaire, trop présente même; tandis que l'autre est effacée, très indolente, qui disparait même mystérieusement à la fin de la nouvelle.
le festin des cordeliers : le conservateur d'un musée de curiosités zoologiques part en vrille. Alors on lui adjoint un second mais la cohabitation va être difficile. Cette nouvelle très longue par rapport aux autres m'a ennuyé. Les deux personnages principaux sont agaçants, ils prennent la tête à tout bout de champ, aucun des deux n'est attachant.
le courrier de Jasnières :Une femme découvre une lettre de son père où il relate les derniers évènements de sa vie. Ici on se retrouve en pleine guerre civile, avec ses lettres fratricides, où celui que l'on croit être un ami peut se retourner contre soi. Pour moi, c'est l'une des nouvelles les plus réussies. Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu quelque chose d'aussi touchant.

Lien : http://lecturesdechiwi.wordp..
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Des nouvelles appliquées à être noires et ricanantes pour ne pas trop souffrir de l'absurdité de nos existences. C'est la vie côté conflit, ridicule ou pathétique . Des situations parfois drôlatiques et touchantes qui tournent mal par incompréhension, bêtise, malchance, orgueil. La plus longue nouvelle " le festin des Cordeliers" est digne de Freaks, sorte d'opéra ou plutôt de tragédie grotesque sur fond d'homoncules difformes et de bocaux de formol..Un art consommé de raconter, distiller la lie et la pourriture, la grande peur des autres, de soi, de la vérité, l'incompréhension, les idées toutes faites. Car tout ici est affaire de mésentente, de secrets cachés, d'apparences à sauvegarder. Les hommes sont seulement les marionnettes d'un scénario qui les dépassent..... Petits, si petits, faibles, ballottés par des évènements parfois si anodins. Certains en crèvent, d'autres en réchappent, tous s'interrogent. Sinistre loterie.

Un livre grinçant avec le masque de la dérision et de l'humour noir. Un livre flippant même. Même quand on rit à certains passages, ce n'est pas un rire tranquille...Le style est maitrisé, la langue recherchée, parfois terriblement savante, type "cabinet de curiosité".... Mais les hommes ne sont ils pas des monstres après tout ?
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les festin des cordeliers: "Toutefois, la saillie symétrique des os malaires et la fuite harmonieuse des apophyses zygomatiques pouvaient prémunir le masque juvénile contre les affaissements de l'âge. Cette hypothétique assurance, c'était là tout le profit que l'apprenti phrénologue pouvait espérer de sa vulgaire caboche dolichocéphale."
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« le Brasier », de Nicolas Chaudun, c'est à lire en poche chez Babel.
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