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EAN : 9782363391698
256 pages
Finitude (06/10/2022)
4.08/5   13 notes
Résumé :
Jean est seul, caché par quelques pierres sur le flanc de la montagne. La colonne de blessés et les derniers maquisards rescapés ont dû le laisser là. Amputé de la jambe gauche quelques jours plus tôt, il les retardait trop. Il a mal, peur et soif. Alors il se raccroche au souvenir de sa jeune femme, à sa fille qui vient de naître et qu’il ne connaît pas encore. Il ne regrette pas vraiment de s’être engagé, mais quand même, il n’avait pas imaginé ça. La mort, il y a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le reich annexe l'Alsace et la Moselle en octobre 1940 et intègre les hommes en âge de se battre dans l'armée allemande.
Jean, 19 ans, lorrain , craint de subir le même sort : il quitte sa famille et se réfugie dans le sud de la France.
Pour ne pas être un "malgré nous", il deviendra un héros malgré lui.
Odette, à la mort de son mari, quatre enfants à charge, décide de lui rester fidèle pour le restant de ses jours. Héroïne ?

Jean nous raconte sa vie de maquisard en juillet et août 1944 dans le massif de l'Oisans. Il est grièvement blessé lors d'une mission visant à récupérer des armes dans un train. Il est soigné dans un hôpital de fortune puis amputé quelques jours plus tard.
Parallèlement, en chronologie inversée, nous assistons au décès d'Odette que nous apprenons à connaître au fur et à mesure des chapitres : sa foi, son amour des autres , ses déceptions, ses incompréhensions et ses souffrances mais aussi son putain de caractère !

Les "fritz" ont décidé d'éliminer les résistants; ceux ci fuient, à la hâte, de plus en plus vite , de plus en plus haut, tout en haut de L'oisans, beaucoup trop haut pour Jean : Impossible de hisser son brancard au delà; Il se retrouve donc seul caché dans un éboulis de pierre. Jean a atteint son point culminant, son acmé.
Douleur, faim, froid, désespoir, honte mais tout au fond de lui toujours une espérance qui lui permet de tenir. Cinq jours plus tard, ses compagnons viendront le libérer.

Magnifique et pudique roman. Une structure narrative ingénieuse arqueboutée sur un langage soutenu mais un style direct et facile d'accès, une recherche historique approfondie permettent à l'auteur de faire revivre son père et sa mère le temps d'une histoire.

D'étranges hauteurs.
Bien sur ce titre évoque le martyr de Jean pendant cinq jours à plus de 2000 mètres d'altitude.
Mais ce roman nous parle surtout des hauteurs de l'âme :
- Tenir d'abord contre les étranges bassesses de la vie
- Lutter contre cette fatalité : ouate qui nous endort et qui souvent nous fait crever
- Respecter ses valeurs ; celles transmises par nos parents, celles que l'on se construit par notre bienveillance, par l'amour des différences, par nos rencontres, par notre foi
- Suivre son instinct ; non pas un instinct primaire mais un instinct lumineux, un instinct que l'on peut voir que si l'on reste debout la tête tournée vers le ciel

Un beau roman, une belle histoire, l'histoire de l'auteur mais aussi la nôtre maintenant. C'est la magie de la littérature.
Merci monsieur Seyer

Mais ce n'est que mon humble avis
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Juillet 1944. Au pied des Alpes, un groupe de maquisards de l'Oisans fuit devant des allemands revanchards.
Jean, le narrateur, sérieusement blessé à la jambe est discrètement caché sous un abri au coeur de la montagne. Il raconte ces quelques jours de calvaire en solitaire pendant lesquels il souffre mais imagine ses retrouvailles avec sa femme et sa fille qu'il ne connait pas.
En parallèle on découvre le destin d'Odette en chronologie inversée, de sa mort à sa rencontre avec Jean.
Puissant témoignage d'un épisode réel de la résistance, ce roman est inspiré de l'histoire vraie du père et de la famille de l'auteur.
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Troisième livre de cet auteur. Cette fois, Laurent Seyer nous relate une histoire beaucoup plus intime que dans ses deux précédents livres. En effet, il nous raconte l'histoire de ses parents ! Tout d'abord, son père Jean : Maquisard blessé lors d'une mission pendant la guerre en 1944. L'auteur retrace tout son parcours, sa soif de résistance, son accident suivi de son amputation, sa fuite vers les hauteurs alpines, etc. Des faits historiques, certes ! mais aussi une introspection intime, douloureuse : la séparation, la perte de ce membre qui fera de lui un "autre" homme, l'absurdité de la guerre, ... Par sa plume, l'auteur nous emporte dans toute la charge émotionnelle ressentie par son personnage ! Des phrases magnifiques !!
En parallèle, nous suivons Odette, sa mère. C'est là où, personnellement, je retrouve le talent de cet auteur : dans sa façon de structurer ses romans !! Lorsque nous avançons dans le temps avec Jean, nous reculons dans le passé avec Odette ... Son décès, son placement en Ehpad, ses enfants, ses doutes existentiels jusqu'à leur rencontre.
J'ai beaucoup aimé les deux précédents livres de l'auteur mais celui-ci est mon préféré ! Tant par sa structure que par le fond, j'ai été très émue tout au long de la lecture ... J'ai surligné beaucoup de phrases qui ont énormément de profondeur.
J'ignore les intentions de l'auteur mais si son but est, comme le mentionne la 4ème de couverture, d'offrir une nouvelle vie à ses personnages, c'est très réussi ! Mais je n'aime pas ces mots "offrir une nouvelle vie" je dirai donc qu'à travers cette puissante biographie, il a réussi à faire en sorte qu'on ne les oublie jamais !!
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Puissant témoignage au coeur de la résistance, ce roman nous prend aux tripes dès le début. Jean à 19 ans, il est lorrain. L'Allemagne annexe à tour de bras. Jean veut resté français. Une seule solution s'offre à lui : la résistance. le voilà partit pour le Sud de la France et sa chaîne de montagne culminant à plus de 2000 mètres. Un accident stupide et le voilà estropié à vie. Il doit fuir les Allemands avec ses collègues de l'hôpital où il séjournait. Mais comment atteindre les sommets lorsqu'il ne vous reste plus qu'une jambe. Impossible ! Nous allons donc vivre son calvaire de 5 jours, seul dans un trou de pierres, au son d'une cascade.
C'est un récit à deux voix et rétroactif. Nous avons Odette, qui s'éteint dans sa maison de retraite. Et puis nous avons Jean, coincé dans sa montagne. Chacun remonte le temps pour nous amené au début de leur histoire. C'est poignant, tout en nuance, sans aucun voyeurisme. Comme il est dit en quatrième de couverture, l'auteur rend hommage à son père. Est ce vraiment biographique ? Je pense même si l'épisode de la mitraillette m'a laissé un arrière gout de déjà vu. Un film... 
Nous tremblons avec Jean, nous vivons avec Odette et sa rigidité religieuse. Deux histoires, une vie, un moment de l'Histoire méconnu au sein de la Résistance. Fuite, souffrance, attaque, représailles, tout nous est conté. Beaucoup de pudeur, de sensibilité et de respect pour ces hommes, et femmes, qui mirent leur vie en jeu pour que nous restions français. Un très beau moment de lecture.
Lien : https://jelisquoi.blogspot.c..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J'ai l'impression que la vie s'évapore à toute vitesse et qu'elle peut à chaque instant s'échapper pour de bon, sans prévenir. Tenir, c'est un joli verbe, tenir, il ferait à lui seul une devise de vie, comme un résumé de la vie elle même ; tenir. Tenir sans se demander pourquoi, sans chercher de raisons, laisser cette énergie vitale déposée en nous suivre son cours et se renouveler naturellement, se contenter d'en être le réceptacle docile, sans s'inquiéter d'où elle vient ni où elle nous mène.
Depuis le début de la guerre, il y a beaucoup d'hommes qui n'ont pas tenu, pas tenu leurs promesses, pas tenu leurs engagements, pas tenu leur parole et, dans la vie, il y a ceux qui ne savent pas se tenir, ne se tiennent pas bien, ne tiennent pas la route. Moi, je dois tenir. Voilà le programme. Juste tenir. Tenir.
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- Il faut t'amputer.
- Toute la jambe ?
- Au-dessus du genou.
- Et si on ne fait rien ?
- Si on sacrifie ta jambe, c'est pour te sauver.
- Je vois.
Depuis cinq ans, je suis entré progressivement dans la guerre en pensant qu'un jour son terme viendrait, et voilà que d'un coup sec, sans prévenir, c'est elle qui entre en moi et s'y installe pour toujours.
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Elle se souvenait que jadis, lors des vacances annuelles en famille à la montagne, elle aimait dire que la beauté du panorama des sommets alpins était une preuve de l'existence de Dieu et, à présent, elle se demandait si l'immonde commis par ceux qui étaient censés annoncer Dieu n'était pas une preuve de Sa non-existence.
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J'ai ignoré la douleur pendant la durée des combats, mais celle-ci prend maintenant sa revanche en s'abattant sur moi comme un rapace, vexée sans doute d'avoir été si longuement dédaignée.
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