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EAN : 9788806222277
430 pages
Einaudi - Supercoralli (04/05/2018)
3.91/5   295 notes
Résumé :
Chaque été, Teresa passe ses vacances chez sa grand-mère, dans les Pouilles. Une nuit, elle voit par la fenêtre de sa chambre trois garçons se baigner nus dans la piscine de la villa. Ils s'appellent Nicola, Bern et Tommaso, ce sont " ceux de la ferme " d'à côté, jeunes, purs et vibrants de désirs. Teresa l'ignore encore, mais cette rencontre va faire basculer sa vie en l'unissant à ces trois " frères " pour les vingt années à venir, entre amours et rivalités, aspir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (66) Voir plus Ajouter une critique
3,91

sur 295 notes
°°° Rentrée littéraire 2019 #21 °°°

Les premières pages sont absolument formidables. Trois garçons qui plongent nus, la nuit, dans une piscine qui ne leur appartient pas. le regard d'une jeune fille qui les découvre d'en haut, les étudie en cachette, fascinée, suit leur évasion. La naissance du désir par une transgression innocente qui annonce la suite, qui s'étalera sur vingt ans. Vingt ans à passer de l'adolescence à l'âge adulte, des rêves fous aux désillusions banales mais douloureuses, de la soif d'expériences et de liberté aux fracas d'une vie étroite, de la passion amoureuse à la solitude qui n'oublie rien.

L'écriture de Paolo Giordano a l'élégance et la fougue nécessaires pour donner envie de suivre ses personnages. Si Teresa est bien falotte bien que sa crise existentielle soit tangible ( la petite fille riche qui trouve la force de quitter le confort familial pour vivre son amour et trouver un sens à sa vie en symbiose avec la nature ) , le trio masculin est vraiment intéressant, dépositaire d'un secret qui fera bouger les lignes de force entre : Nicola, taciturne,et opaque ; Bern le fascinant rebelle qui vivra une grande histoire avec Teresa ; et surtout Tommaso, le sensible, celui qui révèle au lecteur et à Teresa à contretemps des événements du passé éclairants. Eux sont toujours sur le fil de irrationalité, on ne sait jamais où ils vont aller ni comment ils vont agir.

La construction est complexe, embrassant deux décennies, des ellipses puis des aller-retours dans le temps pour le combler. Cela fonctionne parfaitement durant les trois-quarts du roman, jusqu'à ce que le rêve communautaire autour d'une exploitation de permaculture ne se brise. A partir de là, les péripéties, parfois invraisemblables, s'enchaînent, faisant tomber le roman dans le mélo à trop haute dose lacrymogène. Je l'ai d'autant plus regretté que les émotions étaient déjà très présentes, j'aimais cette ambiance nostalgique pour dire le sentiment de perdre quelque chose que l'on a vraiment jamais eu. Ce trop plein de pathos a eu l'effet inverse sur moi : il m'a agacée et empêchée de ressentir pleinement une empathie forte pour Teresa et Bern. Trop racoleur au final.

Je fais cependant mienne cette magnifique injonction : « Nous avons pour tâche de donner l'assaut au ciel. Nous devons dévorer le ciel. »

Lu dans le cadre du jury Grand Prix des Lectrices Elle 2020 ( n°6 )
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J'ai plongé sans hésitation dans ce roman fleuve qui, au début, m'a fait penser à L'amie prodigieuse d'Elena Ferrante. S'il y a l'Italie, les confidences d'une adolescente, ses amitiés, ses amours, la ressemblance s'arrête vite.

Bien traduit par Nathalie Bauer, Paolo Giordano dont le premier livre, La Solitude des nombres premiers, a connu un immense succès, réussit là un second roman riche en événements et en surprises.
Teresa, la narratrice, a quatorze ans lors de ce premier été à Speziale, au sud de Bari, dans les Pouilles. Elle vient chez sa grand-mère paternelle passer un mois avec son père.
Teresa est très attirée par trois garçons de son âge (Nicola, Tommaso et Bern) venus se baigner, sans autorisation, en pleine nuit, dans la piscine familiale. Des trois, Bern la captive par son regard. Suivent d'autres étés qui permettent à Teresa et Bern de faire plus ample connaissance…
Quatre années passent et une très mauvaise nouvelle vient assombrir sa vie. Elle décide alors de tout faire pour retrouver son grand amour.
À partir de là, j'étais pris dans la spirale d'une histoire souvent tendue de jeunes gens désirant s'affranchir des contraintes de la société et prêts à se battre pour défendre leurs idées. J'ai retrouvé chez eux un souci constant de l'écologie, une conscience très claire des enjeux qui menacent notre planète et un souci d'appliquer cela dans la ferme qu'ils exploitent ensemble, sans Nicola, devenu policier...
Avant d'arriver à cette concrétisation, il m'a fallu supporter la partie consacrée à l'éducation des enfants, inculquée par Cesare, le père de Nicola qui incarne une sorte de gourou imprégné de religion, il applique des méthodes de tyrannie mentale douteuses dont les conséquences sur les trois garçons se ressentiront jusqu'à la fin du livre.
Ces passages de la Bible, ces textes religieux cités un peu trop souvent par Cesare ne me semblent pas indispensables car on comprend vite que cet homme se sert de tout cela pour dominer ceux qui lui sont confiés.
Trois parties et un épilogue structurent ce roman dont j'ai eu envie de tourner les pages avec plaisir mais aussi beaucoup de crainte pour Teresa qui n'a pas hésité à tout sacrifier pour vivre pleinement avec celui qu'elle aime.
Leur engagement en faveur d'une agriculture la plus naturelle possible que j'approuve totalement, ne se limite pas à la ferme. Avec d'autres, ils militent et se battent pour sauver les oliviers de la région d'un abattage systématique à cause d'une bactérie ravageuse. J'ai retrouvé là les mêmes questions que posent ces mises à mort généralisées d'animaux ou de végétaux avec, dans le cas du livre, une nouvelle variété transgénique prête à être livrée par des gens qui gagneront beaucoup d'argent, au passage.
Amitié, amour, jalousie, haine, vengeance, religion, communauté, retour au naturel, désir d'enfant, responsabilité parentale, Dévorer le ciel, roman découvert dans le cadre des Explorateurs de la rentrée littéraire 2019 de Lecteurs.com et grâce aux éditions du Seuil que je remercie, foisonne d'idées et de situations qui m'ont fait penser et réfléchir à beaucoup de débats qui agitent actuellement notre société.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Voilà un gros coup de coeur ! Je suis complètement tombée sous le charme de l'histoire de Bern, Teresa, Tommaso et Nicola.
Une histoire d'amour, d'idéaux, d'espoir, de croyances.
Les personnages , tous charismatiques sont décrits avec beaucoup de réalisme et précisions. Je n'ai eu aucune à me les imaginer et à les aimer ( surtout Bern et Teresa). La fragilité de tous est touchante.
Ils me manquent maintenant que j'ai tourné la dernière . C'est le genre de livre que l'on a envie de faire durer et même plus, on a envie que ce ne soit pas un roman pour pouvoir, sans fin, connaître l'évolution de chaque personnage
C'est un livre teinté de mélancolie et l'on sent une certaine nostalgie, est-ce celle de l'auteur Paolo Giordano ? En tout cas moi, je le suis ce soir, et je vais guetter avec acuité la sortie de son prochain roman.
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Dans la solitude des nombres premiers, on avait apprécié il y a déjà plus de 10 ans tout le talent de Paolo Giordano, alors à peine 25 ans, pour éviter les stéréoptyes et les situations convenues, tout en parvenant à decrire des scénes d'amour fou qui marquent les esprit longtemps après l'avoir lu

Son nouveau roman dix ans plus tard " Dévorer le ciel" lui permet de récidiver tant il trousse à nouveau un incroyable roman d'amour,, un roman d'absolu qui suit une narration fluide rythmée dans . le décor de la campagne italienne, ses paysages reculés l'exposé de l'amitié sans bornes, l'éveil de sens, le poids de la religion

Un livre d'apprentissage par excellence pour une saga familiale et amicale ambitieuse et dense.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une histoire forte de quatre vies sur vingt ans, sur le difficile chemin de la jeunesse vers l'âge adulte.

Une ferme dans les Pouilles.
Teresa, jeune vacancière, fascinée par ses voisins, Bern, Nicola et Tommaso, fratrie improbable de garçons éduqués sans scolarité, dans la spiritualité de la Nature et la croyance en Dieu.
Au fil des mois et des années, des amitiés se nouent, des couples se forment et s'éloignent, des jalousies se stigmatisent autour des attirances sentimentales et sensuelles. le drame est au coin du bois, les écueils de vie cruels. Tous les subissent, s'engagent dans des combats écologiques, affrontent les aléas financiers, le jugement de leur entourage ou de la société.

Un livre d'apprentissage par excellence pour une histoire ambitieuse et très travaillée, des personnages passionnés (qu'on aime ou pas!), une thématique existentielle et un romantisme très moderne. le tout dans le décor de la campagne italienne, ses paysages reculés propices à la solitude.

La lecture demande du souffle et des poses pour soulager la tension. On vit l'amour et l'amitié au plus près, les aspirations irrationnelles de la jeunesse. le bonheur et la souffrance ne sont jamais loin, s'accompagnant des regrets et les désillusions dans les choix de vie et les convictions. On s'immerge sans toujours comprendre le lien très fort avec la terre, et cette capacité à se rêver un monde intérieur personnel ou un idéal illusoire, et accepter de s'y perdre.

Belle lecture qui a demandé de l'assiduité mais qui restera présente.
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critiques presse (3)
LePoint
29 octobre 2019
Trois garçons, une fille, beaucoup de possibilités. Avec « Dévorer le ciel », Paolo Giordano signe un roman incandescent au cœur des Pouilles.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeJournaldeQuebec
07 octobre 2019
Dix ans après La solitude des nombres premiers, qui a remporté en Italie le prestigieux prix Strega, Paolo Giordano nous offre un autre magnifique roman.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Actualitte
30 août 2019
Complexe, soutenu, le dernier ouvrage de Paolo Giordano est celui du sens de la vie, que l’on quête au détour de tout instant. Ce qui obsède, à en devenir une nécessité absolue.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
Au cours de ce mois d'août, Bern examine le moindre repli de mon corps, d'abord avec ses doigts, puis avec sa langue. À certains moments, j’étais tellement gênée et épuisée par l'excitation que je ne savais plus où se trouvaient sa tête, sa bouche, ses mains. La première fois, j'empoignais son sexe et le guidai entre mes jambes car il semblait paralysé de peur. Je n'étais jamais sortie avec un garçon, et en un seul été il me prit tout ce qu'il y avait à prendre.
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Cosimo ignorait ce que nous savions : les plantes qui ont poussé en sécurité dans des pots, entourées de longues racines, ne s'adaptent pas à la terre. Seules celles qui ont des racines libres, extirpées tôt en hiver, tiennent bon, comme nous.
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"Quand ils quittaient le salon ivres morts je rangeais tout : le tapis vert replié dans le tiroir les jetons dans la boite. Je vidais les cendriers et rangeais les verres. Avant de regagner le dortoir, je faisais une promenade jusqu'au vignoble . Seuls les animaux sauvages étaient réveillés à cette heure là ."
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Je crois que j'ai pleuré un moment, sans bouger. Mais je n'ai pas versé de larmes : cet effondrement s'est produit en secret au fond de moi.
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Ils étaient déjà brouillés avant le Relais. Danco n’acceptait pas l’idée des armes. Elles étaient contraires à ses convictions de toujours, disait-il, et c’était vrai, je savais que c’était vrai. Mais elles étaient également contraires à mes convictions et à celles de Bern, à celles de tous les membres du fortin. Le problème, c’était qu’elles étaient devenues nécessaires. Que pouvions-nous y faire ? Il faut parfois dépasser ce qu’on estime juste pour atteindre un objectif plus élevé. Le nouvel ordre doit passer par le désordre, voilà ce que Bern nous a expliqué. Mais Danco s’y refusait.
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Videos de Paolo Giordano (13) Voir plusAjouter une vidéo
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