Voici un ouvrage collectif paru cette année (2015) qui contient tout ce qu'il est nécessaire de savoir sur cet empire ottoman qui s'étendit sur trois continents, et en particulier domina l'Europe du sud-est (ce qui permet d'en connaître l'histoire pendant les quatre siècles de Turcocratie dans les Balkans) et aussi sur le monde arabe oriental (ce qui permet d'expliquer bien des choses sur "l'Orient compliqué", comme on dit, qui nous préoccupe aujourd'hui). On y verra comment cette énorme structure pluri-ethnique se morcelle en états nations au XIX°s sous l'impulsion des mouvements nationaux balkaniques, mais aussi arabe et turc, et comment l'islam, dans ses tendances tyranniques et inégalitaires, est maintenu dans des limites raisonnables d'intolérance par un pouvoir civil fort, celui des sultans, dès l'époque de Soliman au XVI°s, jusqu'à celle des Tanzimât au XIX°s. On s'intéressa en lisant l'article "communautés" au premier état du communautarisme. On visitera une galerie de personnages fascinants, de lieux et de monuments, d'arts et de cultures, de vie quotidienne et d'usages. En somme, le volume est irremplaçable pour restituer la brillante civilisation ottomane, dont les arts et surtout la littérature ont été engloutis dans la nouvelle Turquie nationaliste d'Atatürk. C'est un ouvrage indispensable qui se lit et se consulte avec passion, non seulement par ceux que la Turquie intéresse, mais aussi par les curieux de culture néo-hellénique, arménienne, arabe, juive, slave, roumaine, kurde, soufie, et j'en passe.
Commenter  J’apprécie         40
L’Empire ottoman a, pendant près de 7 siècles, constitué un ensemble à la fois uni et divers. Ce nouveau Dictionnaire de l’Empire ottoman permet d’en prendre la mesure et montre la vitalité des études qui lui sont consacrées.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
Une collection d'essais qui s'adresse bien sûr aux spécialistes, mais dont de nombreuses entrées peuvent passionner le lecteur tout simplement curieux.
Lire la critique sur le site : Telerama
Café et cafés. Les origines du café, de même que celles de certaines variétés du caféier, se situent dans le sud de l'Ethiopie. Probablement dès les XII°-XIII°s, les sociétés païennes de ces régions avaient pris l'habitude, lors de cérémonies religieuses pour l'invocation d'esprits protecteurs du bétail, de consommer des baies de café cueillies sur des arbustes poussant à l'état naturel dans les forêts. Des communautés musulmanes voisines ne tardèrent sans doute pas à adopter cette habitude qui, de là, se diffusa au Yémen méridional vraisemblablement dès le début du XV°s. ... Les vertus stimulantes de la graine étaient particulièrement appréciées des soufis ... p. 200