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Pierre Chalmin (Éditeur scientifique)
EAN : 9782362010057
736 pages
L’Editeur (16/09/2010)
3.35/5   10 notes
Résumé :

Les entrées de ce dictionnaire se caractérisent par trois principes : la notoriété de l'injurié, la qualité de celui qui injurie, et le caractère outrancier, humoristique ou d'une absolue mauvaise foi de l'insulte. En voici quelques exemples... ''Tant et tant d'arrivisme pour arriver si peu !'' Salvador Dali, au sujet d'Aragon. ''Qu'il soit devenu, j'allais dire le pape de la psychiatrie, ne m'étonne pas. Il a toujours eu le goût du canular.'' Louis Lepr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Les délices de la vacherie! L'allégresse de trouver- beaucoup mieux et beaucoup plus méchamment dit que par soi-même- ce que l'on pensait tout bas, sans oser le formuler.
Les plus méchants et les mieux représentés: Céline, bien sûr, les Goncourt, Cocteau, Léautaud, Jules Renard, Sainte-Beuve. Ceux-là, on s'y attendait. de belles formules d'Angelo Rinaldi. Un Marcel Aymé plein de lucidité sur ses contemporains. Et puis celui que j'avoue avoir découvert, Pierre-Emmanuel Prouvost d'Agostino et les fragments de son " Journal de l'Impossible".
Finalement, Voltaire est loin d'être le pire!
Un vrai délice, vous dis-je, dans lequel doivent se promener tous ceux qui se refusent à lire dans l'indifférence, tous ceux qui savent que la haine comme l'amour a de géniales fulgurances.
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« Ta gueule Bukowski ! »


Si Charles Bukowski avait écouté ce cri du coeur lancé par François Cavanna en 1978, la moitié ou presque de sa bibliographie n'aurait jamais vu le jour. Mais on se doute bien que les insultes et autres preuves de dégoûts n'ont pas valeur performative –auquel cas le monde bruisserait seulement de cris éperdus suivis d'un silence long et constant.


L'épaisseur de l'ouvrage consacré aux insultes littéraires nous porte nous-mêmes à nous exclamer : tant de langues de vipères ! Finalement, on se rendra compte que Pierre Chalmin a certainement dû effectuer une sélection coriace car le nombre d'insultés n'est pas si important qu'on ne pourrait le croire, et pour chacun d'entre eux, le nombre d'insultes se fait parfois peau de chagrin –sauf pour les plus célèbres, ce qui nous permet de vérifier l'adage selon lequel grandeur de l'oeuvre et nombre de détracteurs sont proportionnels …
Comme il serait dommage que l'on se mette à notre tour à vilipender Pierre Chalmin, on imagine que celui-ci a fait de son mieux pour sélectionner les injures les plus réussies et les plus drôles, destinées aux personnalités les plus universellement connues.


Pourquoi l'idée de ce Dictionnaire des injures littéraires est-elle réjouissante ? Parmi la liste infinie des raisons que l'on pourrait trouver –car tout est infini lorsqu'il s'agit de l'esprit humain, comme nous le prouve Pierre Chalmin-, citons les principales :

• Parce qu'à force de ne lire que louanges et éloges sur les Grands Hommes de ce monde, on aurait presque fini par se sentir bourbeux. Voici enfin des preuves que le talent voire le génie sont des critères essentiellement relatifs.
• Parce qu'imaginer ces figures de renommée en piètre position constitue tout l'attrait qui nous pousse à nous vautrer corps et âmes dans les plus crasses comédies (« Je me souviens surtout qu'il me vomissait dessus quand il était saoul » -souvenir d'Apollinaire).
• Parce que même les lanceurs d'insultes finissent par perdre leur aura lorsqu'ils se déchaînent à vouloir briser celle de leurs concurrents (« Maître Abailard, espère de bourru et d'imbécile qui n'a gagné à tous ses amours que d'avoir un testicule de moins », dixit Flaubert).
• Parce qu'au jeu de l'insulte, la force intellectuelle se déploie au détriment de la force physique et qu'il faut rivaliser de ruse et d'aisance verbale, donnant souvent lieu à des ingéniosités qui font se croiser l'ironie, la métaphore, le calembour et l'éclat de la chute (« Jacques Ségéla est-il un con ? de deux choses l'une : ou bien Jacques Ségéla est un con, et ça m'étonnerait quand même un peu ; ou bien Jacques Ségéla n'est pas un con, et ça m'étonnerait quand même beaucoup ! », dixit Pierre Desproges).


Mais le plus intéressant dans ce Dictionnaire de l'injure littéraire constitue en ce que, bien que littéraires, toutes ces invectives peuvent être judicieusement détournées et adaptées à bon escient à chaque emmerdeur ou prétentieux de votre entourage. Certaines, comble de la perfection, pourront même être servies telles quelles par la magie de leur pertinence universelle…


« Edern va se faire arranger les dents. Elles sont aussi pourries que ses pieds, sauf que celles-ci, au moins, se déchaussent ! »


En espérant, bien sûr, que votre adversaire possède encore dents et membres inférieurs…
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Recueil amusant d'insultes plus ou moins méchantes ou ironiques à propos de personnages célèbres, proférées également par des personnes célèbres (surtout des littéraires). Il faut avoir une excellente culture générale pour comprendre et pouvoir apprécier la majorité des injures de ce recueil. Certaines sont particulièrement savoureuses.
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Dictionnaire qui est très appréciable de feuilleter et qui éclaire beaucoup sur les relations entre différents auteurs. Éclairant également sur les points de vue esthétiques.
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Ce livre est un petit bijou, un régal pour l'esprit, à se procurer absolument. Il est toujours intéressant de savoir qui hait qui, est jaloux de qui, qui pense quoi de qui. L'injure littéraire comme moyen d'extermination d'un rival. D'un humour corrosif, j'adore.

Quelques exemples :

Le génie peut évidemment se passer d'avoir du goût, exemple Beethoven (Claude Debussy).

de Beigbeder frédéric : de pubard déconneur dans l'ombre des vrais écrivains qu'il admirait dans les années 80, il est devenu mafieux cocaïné, un type qui a à son actif un nombre imposant de crimes contre la littérature (Marc-Edouard Nabe).

de Baudelaire : le saint Vincent de Paul des croûtes trouvées, une mouche à merde en fait d'art. (Edmond et Jules de Goncourt) et encore : Baudelaire réunit la pauvreté du chiffonnier, le sarcasme du mendiant, le désespoir du parasite (Walter Benjamin).

Et tout le livre est ainsi, ou comment remettre à sa place de façon plus ou moins élégante les importuns et ceux que l'on déteste.
Lien : http://adighee.canalblog.com/
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Citations et extraits (83) Voir plus Ajouter une citation
[Sur Anna Gavalda]

Pour rire (du moins espérons-le), Margot Duras nous avait jadis produit, comme chef-d’œuvre de la littérature à la fois féminine et contemporaine (rayez l’épithète que vous jugerez en contradiction avec le mot qu’elle qualifie), la liste des commissions de la ménagère. Dieu merci, les choses ne tenait que sur le quart d’une demi-page. Depuis, Gavalda a fait mieux –elle nous en sert des livres, écrits sur le même modèle, dont l’intérêt oscille entre le bon de commande d’une dinde du VIe arrondissement au magasin de surgelés Picard du bout de la rue, le journal intime d’une mongolienne sentimentale en train de tripler sa classe de seconde, et le skyblog d’une attardée de sous chef-lieu de canton, rêvant de son boy’s band préféré.

Pierre-Emmanuel Prouvost d’Agostino, Journal impossible
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[Sur Jacques Ségéla]

Jacques Ségéla est-il un con ? De deux choses l’une : ou bien Jacques Ségéla est un con, et ça m’étonnerait quand même un peu ; ou bien Jacques Ségéla n’est pas un con, et ça m’étonnerait quand même beaucoup !

Pierre Desproges, « Tribunal des flagrants délires », France Inter, 25 octobre 1982
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Le cœur supplicié

Mon triste cœur bave à la poupe…
Mon cœur est plein de caporal !
Ils y lancent des jets de soupe,
Mon triste cœur bave à la poupe…

Sous les quolibets de la troupe
Qui lance un rire général,
Mon triste cœur bave à la poupe,
Mon cœur est plein ca poral !

Ithyphallique et pioupiesques
Leurs insultes l’ont dépravé ;
A la vesprée, ils font des fresques
Ithyphalliques et pioupiesques ;
O flots abracadabrantesques,
Prenez mon cœur, qu’il soit sauvé !
Ithyphalliques et pioupiesques,
Leurs insultes l’ont dépravé.

Quand ils auront tari leurs chiques,
Comment agir, ô cœur volé ?
Ce seront des refrains bachiques
Quand ils auront tari leurs chiques !
J’aurais des sursauts stomachiques
Si mon cœur triste est ravalé !
Quand ils auront tari leurs chiques,
Comment agir, ô cœur volé ?

Arthur Rimbaud, Lettre à Georges Izambard, Charleville, 13 mai 1871
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DELAUNAY (Robert)
(1885-1941) peintre français

Son rôle à vrai dire ne fut guère important.
On fut séduit par ses toiles hautes en couleur et vivantes.
Mais on se lassa bien vite de le voir éternellement recommencer et recopier en grand, en petit, à l’huile, à l'aquarelle, au crayon, au pastel, son éternelle tour Eiffel et un éventaire de fruitier peint à Lisbonne.

Robert Desnos
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[Sur William Shakespeare]

Shakespeare n’a jamais pu écrire six vers à la suite sans faire une faute. Peut-être en trouverez-vous sept, mais cela n’infirme en rien mon propos général.

Samuel Johnson, L’art de l’insulte et autres effronteries
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