Le titre ne ment pas. Voilà un dictionnaire, avec ses entrées, ses définitions (hirondelle, légende, boite aux lettres morte…), ses sigles (CIA, KGB, SMERSH…), ses personnages historiques (le chevalier d'éon, du Secret du roi sous Louis XV, Francis Walsingham, le rusé chef du renseignement d'Elisabeth I ére, le père François au service de Richelieu…), ses lieux (Langley, la Piscine, la Loubianka et ses sinistres sous-sol…), et ses espions, transfuges, traîtres, manipulateurs de l'ombre, voire même éliminateurs, armés ou non d'un parapluie bulgare...
Beaucoup de faits, de noms, qui sont expliqués – avec parfois une pincée d'humour – par un spécialiste, ancien responsable de la DST, de la DCRI et de la DGSI.
Le sujet reste assez aride, surtout que Guérin insiste lourdement sur la guerre froide, avec ses espions, taupes et échanges d'espions des deux côtés. Mais, au-delà des faits, on devine aisément ce qui a pu tellement séduire les écrivains,
John le Carré,
Ian Fleming ou
Robert Ludlum, et les scénaristes de cinéma : pas besoin d'en rajouter beaucoup pour faire monter le suspense et les scènes marquantes. Au fil du livre, on retrouvera notamment Betchley Park (Imitation Game, le film sur comment les alliés ont cassé le code d'Enigma grâce aux machines mises au point par
Alan Turing), le pont de Glienicke (le Pont aux espions de
Steven Spielberg) ou Vladimir Vetrov (lieutenant-colonel du KGB qui a inspiré l'Affaire Farewell de
Christian Carion) et pour finir le plus visible de tous les agents secrets : « Bond, James Bond ».