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EAN : 9781090175182
Serge Safran éditeur (03/04/2014)
3.17/5   3 notes
Résumé :
Conjurant sa peur de mourir par un irrépressible besoin de fiction, l’humanité n’a cessé, par le génie d’écrivains qui n’en avaient pas encore le statut, de s’inventer d’invraisemblables histoires qui racontent la naissance et les aventures des dieux, puis d’un Dieu unique. En donnant naissance aux grands récits mythiques, puis aux textes sacrés tels que la Bible, les Évangiles ou le Coran, elle a ainsi projeté dans le ciel des créatures imaginaires qui, devenues au... >Voir plus
Que lire après Dieu est une fiction : Essai sur les origines littéraires de la croyanceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce livre est un traité d'athéisme, mais épuré de l'attitude hargneuse ou haineuse – et pour tout dire un peu infantile – qui, hélas, caractérise parfois les essais qui attaquent les religions et tentent de convaincre le lecteur avec les mêmes arguments que celles-ci adoptent dans leur prosélytisme. À vouloir être précis, cet ouvrage ne s'en prend même pas aux religions, mais il tente de dépasser « l'impérieux besoin de croire », en en analysant les ressorts par une approche littéraire. En effet, en absence de la croyance, ou lorsque celle-ci est épuisée comme c'est le cas pour la mythologie antique, la divinité ne tient plus qu'aux caractéristiques des différents textes littéraires (éventuellement issus de récits oraux) qui la narrent. Dès lors, il est parfaitement légitime d'appliquer aux dieux des polythéismes ou à chacun de ceux des monothéismes les mêmes critères de vraisemblance qui s'appliquent aux personnages romanesques. Et d'ailleurs, la crédibilité du texte « sacré » gagne à être passée au crible d'une analyse littéraire qui tienne compte des circonstances de sa rédaction – singularité ou plus souvent multiplicité des auteur(s), circonstances historiques de parution et fortune de l'oeuvre, homogénéité ou hétérogénéité géographique et culturelle des transcripteurs entre eux et par rapport aux croyants, interventions des exégètes, rôle interprétatif et/ou normatif des clercs, connivence avec le pouvoir, etc. J'insiste sur l'importance de la mythologie dans la démonstration ; en effet si d'emblée il peut paraître presque blasphématoire de comparer la crédibilité de Jésus à celle de Jean Valjean ou d'Emma Bovary, le propos devient beaucoup plus convainquant lorsqu'on passe par l'intermédiaire d'Athéna ou d'Osiris, auxquels pendant des siècles voire plusieurs millénaires des sacrifices certes non symboliques furent offerts en toute bonne foi, par des croyants intellectuellement tout à fait comparables à nous, les modernes...
Aussi, après un Préambule extrêmement illuminant sur la démarche du travail et ses intentions, plus de la moitié du livre se compose du ch. Ier, « Un principe divin étayé par la fiction », qui analyse sub specie de récits : l'animisme, le polythéisme, le monothéisme juif, le christianisme et l'islam. Une partie très détaillée et savante est consacrée à la Torah, à toutes ses incongruités et incohérences dans ses superpositions chronologiques, mettant en relation les vicissitudes historiques des Hébreux avec la perte de souffle d'un monothéisme qui n'a été que très progressif et graduel dans le texte biblique, requérant un « fondamentalisme » toujours accru du personnage de la divinité afin de revigorer la foi du peuple. Dans le christianisme aussi, il est question de sa fortune historique liée à la fois à la croyance polythéiste minée par la philosophie grecque (surtout par Platon) et par une bonne dose d'opportunisme politique au sein de l'empire romain trop étendu en quête d'une nouvelle force unificatrice. Néanmoins, le récit évangélique contenant aussi des absurdités logiques, il a requis dès les premiers siècles des interventions interprétatives-théologiques-dogmatiques (les Conciles, etc.) qui ont conduit inévitablement, pour garder la crédibilité de la doctrine, à des schismes, hérésies et persécutions conséquentes. Enfin l'islam est le fruit d'une ambiguïté quant à sa continuité ou rupture avec les deux monothéismes précédents, d'ailleurs imparfaitement connus, compris et reformulés par Mohammed, sans compter des caractéristiques stylistiques propres au Coran, texte conforme aux genre poétique de la Péninsule Arabique de l'époque, destiné donc à être récité et non lu, et rédigé comme dicté par Allah, à qui, de ce fait, incomberaient toutes les incongruités voire contradictions contenues dans un texte par ailleurs très peu narratif et extrêmement fragmentaire.
Cette partie historique peut paraître relativement disproportionnée par rapport aux trois autres chapitres : « II. Un clergé en charge de l'exégèse », « III. Un impérieux besoin de croire », « IV. Pour une mystique de l'athéisme », qui sont plus philosophiques et d'où, je m'aperçois, j'ai tiré toutes mes cit. D'autre part, l'on peut comprendre que le travail sur les textes, par ailleurs moins philologique que contextuel, constitue bien davantage qu'une simple exemplification : il représente le corpus même d'une analyse littéraire. Il n'empêche que j'ai trouvé le ch. III particulièrement intéressant, et que les dernières pages du ch. IV, qui comportent des réflexions sur la mort, sont à lire et à méditer avec le plus grand soin...
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Dieu est une fiction d'Alain Nadaud, dont j'apprends au passage qu'il vit depuis une vingtaine d'années à Carthage en Tunisie, qui vient de paraître aux Editions Safran est absolument à lire de nos jours où la religion est, une nouvelle fois mais plus gravement que jamais, instrumentalisée et mise au service d'une idéologie mortifère.
Or, ce qu'il faudra bien finir par admettre c'est que Dieu est une fiction, une création de l'homme, face à l'étrangeté de son destin. J'avais déjà cette conviction en moi depuis longtemps mais elle s'est renforcée à la lecture d'un livre dont j'ai recommandé, en son temps, la lecture : Petite Histoire des religions de Frédéric Lenoir.
Le présent essai d'Alain Nadaud me conforte dans cette idée et il part d'une idée originale. L'auteur, écrivain, auteur de fiction nous dit qu'il n'y a pas mieux pour démasquer la fiction qu'un écrivain, habitué aux stratagèmes de la création littéraire.
« L'écrivain apparaît comme le mieux placé pour expliquer la façon dont la multitude d'auteurs, semblables à lui, mais qui n'en avaient à l'époque ni le titre ni les privilèges, anonymes pour la plupart, dissimulés sous leur statut de conteur, de chamane, d'aède, de scribe, de prophète, de chroniste, de rabbin, d'évangéliste ou de père de l'Eglise- qu'on les appelle comme on voudra, peu importe- s'est prise au jeu de cette histoire. Que ce soit de leur plein gré ou poussés par la société du temps, ils ont mis leur art de conter et d'écrire des fables au service du désir de fiction qui travaillait l'humanité au corps et donné le jour à ces créatures chimériques que sont les dieux. »
Et ces histoire, plus farfelues les unes que les autres que l'humanité a connu et auxquelles des millions d'hommes croyaient, à l'époque, sont tenues aujourd'hui pour des inventions humaines. Pourquoi les religions actuelles ne subiraient pas le même sort alors que chacun sait maintenant, de science certaine que certains récits de la Bible, du Nouveau Testament et que le Coran a repris sont de pures fables, éloignées de toute réalité ?
L'auteur nous montre comment sont nés, dans des civilisations très anciennes, les mythes et les religions, la croyance en des Dieux multiples et variés. Puis ces récits devenant de moins en moins crédible pour les peuples, on s'est orienté vers le Dieu unique mais qui a évolué au gré des histoires des peuples.
C'est ainsi que l'auteur retrace de manière savante l'évolution des trois grands textes monothéistes : La Torah, le Nouveau Testament et le Coran et attire l'attention sur l'évolution de ces textes en fonction de l'histoire réelle des pays. Il montre ainsi que ces textes, tels qu'ils nous sont parvenus ont bien été adaptés tout au long par les hommes confrontés aux réalités de leur histoire humaine.
Dans la partie sur le Judaïsme il montre comment les juifs ont été pris au piège de leur propre texte et de la notion de peuple élu qui les a écartés du monde.Il montre également comment pour faire face aux aléas de leur propre histoire le texte, sensé venir de Dieu, a été modifié.
Dans la partie consacrée au Christianisme il met en évidence les incohérences et les invraisemblances nées de la théorie de Jésus fils de Dieu. Il analyse comment les Pères de l'église ont eu le plus grand mal à expliquer, dans un système de Dieu unique, la trinité du père du fils et du Saint Esprit. Invraisemblance qui a conduit à de nombreux schismes.
Enfin dans son étude de Mahomet et du Coran il détaille, là encore, la façon dont le Prophète a fait évoluer la prétendue parole de Dieu pour coller a ses projets politiques en partant de ce qui existait déjà ,Torah et Bible pour créer quelque chose d'un peu nouveau.
C'est donc, au total, un livre exigeant qui doit être lu lentement et en réfléchissant mais qui est utile en ce qu'il ouvre les yeux sur ces créations humaines que sont les grands livres des monothéismes.
Enfin l'auteur se pose une question que je me suis moi-même posé et qui me fait douter de manière absolue de la réalité de Dieu.
« Comment comprendre, écrit-il, que cet être tout-puissant, pour la bonne marche du projet en quoi consiste la révélation de son existence à l'ensemble de l'humanité, se soit adressé en exclusivité à une minuscule tribu de bédouins illettrés, errant en plein désert ? »
Je rajouterai pour ma part : Comment comprendre que dans une humanité qui a des millions d'années, le Dieu monothéiste ne se soit adressé aux hommes qu'il y quelques milliers d'années seulement ? L'humanité antérieure n'était donc rien pour lui ?

Lien : http://jpryf-actualitsvoyage..
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C'est avec deux ans de retard que je découvre « Dieu est une fiction », et en même temps la triste nouvelle de son décès prématuré ... J'aurais été heureux de soumettre à sa critique mon point de vue, différent du sien, mais commentaire puisqu'il va dans le même sens..
Certes, Alain NAUDAUD décrit avec lucidité et pertinence les origines littéraires et historiques de la croyance religieuse, mais je regrette un peu qu'il n'ait fait que d'assez brèves allusions à ses origines par ailleurs psychologiques, éducatives et culturelles :

 Ainsi, page 20 : « le conditionnement des esprits est tel que la soumission au religieux a été jusqu'à présent vécue et pensée par nos semblables comme la norme. C'est que la religion résulte d'un état d'esprit et d'habitudes forgés depuis des millénaires.(...). La religion répond à une nécessité politique, sociale et psychologique dont on ne viendra pas à bout si facilement. On ne sait non plus si son extraction de la tête des gens est souhaitable ». A fortiori en l'absence de la découverte des options non confessionnelles, occultées autant qu'encore possible par les trois monothéismes !

Alain NAUDAUD écrit, page 22 : « (...) Malgré les objections de pure logique qu'on lui oppose ( à la croyance irrationnelle), sa généralisation et sa pérennité à travers les siècles tirent leur force de motivations inconscientes et de ressorts psychologiques surpuissants. Enracinés dans la peur et la névrose, ils aveuglent jusqu'aux plus clairvoyants. Voilà pourquoi il est il est quasiment impossible de dialoguer avec quelqu'un qui croit, et encore moins de le faire changer d'avis ». Cela s'explique pourtant depuis que l'on a découvert que, dès l'âge de 3 ans, les influences religieuses précoces, à forte charge affective, laissent des traces indélébiles dans les neurones des amygdales du cerveau émotionnel ...

Mais les psychologues, philosophes, sociologues, écrivains, etc. , athées ou agnostiques (sauf notamment Patrick JEAN-BAPTISTE, dans « La biologie de dieu », ne s'intéressent apparemment jamais à cette approche inhabituelle du phénomène religieux. Seuls des croyants, comme entre-autres feu le chanoine Antoine VERGOTE, qui fut professeur à l'Université catholique de Louvain, dans « Psychologie religieuse », ou le neurophysiologiste évangélique canadien Mario BEAUREGARD, dans « Du cerveau à Dieu », ont, involontairement, paradoxalement et a contrario, contribué à la prise de conscience croissante, du moins dans les pays intellectualisés, de l'existence seulement subjective, imaginaire et don illusoire de « Dieu », d' Allah », ... Certains pays intellectualisés, comme le USA, à cause de l'emprise des religions sur les consciences, restent hélas croyants ou déistes à plus de 90 % au moins ...
Pour ma part, je reste persuadé que seule une meilleure compréhension du fonctionnement cérébral humain par le plus grand nombre, empêchera les religions de continuer impunément à exploiter la fragilité du psychisme dès l'enfance, et que l'on viendra alors à bout des croyances religieuses prosélytes et antagonistes, d'ici quelques générations.

Michel THYS, à Ittre, en Belgique : http://originedelafoi.eklablog.com

Lien : http://originedelafoi.eklabl..
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Avec cet essai, je renoue avec les lectures offertes dans le cadre de « Masse critique » et je remercie Babelio.
J'avais lu il y a quelques années Auguste fulminant d'Alain Nadaud et j'avais apprécié ce roman et l'érudition de l'auteur. Découvrir son travail d'essayiste m'intéressait donc.
Mon avis est mitigé toutefois. Si l'auteur respecte à la lettre le projet indiqué par le sous-titre : « Essai sur les origines littéraires de la croyance », je n'avais pas interprété correctement « origines littéraires » (je pensais trouver davantage de références à des textes littéraires).
Examinant la mythologie gréco-romaine, la Bible hébraïque, le Nouveau Testament et le Coran, l'auteur explique en quoi ces textes religieux sont des créations littéraires humaines, d'une qualité assez moyenne d'ailleurs, selon lui, et donc que, finalement, ce n'est pas Dieu (ou les dieux) qui a (ou ont) créé l'homme mais l'inverse. Ce n'est pas à proprement parler une thèse originale et son traitement n'est pas très nouveau.
Si j'ai accroché aux chapitres consacrés à la religion juive, j'ai trouvé les développements sur le christianisme et surtout l'Islam fort longs et répétitifs : pourquoi multiplier les exemples ? La plupart montrent comment s'est construite l'oeuvre, comment, à un moment, il a fallu unifier les versions (pratique courante pour les textes qui sont issus de traditions orales), comment les défauts ont été exploités par les exégètes pour accréditer l'origine religieuse du texte: le déroulement est toujours le même.
J'ai cru remarquer un certain acharnement rageur qui me paraît manquer un peu du détachement que j'aurais attendu chez cet athée assumé (un de ses chapitres s'intitule d'ailleurs « Pour une mystique de l'athéisme » et c'est, je pense, la thèse de l'essai) . Je relèverai ce passage :
« le cas de Pascal qui vient d'être cité est l'exemple significatif d'un tel égarement. Qu'un génie précoce de cette importance et de cette qualité, à l'origine de tant de prouesses scientifiques dans les domaines les plus divers, perde à ce point les pédales, plonge dans la révolte ou le dégoût. […] Que tant de gens aient ensuite trouvé cela [le Mémorial] admirable navre plus encore. » (p.247)
Finalement donc, j'ai trouvé ce texte à la fois trop long et répétitif et insuffisamment approfondi, si je compare, par exemple, avec la fine analyse de la pensée de Lucrèce dans Quattrocento de Stephen Greenblatt.
Lien : http://artetlitterature.blog..
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J'ai terminé ce livre avec une certaine frustration, ce qui est, paradoxalement, plutôt bon signe. Je me suis retrouvé frustré parce qu'il s'est avéré très intéressant, ce bouquin. Tellement intéressant qu'il aurait pu être développé sur quelques centaines de pages supplémentaires. D'un autre côté, si Nadaud s'était montré plus exhaustif, son livre en aurait probablement été plus lourd et moins accessible. Libre au lecteur de poursuivre la réflexion lui-même, ou avec d'autres livres suggérés dans Dieu est une fiction.
Dans les points négatifs, un détail, formulé par un mec pointilleux (moi): "autre alternative", c'est comme "voire même", une faute, certes courante, mais une faute quand même, comprenant une inutile redondance. Voilà, c'est fait.
Plus sérieusement, j'ai trouvé certaines démonstrations un peu légères. À l'inverse, j'ai trouvé que sur certains passages Nadaud tourne un peu rond, s'emmêle les pinceaux dans ses développements, comme s'il n'arrivait pas à formuler clairement ses idées. Ou comme s'il lui fallait gonfler un peu le nombre de pages. Ou alors à force de scruter la Bible et le Coran, il s'est laissé imprégner par les maladresses de leurs auteurs...
Plus globalement, j'avais moi-même déjà envisagé ces deux livres sous cet angle purement littéraire, et tiré les mêmes conclusions générales. Sauf que Nadaud n'a pas fait qu'amener de l'eau à mon moulin. Il m'a appris de nombreux événements historiques, il a attiré mon attention sur certains points qui m'avaient échappés et, surtout, il est allé bien plus loin que moi dans la réflexion. Et le tout dans un style parfaitement accessible et plutôt bien maîtrisé, hormis les quelques maladresses évoquées plus haut.
J'ai donc dévoré ce livre avec le plus grand intérêt, la plus grande bienveillance et je ne peux que le recommander à tout curieux ayant l'esprit ouvert.
Lien : http://tutevukantalu.blogspo..
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critiques presse (1)
Bibliobs
07 mai 2014
Et cela, seul un écrivain, de l’intérieur du processus qui l’a par ailleurs conduit à écrire des romans, avait quelque chance d’en démonter le mécanisme.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« Pur sophisme que d'imaginer comment les religions monothéistes, en rendant toujours plus abstraite l'idée de Dieu, collent davantage à la vérité. Or, par une sorte d'effet pervers en retour, à force d'en épurer le concept, sans s'en rendre compte elles ont eu tendance à dissoudre dans ce trop d'absolu l'objet qui jusque-là leur avait servi de référence. À force d'avoir accumulé dans le dieu unique tous les superlatifs qui étaient à sa disposition, l'humanité s'est coupé l'herbe sous le pied, a tari les ressources de son imagination, a brisé le ressort de toute fiction, n'a plus trouvé matière à relancer un récit qui s'est épuisé de lui-même. Les religions monothéistes en sont ainsi réduites à contrebalancer par la théorie la fâcheuse impression que Dieu a en effet cessé de parler aux hommes, a pris ses distances, est retourné à sa parfaite et souveraine indifférence.
Jouant leur survie, et pour ne pas relâcher leur emprise sur l'esprit des hommes, en l'absence de toute manifestation nouvelle et crédible de Dieu qui relancerait la croyance, les religions monothéistes en sont souvent réduites à perfectionner les mécanismes de la soumission, à jouer la carte du fanatisme. » (p. 266)
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« En fait, l'idée de dieu ne prospère que sur l'imperfection humaine ; elle vient chaque fois en renfort pour masquer et combler ce qui à l'homme fait défaut : manque de connaissances, manque de sécurité, manque d'amour... Loin de nous persuader de l'existence d'un principe supérieur, cette obsession du manque apporte la preuve que l'homme, en raison même de l'incomplétude où il se trouve dès la naissance, est un être en devenir. C'est justement à partir de cette temporaire imperfection, transformée par la religion en une insuffisance qui affecte le cœur même de son être, que prend corps "l'argument ontologique", mis au point par Anselme de l'abbaye du Bec-Hellouin, futur archevêque de Cantorbéry, célèbre pour être la première tentative de prouver l'existence de Dieu. » (p. 234)
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« La religion est le trou noir de l'intelligence, par où sa lumière et sa clairvoyance s'engouffrent pour disparaître à jamais. » (p. 270).
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