Petit livre d'histoire de la Guyane du côté des Saramakas ! Les esclaves évadés depuis les premiers temps de l'esclavage ont recréé dans la forêt, sur le fleuve Paramaribo, une culture originale qu'ils ont su protéger, contre les créoles et les gouvernements, des deux côtés de la frontière Suriname/Guyane.
Histoire mouvementée, racontée avec humour, entrecoupée de citations, de proverbes, d'incantations et de dessins culturels.
Un coup de griffe au passage aux élus corrompus et à l'état français et son comportement colonialiste.
Une approche originale pour une culture très mal connue, qui explique pourquoi on croise en Guyane ces populations peu métissées avec un une langue originale et une symbolique propre.
Le dernier chapitre, très court, est une ouverture sur une cosmologie à la frontière du grand délire... mais pourquoi pas !
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Tous les créoles, même les plus révolutionnaires, tel Franz Fanon, pensent et écrivent que l'abolition de l'esclavage dans le monde fut l’œuvre charitable des Blancs.
Le créole s'est alors contenté de remercier le Blanc, et la preuve la plus brutale de ce fait est le nombre imposant de statues disséminées en France et aux colonies, représentant la France blanche caressant l'épaule de ce brave nègre à qui l'on vient de briser les chaînes…
En Guyane, le grand homme qui symbolise ces faits est Victor Schoelcher. Son crops repose au Panthéon…
On oublie que ce sont les marrons qui ont mené pendant deux siècles une guerre acharnée vers la liberté.
Loin d'être dans une revendication reparationniste, Michel Alimeck choisit finalement, avec ce qu'il nous dit de la société guyanaise, de rire plutôt que de pleurer. De railler plutôt que de récriminer. Suivons-le sur ce layon.