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EAN : 9782213634067
247 pages
Fayard (27/02/2008)
3.44/5   9 notes
Résumé :
Deux mille cinq cents personnes habitaient Dieulefit, un village parmi d’autres en Drôme provençale. Quand la guerre éclata. A l’école de Beauvallon, les directrices accueillirent aussitôt les enfants juifs. Et leurs parents, bientôt. A la mairie, une employée d’une vingtaine d’années commença à fabriquer des faux-papiers. D’autres réfugiés arrivèrent, des anonymes, mais des peintres, des poètes, des artistes et des philosophes encore. Et d’autres maisons s’ouvriren... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La Drôme provençale, destination traditionnelle de mes vacances estivales offre des paysages variés entre vallons, collines et taillis touffus. Partout des champs de lavandes, tournesols et des vergers.. C'est dans ce décor champêtre, à Dieulefit que se sont installées les demoiselles de Beauvallon : Marguerite Soubeyran, Catherine Kraft et Simone Monnier. Ces trois jeunes femmes célibataires, éprises de liberté, anticonformistes et généreuses fondent l'école de Beauvallon destinée à accueillir les enfants rétifs à la pédagogie traditionnelle.
Quand la guerre éclate, en 1939, "l'école fut bien davantage qu'un jardin de sauvageons, elle sera le havre des enfants des déportés politiques, des fils et des filles des juifs traqués, gosses sans biens, sans rien, solitaires irrémédiables, privés d'état civil le plus souvent".
Sans hésiter et tout en ayant conscience des risques encourus les demoiselles de Beauvallon s'exposèrent. Elles eurent des complices bienveillants parmi la population. "le maire, Justin Jouve, et ses conseillers accueillirent une trentaine de réfugiés à Dieulefit, des femmes, des enfants, pour la plupart extraits du camp de Rivesaltes".
Ce qui est extraordinaire dans cette aventureuse démarche, c'est que même ceux qui ne s'engagèrent pas activement gardèrent le silence. "Dès le début, Dieulefit savait ce qui se déroulait à l'école de Beauvallon".
Rappelons que la Drôme "est de ces départements de zone sud désignés comme pays d'accueil transitoire par le gouvernement", d'où l'affluence de réfugiés. S'y ajoute une autre élément qui contribue à la singularité de ce village et explique son engagement. Il compte une majorité de protestants qui avaient été traqués au temps de la révocation de l'Edit de Nantes. D'où le sentiment toujours vivace au coeur de la population "qu'une minorité doit protection et aide à une autre minorité quand elle est persécutée".
Le récit, authentifié par de nombreux témoignages met à l'honneur l'action des Justes et accessoirement vous donnera envie de venir goûter au charme paisible de ce bourg haut provençal.
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J'avoue être un peu hésitant au niveau de mon appréciation sur ce livre.
C'est effectivement une très belle histoire réelle qui, dans les jours bousculés que nous vivons nous ramènent à une réalité beaucoup plus sombre de notre histoire.
C'est aussi une belle histoire d'humanité dans laquelle l'on se dit que, parfois, l'homme est capable de beaucoup de compassion et d'abnégation vis à vis de ses congénères. Malheureusement c'est rare.
C'est aussi une histoire extraordinaire de voir toutes ces personnes pourchassées persécutées se retrouver à un même et vivre pratiquement au grand jour dans une petite bourgade où tout se sait. Donc pour l'histoire je mettrai sans aucune hésitation 5 étoiles.
Ce qui me gène c'est la façon de le narrer. Au début j'ai apprécié le style, cette impression de partager les sensations de l'auteure au cours de ses balades dans la région, des ses rencontres avec les personnes.
Et puis au fur et à mesure du récit celui-ci est devenu moins agréable, moins fluide et aussi plus engagé politiquement aussi, c'est un autre sujet que je ne critiquerai pas. A la fin du livre j'avais un peu l'impression de lire une liste de noms. J'exagère certes un peu, mais en comparaison du début quelle déception! Je comprend que l'auteure ait voulu rendre hommage à toutes ces personnes et c'est normal mais cela, pour moi, pénalise la fin de cette histoire et me fait mettre un 4 au lieu d'un 5 étoiles.
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Aujourd'hui réputé pour ses paysages magnifiques, Dieulefit est aussi l'endroit qui a vu se dérouler l'un des plus beaux exemples de solidarité de la seconde guerre mondiale. Anne Vallaeys est allée sur place pour recueillir les témoignages des anciens du village et nous rapporter « le miracle du silence ». Sous l'impulsion de Marguerite Soubeyran, Catherine Crafft et Simone Monnier, l'école de Beauvallon dont elles sont directrices accueille progressivement de plus en plus d'enfants venus d'ailleurs. L'ensemble du village dans un accord tacite maintient le secret, la secrétaire de mairie commence à falsifier les papiers, le maire ferme les yeux. D'autres réfugiés se joignent incognito à la population qui double son effectif en l'espace de quatre ans. Malgré le rationnement et les contraintes de la guerre, chacun se tait, tous partagent.

Je ne peux que saluer l'entreprise d'Anne Vallaeys pour avoir permis de mettre en lumière cet épisode de notre histoire. J'ai toutefois fait l'erreur d'ouvrir ce livre comme on ouvre un roman, en quête de savoir mais aussi d'esthétique et d'émotions. Il faut d'avantage le considérer comme un témoignage : l'auteur nous rapporte à la première personne ses entretiens avec les villageois, qui se remémorent leurs souvenirs d'enfance. Je suis restée distante, confortablement installée dans mon XXIème siècle, admirative certes, appréciant de prendre connaissance de ces faits, mais finalement et malheureusement peu impliquée personnellement. Je recommande donc ce livre aux amateurs historiens curieux de la résistance française, de l'éducation – puisque l'école de Beauvallon a, depuis, largement porté ses fruits dans le domaine pédagogique – et de l'histoire locale de la Drôme. Pour les amoureux des lettres et des émotions fortes, il faudra peut-être passer votre chemin.
Lien : https://synchroniciteetseren..
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J'ai acheté ce livre en 2009. Je comptais m'installer à Dieulefit, à une vingtaine de kilomètres de la vallée du Rhône. Il y avait alors dans ce petit village une librairie Pré texte. Existe-t-elle toujours ?

Dieulefit est un petit village de la Drôme provençale marqué comme toute la Drôme par le protestantisme. Ce terreau a joué un rôle important dans l'action des hommes et des femmes qui ont accueilli pendant la guerre des enfants juifs, des réfugiés, des hommes et des femmes pourchassés qui trouvèrent là un havre.

Voilà l'histoire que raconte Anne Vallaeys . Mais au début de son livre, l'auteur raconte la fondation, à Dieulefit, d'une école qui accueillera des enfants qu'on affublerait aujourd'hui de l'étiquette de " en difficultés" . Difficultés sociales, comportementales, familiales...Riche expérience qui explique comment ce petit village attira les enfants juifs....
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Ce magnifique récit de la résistance de tout un bourg nous permet de lire les événements de
la guerre de 39-45 à travers la vie de villageois somme toute ordinaire. L'exemple de Jeanne
Barnier, qui devint presque naturellement une faussaire émérite est à méditer. La tradition
protestante du bourg a peut-être été le terreau dans lequel a pu croître un courage simple et
tenace. « Dieulefit, sans cesser de participer à la souffrance du monde, resta dans la lumière et
dans la joie. Ce paradoxe est la vertu des grandes âmes au terme d'un long effort d'intégration qui
n'a rien refusé, fût-ce le mal absolu. Ici, l'intégration se faisait d'instinct, la vie se mobilisait tout
entière, sans balancer le pour et le contre, sans s'étonner autrement du mal. » (Pierre Emmanuel)
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Deux mille cinq cents personnes habitaient Dieulefit, un village parmi d'autres en Drôme provençale.
Quand la guerre éclata. A l'école de Beauvallon, les 'directrices accueillirent aussitôt les enfants juifs. Et leurs parents, bientôt. À la mairie, une employée d'une vingtaine d'années commença à fabriquer des faux-papiers. D'autres réfugiés arrivèrent, des anonymes, mais des peintres, des poètes, des artistes et des philosophes encore. Et d'autres maisons s'ouvrirent. A l'école, les enfants se serrèrent un peu plus sur les bancs, et la secrétaire de mairie devint une faussaire patentée.
La population grimpa jusqu'à cinq mille personnes. Le bourg accueillait ainsi autant de pourchassés qu'il comptait de natifs. Pas un seul ne sera arrêté. Nul ne sera dénoncé. Pendant les quatre années les plus sombres de notre histoire, ce petit village devint la " capitale intellectuelle de la France ", disait Pierre Vidal-Naquet qui s'y réfugia, enfant. Dieulefit sut désobéir, dire non aux lois iniques.
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Deus fecit, Dieulefit. Quand ils envahirent la contrée, on dit que les Sarrasins s'écrièrent " Allah ba" face à ce décor d'enluminures persanes, Allah pour "Dieu", ba pour " Il l'a fait". Deus fecit ! en latin, bientôt traduit par Deo lo fes, du provençal flamboyant. Pour finir on dira Dieulefit en langue d'oc.
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Video de Anne Vallaeys (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne Vallaeys
Anne Vallaeys. Hautes Solitudes.
>Histoire générale de l'Europe>Histoire de l'Europe depuis 1918>Seconde guerre mondiale: 1939-1945 (252)
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