Digital way of life, tome 4 : Inhumains

J'ai moins apprécié cette nouvelle, avec laquelle je ne me suis pas vraiment sentie en phase. Par ailleurs, peut-être aussi ai-je moins vu le rapport avec le numérique, sujet qui m'intéressait particulièrement au début de la série.

Danny Blane et Paulin Levin sont tous deux serveurs dans un restaurant gastronomique patronné par Goran ; tous deux sont amoureux de Télia, la belle serveuse, mais Dan l'emporte largement grâce à son charisme... jusqu'à ce qu'une explosion tue tous les employés des cuisines, laissant Dan et Paulin seuls rescapés, avec de terribles blessures et brûlures.

A l'hôpital, Dan se réveille, le visage enveloppé de bandages - il devra lutter des mois pour retrouver son visage grâce à la greffe et reprendre son travail. Paulin, lui, le timide Paulin, a pu sortir rapidement grâce aux nanotechnologies, qui lui ont rendu un visage et ont même augmenté ses facultés. Alors que Dan doit se montrer patient, Paulin devient la coqueluche des clients, on le réclame au service et sa présence amène sans cesse de nouveaux clients. de ce fait, Télia se met en couple avec lui, jusqu'à ce que le vent tourne, politiquement parlant.

Si l'on y songe, la cruauté est toujours de mise dans cette nouvelle, et la réflexion sur les possibilités que donneraient à la médecine les nouvelles technologies est présente, y compris dans les dérives et la peur que ces nouvelles capacités engendreraient chez les non-augmentés. Mais d'une certaine manière, cette réflexion est amenée brutalement, sans préparation suffisante, et je n'ai pas accroché. La monstruosité est bien plus reflétée par le comportement "normal" des gens que par les malades réparés et augmentés, c'est un fait, mais cela manque de nuance, et la réaction des employés envers Paulin et les autres dans son cas m'a paru déconnectée de la réalité. Et je ne parle même pas du caractère abject de Télia... qui incarne à elle seule la veulerie et la méchanceté humaines qui peuvent se déchaîner lorsqu'un "coupable" est jeté en pâture au public, lorsque le lynchage médiatique se déchaîne sur ses victimes. Peut-être est-ce dû au choix narratif de déléguer le point de vue à Danny, qui est partie prenante dans ce drame.

Cette nouvelle gratuite est la quatrième de la série "Digital way of life", vous la trouverez sur le site des éditions Taurnada en téléchargement légal. Ces épisodes sont sur le thème de l'anticipation et de nouvelles technologies.

Ici on rencontre Danny et Paulin, l'un beau gosse, l'autre effacé et "invisible". Tout va basculer après une explosion où ils se trouvaient tous avec la charmante Télia. Ce sont leurs visages principalement qui ont été touchés. La nanotechnologie va donner à Paulin une gueule d'ange mais sans émotion. Danny, quant à lui, gardera les stigmates de la chirurgie sur ce visage qu'il ne peut plus regarder.

"Ils hâtèrent le pas jusqu'à la sortie de cette aile isolée de l'hôpital, ceinte de barbelés et de miradors où la police montait la garde avec fusils chargés. En franchissant le portail de sécurité, ils n'eurent pas un regard pour la pancarte d'entrée "Centre d'enfermement et d'étude des aberrations numériques et nanotechnologiques". Tout comme ils n'entendirent pas l'appel de détresse…"

L'auteure met sa plume au service de ce qui pourrait être fait en chirurgie réparatrice par la nanotechnologie, mais qu'en est-il de l'âme de ces survivants… le mystère est gardé jusqu'au bout de cette nouvelle.

"Tous les extraits présentés dans ces notes préliminaires sont issus de documents non fictionnels"

Merci aux éditions Taurnada de mettre à disposition des nouvelles de belles qualités.

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Je continue mon exploration des nouvelles dystopiques d'Estelle Tharreau, et, encore une fois, j'ai adoré. Cette fois-ci, c'est au tour de la chirurgie et au culte de la beauté parfaite d'être pointés du doigt. Cela fait froid dans le dos.

Si le début du texte nous fait plutôt frissonner comme à la lecture d'un thriller, on ne frissonne plus vraiment pour la même chose au fur et à mesure du texte. Les deux monstres montrent leur vrai visage (enfin, tout dépend de si l'on parle au littéral ou au figuré), et l'on s'attend à avoir une fin particulièrement terrible. Ce qui fut le cas.

Cette nouvelle se lit extrêmement vite et nous met très vite dans l'ambiance. J'avoue adorer ce genre de petits textes, qui font réfléchir sur notre société et sur les déviances que la technologie ou notre façon d'être peuvent créer. Vivement le prochain texte !
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