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EAN : 9782824616193
288 pages
City Editions (15/01/2020)
4.14/5   7 notes
Résumé :
De son enfance, David ne garde que de terribles souvenirs. Sa mère, sous l’emprise de l’alcool, est un véritable monstre. Elle le maltraite, le frappe et, alors qu’il n’a que 4 ans, elle commence à abuser de lui.

Le pire commence quand le nouveau mari de sa mère reproduit le même comportement de violence et d’abus. Le petit garçon est complètement traumatisé et sa vie devient incontrôlable : expulsions de l’école, délinquance, jusqu’à une tentative d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un très bon témoignage d'un petit garçon qui ne demandais qu'à être comme tout le monde mais qui va subir les sévices sexuels de sa mère, l'alcoolisme de celle ci, être battu par son beau-père, être dévalorisé et insulté... a l'adolescence et même en étant adulte, sa mère va lui dire constamment : "baise - moi David ! "
Il va perdre confiance en lui, penser qu'il n'a pas de valeur ni compétence et qu'il ne fera rien de sa vie !
Et bien quel bel exemple ! Il va figurer dans le Guiness des records ! Rencontrer l'amour, former une famille, devenir sapeur-pompier professionnel ! Il va se battre et montrer à sa mère qu'il est capable !!
J'ai repéré pas mal de fautes ... dommage :/
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Chaque fois qu'elle me dit de faire quelque chose, j'obéis toujours sur-le-champ. J'adore lui faire plaisir et je déteste la contrarier. Et puis, si je ne lui obéis pas, elle risque de ne plus m'aimer.

La plupart du temps, tu es la meilleure maman du monde. Et puis des fois, tu te transformes. Tu te mets en colère et tu me fais faire des choses que je ne comprends pas.

Moi, je veux juste que cette Méchante Maman s'en aille et que ma Gentille Maman revienne, mais je n'y crois plus dès qu'elle m'attrape la main et la place entre ses jambes.

À l'affût du moindre signe qui la rende heureuse, pourvu que je puisse éteindre la colère qui fait rage en elle. Alors, je continue à faire aller et venir ma main dans sa minette jusqu'à ce qu'enfin, elle la repousse.

Je suis trop petit pour comprendre qu'en réalité, ma mère profite de mon caractère soumis pour commettre le pire abus de pouvoir qu'un parent puisse infliger à son enfant.

Ses moqueries sapent ma confiance en moi et me rendent profondément malheureux. À partir de là, je me referme sur moi-même, me cantonnant au rôle de spectateur.

Je n'ai aucune conscience des implications sexuelles et morales de ce que je fais. Je me réjouis simplement que Maman et moi ayons une activité intime qui n'appartient qu'à nous.

À six ans, voir jaillir le poing ensanglanté de ma mère, puis découvrir son expression hystérique à travers un carreau brisé est bien plus terrifiant que n'importe quel film. C'est une vision qui me hantera jusqu'à ma mort.

Ai-je perdu un peu de mon innocence et de ma confiance en la vie ? Sans doute. Mais ce qui est sûr, c'est que quelque chose s'est cassé en moi. J'ai pris conscience de mon incapacité à sauver ma mère et à faire d'elle la Gentille Maman que je voudrais tant qu'elle soit.

Je ne vois jamais le moment où elle commence à boire ; je ne vois que le résultat, lorsque la bouteille est vide. Ensuite, elle n'est jamais un peu éméchée : soit elle est à jeun, soit elle est complètement bourrée.

Je suis trop jeune pour savoir que rien n'est jamais figé, que tout peut toujours changer, que les mauvaises habitudes ont la vie dure et que le passé peut souvent ressurgir au moment où l'on s'y attend le moins.

Je ne comprends toujours pas pourquoi il me bat, mais je me dis que le problème doit venir de moi, pas de lui. Alors j'encaisse ses coups sans me poser de questions.

Avec Maman, la vie était si différente à la lumière du jour que je n'ai jamais pu me résigner à lui dire l'indicible, allant même jusqu'à douter de mes souvenirs et de mes sens.

La seule façon pour moi de vivre avec ce conflit, c'était de me dire que ma Gentille Maman n'avait pas conscience de l'existence de ma Méchante Maman et que si jamais les deux devaient un jour se rencontrer, les conséquences seraient absolument effroyables.

Reg ajoute maintenant les coups de pied aux coups de poing. On dirait qu'il peaufine son ouvrage, voire qu'il tire une sorte de fierté professionnelle à me cogner.

Malgré les attouchements qu'elle me fait subir, je ne veux surtout pas qu'il lui arrive malheur. Ce qui nous conduit à un renversement des rôles. J'assume celui de parent, mais c'est fatiguant, stressant et chronophage.

Pourquoi ma mère boit-elle autant ?
Pourquoi vient-elle me trouver la nuit, quand elle a bu ?
Pourquoi me demande-t-elle de lui faire ces choses horribles ?
Ces questions m'assaillent en permanence, augmentant le niveau de pression. Chez moi, cela se traduit par une frustration et une colère croissantes.

La seule idée de coucher avec ma mère me dégoûte. Ça me donne envie de vomir, c'est le comble de l'horreur. Je dois trouver un moyen de me sortir de ce cauchemar. Il faut que ça change.

C'est pourquoi je suis au moins reconnaissant d'une chose : d'être le fils d'une alcoolique. Si j'étais la fille d'un alcoolique avec ce degré de perversion, mon sort serait bien plus inquiétant.

Maman est prisonnière de l'alcool, c'est une maladie, et rien ne va l'en libérer.

Que peut-il y avoir pire pour une mère que d'appendre qu'elle cherche à avoir des rapports sexuels avec son fils lorsqu'elle est sous l'emprise de l'alcool ?

La tournure des événements a de quoi faire sourire quand on y pense. C'est grâce à mon environnement familial que j'ai bénéficié d'un jugement aussi clément, alors qu'en réalité, c'est certainement le principal facteur de ma conduite délinquante.

Je ne bois que pour me soûler, fait inquiétant puisqu'en cela, j'imite ma mère. Elle boit toujours à la maison, jamais en société, et cherche à atteindre l'ivresse le plus vite possible. Moi, je bois en soirée, mais dans le même but, pénétrer dans l'univers alternatif de l'ébriété. Je n'aime même pas le goût de ce que je consomme.

À eux deux, Reg et maman m'ont donné des coups de poing, des coups de pied, ils m'ont jeté des objets à la figure et m'ont fait vivre un calvaire entre les raclées sauvages de l'un et les exigences sexuelles de l'autre. Il est temps pour moi de quitter la maison. J'ai eu ma dose.

J'aime ne plus dépendre de Maman pour quoi que ce soit, j'aime qu'elle ne joue plus qu'un rôle marginal dans ma vie. Néanmoins, même en retrait, elle est toujours là.

À nouveau, elle marmonne des paroles indistinctes.
- Je n'entends pas ce que tu dis, Maman.
Elle élève un peu la voix et prononce trois mots que je ne croyais ne plus jamais devoir entendre.
- Baise-moi, David.

Aujourd'hui, la vie me sourit et j'ai réussi à surmonter mes traumatismes d'enfance sans jamais en parler à personne. Je n'en vois pas la nécessité. Mais ce soir, en réveillant mes pires souvenirs, Maman est parvenue à me déstabiliser et à ranimer toute la négativité et vulnérabilité que je pensais définitivement derrière moi.

Je reste, au plus à profond de moi, un enfant abîmé, dénué d'estime de soi.

Je m'apprête à la réveiller quand je réalise que c'est inutile. Elle est partie.

Pourquoi Maman ? Dis-moi pourquoi. Pourquoi m'as-tu fait subir toutes ces horreurs ? Pourquoi faisais-tu comme s'il ne s'était rien passé, le lendemain matin ?

J'avais toujours espéré qu'un jour j'aurais des réponses, mais je sais à présent qu'elles ne viendront jamais.

En regardant ma mère sans son cercueil, un sentiment de paix m'envahit pour la première fois de ma vie. Je n'ai plus besoin de savoir ni de comprendre les raisons de mon calvaire. Cela appartient au passé, maintenant, comme ma mère. C'est fini.
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