livre sublime!!!!!! certes les phrases sont longues( l'on en perd quelque fois le fil de sa pensée) mais quelle réflexion !! Ce livre nous fait réfléchir sur le bonheur, sur notre propre vie. Livre ainsi atemporel. Magnifique essai de mme de chatelet qui nous narre sa vie en la parsemant ici et là de vérité universelle.
Livre que je conseille absolument à lire pour tous les amoureux des essais et de la philosophie, vous en ressortirez changés.
Livre à avoir absolument dans sa bibliothèque. Je remercie l'amie qui me l'a prêté, je vais pouvoir l'acheter maintenant pour pouvoir le relire encore et encore et le faire découvrir à mes autres amis.
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J'ai dit que plus notre bonheur dépend de nous, et plus il est assuré ; et cependant la passion, qui peut nous donner de plus grands plaisirs et nous rendre le plus heureux, met entièrement notre bonheur dans la dépendance des autres : on voit bien que je veux parler de l'amour.
Cette passion est peut-être la seule qui puisse nous faire désirer de vivre, et nous engager à remercier l'auteur de la nature, quel qu'il soit, de nous avoir donné l'existence. Mylord Rochester a bien raison de dire que les dieux ont mis cette goutte céleste dans le calice de la vie pour nous donner le courage de la supporter :
Il faut aimer, c'est ce qui nous soutient :
Car sans l'amour, il est triste d'être un homme. [...]
C'est bien le cas de pratiquer le proverbe, "les plus courtes folies sont les meilleures" ; ce sont surtout les plus courts malheurs : car il y a des folies qui rendraient fort heureux, si elles duraient toute la vie ; il ne faut point rougir de s'être trompé ; il faut se guérir quoi qu'il en coûte, et surtout éviter la présence d'un objet qui ne peut que vous agiter, et vous faire perdre le fruit de vos réflexions : car chez les hommes la coquetterie survit à l'amour ; ils ne veulent perdre ni leur conquête ni leur victoire, et par mille coquetteries ils savent rallumer un feu mal éteint, et vous tenir dans un état d'incertitude aussi ridicule qu'insupportable. Il faut trancher dans le vif, il faut rompre sans retour ; il faut, dit M. de Richelieu, découdre l'amitié et déchirer l'amour.
Tâchons donc de nous bien porter, de n'avoir point de préjugés, d'avoir des passions, de les faire servir à notre bonheur, de remplacer nos passions par des goûts, de conserver précieusement nos illusions, d'être vertueux, de ne jamais nous repentir, d'éloigner de nous les idées tristes, et de ne jamais permettre à notre coeur de conserver une étincelle de goût pour quelqu'un dont le goût diminue et qui cesse de nous aimer. ... Enfin, songeons à cultiver le goût de l'étude, ce goût qui ne fait dépendre notre bonheur que de nous même. Préservons-nous de l'ambition, et surtout sachons bien ce que nous voulons être : décidons-nous sur la route que nous voulons prendre pour passer notre vie, et tâchons de la semer de fleurs.
"Il faut commencer par se bien dire à soi-même et par se bien convaincre que nous n'avons rien à faire dans ce monde qu'à nous y procurer des sensations et des sentiments agréables."
Les passions ne font-elles pas plus de malheureux que d'heureux ? Je n'ai pas la balance nécessaire pour peser en général le bien et le mal qu'elles ont faits aux hommes ; mais il faut remarquer que les malheureux sont connus parce qu'ils ont besoin des autres, qu'ils aiment à raconter leurs malheurs, qu'ils y cherchent des remèdes et du soulagement. Les gens heureux ne cherchent rien, et ne vont point avertir les autres de leur bonheur ; les malheureux sont intéressants, les gens heureux sont inconnus.
Mais supposons, pour un moment, que les passions fassent plus de malheureux que d'heureux, je dis qu'elles seraient encore à désirer, parce que c'est la condition sans laquelle on ne peut avoir de grands plaisirs ; or, ce n'est la peine de vivre que pour avoir des sensations et des sentiments agréables ; et plus les sentiments agréables sont vifs, plus on est heureux. Il est donc à désirer d'être susceptible de passions, et je le répète encore : n'en a pas qui veut.
Emmanuel Couly reçoit Roger-Pol Droit au Musée Jean-Jacques Rousseau de Montmorency d'après son roman, "Monsieur, Je ne vous aime point" (Editions Albin-Michel):
C'est l'histoire d'une amitié impossible.
Entre Voltaire et Rousseau, les deux géants des Lumières. Dans un XVIIIe siècle en effervescence, ils se lisent, s'écrivent, s'admirent. Avant le temps des déceptions, du mépris, des insultes, où finalement ils se haïssent à mort. Sans jamais se rencontrer... Ce qui les oppose ? Tout ! Dans ce face à face, loin de leurs statues, on découvre Voltaire adulé et mondain, affairiste et généreux, candide et manipulateur, Rousseau exalté et dépressif, ambitieux et sauvage, passionné et libre. On les accompagne dans la farandole de l'époque, de Paris à Genève, de Potsdam à Londres, de châteaux en auberges, de salons en théâtres, philosophant avec Diderot, D Alembert, Grimm, leurs amis communs, batifolant avec des femmes souverainement libres comme Madame de Warens, Madame du Châtelet, ou avec l'humble lingère Thérèse Levasseur… Sans le savoir, ils dessinent la confrontation, plus que jamais actuelle, de deux mondes : Voltaire, « en-haut », choisit progrès, opulence et scepticisme, Rousseau, « en bas », défend nature, frugalité et vertu. Comédie des sentiments, ce premier roman du philosophe Roger-Pol Droit est une fête de grand style. On y apprend que, pour engendrer des idées, les icônes de la philosophie jouissent, souffrent et rêvent.
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