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EAN : 9782413075882
208 pages
Delcourt (18/01/2023)
4.3/5   15 notes
Résumé :
13 novembre 2015, Paris, Xe. Des coups de feu dans la rue.
Descendus porter secours aux blessés, Kek et son amie Amélie se retrouvent vite désemparés.
Les jours d'après ne sont guère plus faciles à gérer.
Traumatisme, colère, sentiment de solitude, errance médicale, le quotidien se mue en tragédie.
Et si l'art pouvait aider à se reconstruire ?
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Une boîte d'antidépresseur grimée en café en couverture, des personnages qui souffrent, peinent à se reconstruire tout en doutant de la légitimité de leur douleur, c'est en (très) gros ce que raconte cette BD. L'après difficile (et le pendant aussi) de l'attentat du Bataclan.
Et pourtant, qui n'a pas été touché par tout cela, à commencer par Charlie Hebdo ? C'était réellement l'entrée, le concret dans notre pays, d'une barbarie qui jusqu'ici avait lieu ailleurs et ne nous concernait pas plus que ça. En 2018, à Strasbourg, j'étais à deux rues de l'attaque, ayant décidé finalement au dernier moment de ne pas rentrer comme les autres soirs en passant par le marché de Noël, donc rien à voir, et pourtant quel choc sur le moment, quelle horreur à suivre le parcours du tueur et celui en parallèle des gens qu'on aime et qu'on souhaite à l'abri. Alors la légitimité ne se pose pas je pense. Nous sommes tous dans le bâteau bien decati de la vie. Nous chantons tous dans les canaux de sauvetage.

Et donc, malgré des cases un peu grandes et grosses pour ce format de livre, l'émotion passe très bien au fil des dessins, simples eux aussi mais tellement humains. C'est d'ailleurs cette humanité qui m'avait touchée quand j'étais tombée au hasard sur quelques planches du site de Kek quand il racontait son bénévolat auprès des gens de la rue.

Kek raconte bien. Et avec empathie. Et c'est peut-être tout ce qu'il faudrait au monde pour essayer de panser ses plaies et tenter d'aller mieux.

[masse critique]
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Pour moi, l'année 2015 en France, c'est un peu comme le 11 septembre 2001 aux États-Unis. Une date qui renvoie immédiatement aux attentats, à la fin de l'insouciance, de l'invulnérabilité et à la prise de conscience : désormais, ça peut péter ici.

13 novembre 2015, Xème arrondissement de Paris. Kek passe la soirée chez son amie Amélie qui habite à côté du Petit Cambodge et du Carillon. Des coups de feu retentissent. Descendus sur les lieux, ils se retrouvent face à du verre brisé et des « corps avec des trous ». le bilan est lourd : 13 morts, une dizaine de blessés graves, 121 cartouches tirées et des personnes traumatisées à vie. Kek et Amélie racontent les jours difficiles qui ont suivi entre désarroi, irritation, peur, dépression, stress post-traumatique...

De la colère, de la tristesse, de l'espoir : ce sont les trois émotions qui m'ont parcourue en lisant du beau dans du moche. Les attaques, c'est aussi des victimes par ricochet : l'image de l'arbre l'exprime très bien (pages 180-181).

La réflexion autour de la phrase « même pas peur » a fait écho en moi : j'habite Paris depuis août 2016 et quand il y a un évènement sportif ou lors du 14 juillet, éclatent souvent des tirs de mortiers. Cela ressemble à des coups de feu et j'ai toujours un frisson qui me parcourt l'échine. La peur n'a pas gagné mais elle pointe quand même son nez.

Le dessin tout en rondeur de Kek suggère l'horreur : cette mise à distance habile permet d'entrer dans la BD sans être tétanisé. L'auteur a inséré deux photos de leurs amies disparues : on met un visage sur un prénom, c'est un bel hommage.

Je déteste la phrase si peu empathique « la vie continue » alors je préfère terminer sur « la vie doit continuer » pour ceux qui restent et ceux qui vont arriver.

Kek s'est engagé dans les Restos du coeur, Amélie dans un projet culturel qui s'est soldé par une expo réussie à la médiathèque Françoise Sagan. La preuve donc qu'on peut se relever en faisant du beau (après/) avec du moche !
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C'est lors d'une séance de dédicace que j'ai pu échanger avec KEK sur son dernier livre.
Ce petit roman graphique de 207 pages aux dessins très simples et épurés dans un camaïeu de gris est totalement autobiographique. Il raconte que le soir des attentats du 13 novembre 2015, il dinait chez son amie Amélie qui habite près du café « le Carillon ». Ils ont entendu les coups de feu sans savoir ce que c'était. Lorsqu'ils ont réalisé ce qui c'était passé, ils sont descendus porter secours aux blessés.
Tout le roman porte sur l'après : le traumatisme, la colère, la peur, l'extrême vigilance, le sentiment de solitude, l'errance médicale qui transforment le quotidien en tragédie. le procès des attentats en 2021 a réveillé les démons endormis mais le projet auquel se raccrochait Amélie et auquel il va participer lui a permis de commencer à écrire sa propre histoire.
L'auteur m'a confié que ce livre était pour lui une façon de répondre au plus grand nombre à la question qui lui était si souvent posée : « Tu y étais toi le 13 novembre ? » Il a dessiné pour ne plus avoir à raconter. Ce roman graphique est une sorte de psychothérapie, il lui a permis d' exprimer tout ce qu'il a vécu pour l'exorciser. Ils furent avec Amélie des victimes collatérales, mais pour elle, le choc post traumatique fut plus profond et la reconstruction bien plus lente. Comme elle gardait toutes les boites de ses anti dépresseurs et anxiolytiques, elle émit le projet de les faire décorer par des artistes et de les exposer…histoire de faire « du beau avec du moche » !
Voici un petit ouvrage poignant qui, sans tomber dans le pathos, exprime bien le traumatisme vécu par tous ceux qui étaient au plus près des attentats sans en être véritablement les victimes. Ils furent « des dommages collatéraux » très souvent laissés pour compte.

En fin de 1ère partie, KEK rend un émouvant hommage à leurs amies Fanny 29 ans et Claire 34 ans , toutes deux tombées lors des attentats, en insérant des photos de ces deux jeunes femmes qui avaient la vie devant elles.

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Le sujet commence à être pas mal traité, mais il n'y a finalement jamais assez de témoignage, car chacun le fait différemment, et chacun le vit aussi de manière bien différente ..
Le format est ici un petit livre de poche, avec une ou deux cases par page, en noir et blanc.
L'auteur et son amie devaient aller diner au Petit Cambodge, et finalement la flemme les fait rester chez eux, même pas le courage d'aller chercher à emporter. Ce qui leur sauvera probablement la vie.
Cependant ils vivent la fusillade de chez eux, allant dans la rue une fois les derniers coups de feu tirés.
Et voilà donc le traumatisme que l'on peut imaginer, qu'ils vont devoir affronter, alors même qu'ils ne sont pas directement blessés. Pas physiquement du moins.
On y trouve quelques parallèles avec "Après le 13 Novembre", logique. Et cela permet de comparer les problématiques rencontrées, pour finalement s'apercevoir que c'est à peu près la même chose.
J'ai beaucoup apprécié l'irritabilité de l'auteur au lendemain des attentats pour les gens, l'entourage qui continue à vivre "tranquillement" comme si de rien n'était.
N'ayant pas traversé les évènements de la même manière, je peux dire que j'ai été secoué pendant un bout de temps.
En tous cas une BD qui vaut le coup d'être lue. J'espère que cette Amélie P. va mieux…
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Kek raconte dans cette BD en noir et blanc en petit format la façon dont il a vécu le 13 novembre 2015 : il était chez une amie, tout près du bar le Carillon quand ils ont entendu les coups de feu tirés sur la terrasse de celui-ci. Ils ont fait partie des premières personnes arrivées sur les lieux.
Cet ouvrage intime et touchant nous fait vivre un autre regard sur les attentats, celui des "victimes collatérales", ceux qui qui étaient proches des événements, y ont en partie assisté et sont venus porter secours aux victimes. le témoignage de Kek montre à quel point ils sont bien des victimes à part entière, marqués par un traumatisme violent qu'ils vont porter très longtemps. Il se manifestera différemment chez l'auteur et chez son amie. Celle-ci aura l'idée, pour essayer de sortir la tête de l'eau, de se reconstruire, de proposer à des artistes de créer quelque chose à partir des boîtes de médicaments qu'elle est contrainte de prendre pour tenir le coup. le livre raconte aussi la gestation hésitante et douloureuse de ce beau projet.
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critiques presse (4)
BoDoi
26 juin 2023
Ce témoignage, œuvre assurément cathartique permet ainsi de mettre des mots sur des souffrances partagées par de nombreux témoins, mais devrait aussi, si besoin est, permettre aux autres personnes se trouvant dans des situations similaires de s’identifier et de tenter de surmonter à leur tour leurs expériences traumatisantes.
Lire la critique sur le site : BoDoi
9emeArt
27 février 2023
Avec ce récit, Kek vient enfin nous rappeler que les victimes des attentats ne sont pas uniquement celles qui ont été tuées ou blessées. D’innombrables personnes ayant vécu les événements de près ou de loin sont des victimes psychologiques, avec parfois de graves conséquences sur leur santé mentale et physique.
Lire la critique sur le site : 9emeArt
BDGest
09 février 2023
Comme le titre l’indique, il est heureusement possible et nécessaire de faire Du beau avec du moche et de trouver un exutoire salvateur à la tristesse infinie.
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
09 février 2023
Témoignage vécu des attentats de 2015, côté "voisin". Deux amis subissent les contrecoups du choc sans avoir été atteints physiquement. Leur détresse, leurs réactions nous prennent à la gorge, montrant l'étendue du traumatisme, celui des survivants. Un récit juste et précis, qui touche sans pathos excessif.
Lire la critique sur le site : ActuaBD

Videos de Kek (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Kek
Comment gérer l'horreur quand elle surgit dans nos vies ? Victime « par ricochet » des attentats du 13 novembre, Kek évoque avec pudeur ce temps d'après, quand il ne reste plus qu'à faire « du beau avec du moche ». 13 novembre 2015, Paris, Xe. Des coups de feu dans la rue. Descendus porter secours aux blessés, Kek et son amie Amélie se retrouvent vite désemparés. Les jours d'après ne sont guère plus faciles à gérer. Traumatisme, colère, sentiment de solitude, errance médicale, le quotidien se mue en tragédie. Et si l'art pouvait aider à se reconstruire ?
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