Du contentement intérieur et autres textes

La proposition maîtresse de ce recueil est sans doute : « Ne t'occupe pas de ce qui ne t'appartient pas ». Lue hors de son contexte, cette phrase peut apparaître comme une justification égoïste. Cependant ne nous y trompons pas : le stoïcisme est avant tout une philosophie du dépouillement moral qui nous incite à n'attacher d'importance qu'à ce qui dépend intrinsèquement de nous, et rester ainsi maître de notre vie.
Epictète redéfini en fait en premier lieu ce qui nous appartient. La liste de nos possessions s'en trouve réduite au minimum : c'est à dire pour simplifier à ce que nous sommes, et donne ainsi son vrai sens à cette phrase.
Le reste, ce qui nous environne, devient ainsi nécessairement superflu pour qu'il ne nous asservisse pas.

Pour autant Epictète ne recommande pas de ne pas s'occuper des autres. Il met simplement en garde chacun de ne pas agir en espérant quelque chose en retour. Car l'action de ce qui ne nous appartient pas ne dépend pas de nous, et nous rendrait ainsi dépendant du monde, nous privant par là même de notre liberté.

L'histoire même d'Epictète, ancien esclave affranchi prônant le non attachement aux biens comme vecteur d'un épanouissement intérieur sonne comme un prémisse à beaucoup de doctrines religieuses plus récentes. Il est d'ailleurs intéressant de lire ces textes en gardant à l'esprit qu'ils prônent le dépouillement dans le but d'un agrandissement de l'âme, et sans y associer un devoir divin mais bien un intérêt humain.