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EAN : 9782130633570
728 pages
Presses Universitaires de France (07/01/2015)
4.12/5   8 notes
Résumé :
André Comte-Sponville livre ici vingt-six études d'histoire de la philosophie, portant principalement sur les traditions tragique et matérialiste, depuis l'Ecclésiaste jusqu'à Marcel Conche, en passant par Montaigne, Pascal, La Rochefoucauld, Spinoza, La Mettrie, Jean-Marie Guyau, Nietzsche et Alain.La préface propose une longue analyse de la notion de tragique. L'auteur y prend au sérieux ce que la littérature et la vie nous apprennent : que le tragique a à voir av... >Voir plus
Que lire après Du tragique au matérialisme (et retour) : Vingt-six études sur Montaigne, Pascal, Spinoza, Nietzsche et quelques autresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
-Mon fils (26 ans, ingénieur) lisant la quatrième de couverture:
" Ma thèse est que le matérialisme, s'il est rigoureux se doit d'Être une pensée tragique,, c'est à dire aporétique, déceptive, inconsolée. Et qu'une sagesse qui se sait insuffisante et insatisfaite (une pensée tragique)vaut mieux que la suffisance d'une sagesse prétendument satisfaite"
t'as lu ça , toi? ça te change de tes polars. ça a l'air hyper compliqué ,t'as tout compris?

- Tout ! Je ne crois pas , mais, du moins, l'essentiel . Ce n'est pas compliqué mais complexe. Dégrafer un soutien gorge récalcitrant est compliqué, mais là, si tu as les bonnes clefs , c'est à dire de l'effort avant tout, les bons outils (ordi, dico ...), une bonne préparation, ça te paraîtra ensuite fluide , hyper intelligent, euphorisant et même carrément jouissif.

- ah non! Tuvas pas me refaire le coup des longs préliminaires!

- ( sourire) si c'est un peu l'idée; tu veux que je t'expliques?

- y a quoi à la télé ?
- Un documentaire sur les aigles du Turkménistan sur ARTE ou Mimi Mathy sur tf1
- Bon, ok, vas y!

- D'abord l'auteur : André Comte Sponville (ACS pour les intimes) a la soixantaine, il est philosophe, un ami de la sagesse comme tu sais, pour lui , le but de la philo est la "recherche du vrai , de la vérité"
- ah bon, tous les philosophes recherchent que la vérité?
- Non, tu as raison, Aristote, par exemple a comme finalité ultime le bonheur( en philo on appelle ça l'eudémonisme) Marx a comme but l'évolution du peuple.
Ensuite, ACS est athée
-Comme moi?
- Non, je crois pas , tu penses pas des fois à papy, tu lui demandes pas des conseils, par exemple? Même si tu sais pas trop où il est ?
- Si ,t'as raison
- En fait, tu ne te poses pas trop la question, c'est pas ton moment, ou , d'une manière plus philosophique, comme tu ne sauras jamais avec certitude si Dieu existe ou pas, tu refuses de prendre cette problématique en compte: tu es agnostique. L'athéisme demande une très grande rigueur intellectuelle, il n'y a pas de relation verticale entre l'homme et un dieu ou une déité quelconque (Voltaire) ou une âme qui s'échapperait du corps (Platon), il n'y a pas de transcendance, simplement une réalité horizontale, celle de la durée de ta vie: l'immanence.Tu sens déjà pointer le tragique: après ta mort seul existe le néant.C'est la finitude de la vie.Mais ,dans cette vie qui est donc éphémère, il faut chercher la vérité, pour cela ACS mise avant tout sur la raison, c'est un rationaliste, de plus il est matérialiste
- Il recherche les biens matériels?
-Non, ça n'a rien à voir. Un matérialiste est un mec qui pense que tout est matière, comme la nature. Un caillou est matière, mais un orgasme, par exemple ou la pensée sont aussi matière, la pensée dépend du cerveau, il n'y a qu'une seule réalité chez l'homme, c'est son corps .Il y a "un primat du corps"mais une primauté de l'esprit
.
-stop! j'y comprends plus rien!
- Il nous est donné de penser, c'est notre différence avec les autres"matières" et c'est ce qui nous permet de vivre en harmonie: penser avec sagesse pour chercher la vérité

Voyons maintenant la notion de tragique:pour l'auteur, il y en a deux sortes.Un tragique du pire lorsque ce que l'on craignait se réalise ou devient inevitable, c'est le tragique des tragédies classiques (Antigone, Phèdre ...), le toubib qui t'annonce que tu as un cancer généralisé. Et puis un tragique du dérisoire lorsque ce qu'on espérait ne se réalise pas ou ne parvient pas à nous combler; c'est un tragique de la banalité, de la quotidienneté : le spleen de Baudelaire par exemple "L'espoir vaincu, pleure". Ces deux tragiques engendrent évidemment la peur ou, plus exactement deux types de peur: la crainte et l'effroi. La crainte porte sur un mal seulement possible qui s'accompagne donc de l'espoir et puis l'effroi qui porte sur un mal inévitable.
- c'est pas gai ton truc, quel pessimisme!
- Non, prendre en compte ce qui est insecurisant et insatisfaisant,n'est pas du pessimisme, c'est simplement comprendre que joie et sérénité ne vont jamais de soi, qu'on ne peut y accéder que par grâce ou par lutte jusqu'à la mort; c'est, au contraire une raison supplémentaire de jouir et de se réjouir de cette vie passagère:amour de la sagesse, donc de la joie, de la sérénité, un maximum de bonheur possible dans un maximum de lucidité, tu piges?
- Oui, c'est plus clair

- Comte Sponville s'est appuyé sur 26 philosophes qu'il a particulièrement étudié pendant ces trente dernières années, je ne vais les passer en revue car ça prendrait des plombes, juste te dire trés rapidement comment certains ont oscillé entre ce tragique et ce matérialisme

Montaigne dit "c'est chose tendre que la vie et aisée à troubler". C'est un humaniste de la douceur, de la compassion tout en étant un penseur tragique

Pascal est beaucoup plus sombre, pour lui tout est vain, dérisoire, tragique ,mais, comme il est croyant, il a l'espérance de l'Éternité

Spinoza est le philosophe dont l'auteur se sent le plus proche, c'est le grand philosophe rationaliste , la raison enlève le tragique,emmène à la joie

Épicure donne priorité au plaisir, les stoïciens à l'action

Pour conclure ,tu vois que l'auteur essaye de bâtir une spiritualité sans Dieu, lucide( il ne croit pas que le matérialisme est la solution miraculeuse).Si la vie ne correspond pas à nos espérances, c'est parce que ce sont nos espérances qui sont vaines, illusoires ou infondés.Il faut privilégier les désirs dont la satisfaction dépend de nous (ce n'est pas de l'espoir mais de la volonté)et qui porte sur ce qui est et que l'on connait( ce n'est plus de l'espoir mais du plaisir ou de l'amour)

Je remercie les éditions PUF et BABELIO
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Il existe deux sortes de tragique. le tragique d'exception, l'excès de malheur lié à la violence du drame. L'autre est celui de la banalité, de la trivialité, du quotidien, d'une existence vouée à l'ennui puis à la mort. La condition humaine est précaire, à fortiori l'existence de l'homme sans Dieu, puisqu'il n'y a pas de consolation possible. Ce qui est tragique c'est de regarder la vie en face et d'avoir conscience que la mort est au bout. le magnifique texte de l'Ecclésiaste nous le dit, « Tout est venu de la poussière et tout retourne à la poussière ». L'homme est misérable, riche ou pauvre, bon ou méchant, il est condamné à mourir. Et donc la solution la meilleure est d'accepter cette vie passagère comme nous y incite Montaigne et d'en profiter.
Partant de ce constat, André Comte Sponville a rassemblé des études sur de nombreux philosophes, Montaigne, Spinoza, Pascal, La Rochefoucauld, La Mettrie, Nietzsche, Alain, Camus, entre autres, pour nous mener de cette pensée du tragique au matérialisme et nous y renvoyer, le matérialisme ne pouvant échapper au tragique que par l'utopie, qui n'est qu'une illusion au même titre que la religion. Mais comme le conclura son article sur Marcel Conche, assumer le tragique et être matérialiste ne signifie en aucun cas s'affranchir de toute morale.
Spinoza oppose le désir de bonheur au tragique de la condition humaine. Son éthique, c'est qu'il faut connaître pour se réjouir, penser vrai pour vivre bien. Plus l'homme se rapproche de son humanité, mieux il existe. L'humanité est toujours à construire et à reconstruire. Quand à Pascal, moins joyeux, l'aboutissement est forcément le néant, la mort…
Un passage intéressant est consacré aux limites et aux dangers de la pensée nietzschéenne. Si l'auteur le suit dans sa critique de la religion, il souligne l'ambiguïté de certaines de ses positions, racisme, aristocratisme, adhésion à la barbarie, esthétisme. Risque quand on philosophe à coups de marteau…
Alain défend un spiritualisme laïc. L'homme sans Dieu est fragile face à l'immense désordre du monde. D'où l'importance de la volonté : il faut vouloir sa vie, vouloir son bonheur. Il n'y a qu'un devoir pour l'homme, penser, une seule vertu, vouloir, un seul bonheur, agir. L'homme vit en société donc la politique est importante. Il faut rester vigilant contre le risque de la barbarie : critique du fanatisme et du totalitarisme. Alain défend les libertés individuelles et l'économie de marché bien qu'il soit un homme de gauche. C'est au citoyen de rester vigilant pour protéger le peuple de la barbarie. Il faut concilier l'obéissance à la loi pour assurer l'ordre à la résistance qui assure la liberté.
Chez Camus le tragique c'est l'absurde qui naît de la confrontation entre deux éléments, l'homme et le monde. « L'homme et le monde sont deux, et irréconciliables, puisque l'homme cherche dans le monde une raison qui n'est qu'en lui. » La seule réponse, ce n'est ni le suicide, ni l'espoir, mais la révolte.
Pour conclure, il faut considérer, avec La Mettrie et Spinoza, que l'unique objet de la philosophie doit être la recherche la vérité, loin de tout dogmatisme. le philosophe doit être lucide et apprendre à vivre avec le sentiment tragique de la vie.
Ce recueil de vingt-six études, écrites sur une période de trente ans, est passionnant bien que nécessitant quelques connaissances philosophiques préalables. Moins accessible au profane que Michel Onfray, l'écriture de Comte Sponville reste cependant très claire. La préface est une analyse de la notion de tragique s'appuyant sur des exemples littéraires. Il peut être lu dans sa totalité ou simplement par article. le texte sur Camus par exemple peut constituer une introduction très intéressante à son oeuvre et éclairer la compréhension de ses romans.
Merci aux éditions PUF et à Masse critique de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage et cet auteur et offert quelques semaines de lecture très enrichissante.
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Je n'avais jamais lu de livre d'André Comte Sponville, je ne connaissais ce philosophe qu'à travers quelques contributions dans des revues. C'est par conséquent avec intérêt que j'ai reçu ce livre via la sélection masse critique.
J'avoue que j'ai failli dans le challenge au niveau du délai « réglementaire » d'abord en raison de problèmes de santé qui ne me permettaient de lire ce livre que par courtes séquences et ensuite et surtout de par le format de ce livre.

Du lourd dans tous les sens, 700 pages souvent fastidieuses à lire.
Il s'agit d'une compilation d'études sur des philosophes avec comme fil d'ariane éditorial une dialectique matérialisme/tragique.

« Etre matérialiste c'est penser qu'il est vrai que tout est matière ou produit de la matière » rappelle ACS

Dans ce livre, plusieurs points posent problème, de mon point de vue (j'écris bien « point » et non pas « poing »…).
En premier lieu, le format du texte est souvent singulièrement peu ergonomique, les contributions regorgent de citations à foison, lesquelles citations ne sont pas mises en évidence par des retraits de paragraphes, de l'italique. Il s'ensuit que très régulièrement on ne sait plus qui parle et il faut en permanence remonter à la source, lire, relire les passages en question.

Ensuite, le style d'ACS est sec, martial ; nous sommes loin de l'élégance de celui Montaigne ou de la flamboyance de Nietzsche, pour faire référence à ces philosophes qu‘ACS ne cesse d'interpeller au fil des pages.
Si toutes ces études s'inscrivent dans une réflexion générale commune, dans le détail on a du mal à enchainer les études qui semblent quelque peu « pacsées » avec un chausse pieds.
Peut-être qu'étant simple amateur candide de philosophie je suis passé complètement à côté de la pierre philosophale….

Oui bien sur, Epicure, Démocrite, Lucrèce, Marx, Freud etc etc partagent cette approche qui consiste à privilégier le matérialisme en opposition au spirituel en déniant, in fine, à ce dernier toute autonomie. Mais peut-on pour autant les classifier, y faire référence dans une sorte d'ensemble cohérent ?
Certes, ce serait pour le moins réducteur d'affirmer qu'ACS tisse par exemple un lien entre Epicure et le matérialisme historique de Marx, mais le propos général est bien de s'interroger sur la « validité », le fondement de ces philosophes estampillés matérialistes
Et au-delà, dans ce livre ACS ne cesse de mettre des étiquettes, d'enfermer dans des tiroirs, on est « spinoziste », « nietzchéen » etc etc…
Est-ce cela la philosophie, un « itinéraire philosophique » comme l'annonce la couverture du livre ?
Que l'on puisse à dix huit ou vingt ans avoir besoin de s'identifier à des « rock stars » cela peut se comprendre mais après, les auteurs aussi géniaux soient –ils, ne servent qu'à ouvrir, enrichir la réflexion. La philosophie aide à argumenter avec méthode, à solliciter, interpeller les fausses apparences ; à cet effet nul besoin de se positionner à l'intérieur de « système », nulle nécessité de refaire pieusement la même promenade que Kant, d'adopter le credo de philosophe canonisé.
L'intérêt d'un Descartes est de le suivre au fil des jours de ses méditations métaphysiques, de s'inspirer de ses quatre principes de son « Discours…. » être ou ne pas être « cartésien », adopter au terme de la sixième méditation la conclusion en l'existence de Dieu, un enjeu très relatif….

Et puis dans ce recueil d'études des développements sur Nietzsche qui ne peuvent pas ne pas interpeller.
ACS martèle un réquisitoire, (oui le fameux marteau c'est l'arroseur arrosé…) à l'encontre du créateur de Zarathoustra ; c'est bien entendu le droit le plus absolu d'ACS de critiquer le sourcilleux moustachu.
Mais on peut aussi s'étonner de certains raccourcis dans le propos.
Ainsi pour le célèbre aphorisme

« Il n'y a pas de faits rien que des interprétations »

Contrairement à ce que laisse entendre ACS il ne s'agit pas d'une négation du réel, d'un nihilisme complètement stérile.
Ainsi dans le même esprit, cet extrait du « Gai Savoir », non cité par ACS

« Nous ne pouvons regarder au-delà de notre angle, c'est curiosité désespérée que de chercher à savoir quels autres genres d'intellects et de perspectives pourraient exister encore. (…) le monde au contraire nous est redevenu infini une fois de plus, pour autant que nous ne saurions ignorer la possibilité qu'il renferme une infinité d'interprétations »

Si on prend par exemple la faillite de la banque Lehmann Brothers en 2008, on peut légitimement considérer qu'il s'agit du constat d'échec d'un « modèle » économique, qui repose sur des fondements idéologiques. Pour d'autres, proches de la pensée dominante et des intérêts des milieux financiers, c'est à l'opposé, la faute de la puissance publique.
A partir du même fait, des interprétations radicalement différentes qui métamorphosent en définitive la nature de l'objet de l'analyse. C'est à mon humble avis de cela dont il s'agit.
De même, ACS puise largement dans « la volonté de puissance » or il me semblait que ce livre était suspecté d'être une manipulation de la soeur de Nietzsche.

Ce livre d'ACS serait donc à jeter ….je n'ai pas une appréciation aussi extrême.
En dépit des défauts formels évoqués, j'ai été intéressé par certaines études, comme celles relatives à Montaigne, La Rochefoucauld. Les développements à partir des études sur Marcel Comche, avec cette interrogation essentielle « comment peut-on philosopher après Auschwitz ? », sont également stimulantes.
Puisque le livre balance entre le matérialisme et la tragédie on pourrait hélas étendre l'interrogation, « comment philosopher, quelle philosophie, après Auschwitz, le Vietnam, le Cambodge, Tchernobyl, Fukushima… ? »
Quoiqu'il en soit, ce n'est pas dans ce livre que le professeur de philosophie apporte des éléments de réponse.

La partie finale « en guise de conclusion » offre un discours plus fluide, on suit l'auteur avec beaucoup plus de plaisir et d'intérêt sur le sens de la vie, sur la pensée qui n'est pas qu'un conglomérait d'atomes, on s'en doutait un peu, impossible de distinguer dans le cerveau la trace d'une idée « vraie » ou « fausse ».
La vérité n'est ni gaie, ni triste, nous dit ACS, seule compte la joie de la connaissance.
Oui sans doute et il me faudra connaitre un ou deux autres ouvrages d'ACS au fil de mes pérégrinations dans mon réseau de médiathèques pour avoir un avis plus fin sur l'auteur.

Je remercie babelio et les éditions PUF pour cette lecture offerte
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C'est la philo qui a sauvé Dédé, légèrement dépressif du côté de sa mère...
Le tragique c'est accepté le monde comme il est.
Le matérialisme c'est quand t'aime les grosses bagnoles.
Mais pas en philo, c'est quand tu crois que tout est fait d'atomes.
Intéressant...
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Que la mort ait le dernier mot, que la vérité n'ait que faire d'être bonne, enfin qu'il y ait quelque chose de désespérant dans la condition humaine, pas besoin d'être matérialiste pour s'en rendre compte. Mais un matérialiste, s'il est cohérent et lucide, renoncera à s'en consoler. Il constate que la vie telle qu'elle est - inconsolable, irremplaçable - suffit à son bonheur, les bons jours, et que rien ne suffit, lorsqu'elle ne suffit pas.
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Le vrai progrès est toujours à faire, toujours à refaire ; c'est "un progrès qui se fait et se défait d'instant en instant, qui se fait par l'individu pensant, qui se défait par le citoyen bêlant. La barbarie nous suit comme notre ombre." (Alain). Individualisme, donc, ou barbarie. L'horreur toujours menace.
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Le tragique n'est pas le culte du malheur ; il se contente de voir en face - sans oublier pour autant tout le reste - ce qu'il y a d'intrinsèquement précaire et insatisfaisant dans la condition humaine, comme une insécurité et un mécontentement constitutifs, qu'on ne peut surmonter que par le courage ou escamoter que par oubli ou foi.
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Tout le spinozisme se joue là.

L'infinie complexité du système ne doit pas faire oublier la forte et belle simplicité de son inspiration : toute vie humaine est désir ; tout désir est de joie, toute joie est d'amour. Il est de l'essence de l'homme.de désirer exister et se réjouir: il est de l’essence de l'homme ou plutôt de chaque être humain (il n'existe que des individus), de désirer aimer.
.
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Libérer, confirmer.

C'est le second moment (qui en vérité ne fait qu'un avec le premier) qui manque à Nietzsche, par quoi il s'oppose à Spinoza au point exact où celui-ci se veut fidèle à ce qu'il appelle "l'esprit du Christ", qui est de "justice et de charité".

Aussi ne trouve t-on chez Spinoza aucun renversement des valeurs, aucune inversion des hiérarchies traditionnelles. Il n'a cessé d'affirmer au contraire que, une fois rejetés les dogmes et superstitions des Eglises, la double exigence de justice et de charité- pour les sages aussi bien que pour les ignorants-continuait de valoir.

Spinoza n'est pas venu abolir, mais accomplir. Nietzsche fait l'inverse
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Vidéo de André Comte-Sponville
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Pour cette première édition, André Comte-Sponville s'est entretenu avec Martin Legros pendant 2 heures au Club de l'Étoile, à Paris, et a également répondu aux questions des participants. L'événement, qui était accessible en présentiel ou par visioconférence, était gratuit pour les abonnés.
Pour voir ou revoir la masterclass d'André Comte-Sponville, cliquez sur ce lien :
https://www.philomag.com/articles/replay-revivez-la-masterclass-dandre-comte-sponville-pour-philosophie-magazine
Bon visionnage !
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