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EAN : 9782970098461
391 pages
bookedition (17/10/2017)
4/5   48 notes
Résumé :
Il lui promit de l'aimer pour le meilleur et pour le pire, sachant que seul le pire les attendait. Il lui promit de l'aimer jusqu'à ce que la mort les sépare. Mais pas au-delà.

Le Monstre de Saint-Ursanne est-il victime d'une erreur judiciaire ? Qui sont ces jeunes filles décapitées, dont les corps ont été trouvés au château de Valangin et au barrage de Schiffenen ? Pourquoi un gendarme genevois a-t-il été tué devant les HUG ? Jeune inspecteur de la p... >Voir plus
Que lire après Eunoto : Les noces de sangVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Les ouvrages de Nicolas Feuz me font penser à ces fameux concepts de télé réalité que l'on désigne sous le terme péjoratif de « télé poubelle » qui nous fascine et nous rebute à la fois au vu de l'indigence du contenu. Et il faut donc avouer que c'est avec une curiosité presque coupable que j'ai lu Eunoto, dernier roman en date du procureur neuchâtelois bien décidé à publier un livre par année. Nous voilà prévenus. Difficile d'ailleurs de passer à côté de cet ouvrage ornant les étalages des grandes librairies romandes et faisant l'objet d'une importante couverture médiatique. Alors bien sûr, j'ai débuté cette lecture avec quelques réticences, tout en me disant, avec l'optimisme qui me caractérise, qu'il était difficile pour l'auteur de faire pire que Horrora Borealis, son précédent ouvrage. Mais force est de constater que je me suis trompé et qu'il ne faut jamais sous-estimer les capacités du "Maxime CHATTAM suisse". Pourtant il y avait des indices quant à la qualité du roman et il faut admettre que l'on partait déjà un peu perdant avec cet article du Journal du Jura où la journaliste nous livre ses considérations à propos d'Eunoto : « Même s'il ne s'agit pas là de grande littérature ou d'une intrigue nimbée de critique sociale … Eunoto se classe indubitablement dans le genre de récit qui accroche »[1]. Propos qui font écho à ceux que tient Nicolas Feuz en affirmant que « les polars c'est pas forcément de la grande littérature »[2]. Il faudra donc bien que l'on m'explique un jour ce qu'est cette fameuse littérature que l'on dit grande. Mais si la définition inclut, entre autre, des notions faisant état de récits cohérents et de textes convenablement rédigés, l'oeuvre de Nicolas Feuz n'entre effectivement pas dans cette catégorie.

Brent Wenger est-il bien le terrible psychopathe que l'on surnomme le Monstre de Saint-Ursanne ou s'agit-il d'un homme innocent, victime d'un coup monté ? C'est ce que devrait établir la révision de son procès qui s'apprête à débuter. Au même moment les polices cantonales neuchâteloises et fribourgeoises sont sur les dents avec la découverte de jeunes filles décapitées sur leurs territoires respectifs. A Genève, les forces de l'ordre ne sont pas en reste puisque l'un des leurs est sauvagement assassiné devant l'hôpital cantonal. Qui sont ces jeunes filles et quel est le lien entre ces trois affaires ? Jeune inspecteur de police Michaël Donner est rapidement impliqué dans une spectaculaire enquête intercantonale qui le conduira notamment du côté de Lausanne et du domaine skiable des Quatre Vallées. Un périple romand qui va se révéler sanglant.

Difficile de venir à bout de ce thriller qui ne manque pas d'actions et de rebondissements racoleurs mais dont l'écriture insipide et approximative au service d'un texte bancal suscite l'ennui, parfois l'agacement et de temps à autre quelques éclats de rire. Mais Nicolas Feuz s'affranchit de ces problèmes d'écriture en expliquant sur les réseaux sociaux : « pondre de belles phrases pour pondre de belles phrases ne m'intéresse pas ». Absence d'intérêt ou manque de capacité, peu importe. Il convient toutefois de signaler que les belles phrases ne servent pas seulement à faire joli mais permettent de mettre en place un décor ou une atmosphère sans que l'on ait l'impression de lire l'extrait d'un dépliant touristique ou de doter les personnages d'une stature et d'un caractère sans que l'on ait la sensation d'avoir à faire à des protagonistes stéréotypés jusqu'à la caricature comme on le constate tout au long de ce récit laborieux. Il faut également préciser que les belles phrases ne sont pas forcément incompréhensibles et que l'auteur doit faire confiance à son lectorat qui n'aura donc pas nécessairement besoin de les relire à quatre reprises pour en saisir le sens. Par contre il n'est pas exclu que le lecteur soit contraint de se creuser la tête pour déchiffrer la syntaxe lacunaire de Nicolas Feuz. En voici un petit florilège amusant loin d'être exhaustif :

Michaël Donner possède la capacité de s'extraire de son corps (page 30) :« L'espace dégagé entre deux autre filins était désormais suffisant pour y passer mon corps.»

L'arme sans maître (page 41) : « Son conducteur craignit de l'arme sans maître un second coup de feu accidentel, qui ne vint pas. »

On découvre les pavés gigantesques de la Gruyère (page 154): « Même en hiver, les pavés de la cité grouillaient de monde.»

Dialogue confus (page 270) :« - Etes-vous innocent ? le provoqua Lara. - Ca dépend, ne se laissa-t-il pas décontenancer. Qu'en pensez-vous sergent Pittet ? »

Mais comme le recommande l'auteur, lorsqu'il est égratigné sur la forme, il importe de se concentrer sur le « fond du livre » (sic) qui recèle « tant de choses intéressantes à dire » notamment sur les déficiences de la justice et sur le sort de victimes devenant bourreaux et les problèmes immobiliers en lien avec une loi controversée. Mais en guise de fond, le lecteur devra se contenter de considérations et de réflexions dignes des conversations du café du commerce, dont certaines pourraient figurer dans un recueil de Brèves de Comptoir. Rapidement on comprendra que le roman se concentre principalement sur une succession d'événements et de rebondissements tous plus spectaculaires les uns que les autres mais manquants singulièrement de cohérence. En voici quelques exemples qui restent le plus vague possible mais qui dévoilent tout de même des éléments de l'intrigue.

Tout d'abord on s'interrogera sur le rôle de Michaël Donner dans la prise d'otages de l'hôtel de police à Neuchâtel et l'on se demandera pourquoi il manque d'énuquer un de ses collègues alors qu'il s'agit d'un exercice ! Toujours en lien avec ce même contexte, on peinera à comprendre le sens de la conversation entre le responsable de l'intervention policière et le conseiller d'état qui ne semble pas avoir compris qu'il s'agit d'un entraînement. On prend peur quant au type de munition qu'emploie la police dans le cadre de cet exercice.

Pour l'épisode genevois il paraît étrange que le meurtrier enduise la plaque d'un verni afin de dissimuler l'immatriculation de la voiture qu'il doit avoir volé (à moins qu'il ait pris le risque insensé de prendre son automobile). Et une fois son forfait accompli (le meurtre d'un policier tout de même) il est étonnant que l'auteur du crime ne se débarrasse pas du véhicule qu'il réutilisera dans la région du Jura où il sera repéré (un hasard absolument extraordinaire).

A Lausanne, en plein centre-ville, aux alentours de 21h00, on se demande comment le meurtrier parvient à forcer discrètement la porte de la cathédrale tout en maîtrisant une jeune fille qu'il a enlevée et en transportant un appareil de dialyse afin de commettre son forfait tranquillement sur l'autel de l'édifice religieux. Et au niveau de l'intervention policière on s'étonnera que les deux policiers neuchâtelois (ils sont présents au bon moment et au bon endroit grâce à une histoire fumeuse de chocolat chaud) ou que les collègues vaudois ne fassent pas appel à la police municipale lausannoise pour boucler le périmètre.

Dès le chapitre 12, on détecte un sérieux problème de temporalité puisque le meurtrier et son complice se retrouvent simultanément impliqués dans une course poursuite entre Porrentruy et Bienne puis subitement occupés à torturer leur victime à Nendaz en faisant ainsi l'impasse sur un trajet de plus de deux heures[3].

Prélèvements de moyens de preuve totalement farfelus, histoire d'ADN complètement abracadabrante, évasion rocambolesque, écoute illégale, interventions et coordinations policières complètement foireuses, il y aurait encore beaucoup à dire sur cette enquête bancale qui se dispense de toute vraisemblance contrairement à ce qu'affirme Nicolas Feuz dans une interview de l'Express[4]. Outre un nombre impressionnant d'invraisemblances, l'intrigue ne doit son salut qu'à une somme des hasards circonstanciés absolument extraordinaires achevant de décrédibiliser un auteur qui, en définitive, nous livre un travail bâclé mettant en exergue les limites de l'auto-édition.


Nicolas Feuz : Eunoto, Les Noces de Sang. The BookEdition 2017.

A lire en écoutant : Mad About You de Hooverphonic. Album : Hooverphonic With Orchestra. Sony Music Entertainment 2012.



[1] Journal du Jura, 28.09.2017

[2] RSR La Première, Les Beaux Parleurs, 04.12.2016

[3] Reconstitution de la journée du meurtrier et de son complice : 10h00 : procès à Porrentruy – 13h00 : fin du tour de parole de 3 heures (page 283) – 14h00 environ : fin des délibérations (au minimum 1 heure) – 14h30 environ : fin des formalités et des interviews – exécution d'une avocate et enlèvement d'un individu. 14h35 – 14h45 environ : course-poursuite. 14h55 – 15h15 : abandon du véhicule sur les hauts de Bienne – vol d'un autre véhicule – transfert de la victime. Vingt minutes plus tard soit à 15h35 le complice sort de son travail à Nendaz pour se rendre à son appartement où il retrouve le meurtrier et leur victime.

[4] L'Express du 16.10.2017
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Chronique d'Indic : L'avis de Marie No pour Collectif Polar
Une dose de sang, un verre de crimes, une pincée de psychopathes, 2 louches de tension, c'est le nouveau cocktail explosif de N.Feuz, j'ai nommé EUNOTO !
– Hé barman tu peux me servir un EUNOTO stp ?
J'ai dégusté ce breuvage avec délectation pendant des heures.
Hummmm c'est fluide, c'est fin, c'est subtil, ça vous secoue les tripes !
– Hé barman, tu peux me resservir un EUNOTO stp ?
Les mots descendent et remontent dans ma gorge mais que c'est bon ce truc, on en redemande.
Quoi Andréas AUER, je me suis trompée de livre, je suis saoule ? mais c'est quoi ce binzzzzzz, une association de malfaiteurs ? Marc Voltenaueur et Nicolas Feuz se sont bien amusés et ce clin d'oeil est juste excellent.
Le final est une bombe comme Nicolas sait si bien les écrire.
Je ne vais pas avoir besoin d'écrire encore des lignes et des lignes pour dire que : J'A d'O R E !
A LIRE SANS MODERATION….et merci Nicolas pour le SP.
Et pour en savoir plus sur ce polar et sur cet auteur suisse, il vous suffit de cliquez sous le lien ci-dessous. 😉😊
Lien : https://collectifpolar.wordp..
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Lire Nicolas Feuz c'est comme être au volant d'un bolide, à la mécanique sophistiquée et bien huilée. C'est ce qui me vient à l'esprit, après la lecture du prologue qui n'est qu'une mise en jante, car immédiatement le moteur vrombit et le lecteur s'accroche à son fauteuil, car il va faire le tour de la Suisse romande sans reprendre son souffle.
Une mort violente dans une chambre d'hôtel en guise de nuit de noces pour les nouveaux mariés.
Une prise d'otage dans les locaux de la police, avec un électron libre, le cow-boy, Michaël Donner.
Au HUG, un vol par effraction, se terminera par la mort plus que violente d'un gendarme genevois, sous les yeux de son collègue.
Et tout ça en 50 pages, vous dire, futur lecteur que l'ennui ne vous guette pas, c'est peu dire.
Vous allez visiter les sept cantons suisses, (Neuchâtel, Genève, Fribourg, Vaud, Jura, Jura Bernois, Valais) sans reprendre votre souffle, car si vous croyez faire une pause en consultant les fiches techniques de l'opération Roméo, vous vous trompez, ce ne sont que des virgules, dans cette tempête meurtrière.
La cerise sur le gâteau, si j'ose dire ce sont des jeunes filles décapitées, car le monstre de Saint-Ursanne est déjà sous les verrous. Michaël Donner va devoir étendre son champ d'investigations et collaborer avec Andréas Auer.
Mike et Lara font un couple explosif dans cette histoire.
L'auteur nous livre un polar d'une efficacité redoutable tant par ses qualités littéraires que par la maîtrise absolue de son histoire.
Rien n'est laissé au hasard, c'est peaufiné, crédible, aussi bien concernant le milieu judiciaire que policier.
L'aspect humain du meilleur au pire et du pire au meilleur est finement appréhendé. L'attrait des femmes pour les « monstres » est exposé avec une grande finesse.
Le final est époustouflant et va vous laisser l'impression qu'au volant de votre bolide vous n'avez pas su vous arrêter avant le précipice.
Nicolas Feuz, un auteur redoutable !
En conclusion, j'ai une pensée émue pour tous les Français qui se sont enrichis sur le sol de l'hexagone, et qui pour raison de « santé » se sont expatriés en Suisse où l'air est plus sain, quoique si je me fie à cette promenade en Suisse Romande…
Vivez en paix.
Chantal Lafon-Litteratum Amor 17 octobre 2017.
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Un prologue magnifique qui m'a clairement foutu les frissons mais pas les chtouilles...Hé oui suis une sensible moi !
Suivi d'un début un peu difficile. Quelques chapitres où faut vraiment être attentif.
Beaucoup de personnages, beaucoup de lieus, beaucoup d'infos.
Une prise d'otage. Un monstre emprisonné mais peut-être accusé à tort du meurtre de plusieurs jeunes filles.  Un homme lui aussi emprisonné pour avoir tué sa femme puis démembrée. Des jeunes filles décapitées retrouvées au quatre coins de la Suisse romande. Une affaire de drogue en lien avec la Camargue et un flic écrasé devant l'hôpital cantonal de Genève par un voleur en fuite.
J'avoue, j'étais un peu perdue...
Mais rassurez-vous, tout se met en place et tout s'éclaire. Faut juste s'accrocher un peu et une fois parti, c'est sur les chapeaux de roues.
A ce moment-là vous ne pourrez plus le lâcher ...Soyez donc prévoyant concernant l'intendance 🙂
Un retour agréable sur Emorata que je vous conseille de lire avant pour mieux appréhender toute l'ampleur de ce récit. On retrouve d'ailleurs tous les personnages avec grand plaisir. Plus étoffé, plus émotionnel aussi.
Un parcours pittoresque à travers toute la Suisse romande. 100 % pur cru avec les anecdotes qui vont avec.
Des descriptifs médico-légaux excellents ainsi que des procédures judiciaires admirablement bien travaillées et décrites. Une trame parfaite, bien menée et rotor à souhait. Beaucoup d'action. Aucun temps mort. Bref à peine le temps de respirer !
Eunoto, c'est l'histoire d'une folie. Profonde, sournoise et terrifiante. Une vengeance mûrement préparée.
Eunoto, c'est aussi un questionnement très intéressant sur la justice, les erreurs judiciaires et leurs conséquences. La justice des hommes est-elle infaillible ?
Ne ratez pas le petit clin d'oeil sympathique. Si vous suivez mes chroniques, vous comprendrez de suite. Vi vi je contrôle si vous êtes attentifs et attention, je note !
Pour la petite histoire, sachez que je ne mettrai plus les pieds chez Payot à Lausanne et suis presque sûre que vous ferez pareil 😜
Nicolas Feuz frappe à nouveau et fort !
C'est adjugé, il repart, cette année encore, avec son titre du "roi des fins à faire tomber les chaussettes" !
Lien : https://sangpages.com/2017/1..
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Je découvre avec "Eunoto" l'univers glaçant de Nicolas Feuz qui nous fait dècouvrir le côté obscur de l'âme humaine et la folie meurtrière d'un assassin en série qui se délecte du corps innocent de jeunes adolescentes . Comme une suite aux actes cruels perpétrés par le Monstre de Saint Ursanne avant que la police ne mettte fin à ses atrocités et ne le condamne à la prison à vie .
Michael Donner , jeune inspecteur neuchâtelois , va vite étre confronté à ces énigmes qui lient ces meurtres dans différents lieux de Suisse romande et à leur mise en scène macabre . A l'aide de sa compagne Laura , sergent dans la brigade d'intervention COUGAR de Neufchâtel, il va devoir faire preuve d'obstination et de ténacité afin de passer outre les guerres de clochers des polices cantonales et de courage pour affronter un redoutable ennemi insaisissable et imprévisible .
L'auteur suisse nous livre un récit haletant qui comme pour Mike Donner ne vous laissera que peut de répit . On y découvre par la même occasion une organisation policiére singulière par cantons où chacun est fier de ses prérogatives ce qui n'est pas sans rappeler la guerre que se livrent régulièrement les différents services de police de l'hexagone.
Nicolas Feuz nous réservent de belles surprises , des rebondissements inattendus et une courte poursuite dans la poudreuse qui vaut son pesant de forfaits skis ..Quant à la chute elle vous laissera bouche bée .Attention notre ami suisse est un adepte de la boucle temporelle ...
Il est dit que Nicolas Feuz et Marc Voltenauer font bien la paire du renouveau du polar suisse .
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Elle lui avait demandé de l’épouser à l’article de la mort, même si le sujet avait déjà été abordé entre eux par le passé. Il lui avait dit « oui » dans cette chambre d’hôtel, sans officier d’état civil, ni témoin de leur échange de consentements. Ils n’avaient même pas d’alliance pour concrétiser leur union.
Il regarda autour de lui. Rien ne ferait l’affaire. Alors, il caressa son visage et glissa délicatement son index sur ses lèvres, qui frémirent. Du sang suintait de sa bouche. Il s’en servit pour dessiner un anneau rouge autour de son annulaire gauche et fit de même autour du sien.
Les larmes redoublèrent lorsqu’il lui montra les deux alliances de sang côte à côte.
Elle trouva la force de lui sourire, avant que son corps ne se raidisse dans un dernier spasme, plus violent que les précédents. Elle voulut lui dire un ultime « je t’aime » mais n’y parvint pas. Il la comprit néanmoins. Elle quitta ce monde.
– Pourquoi ? murmura-t-il, avant de hurler son prénom.
Son cri de désespoir retentit dans tout l’hôtel et bien au-delà.
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Il vit le corps de son collègue, étendu au milieu de la chaussée. Jérôme était encore en vie, mais paralysé par ses blessures.
Ses yeux entrèrent en contact avec les siens. Il lut dans ceux-ci la peur et l'incompréhension, de même qu'un appel au secours au moment où la roue du bolide roula sur sa tête. Le crâne se déforma et éclata littéralement sous la pression.
Instinctivement, Séchaud porta ses mains devant sa bouche et cessa de respirer. Face à l'explosion de sang, d'os et de matière cérébrale répandus sur le bitume, il ne put réprimer une montée de vomi.
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Le cauchemar de l’homme était récurrent, comme un film tournant en boucle devant ses yeux. Machinalement, son bras montait, descendait, puis balayait de droite à gauche, en vaporisant une couche de peinture sur le mur. Une odeur nauséabonde régnait dans la pièce sombre.
Il devait faire disparaître toute trace du passé sur ce maudit mur, dans ce maudit bureau. Encore et encore, il entendait le déclic du percuteur, voyait le canon serré entre les dents, percevait le tremblement, la peur et la sueur. Il redoutait l’instant du coup de feu, la détonation, la tête déchiquetée, les bouts d’os souillés de matière cérébrale, le sang éclaboussant le mur et la carte géographique.
Il sentait encore l’odeur âcre de la poudre. Le nuage noir était resté en suspension dans l’air de la pièce. Comme si le temps s’était arrêté. Comme si sa propre vie avait été mise entre parenthèses depuis le drame. Il n’avait jamais oublié. Un ado ne pouvait pas oublier une telle scène.
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L’homme meurtri était agenouillé sur le tapis, entre la table à manger et le lit. Il tenait le corps de sa nouvelle épouse dans ses bras. Elle était couchée sur le dos, à même le sol. Sa tête reposait sur ses cuisses. Elle ouvrit de grands yeux, qui trahissaient un sentiment de panique.
– J’ai peur ! gémit-elle.
– Je suis là, tenta-t-il de la rassurer.
– Ne m’abandonne pas…
– Non. Je reste avec toi.
Il se pencha et déposa un baiser sur son front.
– Est-ce que je mourrai en portant ton nom ?
Il se refusa à lui mentir.
– Je ne sais pas…
– Promets-le-moi !
Il ne sut quoi répondre. Elle lui avait demandé de l’épouser à l’article de la mort, même si le sujet avait déjà été abordé entre eux par le passé.
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Il devait faire disparaître toute trace du passé sur ce maudit mur, dans ce maudit bureau. Encore et encore, il entendait le déclic du percuteur, voyait le canon serré entre les dents, percevait le tremblement, la peur et la sueur. Il redoutait l’instant du coup de feu, la détonation, la tête déchiquetée, les bouts d’os souillés de matière cérébrale, le sang éclaboussant le mur et la carte géographique.
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VLEEL Slatkine Special Justice Vincent Courcelle Labrousse et Nicolas Feuz
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