au bord des larmes, nous y sommes perdus – on ne sait plus comment se débattre, on voudrait s'enfuir de sa propre vie, on donne des coups de téléphone désordonnés, on cherche à obtenir des nouvelles de celui-là qu'on aime et qu'on voudrait, juste, rien que cela, juste savoir vivant ; on appelle son propre numéro, on cherche partout et c'est votre propre voix – bêtement et calmement – un autre jour – enregistrée, qui vous répond.
On pleure.
Et on se console et on tente de se rassurer, de se caresser la nuque puisque personne ne le fera pour vous.
Ce pays qui ne semblait qu'à un doigt de sombrer dans la xénophobie la plus triviale trouve là la nourriture qu'il aime : chacun voit désormais dans l'Arabe ou le simple basané portant un sac en papier un terroriste assassin, ivre de sang.
Ce n'est pas tant la peur de mourir écrasé sous les décombres d'un supermarché qui serre la gorge, c'est bien plutôt le sentiment de voir apparaître une nouvelle mentalité, de voir naître de nouvelles valeurs épouvantables qui, elles, resteront, certaines de leur bon droit.
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