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EAN : 9782882535368
176 pages
Luce Wilquin (15/09/2017)
3.72/5   9 notes
Résumé :
L'éclipse est à présent totale. Il est un peu plus de quatre heures du matin, et le spectacle est grandiose. Lune rouge, lune de sang. C'est un peu troublé que Sacha regagne son appartement au troisième étage de son immeuble. Le jour se lève déjà. Le silence qui l'accueille dans le hall d'entrée a une étrange résonance. L'intuition du vide lui saccage le souffle. Il pénètre sans bruit dans la chambre où il avait laissé Mado, sa femme, avant de descendre sur l'esplan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Se connaît-on vraiment dans un couple, même en vivant côte à côte depuis des décennies ? Même en se parlant beaucoup, en s'aimant beaucoup ? Même en traversant des sentiments variés et changeants ? Comme les mouvements de la lune qui rythment le temps, dont dépendent le cycle des saisons, des marées, des femmes, de la vie et de la mort.

Cette lune qui règne sur nos nuits, qui inspire rêves et fantasmes, imaginaire et inconscient. Et lorsqu'elle devient rouge, pur phénomène astronomique, elle crée des superstitions, amplifie les symboles.

En septembre 2015, ce phénomène de lune rouge – disons pour simplifier de double éclipse – fait descendre beaucoup de monde dans les rues de Bruxelles. En rentrant chez lui au petit matin, Sacha ne trouve plus Mado, sa femme. Au fil des jours, sa disparition l'inquiète. de plus en plus. Pour des raisons inconnues qu'il recherche dans leur passé, butant sur des incertitudes, des attitudes diamétralement opposées chez l'homme et la femme. « S'éclipser, fuguer ? Quoi d'autre et dans quel but ? Plus de son âge des choses pareilles. Et puis, s'éclipser n'est pas disparaître. La lune aussi est sortie de l'éclipse. Et il n'a pas fallu une semaine ».

Il est beaucoup aidé par sa voisine marocaine pour qui la lune rouge est de mauvais augure. Surtout quand on est enceinte. Ce que Mado a désespérément souhaité être.

Elle est arrivée à un âge où le sang se tarit, où l'espoir d'enfanter atteint des limites inexorables, où la réalité empêche le trop-plein d'illusions. Et pourtant, Mado rencontre, par inadvertance, un adepte obsessionnel de Séléné, la lune grecque, dans le parc proche de leurs domiciles respectifs. Sa « nostalgie du perdu » prend une autre forme.

Très bien construit, ce dernier opus de Françoise Houdart, baignant dans la lueur troublée de cette lune mystérieuse, prend des allures d'allégorie, de questionnement intérieur sur le temps qui passe, sur ce que l'on laisse de soi, sur les manques.

Oui, il y a bien des éclipses amoureuses dans une vie. Passagères ou définitives. C'est là que nous laissent les personnages de Françoise Houdart. Une Pleine Lune pourrait-elle nous éclairer ?
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Une lune empourprée, un ciel en feu,
Un trousseau de clé, un sac à main, un portable rose fluo, sur le petit guéridon du hall d'entrée, des chaussures abandonnées la veille au pied du même guéridon,
Sacha dérouté,
Mado volatilisée,
le vide.
L'absence.
La peur.

La disparition d'un être dans la nature.....même pas une mort concrète, quoi de plus
angoissant, “que s'est-il passé ?”
« Le plus terrible, c'est quand on ne la voit pas....mais qui ça Mado ?....
La lune. Sacha. La lune. »
Éclipse , Éclipsée .....”Comme la lune, Sacha. Comme la lune.”

L'histoire de Françoise Houdart, dans une mise en scène de thriller, est terrifiante.
Sauf que ce n'est pas un thriller, c'est quoi alors ?
C'est une histoire de lune , “Moonaholic” et Séléné,déesse de la Lune,
une histoire de Nostalgie, de ce qu'on a perdu ou de ce qu'on a jamais connu,
une histoire de l'immense Tristesse du silence où nous nous enfermons,
une histoire de Vie de couple vécue en parfaits inconnus,
une histoire de Femme, douloureuse, admirablement contée par une femme.

Merci Krout.

« Endymion, le Berger
Fut aperçu par Séléné la Lune,
Elle le vit et l'aima..... »

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Dans un quartier bruxellois, par une nuit d'éclipse de lune, les habitants de l'immeuble où habitent Sacha et son épouse, sortent pour voir la lune pourpre, sauf Mado, l'épouse de Sacha, et Fadia, leur voisine enceinte de son mari Adi. Sacha et Adi admirent le spectacle. le lendemain, Sacha s'étonne de ne pas voir Mado car pour ne pas la réveiller il a dormi dans le canapé mais, surprise, Mado a disparu, elle est introuvable ; c'est le début d'un véritable cauchemar ! Avec Fadia, la voisine, Sacha découvre combien il méconnaissait son épouse ; qu'est-elle devenue ?
Très belle écriture. Françoise Houdart instaure une ambiance intimiste et poétique.
Je ne pouvais manquer cette lecture, signe astrologique du Cancer, ma planète est la Lune, une planète très influente, les nuits de Pleine lune et de Nouvelle lune étant pour moi, en général, synonymes d'insomnies.
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Alors qu'à quelques coups de cholettes de chez elle, Adamo, lors de la pleine lune s'en va grimper les terrils pour chanter LA NUIT à s'en éclater les poumons, c'est Bruxelles et ses parcs que Françoise à choisi comme cadre à ce mystérieux roman. L'écriture de Françoise Houdart a toujours porté son lot de poésie. Je la trouve cette fois plus musicale alternant aux mouvements lents typiques chez elle, des séquences plus rapides donnant de la tonicité à cette belle sonate à la lune. Ai-je besoin d'insister que suite au double album d'Hergé, la lune occupe une place particulière dans l'inconscient collectif belge ? 

L'exploration foisonnante qui est ma façon d'aborder toute lecture, dans ce cas a débouché sur une association spontanée et subversive autour de la fameuse oeuvre de Félicien Rops : Pornokratès. Bien sûr, il aborde une partie du mystère de la féminité, mais Françoise veut nous faire approcher des parties plus enfouies, rendre compte du mystère de la Femme et de celui de la vie. le pari est osé et réussi. Aussi, si jamais il pouvait attirer le regard de beaucoup d'entre vous ce livre d'une écriture douce ferait beaucoup plus pour la cause féminine que les slogans agressifs au rouge à lèvre sur les poitrines ruisselantes de haine et de sueur de quelques FEMEN au bord de la crise d'apoplexie.

Voilà, évidemment tout cela me dépasse, donc je propose de passer à une petite interview de Françoise Houdart.


Bonjour Françoise !
Q1 :  J'ai l'impression que tu a pris énormément de plaisir à écrire ce livre ?
Disons que les personnages sont venus naturellement à moi sans que je doive aller les chercher, creuser pour aller laborieusement les extraire. C'est probablement la première fois que j'ai l'impression d'une telle fluidité ​,​ ​que les personnages n'attendaient que ​l'occasion ​ de sortir pour se développer naturellement dans une histoire qui semblait couler de source, tapie en mo​i​ depuis longtemps.

Q2 : Au fond, pourquoi Bruxelles ?
Ce n'était pas​ une nécessité absolue. Il me fallait néanmoins une grande ville pour ​abriter ​ ce huis clos, avec un boulevard doté d'un côté de grands immeubles dont on sait la promiscuité sonore inhérente à ce genre de construction ​,​ surtout lorsqu'ils vieillissent et de l'autre côté quelles maisons de type bel-étage qui laissent un champ visuel dégagé sur le parc et l'esplanade avec cette sculpture énigmatique. Bruxelles offre ​de ​ tels endroits et ce type d'atmosphère. Mais il faut insister que le tout est un assemblage de souvenirs pour constituer un ensemble fictionnel cohérent qui n'existe pas nécessairement tel quel à Bruxelles, notamment la ​grosse sphère en béton.  Je ne me souviens ​ pas​ exactement ​de l'endroit ​ où je l'ai vue ​.  L 'important c'est qu'elle soit ​u​n élément plausible d​u​ décor.

Q3 :  Je sais que beaucoup de lectrices raffolent de ce genre de petits détails : Combien de petits-enfants à l'heure actuelle ?
-ah, ah :  sept ! 
​ Comme les 7 nains!​
-Ca doit être une source de joie importante, je présume.
- En effet non seulement de joie mais aussi de fierté...  D'autant que nous n'étions que deux à la maison ; deux filles pour toute une famille, sans cousins ni cousines​ . ​ ​ de plus en tant que grands-parents nous ​pouvons ​consacrer plus d'attention au développement des relations ​ interfamiliales.  ​

Q4 : ceci confirme que ce beau récit sur les mystères qui entourent chaque Femme est purement fictionnel. Re​nild, ton mari, n'a donc pas t​r​op d'inquiétudes à avoir ?
- Hi, Hi, Hi, ... probablement pas , en effet 😊

J-4 : merci Babelio et merci aux éditions Luce Wilquin d'offrir cet havre de liberté à cette auteure de talent depuis ses tous débuts.
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Clair de lune, clair de femme,

nuit sans lune, nuit sans femme.
Éclipse de lune, éclipse de femme.

Lune rouge,
fugue, frousse,

Eclabousse en passant.
En partant.

Éclipse de sens,
-de sang-
sans
elle.

Joliment, Françoise Houdard jongle avec le réel le plus banal et les fantasmes , les délires lunatiques les plus secrets. Une écriture précise, à la fois contemporaine, bien ancrée dans la vie, et imagée, allusive, poétique. Hors sol.

J'ai découvert un écrivain, une maison d'édition, un univers.

En fermant ce joli livre, - quel plaisir rare!- un peu du mystère est resté.

Un petit quartier de lune seulement était dans la lumière.
Quelques cratères, quelques cirques lunaires criblaient sa surface.

Tous les autres restaient tapis dans l'ombre...comme un défi à notre respect, à notre patience, à notre écoute...
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Il entend leurs rires et leurs voix à travers les trop minces parois qui séparent leurs appartements respectifs ; et c'est là, sans doute, cette brusque rafale de vie qui a réveillé sa conscience : quelques bruits de vaiselle du côté de la cuisine, les petits pas pressés de Fadia, le son de la télévision... La vie toute proche, toute chaude. Si étrangement lointaine cependant, comme d'une rive à l'autre d'un fleuve impossible à traverser.
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Qu’ai-je compris de toi pendant toutes ces années ? Qu’ai-je préféré ne pas savoir, ne pas comprendre ? Pourquoi est-ce cette autre femme qui me fait entendre ce que toi, tu me criais au visage, ton cri muet, ce mal de toi qu’aucun mot n’aurait pu traduire ?

p. 118
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A ses parents qui l'avaient regardée partir sans autre bagage qu'un amour étranger, la Maddalena avait promis de revenir un Noël. Entre Enna et Bruxelles, les lettres échangeaient leurs promesses et leurs larmes. Puis les promesses s'étaient espacées, les larmes s'étaient taries. Mado Simoni n'était plus jamais retournée au pays. Plus osé.
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Mais que peut la plus belle des photos ou la séquence la mieux filmée contre ce que ses yeux lui donnent à voir, juste ses yeux grands ouverts, sans mise au point complexe, sans autre filtre que la très légère buée d’une émotion fugace.
p.12
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— Je hais Internet, Facebook et tout le reste. Les gens s'y réinventent à loisir. Tu ne sais plus si la personne qui te contacte est un être de chair et d'esprit ou son avatar.
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