Quelles sont les implications politiques d’une approche queer de la nature urbaine ? En dépassant la définition d’espace queer comme forme d’appropriation politique d’un espace, et en l’intégrant dans une discussion enrichie sur la complexité de la nature urbaine, nous pouvons identifier des intersections et des espaces de dialogues jusqu’alors inconnus. Cela pourrait en particulier permettre de réaligner certaines des dimensions politiques de l’écologie urbaine sur la complexité culturelle et matérielle de l’espace urbain.
Le discours patrimonial représente une menace à la fois pour l’appréhension queer de l’espace et pour la défense, sur des bases écologiques, de la « nature urbaine sauvage ». Il s’inscrit dans une idéologie prônant la réorganisation et la surveillance des espaces au profit d’une lecture hétéronormative des pratiques sociales.
En élargissant le champ d’investigation de cette sexualité dans l’espace public, nous mettons à jour des limites dans la manière dont certaines formes d’hétérosexualité sont appréhendées, en particulier lorsque celles-ci se trouvent hors du champ de recherche des études queer et plus généralement des sciences sociales.
La topographie des paysages urbains s’enchevêtre de manière complexe avec une diversité de pratiques sexuelles, si bien que la distinction entre « espace queer » et autres espaces de sexualité devient floue, multiple, et indéfinissable.