Fils aîné de la reine Victoria et du prince consort Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, Albert Edward naît au palais de Buckingham le 9 novembre 1841 et va pendant près de 60 ans porter le titre de prince de Galles, un record encore jamais inégalé.
Totalement à l'opposé de ses illustres parents totalement puritains, le futur Edouard VII, montre très jeune une prédisposition au plaisir et va mener une existence des plus fantasques. Si la France a été pendant des siècles l'ennemie de l'Angleterre, Edouard va nourrir une véritable passion pour l'Hexagone et surtout pour son art de vivre.
Et ce, dès sa première visite en 1855 où il est en visite officielle avec ses illustres parents, au grand dam de la reine Victoria, qui désapprouvait la légèreté des français. « Vous avez un très beau pays. J'aimerais être votre fils » telle va être la belle déclaration d'amour de Edouard à la France et à son empereur,
Napoléon III, dont il va se sentir jusqu'à la mort de ce dernier très proche, bien plus que de son propre père, le très froid et pudibond Albert.
Cabarets, théâtres, restaurants en vue, le Paris d'Haussmann va se révéler être un formidable terrain de jeu pour Bertie, très populaire auprès des dirigeants français et de la population parisienne. Amant des plus célèbres actrices (
Sarah Bernhardt), des courtisanes les plus en vue, des danseuses les plus canailles (La Goulue), noceur en diable, il était de toutes les parties au Café Anglais et de tous les lieux à la mode.
Francophile, il parlait le français parfaitement bien et fut le tout premier invité à monter dans la Tour Eiffel, au mépris d'une interdiction officielle de la couronne britannique. Il va également beaucoup s'investir dans l'Exposition Universelle de Paris de 1889 et superviser tout le projet anglais.
Européen convaincu avant l'heure, ce roi pacifiste, s'est servi de son charisme et de ses atouts de séduction à la française pour réussir l'Entente Cordiale, véritable prouesse diplomatique à l'heure où beaucoup d'européens n'aspiraient qu'à la guerre.
Oncle de plusieurs monarques, on peut estimer qu'il aurait vraisemblablement pu éviter le premier conflit mondial si il n'avait pas brûlé la chandelle par les deux bouts et s'éteindre prématurément le 6 mai 1910.
C'est en tout cas ce qu'affirme
Stephen Clarke qui nous brosse dans Edouard VII un roi anglais made in France le portrait d'un prince très populaire, longtemps écarté des affaires par la reine Victoria, qui ne voyait pas l'intelligence instinctive de son fils mais seulement sa vie dissolue.
Cette biographie, vous l'aurez compris à son titre, s'attarde sur l'amour de Bertie pour la France et l'influence que notre pays a eu sur lui. Il va beaucoup séjourner à Paris et entretenir des liens étroits avec les hommes politiques de tous bords, monarchistes comme républicains, qui tous, succombaient à son charme.
Une biographie très intéressante, pleine d'humour et de causticité, que je vous conseille si vous souhaitez découvrir ou mieux connaître Dirty Bertie !
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