Bon… Et bien à nouveau une désillusion après un tome 18 prometteur. Je commence à avoir la nette impression que les auteurs ne savent plus quoi inventer niveau scénario, qu'ils sont incapables de se renouveler et qu'ils s'enlisent.
L'Ermite de l'Ourann part pourtant bien.
Déjà graphiquement c'est assez sympathique même si clairement le style n'arrive pas à la cheville des tous premiers albums vraiment superbes. Les encrages sont un peu trop bruts par moi quant au style en lui-même, il m'évoque quelque chose d'assez hybride entre Michael Turner et
Andy Park, il peine à se forger une identité propre. Enfin ce n'est qu'une question de goût…
Les premières planches empreintes d'une ambiance plus tropicale et insulaire sont envoûtantes, offrant un cadre assez peu commun et l'héroine –à nouveau une petite fille dégourdie, pleine de malice et pourtant déjà très mature- est réellement attachante (ce qui me gêne juste un peu c'est que dans une série consacrée aux Elfes, les humaines prennent de plus en plus de place mais passons.)
Et… c'est bien la seule. Les autres personnages sont insipides au possible, sans relief et nantis d'une psychologie à la truelle. Les deux elfes blancs qui veulent étouffer à tout prix un secret qui mettrait en péril leur race, un demi-elfe qui se veut le prophète et le libérateur de son peuple mais doté d'un charisme d'huitre (c'est assez pertinent cf les premières planches) et sa soeur… insupportable au possible. Ce personnage est tout bonnement une tache dans le récit, son arrogance ne la sauve même pas tellement elle est obtuse, horripilante. Passons sur les méchants qui ne sont là… que pour être méchants… (oui d'ailleurs un jour faudra qu'on m'explique un truc : les Orks sont parfois des alliés et parfois d'horribles brutes qui tuent des gentils Elfes. J'ai quand même le sentiment que quand on ne sait pas quel méchant utiliser on dessine quelques Orks qui paradoxalement peuvent aussi tirer de situations embarrassantes les Elfes quand le scénario l'exige…)
Du coup, quid niveau scénario. Et bien l'idée de départ –révéler le secret des Semi-Elfes- était plus qu'alléchante, surtout qu'avec cette confrontation entre des Elfes blancs, purs et irréprochables qui veulent justement que ce petit détail reste à jamais scellé et des Semi-Elfes déterminés à faire éclater la vérité coûte que coûte, on avait l'impression que les rôles s'inversaient, qu'on allait avoir droit à un retournement de situation rocambolesque.
Puis on arrive au dit secret… Et là on se dit « tout ça pour ça ? » On est déçu, frustré, on se sent floué et on finit par supposer que les auteurs ont pensé la même chose tellement la fin est expédiée… dans le sang une fois encore.
Voilà un autre point qui commence à me déranger dans cette série. C'est d'accord les mondes d'heroic-fantasy ne sont pas réputés pour être tendres, la mort est omniprésente mais les auteurs ont-ils réellement besoin de perpétrer un tel carnage parmi leurs personnages ? On n'a de moins en moins le temps de s'attacher à eux, de les trouver intéressants qu'ils se font allègrement massacrer torturer. Est-ce que cette politique de la surenchère de morts surfe sur la vague GoT ou bien les auteurs ne voient pas ce qu'ils pourraient faire de ces personnages ? En sus par moment on a vraiment l'impression qu'ils ne servent même pas le récit, qu'ils ne font pas avancer l'histoire. Surtout qu'à la fin du tome 18, on laissait supposer que l'éveil de ces titans allait servir de nouveau fil conducteur et là… pas même une mention dans le tome 19 ! On repart sur quelque chose de totalement nouveau ! Cet album n'existerait pas que cela ne dérangerait absolument pas la chronologie globale de l'histoire des Terres d'Arran.
Tiens, la chronologie tant qu'on en parle. On commence à s'y perdre. Impossible de parfaitement replacer les événements les uns à la suite des autres. D'un album à l'autre on est perdu, on ne sait pas ce qui se passe avant quoi et ce qui entraine quoi. le cycle sur Laa'Sah était heureusement un peu plus cohérent mais là j'ai un très mauvais pressentiment pour la suite.