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EAN : 9782253141464
122 pages
Le Livre de Poche (01/05/1997)
3.69/5   128 notes
Résumé :
En janvier 1995, Patrick Poivre d'Arvor bouleversait des millions de téléspectateurs en apparaissant à l'écran au lendemain du suicide de sa fille Solenn. Déjà, dans Lettres à l'absente, il nous avait livré avec une émouvante simplicité le dialogue d'un père et de sa fille anorexique. Ce livre lui valut un abondant courrier dans lequel des malades, ou leurs proches, lui disaient leur reconnaissance pour avoir témoigné de ce qu'ils vivaient. Avec la même sincérité et... >Voir plus
Que lire après Elle n'était pas d'iciVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Tout le monde connaît Patrick Poivre d'Arvor, ou PPDA pour les intimes, le présentateur vedette de TF1, qui a animé le journal de 20h pendant plus de 20 ans. Mais peu de personnes peuvent se targuer de connaître une partie de sa vie privée. PPDA n'a pas eu une existence facile. Père de sept enfants, il a du faire face à ce qu'il y a de plus horrible dans la vie d'un père de famille : la mort de deux de ses filles.

Il voit d'abord disparaître Tiphaine, décédée dans son sommeil de la mort subite du nourrisson alors qu'elle était âgée d'un an à peine. Des années plus tard, c'est son autre fille, Solenn, anorexique et boulimique, qui mettra fin à ses jours en sautant devant la rame d'un métro, alors qu'elle était âgée de dix-neuf ans à peine. Comme moyen cathartique pour apaiser ses douleurs, PPDA se jettera à corps perdu dans l'écriture. Il publiera d'abord Lettres à l'absente, un témoignage bouleversant sur la souffrance d'un père, ses angoisses et ses peurs, puis Elle n'était pas d'ici, sorte d'exutoire salutaire où il dévoile tout son amour pour sa fille, sa maladie mentale et ce qu'il a ressenti suite à son décès brutal.

Il est toujours compliqué de juger un témoignage, d'autant plus quand celui-ci aborde un sujet aussi tragique que le suicide d'un enfant. Je peux dire que j'ai été très émue de découvrir pour la première fois la plume de PPDA, un auteur prolifique, mais peu plébiscité en France. À travers ce recueil, il nous ouvre son coeur et sa vie et raconte, avec beaucoup d'émotions et de pudeur, les jours qui ont suivis et précédés le décès de Solenn. On ressent tout l'amour que ce père porte à sa fille et le regret de son départ précipité.

Plus qu'un élément cathartique pour l'auteur, il souhaitait également que ce témoignage soit bénéfique aux personnes qui, comme lui, auraient eu le malheur de subir la perte d'un enfant. Dans Elle n'était pas d'ici, il regroupe de nombreux extraits de poèmes, des témoignages d'affection et d'amour de ses proches, qui lui redonnent espoir et confiance en la vie.

Solenn s'est suicidée à cause d'une maladie mentale : les troubles de l'alimentation, autrement l'anorexie et la boulimie. Bien que cette maladie ne soit que partiellement évoquée, l'auteur met en garde les parents sur les caractéristiques et les conséquences de cette maladie, et les rassure en quelque sorte : ils peuvent être présents pour leurs enfants, les encourager, les porter, les entourer d'amour… mais ils restent tout de même impuissants et démunis face à la psychée mentale subie par l'enfant. Une maladie bien trop présente dans notre quotidien, véhiculée en grande partie par l'image du corps parfait, l'obsession de la minceur comme gage de beauté.

Comment continuer à vivre après le décès brutal d'un enfant ? le journaliste Patrick Poivre d'Arvor nous offre une belle leçon de courage à travers un témoignage touchant, intime et pudique, où il déclare sans emphase tout l'amour d'un père pour sa fille. Très touchant !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Livre encore plus touchant que "Lettres à l’absente". Encore une fois, Patrick Poivre d’Arvor parle à sa fille à travers ce cahier, rédigé dans les semaines suivant sa disparition. Une disparition tragique : Solenn s’est jetée sous une rame de métro à la stations Sablons.
A travers ces pages, Patrick Poivre d’Arvor nous parle de ce qui s’est passé suite à la publication de Lettres à l’absente, de ces milliers de lettres qu’il a reçues (il en cite quelques-unes). Il nous parle des derniers mois de Solenn, de ces derniers instants avant que tout bascule. Il nous parle de ses funérailles. Il nous parle de la disparition d’un être cher. Et puis aussi de ce désir d’écrire à ce sujet. Avec des mots emplis de sincérité et de pudeur. Avec son cœur.
On découvre un père très émouvant mais aussi un écrivain qui a une très jolie plume. L’émotion dans ce deuxième livre est vraiment très forte.
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Avec beaucoup de pudeur mais aussi grâce à la force des mots et cette volonté d'expression qui le caractérise, un père se raconte. Loin du personnage public, des fantasmes qu'il suscite et des critiques acerbes, il s'assied aux pieds de la solitude et parle à celle qu'il attend et appelle.
C'est un très beau récit qu'il nous offre, souvent difficile et délicat quant à son sujet. Entre témoignage, besoin de lui parler et désir d'aider les familles des enfants malades, l'auteur se perd, suivant uniquement le fil de ses pensées, celles qui le mènent à sa fille disparue.
Un amour fou, aux portes de la folie, qui nous permet de comprendre, sans juger, l'adoration d'un père, l'intelligence de son discours et la beauté des mots qu'il adresse à celle qu'il a toujours tenté de toucher avec ses phrases.
Un récit intime, terrible, poignant et nécessaire.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Une lecture d'été, parmi les livres apportés par les uns et les autres dans notre maison de vacances.
Du 13 février au 5 mars 1995, dans le train, chez lui ou ailleurs (et même à 30 km de mon lieu de vacances !), Patrick Poivre d'Arvor écrit à sa fille Solenn, qui s'est suicidée le 27 janvier. Il lui parle des derniers bons moments qu'ils ont passés ensemble dans les mois précédant sa mort, lui raconte le déroulement des messes célébrées pour sa sépulture... Cela peut paraître un peu morbide, mais reflète vraiment l'amour que l'auteur portait à sa fille, même si cela n'a pas été suffisant pour lui donner envie de continuer à vivre.
Je connaissais vaguement l'histoire de Solenn et son combat contre l'anorexie, mais je n'avais jamais imaginé toutes ses péripéties, comme des internements ou des fugues, ni l'impact sur les membres de sa famille. Beaucoup de lecteurs se sont reconnus dans cette situation et avaient déjà écrit à Patrick Poivre d'Arvor après son premier livre. Ils continuent à dialoguer avec lui après la mort de Solenn et je comprends qu'ils aient besoin de le faire.
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Touchée par ce récit...
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
La Baule-Paris, dimanche 19 février

Il est sept heures et demie. Toujours un TGV. Celui-là vient de quitter la ville natale de ta mère. Il se traîne. Peu après Nantes, le haut-parleur interne diffuse une explication administrative : « Un accident de personne vient de se produire sur la voie. » Un accident de personne? Qu'est-ce qu'il raconte ce haut-parleur? Pourquoi cette formule ampoulée, si impersonnelle s'agissant d'une « personne »? Qu'est-ce qui lui est arrivé à cette personne? La même chose qu'à toi, mon amour? Et qu'est-ce qu'ils ont raconté au métro Sablons? Se sont-ils énervés à l'intérieur des wagons? Se sont-ils aperçus qu'au moins, ils étaient vivants, et que ces vies-là, ils en avaient pour des jours entiers, des années entières, à en jouir, à en souffrir peut-être, mais à en profiter? Que ce petit retard que tu leur as occasionné n'est rien au regard de notre attente ce vendredi après-midi? Depuis, j'ai rencontré un ami immobilisé ce jour-là avec sa fille dans cette maudite rame.

Et pourquoi, après tout, cette leçon de morale? Je ne vaux pas mieux que les autres. Je peste à mon tour en ce moment parce que le train a fini par s'arrêter en rase campagne, à quelques centaines de mètre d'un village, La Poissonnière, dont le nom ne me dit rien du tout.

Je râle parce que je vais être en retard, parce que je m'en veux de regarder comme les autres au-dehors, comme si de la nuit pouvait surgir la clé du mystère, une lumière bleutée d'ambulance, des uniformes de pompiers ou de gendarmes...

Et puis, soyons franc, j'enrage parce que, à mes côtés, deux jeunes filles pleines de vie pouffent à s'étrangler, en s'échangeant leurs histoires, en savourant ce moment de grâce supplémentaire, ces dernières heures de complicité avant de regagner Paris, leurs foyers respectifs, leurs parents sur le dos: « Et pourquoi donc arrives-tu si tard? » Je les aime, ces adolescentes qui m'agacent, parce que je les devine, leurs soirées, leurs angoisses, leur famille... Mais je leur en veux de vivre, parce que tu n'es plus là.

Avant, on m'avait raconté, et je l'avais souvent lu dans des romans, que certaines femmes stériles jetaient des regards noirs sur des landaus ou des ventres arrondis. On m'avait dit aussi que des femmes qui venaient de perdre un enfant ne pouvaient plus supporter les cris de ceux des autres. Mesdemoiselles de La Poissonnière, je ne suis pas très fier d'avoir pensé tout cela de vous ce dimanche soir. Et d'avoir changé de compartiment pour ne plus entendre vos rires.
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Je me suis tellement contenu depuis plus d'un mois qu'il faut bien que le barrage rompe. Aide-moi à colmater les brèches. Je ne serai jamais assez fort tout seul.
A bien regarder tout ce passé qui défile en accéléré, je suis heureux d'avoir pu te dire "je t'aime" dans un livre il y a deux ans. Tant de gens regrettent à vie de n'avoir su le dire à temps à leurs proches.
cette fois-ci, je dis "je t'aime" à une fille qui n'est plus là. Pour la peine, protège-moi et sers-moi, jusqu'au bout d'ange gardien.
Pendant près de vingt ans, tu m'as tant donné. Tu n'étais, hélas, que de passage.
Merci pour tout, Solenn.
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De t'avoir ensuite jugée trop fragile quand tu t'es fait rattraper par une cochonnerie de maladie qu'ils appelaient mentale, alors qu'un mal de vivre se niche où il peut, et bien autant dans les tripes que dans la tête.
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Elle vivait sur un petit nuage,à deux-trois pieds du sol, et paraissait étonnée d'être là, si différente, sans ostentation. On avait peur de la déranger, on ne savait jamais quelle porte pousser pour pénétrer ses rêves.
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Il y a deux semaines, j'ai enterré une extra-terrestre. Je ne sais pas d'où elle venait. Ni où elle est repartie. J'ai souvent parlé de Solenn dans mes livres. Il y a dix ans, je m'inspirais déjà d'elle pour le personnage de Pénélope dans Deux Amants. Je disais d'elle : "Elle vivait sur un petit nuage, à deux-trois pieds du sol, et paraissait étonnée d'être là, si différente, sans ostentation. On avait peur de la déranger, on ne savait jamais quelle porte pousser pour pénétrer ses rêves."
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Vidéo de Patrick Poivre d'Arvor
Dans La Grande Librairie François Busnel reçoit :
Delphine de Vigan, Les Heures souterraines (JC Lattès) Véronique Ovaldé pour Ce que je sais de Vera Candida (L'Olivier) Patrick Poivre d'Arvor pour Fragments d'une femme perdue (Grasset) Justine Lévy pour Mauvaise Fille (Stock)
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