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EAN : 9782814502277
publie.net (01/01/1900)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Ce recueil articule entre elles quatre formes brèves, Elles en premier toujours, Wagon, Artisans et Musaraignes. Le lecteur y croise des personnages en marge de toute norme, tous plus pathétiques les uns que les autres, aux trajectoires et aux projets sans avenir encore plus improbables qu’eux-mêmes, et pourtant. D’avoir trébuché, un jour que l’on ignore, ils ne se relèveront pas, ou alors d’une manière si imprévue que chacune de leurs heures est matière à fiction, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En quatre, je ne dirais pas histoires, en quatre tranches, de vie, parfois même pas, quatre fragments, de vie, ou de pensées seules même, d'évocations, voilà, Serena transforme son lecteur en voyeur, mais pas le lubrique, rictus aux lèvres derrière son oeilleton qui va s'en payer une tranche, non, le coupable, le fuyant à qui on offre un autre de type de serrure, le voyeur involontaire, réfractaire même, qu'on colle à un autre type d'interstice, sur la misère quotidienne, pudique, pas celle qui s'étale dans les canards et qui pleure sur les écrans -non, celle qu'on ne voit même plus, ni jamais vraiment vu, voulu voir, celle qui nous fait baisser les yeux dans une rame de métro ou tourner la tête quand on a fait l'erreur de contourner l'étal au marché et de passer derrière, celle qu'on n'aperçoit que par erreur et qu'on fuit parce qu'elle pourrait si bien être la nôtre - il suffirait d'un rien, un souffle de trop, une heure de sommeil en plus, un matin plus flou, et. Merci l'artiste, une fois encore.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ce qu’il y a, aussi, c’est que tu écoutes mal. Ça ne joue pas en ta faveur, que quand on te parle on ne soit pas sûre que pourras écouter jusqu’au bout. Parce que d’autres types, d’autres soirs, ont été là, comme toi. Ils me regardent, ou évitent, se croient forts, et c’est parti. Je fuis, souvent, à peine je sens qu’ils se croient forts, je me précipite pour descendre, il faut y aller franco, question d’habitude, on se fait si vite accrocher, dès qu’on a un peu l’air fatigué. Et moi, pas le temps, pas pour tout le monde. Non parce que, les types, entre eux, ils s’ennuient les uns les autres, et un soir, ils me voient, et alors là. Peuvent pas s’empêcher. Mathématique. Pour cent cinquante mille présences qui les ennuient, il y en a une qui les intrigue, une à qui ils voudraient oser demander qu’elle vienne sur leurs genoux, mais là, moi, souvent, j’ai déjà plongé dehors.
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Et encore et toujours au fond de leurs yeux, après ce vieux réflexe mal exhumé, cet équilibre revenu. Stable. De croire encore, et déjà plus. D'être encore là, et si loin déjà. Déjà autre chose, et encore ça. Ni paraître, ni disparaître.
Avec cette patience séculaire redécouverte.
Cette virginité aussi, oui, je ne vois pas d'autre mot, cette virginité retrouvée.
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 Leur attente exténuée, leur constance, patience. Un homme assis sur le perron se met de dos pour allumer sa cigarette, et quand il se retourne tout redevient comme avant. Sauf sa cigarette qui lentement fume. Mais son regard, sa pensée, comme chacun des autres, chacun pour soi, revenu regarder, vers plus rien, la route. Et rien au bout de la route, rien à attendre. Mais quand même l’attente.
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Cherchant depuis leurs rêves et leurs espoirs ensevelis, à penser à autre chose, ou ailleurs, sans plus trop y arriver. Se demandant ce qu'elles font là. Du reste n'y faisant rien ou presque. Dans ce temps mort ou presque. Assises sur ces grabats comme immuables, ces planches et couvertures, sus depuis toujours.
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Elles, en premier toujours, c’est elles, qu’on voit. Assises, avec leurs couvertures. Et qu’en voyant on se souvient d’avoir vues, dans tous les magazines, sur tous les écrans, courir dans les rues pour s’approvisionner en échappant aux balles. Ces corps osseux d’elles passant en tous sens, se croisant sans se voir, dans des envols d’étoffes, de plis.
Le pire, entre autres, c’est qu’on aurait presque juré qu’ils dansaient, ces corps d’elles, ou de leurs homologues, ces points de mire, dans l’éblouissante et en même temps opaque lumière d’une belle journée dans un centre-ville, ville en grande partie désertée. On les voit encore.
Oser dire que la scène est belle, le moment sublime. Qu’elles sont belles, ces coureuses, qu’on com- prend soudain qu’une danseuse ce doit être ça, que la danse c’est ça, enfin ça, ce sublime. Que le sublime vient de savoir que chaque élan peut être le dernier, l’ultime bond.
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