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EAN : 9782226476388
200 pages
Albin Michel (07/09/2022)
3.8/5   15 notes
Résumé :
À l'âge de huit ans, Juliette Nothomb a eu un coup de foudre : le cheval a changé sa vie. Un monde de complicité, de rigueur et de passion s'est ouvert à elle. Dans cet éloge vibrant des liens profonds qui l'unissent depuis à cet inimitable compagnon, elle invite tous les amoureux du cheval à célébrer l'harmonie et la liberté dont cet animal est l'incarnation.

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Juliette Nothomb revisite son enfance et son rapport aux animaux en particulier.Même si tout jeune enfant, elle a connu les genoux des adultes chantant «  à dada... », le coup de foudre de l'auteure avec les chevaux a lieu au Japon, à l'âge de huit ans. L'écrivaine en a certes croisé auparavant, lors des voyages avec sa famille au Canada, mais de loin. Précisons que son père, diplomate, a occupé plusieurs postes à l'étranger et que la famille a vécu aux quatre coins du monde et engrangé des valises de souvenirs.
Le cheval, quand on est enfant, on commence par le contempler en photos ou en vrai. D'où cette réflexion : « Dans la mémoire et le vécu de chacun d'entre nous, il y a au moins un événement, une histoire qui nous relient à cet animal exceptionnel ».
Les canassons qui ont d'abord fasciné l'enfançonne, sont ceux observés dans un manège. L'envie d'en monter ne tarde pas à se manifester. Un gène familial ?Sa grand-mère maternelle, admiratrice des chevaux, l'encourage instantanément et voilà Juliette, gamine, le pied à l'étrier. C'est alors qu'elle ressent pour la première fois « une onde électrique » traversant son corps, « à l'unisson avec le frémissement et la chaleur de l'échine » et découvre le parfum équin. La fillette égocentrique devient emphatique et audacieuse au contact de son animal préféré.
Elle confie qu'enfant, il lui a fallu un doudou en peluche, un poney nommé Poly, également vénéré par sa soeur Amélie.

Mais durant son séjour en Chine, Juliette, petite fille, a connu la frustration. Plus de chevauchées fantastiques. En Chine, l'équitation est bannie, « jugée contre-révolutionnaire », « sport d'aristocrates ». Les seuls cavaliers croisés étaient des vieillards ou des enfants. Tentée d'explorer la campagne à vélo avec sa famille, elle souligne avec une pointe d'humour, que cette activité pratiquée uniquement par les ressortissants des pays capitalistes paraissait louche ! D'où la présence d'un pseudo-berger en faction.
Comme ersatz, les parents Nothomb offrent des livres équestres. Quant aux deux soeurs, Amélie et Juliette, elles ne manquent pas d'imagination pour s'inventer des destriers, à partir d'échasses. La connivence entre elles est déjà exceptionnelle dans leurs jeunes années. Est-ce pour cela qu'Augustin Trapenard ose parler de «  livre-soeur » ? Les aficionados de la baronne belge vont d'ailleurs la retrouver ici en «  chroniqueuse sportive » !
La journaliste rappelle que l'agriculture chinoise était encore rudimentaire dans les années 1970. le cheval ou autre bête de somme devaient aider le paysan au transport de marchandises au moyen de charrettes. Situation qui n'est pas sans rappeler les images du film «  le retour des hirondelles » de Li Ruijun montrant une Chine rurale.

Le départ ( en 1975) de la fratrie Nothomb pour les États-Unis s'avère donc un grand choc :passer de la dictature au monde ultralibéral! Juliette entre en sixième au lycée sélect de New-York et rêve d'endosser la tenue traditionnelle de cavalière : « jodhpurs, bottes et bombe à mentonnière en velours noir » !
Elle a connu le graal dans Central Park , grâce à l'invitation d'une amie.
Elle découvre l'engouement des Américains pour les parades.
Bonheur d'être au pays des cow-boys, des Indiens, de Lucky Luke et son cheval Jolly Jumper, prête pour la conquête de l'Ouest américain !
L'écrivaine n'élude pas le fait que le cheval est source de clivages sociaux, « symbole de richesse et de pouvoir ». Elle se souvient avoir été méprisée, tout comme sa soeur, deux « jeunes plouquettes belges » réduites à monter des chevaux de manège !

Dans ce livre, la philologue s'intéresse à l'étymologie du mot « cheval » : «equus », « caballus, «  kaballes »… et décline maintes métaphores et expressions courantes : « faire cavalier seul », « oeuf à cheval, «  avoir une fièvre de cheval » ...
L'art du dressage n'a plus de secret pour elle ( dompter un cheval est une gageure). Elle passe en revue tout le vocable équin ( on apprend un autre sens du mot « pouliche »),elle détaille les façons de monter l'animal «  à l'anglaise ou western, à cru », en amazone (comme sa grand-mère paternelle), les tenues vestimentaires.
Au Wyoming, on enfile les « chaps », culottes de cuir à franges.

La journaliste souligne le caractère ombrageux du cheval. Au contact de cet animal, elle éprouve « un sentiment débordant et paradoxal de soumission et de puissance », d'ivresse, de griserie et de liberté. Elle se remémore son histoire d'amour à 13 ans pour Charlie, « merveilleuse monture », avec qui elle a participé au Horse Show annuel du club. Avec humour, elle prévient que «  faire du cheval » ne dote pas d'une silhouette de sylphide !
Elle émaille son récit d'anecdotes dont l'incroyable baignade avec Charlie dans un lac. Moment surprenant et déconcertant, avec cet « état proche de l'apesanteur »,   batifolages, jeux, «  tous deux aussi légers que deux truites ». Après cette acmé, on comprend d'autant mieux son chagrin incommensurable quand il lui faut quitter le pays de son champion, Charlie, pour le Bangladesh, en 1970.

Dans cet essai, la cavalière aguerrie remonte très loin dans le temps, le cheval étant un être culturel. Elle énumère toutes les utilisations du quadrupède au cours des époques, son rôle dans les guerres. ( ce qui convoque le roman Chien-Loup de Serge Joncour). Et déplore le lourd « tribut de morts au combat au cours de l'Histoire », le cheval étant «  sacrifié sur l'autel des conflits ». L'écrivaine n'élude pas la maltraitance et misères chevalines, consciente des travaux forcés auxquels sont condamnés les équins, esclaves malmenés pour les labeurs agricoles et industriels. Ainsi que du sort des chevaux de courses vieillissants.
Elle aborde maints sujets dont l'alimentation des chevaux , la façon de les monter, et la baisse de l'hippophagie (fermeture de la dernière boucherie à Bruxelles en 1980).
L'écuyère émérite évoque les grandes stars ( Ourasi, Jappeloup) qui se sont fait un nom dans le domaine de l'équitation et témoigne de sa reconnaissance envers les chevaux qui ont compté pour elle. Elle se souvient de randonnées au coeur de la forêt de Soignes ainsi que dans l'Ardenne belge. L'intrépide Juliette nous fait revivre une expérience périlleuse mais grisante, en mer, sur la croupe d'un cheval de race ibérique au Portugal ! Sa devise : « Cavalière un jour, cavalière toujours » !
La littérature, la peinture ( Georges Stubbs, Delvaux, Magritte) et le cinéma ( Hair, Ben-Hur., Crin-Blanc...) s'invitent copieusement dans ce livre. Passionnantes les pages consacrées à la peinture chevaline, à laquelle elle fut initiée par son grand-père maternel.Sont cités Marguerite Yourcenar, Dumas et «  Les trois mousquetaires » ainsi qu'un des romans d'Amélie Nothomb : «  le sabotage amoureux » où « elle fantasme un vélo en cheval ». Parmi la pléthore de livres qui ont marqué et nourri la lectrice Juliette Nothomb , celui de George Orwell qui met en scène « Boxer, un solide cheval de labour », Don Quichotte de Cervantès, Homère et le cheval de Troie.
La musique, apprend-on, est venue combler ( au Japon) « le désert culturel ». Certains airs célèbres pouvant être associés aux pas du cheval ! Musique et équitation renvoient aux spectacles de Zingaro, aux ballets de l'École espagnole de Vienne, aux performances des écuyères dans les cirques. Ou au Cadre de Saumur.
A New York, la télévision était remplacée par la danse, les chorégraphies modernes et les comédies musicales de Broadway ( West Side Story).

Dans le dernier chapitre, la journaliste culinaire prodigue divers conseils pour gratifier « son équin au bec sucré » : éviter le sucre, préférer une pomme, une carotte et livre une réflexion sur l'évolution de l'alimentation dans les centres équestres.

C'est avec émotion que l'on referme cet ouvrage (illustré par une photo touchante) dans lequel en filigrane apparaissent les parents bienveillants Nothomb ainsi que sa soeur cadette qui a aimé remplir l'album familial des rubans ( de toutes les couleurs) gagnés par son aînée.

Dans cet opus érudit, dense, l'écrivaine décline l'historique du cheval de façon très documentée, fouille son passé, ce qui apporte beaucoup d'intérêt au lecteur.
Juliette Nothomb y adjoint un côté plus intime où elle livre ses souvenirs de cavalière, perchée sur « la plus noble conquête de l'homme » , selon Buffon, et ceux de ses voyages en famille. Pèlerinage en Irlande, lié au prénom de son père, Patrick ! Randonnées en Inde, Birmanie, Népal, Jordanie, où « seul le cheval pouvait offrir l'extase ». Tout se déroule comme si le lecteur,de simple spectateur, devient partie prenante du récit, grâce à une écriture captivante, pétrie d'humour, enrichie de comparaisons inattendues et suggestives. Elle confie que le séjour pékinois l'a « fait grandir et lui a ouvert les yeux sur l'étrangeté et la diversité du monde ».

Avec générosité, elle partage son amour inconditionnel pour « cet animal singulier, multiple et si extraordinaire », qui impose le respect. La cavalière ne tarit pas d'éloge sur le cheval «  doté d'une sensibilité et d'une intelligence hors du commun », «  cet animal singulier multiple et si extraordinaire », « indispensable à l'humanité ».
Un essai enrichissant, à la fois documentaire et autobiographique.
Alors , en selle pour une chevauchée inédite et instructive, sans danger !
Et décernons une «  rosette » à celle qui nous a fait voyager autrement.
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Juliette NOTHOMB. L'éloge du cheval.

J'ignorais que Juliette, soeur de Amélie NOTHOMB écrivait. Quelle belle surprise ; Dans cette narration qui se situe entre un essai, un documentaire, un roman autobiographique, elle décrit la plus noble conquête de l'homme. Dès son enfance, elle a pratique l'équitation ; elle avait huit ans lorsqu'elle est montée, pour la première fois sur le dos de cet animal. Elle est tombée amoureuse de la bête et du sport. Grâce à ses nombreux voyages, elle s'est exercée à cette protique dans divers pays…

Elle nous présente ses compagnons à quatre pattes, ses exploits de cavalière et exprime ici son attachement à cet « equus ». Dans ce texte, elle transcrit ses impressions, ses exaltations, son intérêt pour cette pratique sportive. Un fort bel panégyrique offert à l'animal. Elle nous déploie ses connaissances relatives à l'apparition, à la domestication, à l'exploitation de la force animale, exploitées dans le monde entier, dès l'antiquité. En effet, que ce soit pour guerroyer, pour travailler, pour transporter des hommes ou des matériaux utiles à l'homme, le cheval a jusqu'à la première guerre mondiale participé aux efforts de la guerre. Cet animal de trait a même vécu dans les mines de charbon, ne revenant sur la terre ferme qu'à l'état de cadavre ! Il y a dans ce texte tout un historique sur l' asservissement de cet ami de l'homme qui lui a rendu de grands services : il est fort, obéissant, parfois imprévisible ! Il faut bien l'encadrer, l'aimer, le soigner, l'adopter… avoir confiance en lui et lui offrir toute notre affection...

Au cours de sa narration, nous participons activement à ses promenades sur le dos de cet animal, faisons coprs avec lui, sentons le souffle de ses naseaux, nageons dans cette immense piscine, affrontons même les vagues de la mer, collés et agrippés à la crinière de ce bel alezan. Sans crainte, nous étrillons sa robe, posons délicatement la selle, réglons les étriers et enfourchons notre monture. En route pour une belle balade, soit au sein de forêts européennes ou dans les immenses plaines des États-Unis. Nous traversons quasiment la planète. Quel beau voyage… Une page intime de cette jeune femme, une belle réussite. Merci Juliette.

Ami des chevaux, des mulets, des ânes, ce petit récit vous passionnera. de plus, Juliette a une belle plume. J'avais entendu parler d'elle en temps que critique culinaire et passionnée de cuisine. Je vais jeter un oeil dans les livres de la jeunesse et lire ses romans pour enfants et adolescents. Une belle prestation littéraire qui glorifie les chevaux.
( 20/02/2023 ).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Juliette Nothomb a 8 ans quand elle monte pour la première fois sur un cheval. Elle les a toujours convoité dans les westerns, les dessins animés, guettant leur arrivée dans les films. A travers son écran, elle était loin d'imaginer tout ce qu'elle ressentirai lors de sa première rencontre avec un cheval.

Juliette était une enfant frondeuse mais face à cet animal bien plus grand qu'elle, imposant par son souffle chaud à travers ses narines, ses sabots qui tonnent à chaque pas, elle hésite à monter dessus. Pourtant elle est attirée comme un aimant…c'est sa grand mère qui lui offrira sa première leçon dans un petit village à côté d'Osaka au Japon. Sa rencontre avec le canasson est comparable à une « onde électrique », celle qui chamboule et fait tambouriner le coeur d'adrénaline.

Elle nous raconte sa passion pour le cheval, les parfums équins et l'ivresse des émotions que lui procure cette discipline. Ces compagnons de guerre qui ont toujours été dans l'Histoire. Les louanges sont multiples sans oublier de mentionner le soin à apporter à ces animaux d'une bravoure sans faille, un regard lucide sur la maltraitance dont ils font l'objet.

Alors dans ce livre on apprend beaucoup de choses sur le canasson, on le découvre ou redécouvre, on sent presque la chaleur de sa robe et la confiance qu'il impose lorsque Juliette monte à cheval. Ce livre c'est aussi une plume riche, un vocabulaire impressionnant qui nous entraîne au trot sur les liens que seul un homme et un cheval sont capables de tisser, un lien unique que je pensais inexplicable. Juliette Nothomb déploie à merveille le champ des merveilles avec cet animal.


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Cela fait maintenant plusieurs décennies que les chevaux partagent ma vie, et réciproquement. Je croyais donc un peu pompeusement qu'ils n'avaient plus vraiment de secret pour moi. C'était sans compter sur le talent et l'érudition de Juliette Nothomb qui, dans ce somptueux « Éloge du cheval » évoque ses souvenirs équestres au gré de ses pérégrinations. du Japon des premières sensations aux contreforts de l'Himalaya en passant par le très huppé Central Park, Juliette retrace, dans une langue puissante et charnelle, la Carte du Tendre d'un continent nommé Cheval. On voyage - on chevauche avec elle d'une époque à l'autre, d'une civilisation à l'autre, d'une équitation à l'autre, dans un récit à la fois intime et universel qui a la fraîcheur et l'authenticité d'un éblouissement d'enfant.
Un livre qui s'adresse à tous, simples piétons ou heureux cavaliers, car c'est d'amour dont il s'agit.
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Situé entre biographie et documentaire, cet essai-roman m'a entraînée au trot puis au galop sur les sentiers de Juliette Nothomb. Je l'ai écoutée en conférence et je l'imaginais raconter, "se raconter" au travers des lignes élogieuses consacrées aux chevaux. Je ne suis pas du tout cavalière et pourtant j'ai eu la sensation de chevaucher dans les plaines et sur le bord de mer ! Au-delà du simple hommage, l'ouvrage propose des parties très documentées sur l'histoire des chevaux, leur parcours littéraire et cinématographique ainsi que, évidemment, des informations sur la façon de monter à cheval.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Auréolés de gloire, jeunes et beaux, aimés et admirés de tous, ils se virent alors offrir des dieux le plus beau des cadeaux : mourir à l'Instant heureux - car après ce moment de sublime extase, ce point culminant de leur existence, le reste de la vie ne serait plus qu'un lent, long et triste chemin vers le chagrin et la déchéance…
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À cette acmé succéda brusquement la cruauté de se réveiller du plus beau des rêves: quand, au mois d'août de cet été américain de la fin des années 1970, mon père fut nommé dans un autre pays, je dus me résoudre à quitter Charlie pour toujours. Mon chagrin fut incommensurable, et je l'éprouve encore aujourd'hui. J'enlaçai une dernière fois sa douce encolure à la chaleur si amicale et si réconfortante, lui tendis quelques ultimes carottes avant de m'éloigner à reculons, en larmes, sur le chemin de terre, tandis qu'avec confiance il me regardait, oreilles dressées. Sans doute pensait-il: "À demain, humaine." Ce jour-là j'eus la sensation de trahir cet ami, cet amour, cette partie de moi qu'était ce cheval à nul autre pareil.
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Vidéo de Juliette Nothomb
Amélie est la petite soeur de Juliette Nothomb. Entre elles, c'est une histoire d'amour fusionnel qui a inspiré Amélie Nothomb pour son nouveau roman. Elles dialoguent pour la première fois ensemble à Nancy, le 9 septembre à l'Hôtel de Ville, à l'occasion de la sortie de leur dernier roman.
Amélie Nothomb, "Le livre des soeurs" (Albin Michel) Juliette Nothomb, "Éloge du cheval" (Albin Michel) Animation : Élise Lépine
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