En attendant la cigogne

Pendant le confinement, les éditions Gallimard ont mis en place La bibliomobile.
Des auteurs ont écrit des petites histoires jeunesse, sur des thèmes variés, pour changer les idées aux enfants. Elles s'adressent en priorité aux 8 – 12 ans mais peuvent être lues par tous.
Sur le site de la fnac, j'ai téléchargé gratuitement : En attendant la cigogne de Susie Morgenstern.
Romy écrit la même phrase, page après page, dans son cahier : “Je veux une soeur ou un frère, l'un ou l'autre, pour jouer avec moi.“ Elle aimerait avoir les deux mais il ne faut pas trop demander ! Son papa lui donne une astuce pour faire venir la cigogne alors la fillette (qui est en CE1) la fait... mais ça ne marche pas.
A la fin des vacances, elle en parle à ses amis et va découvrir la vérité... Les bébés ne naissent pas dans les choux ou les roses, et ne sont pas emmenés par les cigognes.
Désormais en CE2, elle va donc découvrir la vérité et comprendre qu'elle restera fille unique, tant pis...
En attendant la cigogne est une jolie petite histoire qui fait découvrir la vérité sur la naissance aux enfants.
J'ai aimé la chute, réussie, et les dernières phrases dites par le jeune Romy. Elle se rend compte de la vérité, que pour faire un bébé il faut s'aimer or ses parents se disputent plus qu'ils ne font des calins.. alors elle n'est pas prête d'être une grande soeur !
Ce n'est pas une grande histoire mais ça se lit facilement, c'est mignon avec une petite fille unique attachante. Elle fait tout pour être grande soeur, sans savoir que cela ne peut pas marcher. Les cigognes n'emmènent pas les bébés.
J'ai aimé son coté naïf, Romy est touchante et cette histoire m'a charmée.
Ma note : 4 étoiles.

Susie Morgenstern, grande figure de la plume pour la Littérature Jeunesse, s'embarque aussi à bord de la Bibliomobile pour un petit voyage en notre compagnie.

L'auteure se montrera t-elle, en si peu de pages, aussi divertissante et aussi spirituellement piquante que d'accoutumée?



Le titre nous suggère un heureux événement mais aussi un ton accordé à la fantaisie, nous aurons beau veiller sur nos choux qui poussent et guetter par la fenêtre, il y aura peu de chance qu'un bébé apparaissent par ce biais.

Souhaitez-vous que je vous explique?

Non? Oui, il est vrai, jeunes lecteurs, l'heure tourne, à votre avantage, et il n'y a pas de temps à perdre.



Nous ferons la connaissance de Romy, la fille unique d'une famille aimante (du moins, nous le pensons):



"...C'est l'été et, sans l'école, elle est encore plus seule, toujours seule.

Son père a tellement peur qu'elle soit une enfant gâtée qu'il n'achète presque jamais de jouets.

Il faut qu'elle invente ses jeux.

Elle joue à monter et descendre l'escalier le plus vite possible (cent fois). Elle saute à la corde. Elle joue à cache-cache avec elle-même jusqu'à ce qu'elle renonce à être retrouvée. Elle se donne des ordres auxquels elle obéit en jouant à Jacques a dit.

Même si elle triche, personne ne le saura.

Elle a également des osselets et des billes. Et une poupée de chiffon nommée Puppe. .."



Nous aimons déja ce brin d'absurde mais aussi cette même vérité appartenant à l'enfance, cette prodigieuse capacité à inventer, réinventer ses journées.

Pourtant, il y a une chose que Romy ne peut pas inventer, c'est la présence d'un petit frère ou d'une soeur.

Il est vrai, on le comprend, qu'il doit être à force incommodant de faire tous les dialogues et d'essayer de se contredire, de se chiper ses propres affaires et de se réconcilier avec soi-même sans autre câlin.



Romy est motivée et elle redoublera d'efforts à chaque essai avorté pour recevoir la visite des cigognes, l'amour et la science sont à ce prix, y croire et retenter.



L'histoire de cette petite fille persévérante et candide est très tendre et forcément amusante.

Ces parents auront su l'occuper pour ses vacances, c'est certain.

Mais n'est-ce point un peu cruel?

Non point car il n'y a, au départ ni après, aucune malice du point de vue des parents, sinon celle de l'auteure qui gentiment nous régale.