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EAN : 9782355845628
576 pages
Sonatine (07/09/2017)
3.26/5   19 notes
Résumé :
Un terroriste surnommé Le Scorpion, dont il n’existe aucune photo, recrute dans le désert d’Arabie saoudite un jeune étudiant en médecine radicalisé, Ibrahim Hussein, pour l’envoyer en Europe mourir en martyr. Tout est prêt pour faciliter sa mission, depuis l’ingénieur en charge des explosifs jusqu’aux imams convertis au djihadisme, en passant par une cellule clandestine qui l’attend sur place.

En Angleterre, David Banks est un officier chargé de neut... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Il m'a rarement été difficile à ce point d'écrire une chronique.
Pourquoi ? Je me suis inscrite à la masse critique de Babelio en sélectionnant plusieurs ouvrages pour ceux qui ne connaissent pas le principe. J'ai eu la chance et la joie d'être sélectionnée pour En Marche vers la mort de Gerald Seymour qui m'intéressait à double titre : d'abord pour le sujet traité (le terrorisme) et la maison d'éditions Sonatine, qui est une maison que j'apprécie au plus haut point.
Une fois ce roman reçu, j'avais hâte de m'y plonger et de suivre les protagonistes qui s'avancent lentement vers la mort. Mais….

Quand on lit une telle quatrième de couverture, on ne peut qu'être tenté. On nous promet suspense et plongée dans les méandres psychologiques à la fois des terroristes mais aussi de ceux qui les traquent.

Ce que j'ai aimé dans ce livre c'est tout d'abord le fait que l'auteur n'a rien décrit de manichéen. Il n'y a pas les mauvais d'un côté et les gentils de l'autre. On y perçoit le chemin de chacun, ce qui les a poussés à se tenir d'un côté de la barrière plutôt qu'un autre mais aussi la perméabilité de ces barrières et la manière, parfois de passer de l'une à l'autre. On découvre également au détour de certaines pages, les mécanismes diaboliquement réfléchis des têtes pensantes des organisations terroristes pour amener les plus fragiles et manipulables à se faire exploser au milieu d'une foule d'innocents. Mais on y apprend aussi le cynisme des organes officiels dans la recherche terroriste et l'arrestation des coupables.

Cependant et malgré tous ces bons atouts, je n'ai pas apprécié ma lecture. C'est difficile à dire mais j'ai « souffert » et ce pour deux raisons précises.

Tout d'abord, l'aspect formel dans la découpe du livre m'a complètement embrouillée. Ça peut paraitre idiot mais je n'ai absolument pas compris la césure des paragraphes et ça a mis un bazar monstrueux dans ma lecture… En effet, nous suivons une multitude de personnages et ce, dans une multitude d'endroits. Ce qui demande déjà un effort de concentration certain… Mais ici, on saute une ligne et hop, on se retrouve avec un autre personnage, dans un autre endroit pour une suite complètement différente.

D'ordinaire, sois l'auteur nous fait changer de chapitre (qui ici, soit dit en passant sont d'une longueur peu digeste) soit il insère une étoile et un saut de ligne pour nous faire comprendre qu'on passe à autre chose. Ici, rien. Et cela m'aura perdu plus d'une fois dans ma lecture. Je lisais parfois une dizaine de lignes avant de comprendre que nous étions avec d'autres personnages et devais donc reprendre ma lecture du début parce que je m'étais perdue.

Une construction qui m'a donc laissée dubitative et c'est bien la première fois que la découpe d'un texte me perd au point de me rendre la lecture non seulement assez désagréable mais surtout à brouiller son message. Parce que quand le fond est déjà complexe et que la forme n'aide en rien, on se concentre tellement à ne pas s'y perdre qu'au final on perd de vue le message de fond de l'auteur.

J'ai vraiment eu du mal jusqu'au deux tiers du livre et ensuite, une fois que j'avais enfin compris plus ou moins le fonctionnement, ça allait mieux. Je me suis laissée gagner quelques instants par la tension grandissante instaurée par l'auteur au moment où les protagonistes sont sur le point d'accomplir leur funeste destin…Et patatras, le soufflé retombe presque aussi sec… Quel dommage !

Cette lecture a été une réelle déception car clairement le message de fond, subtil et complexe, a été pour moi noyé par une forme obscure et brouillonne et c'est vraiment dommage. La période a clairement besoin de livres éclairant ce sujet crucial plutôt qu'embrouillant les messages.
J'ai été honorée et très heureuse d'être sélectionnée par Babelio pour cette masse critique et je remercie vivement les éditions Sonatine pour cet envoi. J'espère que ni l'un ni l'autre et ni l'auteur ne me tiendront rigueur de cette chronique globalement décevante. Je me devais de rester honnête dans mon ressenti de lecture qui n'engage que moi.
J'invite les lecteurs à lire ce roman afin de s'en faire leur propre idée et à y trouver la lumière que je n'ai pas su voir.
Lien : https://www.lespetiteslectur..
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Journaliste pour ITN pendant une quinzaine d'années, Gérald Seymour publia son premier livre Harry's game en 1975 et devint écrivain à plein temps à partir de 1978. Depuis il a écrit plus d'une trentaine de livres.
Edité en 2007 sous le titre The walking dead, En marche vers la mort sort en français dix ans plus tard, mais reste d'une actualité brûlante. C'est seulement le second livre de l'auteur, repris par Sonatine Editions, après Dans son ombre paru en 2015.

"Comme tous ceux qui étaient assis dans l'ombre dérisoire du mur, Ibrahim était un mort vivant. Plus tout à fait un jeune homme à qui ses deux premières années de médecine offraient un avenir et pas encore un martyr qui serait honoré et accueilli à la table de Dieu. Il connaissait les récompenses offertes aux chahids, car elles lui avaient été énumérées à la mosquée de Habala par l'imam qui avait été son protecteur et son recruteur, qui avait rendu possible le début de son voyage vers le paradis."

"Au plus profond de lui, la peine pour son père l'emportait, ainsi que la volonté de lui apporter une fierté qui le soulagerait de sa terrible dépression. Il y avait aussi la vengeance, la volonté de frapper les forces du mal et de montrer au monde la détermination de la foi chez un jeune homme. Sa mère était morte parce que les maîtres du royaume privaient de ressources la province d'Asir. Ces gouvernements corrompus cohabitaient avec les kafirs, les mécréants. Son frère aîné était mort pour défendre un pays musulman envahi et violé par des impies. Son deuxième frère était mort des mains des pires des infidèles. Il croyait que sa propre mort, son martyre, libérerait son père de la mélancolie."

Ce roman de Gérald Seymour est non seulement une extraordinaire analyse psychologique de ce jeune homme, Ibrahim Hussein, tout au long de son cheminement vers l'acte final, mais aussi celle de nombreux intervenants qui vont être mêlés de près ou de loin à cet acte barbare dont l'actualité nous parle quasi quotidiennement.
Le style et le sujet en font un thriller haletant : une croisade au nom d'un Islam intégriste qui creuse la fracture entre bons et méchants, yankees et X-rays, ceux qui portent les bombes.
Mais Ibrahim n'est qu'un pion aux mains d'un duo qui peut déchaîner l'enfer, un planificateur qui recrute et organise, et un ingénieur qui assemble la bombe : un gilet, des câbles, de la dynamite et des clous.
L'auteur ne fait pas preuve de manichéisme en nous forçant à nous interroger sur les frontières entre le bien et le mal. David Banks, officier d'élite du contre-espionnage anglais, doute aussi de cela après avoir retrouvé et lu le carnet d'un de ses aïeuls, engagé volontaire au sein des Brigades internationales dans l'Espagne de 1937, et qui reconnaît la bravoure de l'ennemi.
La bravoure dont fait preuve le jeune Ibrahim est aussi remarquable, à tel point que le personnage suscite de l'empathie. Même s'il est responsable de ses actes, la vengeance qui le guide est tout à fait compréhensible. Son endoctrinement est tel qu'il ne voit pas qu'il est juste un pion aux mains de chefs qui se servent de cette chair humaine pour mener leur propre guerre.
A l'inverse, les deux hommes de main irlandais, chargés d'obtenir la moindre information de la bouche d'un activiste repenti, suscitent le dégoût . La cruauté dont ils font preuve peut-elle se justifier par le besoin de sécurité que nous attendons de nos dirigeants et des services chargés d'évaluer la menace et d'obtenir des renseignements ?
Dans la guerre que nous menons contre l'État Islamique, peut-on se permettre de suivre un code de bonne conduite, ou doit-on agir comme des barbares, être favorable à la torture, choisir entre le pire et le moindre mal ?
Terrorisme, bravoure, lâcheté. Une actualité brûlante traitée avec recul et humanité.
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Ce livre est perturbant. Non pas par le sujet, le scénario ou l'écriture, mais pour le lecteur, gêné par une mise en page (parfois, souvent ?), que je ne dirais pas baclée, mais non aboutie. L'éditeur, en l'occurrence Sonatine, dont les choix sont pourtant très judicieux, ne nous avait pas habitués à ce genre de défaillance.
Cela vous surprend ? Je m'explique.
Ce thriller de quelques 500 pages et des broutilles est une chronique. Une chronique du terrorisme. Une chronique d'un jeune terroriste, un étudiant en médecine saoudien, embarquée dans une « aventure-suicide » qui le dépasse pour rejoindre deux frères aînés, morts en martyr. Une chronique de l'environnement de ce candidat au paradis des 72 vierges et de son cheminement vers l'opération finale ; une chronique des futures victimes et de leur vie ordinaire ; une chronique des autorités supérieures (et inférieures) de l'état anglais chargées de rechercher et d'éteindre cette folie meurtrière. Enfin la chronique d'un inspecteur de police chargée de la surveillance des VIP à qui on a confié le journal d'un grand oncle engagé volontaire dans la guerre d'Espagne 70 ans auparavant. Sa lecture va le perturber pour le restant de ses jours.
Tout cela implique un nombre important de personnages dans le récit. Des personnages qui vaquent à leurs occupations et « marche vers la mort, » pour certains, pendant 17 jours. Il eut donc été intéressant d'avoir en début (ou en fin) du ce copieux roman, une liste des interprètes principaux. A défaut, que les transitions, les passages d'un acteur à un autre, que l'unité d'action, de lieu ou de temps, soient au moins définis par trois étoiles par exemple (elles apparaissent parfois, on ne sait trop pourquoi), ou un nom, une date, une heure, un lieu même en surtitre correspondant à cette partie de chapitre. Il faut en effet parfois plusieurs lignes de lecture voire un paragraphe avant de comprendre à qui l'on a à faire, lorsqu'une seule ligne blanche sépare la précédente actualité de la suivante. Souvent même, ce changement intervient en haut de page ou au verso sans que l'on ait remarqué d'emblée que l'on changeait de sujet.
Hormis ce détail technique (quand même agaçant), ce roman de Gérald Seymour, qui date, tout de même de 2007 est remarquable d'actualité. L'auteur considéré comme le meilleur à l'oeuvre aujourd'hui, se rapproche plus, à mon avis, du « Je suis Pilgrim » de Terry Hayes, du « Breaking News » de Frank Schäzting, des « Pukhtu » de Doa, des oeuvres de Frédéric Forsyth ou Cédric Bannel que de celles de John le Carré ou Robert Ludlum comme indiquées par l'éditeur.
J'ai adoré malgré le défaut indiqué plus haut : ces passages d'un plan à un autre neque transeuntem qui m'irritait au point de me faire cesser ma lecture. Ce ne fut plus le cas à partir du 17e jour, un samedi, jour d'ouverture des soldes et du rendez-vous de tous les personnages avec leur destin et où l'auteur en fait ensuite un inventaire. Il en résulte que la vie est faite de rencontres bonnes ou mauvaises et que la fatalité en fait partie.
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Un livre que je regrette d'avoir coché lors de la Masse critique mauvais genre. Le sujet ne manque pas d'intérêt et tout n'est pas à jeter, le style est agréable et l'histoire pourrait être intéressante. Et quoi de plus actuel que le terrorisme et les kamikazes. Mais il y a tellement de personnages et d'histoires qui s'entremêlent qu'on finit par s'y perdre et les chapitres sont tellement long qu'on a l'impression qu'on arrivera jamais au bout. Je me suis accrochée jusqu'à une bonne moité et j'ai fini par lâcher cette lecture à mon grand dame ( j'ai horreur de faire ça ) parce que je m'ennuyais fermement en lisant ces pages. Je pense qu'il y a un réel problème de mise en page dans ce livre. En faisant les césures autrement , en le chapitrant autrement, on prendrait beaucoup plus plaisir à le lire et on aurait pas cette impression de longueur et de lourdeur. Les chapitres font quand même entre 20 et 30 pages , c'est beaucoup trop je trouve et on passe d'une histoire à l'autre dans un même chapitre et c'est plutôt perturbant. Un livre que je ne recommanderai donc pas.
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Du travail bien fait, digne d'un John LE CARRÉ. Tous les personnages marchent vers leur destin, consciemment ou inconsciemment. L'auteur entre avec sérieux dans la tête de ses personnages, tant des terroristes islamistes que de ceux qui sont amenés à les poursuivre, avec la question lancinante de savoir jusqu'où on est en droit d'aller trop loin pour combattre le pire. le roman est plus subtil qu'il n'y paraît car il met aussi un scène un héros paradoxal et démontre que déjouer un attentat, c'est chercher une aiguille dans une botte de foin et que la réussite de l'entreprise peut tenir plus au hasard, à la chance et aux réflexes qu'à tous les dispositifs qui sont lis en oeuvre par les appareils d'Etat. C'est donc une réussite, un récit haletant et un plaisir de lecture
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les martyrs n'étaient qu'une arme de guerre. Ils n'avaient pas plus d'importance qu'un obus, une bombe, une roquette ou une balle. Les martyrs accomplissaient la tâche qu'il leur fixait et, en retour, se voyaient peut-être offrir quinze minutes de célébrité. Puis les chaînes de télévision par satellite qui avaient transmis la vidéo les concernant passaient à un autre sujet.
Peu importait que le garçon lui plaise ou pas. Ce qui comptait c'était qu'il marche sans se révéler, que la veste en cuir cache les bosses que formaient les bâtons d'explosif, les sacs de clous, de vis et de billes souillées.
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Il n'était pas un martyr, n'avait aucune envie de se suicider et estimait que ceux qui l'avaient étaient des crétins qui se berçaient d'illusions. Mais il avait besoin d'eux. Ils étaient le carburant de sa guerre. Grâce à eux, il pouvait attaquer des zones déterminées qui autrement seraient inatteignables. Aucun obus, aucune roquette, aucune balle tirée à quelque distance que ce soit n'avait la précision d'un kamikaze, ni ne créait une telle dévastation et une telle terreur. Voilà pourquoi il supportait cette merde.
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Comme tous ceux qui étaient assis dans l'ombre dérisoire du mur, Ibrahim était un mort vivant. Plus tout à fait un jeune homme à qui ses deux premières années de médecine offraient un avenir et pas encore un martyr qui serait honoré et accueilli à la table de Dieu. Il connaissait les récompenses offertes aux chahids, car elles lui avaient été énumérées à la mosquée de Habala par l'imam qui avait été son protecteur et son recruteur, qui avait rendu possible le début de son voyage vers le paradis.
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Video de Gerald Seymour (1) Voir plusAjouter une vidéo
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