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Jérôme Picon (Éditeur scientifique)
EAN : 9782081226944
Le Monde (10/03/2010)
3.25/5   4 notes
Résumé :
" L'objet de cet Essai est principalement d'examiner les effets d'une grande cause, intimement liée à la nature humaine, qui a agi constamment et puissamment dès l'origine des sociétés, et qui cependant a peu fixé l'attention de ceux qui se sont occupés du sujet auquel elle appartient. La cause que j'ai en vue est la tendance constante qui se manifeste dans tous les êtres vivants à accroître leur espèce, plus que ne le comporte la quantité de nourriture qui est à le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En 1798, Malthus publie son célèbre « Essai sur le principe de population ». Il en publiera une version « adoucie » quelques années plus tard : c'est celle-là que j'ai pu lire.

Malthus part de deux constats pour lui incontestables : sans frein, la population croît d'une manière exponentielle ; et les moyens de subsistance, eux, progressent de manière plus linéaire. S'ensuit donc une inévitable famine. Des freins, pourtant, il y en a ! Préventifs (si un homme sait qu'il n'a pas les moyens d'entretenir une famille nombreuse, il s'abstiendra d'en fonder une : les mariages tardifs limiteront les naissances) ou destructifs (la guerre, les épidémies, la malnutrition).

L'auteur s'en prend alors aux lois sur la pauvreté, les accusant de l'accroître plutôt que de la combattre. Si les vivres sont rares, distribuer de l'argent ne fait qu'élever les prix pour tout le monde, diminuer le prix du travail, et plonger les familles qui survivaient de justesse dans la famine également. Distribuer de la nourriture permet à des familles de s'agrandir alors qu'elles n'ont déjà pas les moyens de se nourrir, ce qui augmentera les aides à fournir.

La solution ? Supprimer progressivement toutes ces aides, qui ne font qu'inciter ceux qui en bénéficient à la paresse et à l'inconséquence. Une famille meurt de faim ? C'est de sa faute ! Elle n'avait qu'à prévoir les conséquences de l'arrivée d'un nouvel enfant. Son exemple incitera les autres à la prudence.

Si Malthus a le mérite d'avoir posé le problème de l'explosion démographique, son analyse s'est révélée fausse : les hommes ont trouvé le moyen d'accroître significativement leur production de nourriture. On peut également regretter sa tendance à faire peser toutes les fautes sur le dos de l'ouvrier, censé estimer avec exactitude toutes les tuiles qui pourraient lui tomber dessus, les chances de conserver un travail pendant toute sa vie, le nombre d'enfants qu'il aura et la fréquence à laquelle ils arriveront (il n'y a pas encore de contraception à l'époque) !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Presque tout ce que l'on a fait jusqu'ici en faveur des pauvres a eu pour effet d'obscurcir le sujet et de cacher à leurs yeux la vraie cause de leur misère. Alors que son salaire suffit à peine à nourrir deux enfants, un homme se marie et en a cinq ou six à charge: il se trouve donc jeté dans une cruelle détresse. Il s'en prend alors au taux des salaires, qui lui paraissent insuffisants pour élever une famille; ou bien il accuse sa paroisse de ne pas lui venir en aide; il flétrit l'avarice des riches, qui lui refusent leur superflu; il accuse les institutions de la société, qu'il trouve injustes et partiales. Il va peut-être même jusqu'à accuser les arrêts de la Providence, qui lui ont assigné dans la collectivité une place si exposée à la misère et à l'asservissement. Ainsi, il cherche partout des sujets de plainte, mais il ne songe nullement à tourner ses regards du côté d'où vient le mal dont il souffre. La dernière personne qu'il pensera à accuser, c'est lui-même, alors que lui seul est à blâmer!
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Considérons maintenant la surface de la terre, en posant comme condition qu'il ne sera plus possible d'avoir recours à l'émigration pour éviter la famine. Comptons pour mille millions le nombre des habitants actuels de la Terre. La race humaine croîtra selon la progression 1, 2, 4, 8, 16, 32, 64, 128, 256... tandis que les moyens de subsistance croîtront selon la progression 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9. Au bout de deux siècles, population et moyens de subsistance seront dans le rapport de 256 à 9 ; au bout de trois siècles, 4 096 à 13 ; après deux mille ans, la différence sera immense et incalculable.

Le rythme d'accroissement de la population, de période en période, l'emporte donc tellement sur celui de l'augmentation des subsistances, que pour maintenir le niveau et pour que la population existante trouve toujours des aliments en quantité suffisante, il faut qu'à chaque instant une loi supérieure fasse obstacle à son extension. Il faut que la dure nécessité la soumette à son empire, et que celui de ces deux principes opposés dont l'action est tellement prépondérante soit contenu dans d'étroites limites.
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