AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782020323109
144 pages
Seuil (06/02/1998)
3.5/5   16 notes
Résumé :
" Et moi, Édouard Morel, homme sans grâce et peu sociable, un jour, j'ai vu Delphine au bord de la fontaine Saint-Sulpice, dans la lueur des marronniers roses alignés sur la place. Il se dégageait de toute sa petite personne une sorte d'entêtement à se trouver là, dans l'embrun de la fontaine, et à ne pas vouloir exister ailleurs, les coudes aux genoux, repliée sur elle-même, légèrement offusquée d'être au monde.

Depuis ce temps, elle me suit à la tra... >Voir plus
Que lire après Est-ce que je te dérange ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un auteur qui m'était inconnu. Un livre étrange, une histoire de rencontres improbables entre une jeune canadienne paumée, enceinte, en mauvaise santé, filant le train à un homme marié qui l'a séduite et deux amis parisiens. On ne sait pas grand chose de leur vie. Il y a beaucoup de désolation dans ce livre, de solitude, de folie, de mort. Une histoire qui sort de l'ordinaire, un récit assez froid, mais cela donne un bon livre agréable à découvrir même si ce n'est pas un coup de coeur.
Lien : http://araucaria20six.fr/
Commenter  J’apprécie          320
L'histoire se développe au coeur de la ville de Paris, caractérisée par une beauté étrange, liée à la fatalité et aux malheurs de Delphine. Tout au long de l'histoire, elle disparaît et réapparaît constamment. Elle est si insignifiante que parfois ses disparitions ne sont pas perçues par les autres; cependant, il y a quelque chose dans sa misère, dans sa petitesse qui le fait plonger dans la vie des autres personnages, en affectant à leur vie émotive.

Le narrateur omniscient nous permet de découvrir l'aspect intimiste des discours de Delphine. Il devient l'image du lecteur, en tant que témoin de ce qui se passe, mais il revient une et autre fois au point de départ. C'est ici où la confusion joue un rôle fondamental, car le lecteur ne peut pas être sûr de si Delphine est déjà morte ou s'il s'agit d'un cauchemar.

C'est une histoire de rencontres improbables, chargée de désolation, de folie, d'obsessions et de mort. Anne Hébert rédige une histoire froide et presque cruelle, qui sort de l'ordinaire grâce à ses mots si directs et précis. C'est un roman troublant, avec une tonalité assez poétique qui permet aux lecteurs de s'immerger dans l'histoire et de se laisser emporter par le rythme et la fluidité de celle-ci. La beauté du livre est justement la poésie. de plus, les repères temporels et les lieux sont rares et permettent aux personnages de bénéficier de toute notre attention.

C'est une oeuvre chargée de détails, mais plus que les détails et le déroulement de l'action, c'est l'état d'âme qu'elle suscite qui lui donne de l'importance.

Une quête de sens, d'identité, une lutte contre le destin.
Commenter  J’apprécie          00
Quel étrange personnage que cette Delphine qui envahit la vie des autres quand on décide de s'occuper d'elle. Jeune femme complètement perdue qui ne sait plus quelle direction prendre quand survient la mort de sa grand-mère. Repli sur soi, malheur, fatalité, quête de sens, d'identité, rien n'y échappe. Mais la beauté de ce livre, en est la poésie. Chaque phrase arrive à nous transporter dans une autre perception du monde, et c'est ce que j'admire tant chez cet auteur. Toujours suite à la lecture d'un de ses écrits, je sens que je suis plus attentive à ce qui m'entoure, à cette nature qui se déploie, à ces petits gestes répétitifs qui trop souvent ont perdu leur sens et surtout, son écriture donne une voix à cette vie chargée d’émotions qui elle aussi savent si bien envahir notre quotidien.
Commenter  J’apprécie          40
L'écriture d'Anne Hébert est assez directe, presque froide mais toujours efficace. Au bout du livre, on ne sait pas quoi penser du parcours de cette femme paumée, fragile, qui cherche en vain un refuge après avoir perdu sa grand-mère.
Le narrateur est un peu à notre image : il observe, il est témoin bien malgré lui de l'aura de cette fille qu'on a envie d'aider, de protéger, mais qui refuse de se laisser comprendre. Il peut sembler froid, rigide mais finalement, il est aussi seul que cette femme à la recherche de l'autre.
Le livre est troublant mais se lit quasiment d'une traite.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je l'ai suivi, de gare en gare, de train en train, de ville en ville, d'hôtel en hôtel. Toujours j'étais là qui l'attendais et il a cru devenir fou. Et j'ai cru devenir folle. Toujours il y avait des gens qu'il connaissait aux alentours. Il ne fallait pas qu'on nous voie ensemble. Faire semblant de ne pas se connaître dans les gares et les hôtels. Moi avec mon manteau ample jusqu'aux talons. Lui avec ses valises et ses yeux de biche qui guettaient partout si on le voyait avec moi. Vers trois heures du matin, quand il n'y avait plus personne pour le prendre en flagrant délit d'adultère dans les corridors, il venait vers moi, tout ému et en chaussettes sur les tapis des corridors.
Commenter  J’apprécie          180
On était aux premiers jours de septembre. La pensée de Delphine me suivait pas à pas comme un chat perdu qui se colle à vos jambes et qu'on se refuse à regarder de crainte d'avoir à l'adopter.
Commenter  J’apprécie          230
- Je n'ai pas de pays. Mon pays, c'est n'importe quelle ville où il y a des trottoirs pour marcher. Des gares. Des trains. Des hôtels. Des aéroports. Suivre quelqu'un partout. Marcher sur ses talons. Attendre qu'il se retourne. Pour me voir et être vu par moi. Moi dans l'espoir qu'il m'emmène chez lui et m'adopte.
Commenter  J’apprécie          120

Videos de Anne Hébert (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne Hébert
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Jeanne Neis Nabert 0:53 - Jeanne Galzy 1:24 - Anie Perrey 2:06 - Katia Granoff 2:45 - Louise de Vilmorin 3:32 - Yanette Delétang-Tardif 4:31 - Anne Hébert 5:13 - Générique
Vous aimerez peut-être : QUI NYMPHE, QUI MADONE #12 : https://youtu.be/_wcvfKF95-A QUI NYMPHE, QUI MADONE #11 : https://youtu.be/UGX87mD2NRE QUI NYMPHE, QUI MADONE #10 : https://youtu.be/gpR3cP7lxR4 QUI NYMPHE, QUI MADONE #8 : https://youtu.be/¤££¤42Louise de Vilmorin36¤££¤ QUI NYMPHE, QUI MADONE #7 : https://youtu.be/bPexQr8zYWY QUI NYMPHE, QUI MADONE #6 : https://youtu.be/IKim_loBAbs QUI NYMPHE, QUI MADONE #5 : https://youtu.be/p1ZeL66gnaY QUI NYMPHE, QUI MADONE #4 : https://youtu.be/yos¤££¤45PoèmesDeFemmes57¤££¤ QUI NYMPHE, QUI MADONE #3 : https://youtu.be/D_5987PxJRU QUI NYMPHE, QUI MADONE #2 : https://youtu.be/wGvAEiMIJ2k QUI NYMPHE, QUI MADONE #1 : https://youtu.be/2eLyH8-CM68 Femmes écrivains : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8qhOvXJDXpE1fe92htazYwn
Références bibliographiques : Alphonse Séché, Les muses françaises, anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Paris, Louis-Michaud, 1908. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016. Jeanne Galzy, J'écris pour dire ce que je fus…, poèmes 1910-1921, Parthenay, Inclinaison, 2013. Katia Granoff, La colonne et la rose, Paris, Seghers, 1966.
Images d'illustration : Jeanne Galzy : https://pierresvives.herault.fr/1377-jeanne-galzy.htm Anie Perrey : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d2/Btv1b8596953w-p060.jpg Katia Granoff : https://www.antikeo.com/catalogue/peinture/peintures-portraits/katia-granoff-1895-1989-19219#gallery-1 Louise de Vilmorin : https://www.lefigaro.fr/histoire/archives/louise-de-vilmorin-en-1962-supprimons-la-circulation-automobile-20191225 Yanette Delétang-Tardif : https://www.memoiresdeguerre.com/2019/03/deletang-tardif-yanette.html Anne Hébert : https://artus.ca/anne-hebert/
Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty Uncertainty by Arthur Vynck
+ Lire la suite
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (33) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature québécoise

Quel est le titre du premier roman canadien-français?

Les anciens canadiens
La terre paternelle
Les rapaillages
L'influence d'un livre
Maria Chapdelaine

18 questions
219 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature québécoise , québec , québécoisCréer un quiz sur ce livre

{* *}