AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791093552651
252 pages
Remanence (29/05/2018)
3.87/5   20 notes
Résumé :
Au début des années 90, à Toulouse, un étudiant en sciences amoureux des mots rencontre Satoko. Elle est venue étudier, pour un seul semestre, la littérature française. Peu à peu, en dépit de leur différence de culture, les jeunes gens se découvrent, puis s’aiment. Dans ces beaux instants rythmés par les oeuvres qui les enchantent et les rapprochent, chacun préfère ignorer le bruit du temps : Satoko devra bientôt rentrer. Sauf si...
Que lire après Et il neigeait sur le JaponVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
3,87

sur 20 notes
5
8 avis
4
3 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
1 avis
C'est un livre court sur lequel il y aurait beaucoup à dire.
Chaque titre de chapitre est traduit en japonais à l'aide de kanjis et de kanas très esthétiques.
Il se compose de deux parties :
1 - Toulouse :
Le narrateur rencontre Satoko, une étudiante japonaise. Il lui fait la cour, d'une manière désuète et charmante, dans un langage châtié émaillé de citations de poètes aussi bien français que japonais. Satoko, heurtée par le langage moderne utilisé par la population et habitée par un sentiment d'insécurité, apprécie énormément cette façon cérémonieuse, surannée, de s'exprimer car elle se rapproche plus du français académique qu'elle a étudié au Japon. L'amour éclot entre eux. Un amour délicat mais passionné.
2 - Tokyo :
Invité à rencontrer la famille de Satoko, le narrateur va découvrir la "ville-monde", Tokyo. Et là, la différence de civilisation lui saute aux yeux. Un exemple parmi d'autres : les vélos sont posés là sans antivol et personne ne s'en empare. Inimaginable en France. Satoko lui explique également ce qu'est le "mujo" et qui définit le mode de vie des Japonais. C'est le sentiment d'impermanence, sentiment qui nous est totalement étranger. de plus, pour lui, le Japon se prête à un « éblouissement esthétique ». Il est totalement conquis.
Mais tout a une fin...
Je fais un gros reproche en ce qui concerne la conjugaison qui confond souvent, trop souvent, imparfait : "ais" et passé simple : "ai". Dommage car sinon, c'est un bel exercice de style.
Commenter  J’apprécie          322
Lorsque Satoko fait la rencontre d'un étudiant toulousain pendant son année d'étude en France, elle n'imaginait pas la relation qui en découlerait. le jeune homme lui-même se laisse bercer par des rencontres qui ne font pas d'eux réellement un couple, mais qui y ressemble un peu. de ces moments à deux, naîtront des échanges sur le sens de la vie, des sentiments, sur les nombreuses beautés de la littérature française ou japonaise. de Toulouse à Tokyo, nous voyageons à côté de cette rencontre atypique, peut être également bercée par une forme d'illusion.

J'ai reçu le livre il y a quelques mois déjà. Je l'ai lu une première fois, l'année 2018 a été un peu rude au niveau santé, et cela m'a donné un goût de liberté, une légèreté. J'ai ensuite relu ce livre durant les périodes de Noël, y ressentant les mêmes émotions : un sourire un peu naïf en observant deux jeunes "adolescents" découvrirent leur sentiment. Les mots glissaient sur le papier, avec des tournures poétiques, des descriptions permettant de visualiser la scène, comme si on y était.

le style de l'auteur m'a frappé dès les premières pages : très recherché, poétique, puisant de nombreuses références dans la littérature et dans ce qu'elle a de plus attirant. Les expressions, le vocabulaire, les métaphores peuvent paraître lourds. J'y ai trouvé un vrai plaisir de lecture : un style que je n'avait pas lu depuis un livre que je n'ai pas encore présenté (que je relis actuellement pour la 3e fois tant il est complexe à décrire). Un style qui met en avant toute la beauté de la langue française, tout son panel de beaux mots, ses couleurs et intonations, ses émotions et le plaisir des belles phrases. C'est pour moi, un point fort de ce livre : la recherche constante d'une prose étudiée, variée, même si on y trouve de la redondance avec des expressions répétitives de chapitre en chapitre. Mais en me lisant bien, chacun pourra aussi trouver chez moi les tournures que j'utilise à l'usure.

le personnage de l'étudiant, je m'en faisais la remarque pendant la seconde relecture, je n'ai pas souvenir d'avoir eu son prénom prononcé à un seul moment. Ce personnage est déstabilisant. Autant on y aime son vocabulaire et sa capacité, parfois un peu trop, à fournir des citations entières de roman ou poème (j'en suis incapable pour ma part.), autant il peut agacer dans ses non dits. Par moment j'ai juste eu envie de lui dire : "sois plus clair, dis les choses telles qu'elles sont".
Satoko, à l'image de nombreuses Japonaises et de cette culture si attrayante, est plus effacée, avec un caractère fort que l'on ressent non dans les échanges ou les citations qu'elles prononcent, mais dans ses actes. Cultivée, elle n'est pas éclipsée par la culture du jeune étudiant. J'ai aimé la différence entre Satoko comme perdu à Toulouse, un peu éteinte, et celle que l'on retrouve à Tokyo, épanouie dans un environnement qu'elle maitrise.

Une chose qui m'a gênée en première lecture, mais que je prends avec recul aujourd'hui, ce sont les propos tenus par le jeune étudiant sur la France, sa langue, ce qu'elle est devenu. Mais lorsqu'on s'intéresse un peu à la culture japonaise et surtout à la façon dont ils apprennent notre langue et notre culture, on peut comprendre le dépaysement, le choc que cela peut faire. Il existe un véritable choc entre la jolie carte postale de la tour Eiffel et la réalité des rues pas toujours propres, des services qui peuvent avoir du retard, la belle littérature qui n'est pas retranscrite ainsi dans notre quotidien. Alors oui, je comprends ce choc, je comprends ce qu'a voulu dire ce jeune étudiant. Nos pays sont différents, nos sociétés sont à l'opposé, et peut-être en attend-t-on trop ?
Je n'ai pas été choquée que cela soit décrit dans ce livre, cela est souvent dit au Japon… Cela est tout même pénible à entendre. Nous sommes perfectibles face à un pays dont le conducteur de train s'excuse platement pour 2min de retard… D'ailleurs, les cours de "discussion" ont beaucoup de succès : apprendre une langue oui, mais savoir discuter dans celle-ci est bien différente. On se souvient tous de "Where is Brian ?". Il n'a pas dû quitter la cuisine depuis de nombreuses années. On apprend plus facilement une langue en l'entendant et en la pratiquant dans le quotidien.

J'ai adoré voyager à Toulouse dans la première partie, où on sent les possibles de la relation. Puis atterrir à Tokyo, certes avec les avantages qu'a eu cet étudiant d'être logé, lui laissant la liberté de nous faire découvrir les différents quartiers de la ville. Les descriptions sont agréables, on est embarqué dans la découverte de la grande Tokyo, avec un sentiment de solitude qui effleure les pages. Même si on se doute de l'issus dès le départ…

En bref :

Une lecture plaisir, un voyage littéraire et dans la complexité du sentiment amoureux. le plaisir aussi de me noter certaines références littéraires, nombreuses dans ce livre, qu'il s'agisse du temps passé à Toulouse ou alors à Tokyo. le plaisir d'avoir lu une histoire d'amour où la littérature a servi de flèche de Cupidon.
Commenter  J’apprécie          110
Et il neigeait sur le Japon de Roger Raynal m'a été envoyé par net galley et les éditions La Rémanence, que je remercie chaleureusement.
Au début des années 90, à Toulouse, un étudiant en sciences amoureux des mots rencontre Satoko, étudiante japonaise. Elle est venue étudier, pour un seul semestre, la littérature française.
Peu à peu, en dépit de leur différence de culture, les jeunes gens se découvrent, puis s'aiment.
Dans ces beaux instants rythmés par les oeuvres qui les enchantent et les rapprochent, chacun préfère ignorer le bruit du temps : Satoko devra bientôt rentrer.
Sauf si...
Et il neigeait sur le Japon est un roman d'amour qui m'a captivé de la première à la dernière page.
Je l'ai demandé car en mars prochain je vais avoir le plaisir de m'envoler à Tokyo pour huit jours.
Et j'ai adorée partir dans la seconde partie du roman avec notre narrateur et Satoko au Japon, avant d'y aller pour de vrai.
Quand l'auteur m'emmène dans le quartier de Shibuya je visualisais en gros où il était car je suivrais bientôt ses traces :) Et j'ai donc suivi son séjour avec plaisir. Il évoque beaucoup la culture japonaise, les rituels, et comme je suis fascinée par ce pays depuis des années j'ai pris énormément de plaisir à lire ce roman :)
Même si j'ai préféré la seconde partie, où nous découvrons le Japon ; la première partie m'a également captivée.
L'histoire se met en place tout doucement, sans qu'il n'y ai de longueurs. Les deux personnages principaux sont touchants, charmants.
Et il neigeait sur le Japon est un roman très réussi, qui nous emmène de Toulouse à Tokyo, qui nous en apprend plus sur ce pays et qui met en scène une jolie histoire d'amour. J'ai été étonnée par le dénouement, je voyais une autre fin mais celle ci est réussie.
Ce roman est très joliment écrit et j'ai eu un énorme coup de coeur pour ce très joli livre qui m'a emmené avec lui au Pays du Soleil Levant :)
Commenter  J’apprécie          160
GROS COUP DE COEUR ,
1ère partie : Toulouse,
Un soir,qui aurait pu être banal mais qui par un pur hasard va se faire rencontrer deux etudiants: lui est étudiant Toulousain dans le domaine scientifique, Satoko,elle,est japonaise,et étudie la culture française dans le cadre de la littérature comparée.
Intrigué,il va tout faire pour la retrouver et petit à petit va la séduire.
Au début du roman ,j'ai eu du mal à " entrer" dans l'histoire de cette rencontre .Le style m'a gêné et perturbé, pas dans le mauvais sens du terme, non,au contraire, c'est un style dénotant une parfaite maîtrise de notre langue,mais pour moi ,trop ampoulé quelque peu suranné qui a fait de l'ombre à l'histoire,l'a étouffée. Je l'ai rapproché au style de François Vallejo. Je ne voyais pas en imagination ,ce couple.
Petit à petit on va suivre la progression de leur amour mais hélas la date fatidique arrive et Satoko,doit renter au Japon ,trop épris l'un de l'autre ils rentreront a deux, première immersion pour lui dans ce pays.
2ème partie : le Japon,
Et là le style s'est détendu l'auteur s'est " lâché ,étant lui- même
amoureux de ce pays ,et la description de leur séjour au Japon pour moi fut sublime,je n'ai pu lâcher le livre.Le fond et la forme étroitement liés nous ouvrent une voie royale,un voyage émouvant. Au travers leur amour,c'est toute la poésie du Japon leur philosophie de vie,leur façon d'appréhender la vie qui va nous emporter.Deux cultures différentes qui grâce à l'amour vont se rejoindre mais......et là ,je m'arrête .ne voulant pas dilvuguer la fin,qui malgré tout m'a vu verser quelques larmes.Vous l'aurez compris un gros coup de coeur un beau voyage.A recommander⭐⭐⭐⭐⭐
Commenter  J’apprécie          163
Un étudiant toulousain et une étudiante Japonaise se rencontrent, tombent amoureux, chacun fait découvrir, ou redécouvrir son pays, sa culture, et l'amour, le désir, à l'autre. Romance ? Exotisme touristique ? L'auteur va bien au-delà de cela, et revisite, nous fait revisiter les sentiments, les lieux, selon sa vision peu commune.
Ce roman bien construit montre une maîtrise de la culture japonaise classique, par les très belles citations des auteurs, bien intégrées au récit, par la découverte précise de la manière de vivre et d'aimer des étudiantes et étudiants japonais, selon l'instant car dans leur pays, « demain est inexistant », par les descriptions de Tokyo ou Kyoto, ni trop longues ni trop lourdes, et par la manière de conduire l'histoire d'amour des deux protagonistes, qui doivent étirer les instants partagés car la séparation, peut-être, est leur destin, ils le savent… On sent chez l'auteur une véritable admiration pour le pays des aubes naissantes, qu'il fait aimer en le montrant, non pas en touriste lambda, mais en esthète : on va, sans lassitude, à la découverte des raffinements culturels, intellectuels, vestimentaires aussi de ce pays et de ses femmes. Car oui, le roman est aussi un éloge de la femme japonaise, de la femme tout court à travers le personnage de Satoko, une femme d'esprit et très sensuelle.
L'histoire de Satoko et de son amant français est douce, poétique et charmante ; construite sur la tendresse, la délicatesse des sentiments, sans en exclure le désir, elle se laisse vivre, dans l'étirement des instants, comme les ciels et les jours dont les aubes et les déclins sont si joliment décrits par l'auteur. Un compte à rebours sans fin est engagé, stoppé sans cesse par la poésie des mots et des gestes.
La langue de Roger Raynal est soutenue, on est loin des phrases simples, mais l'écriture reste fluide. Les images fleurissent le texte, le style est en accord avec la personnalité des deux personnages principaux que réunit la passion pour la langue française. Bien sûr, quelques expressions peuvent agacer, mais très peu finalement, car on est admiratif de la richesse de la langue.
Passés les trois premiers chapitres qui peuvent freiner l'adhésion par l'aspect peut-être trop « intellectuel » de la rencontre des héros, vous serez ensuite agréablement emportés par leurs échanges amoureux et leurs pérégrinations.
Au final, une histoire douce et poétique, par laquelle on se laisse vite charmer, une écriture riche, belle, qui porte une vision exigeante de l'amour, de la langue française et de la culture japonaise, un texte qui appelle le rêve, le ciel plus que notre triste terre, ce ciel si bien évoqué dans ses nuances presque à chaque page. J'y vois aussi toutes les nuances de l'éloge que l'on peut faire d'une femme, japonaise si elle est l'idéal ici, l'envie de la découvrir et de l'aimer entièrement, par chaque parcelle de son esprit et de sa peau si bien mise en valeur par l'observation amoureuse du narrateur.
Et il neigeait sur le Japon : « Là tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté » (Baudelaire)
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
« Aime-moi devant toute la ville », me dit-elle, appuyant son corps nu contre les quelques millimètres de verre froid qui nous séparaient du vide.
Me tournant le dos, elle chuchota, comme pour se parler à elle-même : « Aime-moi, et si la vitre venait à éclater, nos corps entremêlés, comme deux anges déchus, chuteraient de concert pour entrouvrir ensemble les portes de l’éternité. »
Le plaisir, déjà, brouillait mon esprit, je ne sus que répondre, sinon par ce qui m’était si poétiquement demandé, à cette exquise exigence, et je me dis qu’une vitre à l’épreuve des tremblements de terre pouvait sans risque endurer les frémissements de nos étreintes.
« Fais nous mourir », me murmura-t-elle encore, et cette petite mort-là nous fut douce, dans l’intimité de la ville-monde clignotante et palpitante tout autour de nous.
Commenter  J’apprécie          50
Pourquoi fallait-il que tant de lieux dédiés à la religion, donc élevés à la gloire d'une illusion, fussent si beaux, alors que tant d'établissements d'enseignement étaient d'une laideur insigne ? La beauté était-elle ressentie comme indispensable à l'erreur, et inutile pour accéder aux vérités du monde ?
P 136
Commenter  J’apprécie          110
- Je crois, Satoko, que des pensées et des impressions délicates et nuancée doivent s'exprimer avec un langage qui possède lui aussi ces mêmes propriétés. Je n'ai pas honte de vous dire que je suis extrêmement sensible, et que pour exprimer les nuances que l'on ressent, il est nécessaire, voire indispensable, d'utiliser un langage lui aussi riche et nuancé. Ce n'est pas pour rien que le français fut, longtemps, la langue des diplomates !
P 24-25
Commenter  J’apprécie          70
Nous n'étions pas sitôt installés que des verres de thé vert fumants nous furent servis,ainsi que des serviettes chaudes.Attablé en face d'elle,je compris quelle était l'origine du trouble qui m'envahissait en sa présence.Je ressentais Satoko en elle,je la retrouvais dans les traits de son visage,dans sa façon de marcher ,dans sa manière de poser ses mains en geste lents et étudiés sur les objets qui lui tenaient à coeur,comme le foulard qu'elle avait dénoué avant de le faire lentement glisser sur ses épaules.C'était comme si j'avais devant moi un clone de Satoko,déplacé d'une trentaine d'années dans le futur ,qui me souriait.( Page 125).
Commenter  J’apprécie          40
L’encre qu’elle avait utilisée semblait avoir gommé les aspérités du papier, et traçait sous mes doigts comme des chemins de douceur. Mais c’est lorsque je regardais son écriture native que j’eus réellement honte de moi : il ne faisait pas de doute qu’elle avait étudié la calligraphie, et les délicates courbes de ses kanas étaient, malgré leur absence de sens pour moi, une porte ouverte sur son âme, dont jamais je n’aurais la clé. Mais quel homme
peut vraiment se vanter d’avoir pu sonder l’abîme d’une âme féminine ?
Commenter  J’apprécie          50

autres livres classés : délicatesseVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (36) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5263 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..