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EAN : 9781093959031
397 pages
Editions Olivier-Triau (27/02/2017)
4.37/5   30 notes
Résumé :
Chacun sait qu'il vaut mieux être riche et en bonne santé que pauvre et malade. Dans le sud des États-Unis, plus qu'ailleurs, il vaut mieux n'être ni pauvre, ni malade, ni de couleur. Bryan Stevenson est bien placé pour le savoir. Depuis plusieurs décennies, il s'est donné pour mission de défendre les pauvres et sans défense devant la justice. Car, pour lui, le contraire de la pauvreté, ce n'est pas la richesse, c'est la justice.
Plein d'énergie et de compass... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Diplômé de la prestigieuse Université de Harvard, Bryan Stevenson aurait pu choisir une carrière lucrative d'avocat dans un grand cabinet mais il décida de s'engager dans une toute autre voie.
Il choisit d'utiliser ses compétences pour venir en aide aux plus démunis, à ceux qui sont abandonnés de tous et qui croupissent en prison sans aucun espoir à l'horizon.
Pourquoi ? Parce qu'une rencontre bouleversa sa vie. Celle qu'il fit d'un condamné à mort alors qu'il était tout jeune stagiaire : "Ce jour-là, Henry changea quelque chose dans l'idée que je me faisais du potentiel humain, de la rédemption et de l'espérance."
Ce jour-là, Bryan Stevenson rencontra non seulement Henry mais surtout sa vocation : il allait dédier sa vie professionnelle à la défense de ceux que la justice a traités injustement.
De ceux qui ont été condamnés à tort ou condamnés suite à des procès bâclés ou inéquitables.

Bryan Stevenson raconte les premiers dossiers sur lesquels il a travaillé et la naissance de son organisation "Equal Justice Initiative".
Il retrace l'histoire des cas les plus marquants dont un, particulièrement bouleversant, traverse l'ouvrage comme fil rouge.
Quelle énergie ! Quelle volonté ! Quelle pugnacité !
Intelligent, bienveillant, plein d'empathie, doté d'une très grande capacité d'écoute, Bryan Stevenson est un véritable bourreau de travail, capable de jongler entre un nombre incroyable d'affaires menées simultanément.
Et il lui faut bien toutes ces qualités pour ne pas se décourager, pour ne pas baisser les bras devant le nombre et la complexité des dossiers à traiter.
Pour être efficace tout en restant merveilleusement humain.

Bryan Stevenson nous offre une plongée dans le système judiciaire américain et nous en montre la face sombre.
C'est terriblement difficile par moments, mais très instructif.
Savez-vous, par exemple, que dans vingt-trois États américains il n'y a pas d'âge minimum pour que les enfants soient jugés comme des adultes ? Avec tout ce que cela implique sur la sévérité éventuelle des condamnations : des centaines de milliers d'enfants (dont certains âgés de moins de douze ans !) sont ainsi envoyés pour de longues peines dans des prisons pour adultes ; d'autres sont condamnés à la réclusion à perpétuité sans espoir de libération conditionnelle alors qu'ils n'ont tué personne.

Certaines histoires font froid dans le dos comme celle de George Stinney exécuté à l'âge de quatorze ans le 16 juin 1944 pour le meurtre de deux jeunes filles, meurtre dont il était innocent et qu'un homme sur son lit de mort a avoué des années plus tard.
Bryan Stevenson se bat pour éviter de telles injustices.
Il fait sortir des innocents de prison, il les tire des griffes de la chaise électrique ou de l'injection létale.
Mais la tâche est immense et pour une personne sauvée, combien croupissent leur vie entière en détention ou sont exécutées parce que personne n'a pris leur défense ?

Une lecture terriblement difficile par moments, mais édifiante, qui m'a rappelé l'excellent documentaire "Un coupable idéal" de Jean-Xavier de Lestrade que je vous recommande.

On est loin, très loin du rêve américain...
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Bryan Stevenson est un jeune avocat plein d'humanité et de compassion qui met sur pied une association bénévole : l'EJI (l'Initiative pour une Justice égalitaire) afin de venir en aide aux condamnés dont les peines sont injustes.

En effet, le système judiciaire américain, en particulier dans certains États (notamment du Sud) fait froid dans le dos.
Les dés sont souvent pipés d'avance :
entre le jury dont on exclut volontairement toute diversité raciale pour juger les Noirs créant par là une partialité teintée de racisme ;
les accointances entre procureur, juge et shérif pour dissimuler des preuves à décharge à la défense;
les jugements qui ne se basent que sur des aveux versatiles d'un tiers sur lequel on fait pression pour maintenir les accusations contre l'innocent désigné coupable idéal;
mais aussi le juge zélé qui commue la peine prononcée par un jury d'incarcération à vie à peine de mort...

Mais au-delà de ces terribles injustices, il en est de pires encore :
des enfants (de 12, 13 ou 14 ans) sont incarcérés à vie sans possibilité de remise de peine pour des faits qui ne relèvent même pas d'homicide,
des handicapés mentaux qui se retrouvent dans le couloir de la mort
ou encore des innocents qu'on exécute ou qui moisissent depuis de longues années dans l'attente de leur exécution qu'ils portent comme une double peine puisqu'ils ignorent quand le couperet tombera...

Bryan Stevenson nous raconte ainsi l'histoire de Walter McMillian, un Noir (les Noirs et les Latinos américains sont en effet plus souvent qu'à leur tour victimes d'injustice sur le plan judiciaire) injustement accusé, condamné à la peine capitale et de tous ceux pour lesquels il s'est battu avec un dévouement hors du commun, y consacrant toute sa vie.
Le récit sur l'histoire de Walter s'entrecoupe de tous ces "cas" désespérés et désespérants d'injustice.
On est souvent touchés par ces personnes, pas seulement par leur sort en prison qui est souvent totalement destructeur : par la violence (sexuelle entre autres), par l'isolement, par la démence qui les saisit parfois comme après un traumatisme.
Nous sommes aussi émus par ces personnes de par leurs fêlures, souvent nombreuses, souvent terribles, d'un passé familial propice à la dérive...
Il n'est pas question ici de dédouaner quiconque de ses crimes, l'auteur n'y cède jamais. Par contre, à juste titre, il se bat pour que la justice contextualise un individu et ne le réduise pas strictement à un acte.

C'est un beau livre, tout est vrai. Et c'est ça qui nous le rend intéressant et émouvant. C'est une sorte de témoignage documentaire qui ne se lit donc pas comme on lit un roman, mais que je suis contente d'avoir lu pour ce qu'il m'a appris et pour l'humanité et la compassion qu'il recèle. Car Bryan Stevenson s'aperçoit que ce qui lui tient tant à coeur, ce qui le réunit à tous ces êtres et à leur destin brisé, ce sont ces fêlures. Ces mêmes fêlures que nous portons tous, chacun à notre manière, chacun avec leur intensité propre, qui développent en nous la compassion. C'est notre vulnérabilité qui nous rend humain, la nôtre d'abord, puis celle que nous voyons en l'autre et qui nous fait lui tendre la main.

A noter que ce livre a été porté à l'écran dans le film "La voie de la justice" qui parait il est très beau.
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[Lu en anglais] - À travers la bouleversante histoire de Walter McMillian, Just Mercy offre une introduction pertinente au monde de la justice. C'est une porte d'entrée pour commencer à comprendre l'impact du racisme sur la vie des Afro-Américains.
Mais Just Mercy est aussi l'histoire de la réforme du système judiciaire américain, empoisonné par une multitude de problèmes auxquels l'Equal Justice Initiative s'attaque.

Dans son mémoire, Stevenson nous plonge dans la réalité, qui est manifestement défaillante, mais il nous rappelle aussi tout le chemin que nous avons parcouru vers l'égalité. Chaque cas sur lequel l'EJI a travaillé est présenté avec une bienveillance sans bornes. Pour chacun de ces cas, je me prenais à prier pour que la justice soit rendue, pour que la cruauté humaine soit remise en cause.
Ainsi, ce livre m'a mis en colère, m'a fait ressentir du dégoût, de l'horreur, de la tristesse, mais aussi de la compassion et de l'espoir. En lisant les derniers chapitres, je pleurais pour tous ces hommes, femmes et enfants condamnés à mort ou à mourir en prison injustement par des personnes oubliant la valeur de la vie.

Just Mercy est important, car c'est l'histoire de la répression de tout un peuple. Lisez-le. Informez-vous. Mais surtout, agissez.
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Un livre dur et passionnant. « Homo hominis lupus » : l'homme est un loup pour l' homme. Ou comment aux USA , tout le système politique et judiciaire est dévoyé pour chasser et tuer le noir et le latinos. le long travail ingrat de Bryan Stevenson a porté ses fruits mais aux prix de quels efforts. Son attitude doit être aussi une leçon pour nous. Nous ne sommes pas ici aux USA, mais nous pouvons en prendre le chemin si nous laissons nos politiques et certains éléments de la police impunis. Ce qui est passionnant dans le livre, c'est qu'en parallèle de l'affaire de William, l'auteur nous parle de nombreuses autres minorités (femmes, handicapés mentaux...). En effet, si l'opinion est informée sur les noirs, elle l'est moins sur ces autres aspects. le courage paie... à long terme. Une belle leçon d'humanité et de courage.
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Je sais que je vais peiner pour décrire cette lecture qui m'a profondément marquée.
On ne peut pas parler de coup de coeur tellement les sujets abordés sont difficiles et choquants mais c'est indéniablement un livre qu'il faut découvrir.
A tort j'avais d'abord classé ce livre comme une autobiographie mais pas du tout car son auteur ne parle que des personnes qu'il a aidées hormis une scène dans laquelle c'est lui la victime.
Le fil rouge est l'affaire Walter McMillian qui est sidérante. Comment de telles injustices sont-elle possibles ?
Et en parallèle M. STEVENSON nous présentes d'autres affaires dans lesquelles il a tenté (avec réussite ou non) d'aider des prisonniers condamnés à des peines soit injustifiées, soit trop lourdes, soit quand ils étaient mineurs...
Je suis plus qu'admirative du travail de M. STEVENSON et de son équipe mais aussi des personnes qu'il rencontrent car elles ne baissent jamais les bras.
Les mots me manquent. Tant de peine et de souffrance.
Une lecture dure mais qui ouvre une fenêtre sur l'espoir quand on voit les avancées que l'EJI a réussi à obtenir.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Nous faisons aussi de terribles erreurs. Des tas de personnes innocentes ont été condamnées à mort et étaient su le point d'être exécutées lorsqu'elles ont été innocentées. Des centaines d'autres ont été relâchées après que leur innocence a été prouvée grâce à des tests ADN alors qu'elles étaient accusées de crimes. Les présomptions de culpabilité, la pauvreté, les préjugés raciaux et tout un tas d'autres dynamiques sociales, structurelles et politiques ont créé un système qui se caractérise par ses erreurs, un système dans lequel actuellement des milliers de personnes innocentes souffrent, enfermées en prison.
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(...) Je pensais à l'officier chargée du parloir , aux autorités du département pénitentiaire, aux hommes qui étaient payés pour raser le corps dHerbert pour qu'il soit tué plus efficacement. Je pensais aux agents qui l'avaient attaché sur la chaise électrique.
(...)
Dans les débats sur la peine de mort, je m'étais mis à argumenter que jamais nous ne trouverions humain de payer quelqu'un pour violer des gens coupables de viol ou pour agresser ou maltraiter quelqu'un coupable d'agression ou de mauvais traitements. Pourtant, cela ne nous posait pas de problème de tuer quelqu'un qui avait tué, en partie parce que nous pensons que nous pouvons le faire d'une manière qui ne mette pas en cause notre propre caractère humain comme le fait de violer ou d'agresser quelqu'un le ferait. Je ne pouvais m'empêcher de penser que nous ne passons pas assez de temps à examiner concrètement dans les détails ce que tuer quelqu'un implique.
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En 2010, la Floride avait condamné plus de cent enfants à la prison à perpétuité, sans espoir de libération conditionnelle, pour des actes qui n'étaient même pas des homicides. Certains d'entre eux n'avaient que treize ans. Tous les plus jeunes enfants condamnés - treize ou quatorze ans - étaient noirs ou latinos.
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En 1945, la Cour suprême soutint une loi du Texas qui limitait le nombre de jurés noirs à "un et un seul" par affaire. Dans les Etats du Sud profond, les listes de jurés étaient extraites des listes des électeurs, qui excluait les Afro-Américains. Après que la loi sur les droits de vote a été passée, les employés des tribunaux et les juges réussirent à faire en sorte que le tirage au sort ne fasse sortir presque que des Blancs, grâce à un certain nombre de pratiques destinées à contourner la loi. Certaines commissions locales de jury utilisaient des critères de sélection selon lesquels les jurés devaient être "intelligents et droits" pour exclure les Afro-Américains et les femmes.
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Older people of color in the South would occasionally come up to me after speeches to complain about how antagonized they feel when they hear news commentators talking about how we were dealing with domestic terrorism for the first time in the United States after the 9/11 attacks. An older African American man once said to me, "You make them stop saying that! We grew up with terrorism all the time.The police, the Klan, anybody who was white could terrorize you. We had to worry about bombings and lynchings, racial violence of all kids.
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