LA NUIT A PEUR
La nuit a peur d'aller là-bas
Peu importent les rumeurs
Peu importe la lumière qui claque comme le sang
Peu importe les longues soirées passées dans la misère
Peu importe le silence qui crie dans un geste figé
Peu importe ton visage
Peu importe le serpent qui s'enroule autour d'un rêve
Peu importe l'oiseau qui meurt sans savoir pourquoi
La nuit a peur d'aller là-bas
Je me heurte au barrage de l'ombre
Je retrouve cette plainte qui vibre au fond d'un miroir
Et dans mes mains
Je ne puis même pas saisir une vague
ATTENTIF À TOUS LES FRÉMISSEMENTS
Attentif à tous les frémissements intimes de la nuit
Perdu dans l'incommensurable
Alourdi par l'instant
Allégé par le sourire d'une fleur
J'ai éteint la lampe
La lampe murmurait
Le silence
Et un feu s'alluma quelque part
Y aurait-il des papillons sans les fleurs
J'ai éteint la lampe
Et je me suis tu
La nuit seule parle pour moi
et mon cœur a fait l'éternel saut de la bête aux abois
PARTIR
Je cultive doucement des étoiles
Mon carré de jardin
Et la lumière est d'autant plus belle
Que ma route passe par la mer
Je sens l'odeur du voyage
Je m'étourdis de mots qui ne veulent rien dire
Magie
Partir
Que ferai-je de tant d'étoiles