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Xavier Collette (Autre)
EAN : 9782492403804
308 pages
Argyll éditions (12/05/2023)
3.89/5   18 notes
Résumé :
« Au secours ! Mon mari va me tuer ! Venez, vite ! »
Lorsque les gendarmes débarquent sur place, Emma Coulon git inconsciente près de son mari, le visage tuméfié.
L’affaire paraît simple – un adultère suivi de violences conjugales – et pourrait être bouclée dans l’heure, si le présumé coupable, Michaël Coulon, n’était pas le principal employeur de la région. Très vite, le maire et le procureur font pression sur l’adjudant Gerardin, fraîchement nommé à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». La célèbre citation De La Fontaine ouvrant le récit, de même que le choix du titre faisant explicitement référence à l'une des sorties les plus révoltantes du président de la République actuel, donnent assez nettement le ton du nouveau roman de Christophe Nicholas : un polar, certes, mais un polar sociétal ! L'action se déroule dans un petit village rural du sud de la France où l'adjudant Pascal Gerardin a pris la tête de la petite équipe de la brigade territoriale autonome de Génolhac. le quotidien n'est pas bien trépidant, si bien que les causes d'intervention se limitent le plus souvent au trio bagarre/accident/suicide, mais guère plus. Et puis, un jour, une femme appelle en panique la gendarmerie, affirmant que son mari a tué son amant et qu'il serait désormais à sa poursuite afin de lui régler également son compte. Lorsque Gerardin arrive sur les lieux, la femme gît dans un fossé, inconsciente, après une chute impressionnante, son mari à ses côtés. L'affaire a l'air relativement simple. Seulement le mari en question est Michaël Coulon, un industriel local doté d'une puissante assise dans la région et qui dispose de solides alliés visiblement désireux de mettre l'incident sous le tapis. Gerardin, lui, n'est toutefois pas décidé à lâcher l'affaire. D'abord parce que l'appel de détresse de la jeune femme juste avant sa chute et son coma plaide pour la culpabilité du mari, mais aussi par ce que tout un faisceau d'indices incite à croire que l'agression de son épouse n'est pas le seul méfait dont se serait rendu coupable le suspect. Il y a d'abord ce fameux amant arrivé tout récemment dans la région et qui serait soit disant reparti vers Montpellier mais dont personne n'a plus trace depuis la veille. Et puis il y a cette vieille histoire qui resurgit, celle de la disparition d'une adolescente à la fin des années 1990 qui, à l'époque, avait fait grand bruit dans la région.

Christophe Nicholas opte ici pour un déroulement classique mais efficace. On suit avec curiosité l'évolution de l'enquête du commandant qui se trouve ponctuée de rebondissements fréquents qui permettent d'entretenir le doute du lecteur concernant la culpabilité ou l'innocence du suspect. le récit est également ponctué de flashbacks qui remontent de quelques jours à plusieurs années et permettent d'adopter le point de vue de témoins et/ou victimes de la violence qui s'est abattue à plusieurs reprises dans ce village sans histoire. Il s'agit encore une fois d'un grand classique que celui de la petite communauté en apparence paisible cachant en réalité un passé sordide et des habitants aux comportements troubles, mais il faut admettre que le procédé se révèle toujours aussi efficace pour instiller une atmosphère oppressante et anxiogène. Les chapitres sont relativement courts et les découvertes réalisées par l'enquêteur suffisamment régulières pour inciter le lecteur à poursuivre toujours plus loin, ce qui donne au roman des allures de page-turner. L'aspect sociétal du récit est bien présent mais n'occupe finalement pas une place si centrale que cela. Certes, l'auteur met en scène la solidarité qui se met en branle au sein de la notabilité dès lors que l'un des leurs se trouve en mauvaise posture, de même qu'il insiste sur l'influence que confère à Michaël Coulon sa position de principal employeur de la région, mais le sujet est loin d'occuper tout l'espace. La question des violences faites aux femmes est elle aussi présente et traitée sans fard, ce qui donne lieu, parfois, à des scènes difficiles à supporter. On peut également saluer la volonté de l'auteur de tenter de souligner les difficultés rencontrées par la petite brigade pour mener son enquête, cette dernière ne disposant de toute évidence pas des moyens humains et techniques suffisants pour réaliser un travail de qualité, ce qui ne manque pas de miner le héros du roman.

« Et les gens qui ne sont rien » est un polar efficace et bien rythmé mettant en scène un petit enquêteur de province tentant de retracer le cours d'une affaire impliquant un puissant patron local. On se prend rapidement au jeu de la recherche d'indices menée par le commandant en charge de l'enquête, celle-ci se révélant finalement plus complexe que prévue et l'obligeant à fouiller dans l'histoire de la région. le roman de Christophe Nicholas est aussi sociétale et met en lumière une partie des questions qui traversent l'actualité, qu'il s'agisse de celle de la violence faite aux femmes ou des inégalités de classes.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Petite enquête policière bien ficelée, dans l'air du temps. Milieu rural, enquêteurs gendarmes, narration en alternance passé-présent imbriqués, nous faisant petit à petit reconstituer une trame complexe.
Se laisse lire sans déplaisir, même si la psychologie des personnages ne reste qu'à l'état d'ébauche.
A moins qu'une suite ne soit prévue, ce qui est possible vu que, en fin de roman, nous ne sommes sûrs de rien ou presque, l'auteur finissant sur une pirouette narrative.
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J'ai eu plaisir à découvrir Christophe Nicolas avec Et les gens qui ne sont rien.
Ce polar social – le titre ne laisse aucun doute sur le sujet, nous offre un rythme haletant tout en formulant de féroces et acerbes critiques sur la société. Coup double !
De nos jours, dans les hautes Cévennes gardoises, une équipe de gendarmes découvrent, sur le bord de la route, une jeune femme inconsciente au visage tuméfié. Quelques mètres plus loin, se tient son mari, Michaël Coulon, le plus gros employeur de la région. le doute n'est pas permis. Et pourtant, les huiles de la région font pression pour que l'affaire soit rapidement classée.
Mais c'est sans compter l'adjudant Girardin, nouvellement arrivé dans le département, et sa pugnacité à toute épreuve. En creusant un peu, il va s'apercevoir que Coulon est lié à une étrange disparition, qui a eu lieu vingt ans plus tôt.
Des ramifications inattendues apparaissent, et l'histoire se révèle beaucoup plus complexe qu'on pouvait le supposer au départ.
Aucun temps mort et pas d'ennui. C'est ce que propose ce brillant polar qui, même s'il dénonce des injustices sociétales, n'en n'est pas manichéen pour autant : les protagonistes, les bons comme les méchants, ont tous leur part de sensibilité et de fragilité, de noirceur aussi.
Bien écrit et parfois poignant, Et les gens qui ne sont rien est un polar éblouissant qui m'a autant touchée que tenue en haleine.
Efficace, donc !
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Un épisode cévenol manquant de puissance...

Un mari jaloux, une femme dans le coma, un possible adultère et la disparition étrange de l'amant. le mari, coupable idéal, fait partie de la haute société locale.
Bref, un pitch classique dont le début se lit sans déplaisir malgré un style assez simple. Puis peu à peu, les apparences du meurtre cousu de fil blanc commencent à se lézarder et l'auteur relance régulièrement l'intrigue et l'intérêt.

Lu en deux jours, c'est un polar honnête, mais sans relief particulier. Roman "social" (J'avais vu une interview de l'auteur (je crois) qui mettait en avant ce côté et c'est pourquoi je l'ai lu.), c'est ici que je trouve que cela pêche. Pour montrer l'injustice entre les riches et les puissants, c'est grâce un protagoniste qui monologue un peu trop sur les inégalités, bref cela arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. le fameux show don't tell.
Autre écueil, je n'ai pas réussi à m'attacher à un seul personnage, qui manquent pour moi d'épaisseur. En outre, l'inspecteur est hanté par son passé dont l'enquête fait ressurgir les stigmates : un passage un peu trop obligé qui n'ajoute à mon sens rien à l'intrigue. Les notables sont tous pourris, les gendarmes aussi...

L'intérêt est plus dans l'enquête qui semble toujours se dérober vers d'autres coupables et fait ressortir un autre drame qui s'était déroulé jadis dans la région. Un roman qui vaut donc la lecture pour son enquête rurale insaisissable, le reste étant trop classique.
La dernière page tournée, la question demeure : Et les gens qui ne sont rien ?
Dommage...
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Un thriller poignant, entre suspense et indignation

Ce livre m'a fait prendre conscience de ce que les gens aiment dans les thrillers, dans le fait d'avoir peur.

Ce livre m'a fait peur, pas par un scenario glauque et improbablement flippant, mais parce qu'il parle de trucs glaçants qui existent vraiment : l'injustice, la violence de classe, la justice à deux vitesse, l'élitisme. de beaux mots, mais de vraies conséquences sur la vie des gens : par exemple, la mort, brutale et impunie, dans l'indifférence et le déni le plus total.

J'ai aimé ressentir cette peur car c'était comme une piqure de rappel contre cette indifférence. Ce genre de choses arrivent, pourraient arriver à n'importe qui, simplement parce que quelqu'un de bien protégé aura décidé de s'amiser un peu au dépend d'une vie. Ça a réveillé ma colère et mon indignation.

Mais il s'agit également d'une pépite de suspense. Des chapitres courts nous reservent surprises et rebondissements jusqu'à la fin, malgré les apparences d'une intrigue évidente.

Le tout dans l'ambiance d'une petite ville du Sud où tout le monde connaît tout le monde et où les rumeurs courrent plus vite que les fourgons de police.

Une lecture qui ne laisse pas indifférent !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il n’y a aucun dieu, les méchants ne seront jamais punis. Les lois les protègent : ils les écrivent eux-mêmes.
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Coulon le paralysa d'un regard. Il parla comme un dieu qu'il était peut-être dans cet endroit du monde, modelant les faits selon sa volonté, ressuscitant les morts d'une simple phrase : c'est la vérité.
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