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EAN : 9782401051751
448 pages
Hatier (11/09/2019)
3.77/5   49 notes
Résumé :
Février 1914 : un groupe de suffragettes emmené par Sylvia Pankhurst milite à Londres pour que le droit de vote soit accordé aux femmes. Parmi elles, Evelyn, May et Nell. Pour ces trois adolescentes aux trajectoires différentes, avenir rime avec espoir. Mais sur le chemin de la liberté, un obstacle de taille : la Grande Guerre éclate. Les suffragettes obtiendront-elles gain de cause ou leur combat sera-t-il reporté une fois encore ?

A travers ces tr... >Voir plus
Que lire après Evelyn, May et Nell : Pour un monde plus justeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Les suffragettes. On a souvent entendu ce terme, on voit ce que cela recouvre mais quel a été, concrètement, le combat de ces femmes ? Sally Nicholls, dans ce roman dédié aux jeunes lecteurs, retrace à travers le destin de trois jeunes filles le combat de plusieurs générations de femmes en Grande-Bretagne.

A la veille du déclenchement du premier conflit mondial, Evelyn, 17 ans, issu d'un milieu bourgeois et conservateur, souhaite faire des études de lettres classique. Las ! Les jeunes filles de bonne famille ne font pas d'études, elles se cherchent un mari ! Mais Evelyn ne l'entend pas ainsi et le mouvement des suffragettes semble correspondre à ses idéaux : lutter pour obtenir plus de libertés et de droits pour les femmes.
May, 16 ans, vit seule avec sa mère, une quaker suffragiste, et pacifiste forcément. Depuis toute petite, May fréquente les cercles féministes, assume son homosexualité naissante et participe activement aux manifestations des suffragistes… toujours pacifiquement.
Nell, 15 ans, vit dans l'East End, l'un des quartiers les plus pauvres de Londres. La famille est nombreuse et très modeste. La jeune fille, elle aussi du mouvement des suffragettes, n'hésite pas à mouiller la chemise et à se jeter dans la mêlée quand il y a nécessité. Elle est, comme disent les hommes, une « hommasse » : masculine, habillée comme un homme, rêvant d'être un homme, elle n'a de cesse d'avoir les mêmes droits qu'eux. Et d'aimer comme eux.
Pour ces trois jeunes filles aux vies et visées totalement différentes, un seul point commun pour obtenir un monde plus juste : le droit de vote pour les femmes. Mais la Grande Guerre va bouleverser leurs idéaux et leurs principes, les plongeant dans un monde où leur combat risque encore d'être remis à plus tard.

Tracts, femmes-sandwichs, grèves de la faim, bastonnades, … des actions pacifistes à celles plus violentes, ce sont quatre de ces quinze années de lutte acharnée des suffragettes qui se déroulent sous les yeux du lecteur. Les trois personnages féminins nous permettent de voir les différentes idées qui circulaient parmi les mouvements militants, révélant souvent des discordances dans les groupes notamment au sujet du recours à l'action alors que le pacifisme était auparavant de rigueur. Mais ce roman, plus largement, met en avant la dure condition des femmes durant la Première Guerre mondiale en Grande Bretagne et les bouleversements qu'elle a entraînés. L'homosexualité, autre grand thème du roman, est également abordée à travers les émois de nos héroïnes. Si les mouvements féministes étaient évidemment un moyen de s'affirmer plus librement pour les lesbiennes, je déplore juste une certaine caricature des personnages… et du coup des féministes. le roman aurait gagné également en concision et pêche un peu par la volonté de l'auteur de nous citer tous les mouvements de suffragettes… où l'on se perd un peu en début d'ouvrage. L'éditeur nous le conseille à partir de 12 ans… pour un bon lecteur, oui ! Mais je dirais plus 13 ou 14 ans au vu de la longueur et des détails.

Il n'en reste pas moins que les personnages sont attachants dans leur combat et leurs doutes, l'ensemble très documenté avec l'évocation de personnes et faits véridiques, et que ce roman, en rendant hommage à ces femmes qui se sont battues pour l'égalité, peut être une bonne source pour débuter un débat sur l'histoire du droit de vote des femmes… finalement obtenu en 1918 pour les femmes britanniques de plus de 30 ans. Ce n'était que le début d'une longue histoire…

Merci à Babelio et aux éditions Hatier pour l'envoi de ce roman, soutenu par Amnesty International.
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Londres, février 1914. Evelyn, adolescente issue d'un milieu bourgeois se rêve étudiante à Oxford. Mais à quoi bon envoyer une fille à l'université ? L'avenir d'Evelyn est tout tracé : un bon mariage avec le jeune Teddy épris d'elle depuis l'enfance, des enfants et une maison à tenir, voilà qui devrait l'occuper sainement et fera d'elle une femme respectable. Pourtant Evelyn ne peut se résoudre à accepter son sort. Dans la rue, les femmes qui manifestent pour le droit de vote attirent son attention et lui font entrevoir un autre destin. Et si les femmes pouvaient décider elles-mêmes de leurs choix de vie ?
Nell, quant à elle, évolue dans un tout autre milieu. Née dans une famille pauvre et nombreuse des quartiers Est de la ville, la jeune fille travaille à l'usine pour un salaire de misère. le mariage ? Elle n'y pense pas ! D'ailleurs les garçons de l'attirent pas du tout, pas sentimentalement en tout cas, mais elle leur envie leur liberté. Vêtue comme un homme, elle est de toutes les manifestations de suffragettes et n'hésite jamais à faire le coup de force avec la police.
Autre milieu, autres moeurs, May est la fille d'une suffragiste activiste qui l'a élevée dans le respect du Seigneur et de toutes ses créations. Quaker donc pacifiste, May milite pour le droit de vote des femmes mais refuse toute forme de violence. Il ne s'agit pas pour elle de briser des vitrines ou d'affronter la police mais d'établir le dialogue avec les décideurs pour que la femme tienne enfin dans la société la place qui lui revient de droit. Orpheline de père, éduquée dans une école de filles, toujours entourée de femmes, May a naturellement tournée vers elles ses sentiments amoureux et son coeur palpite pour Nell dont elle admire le culot, la gouaille et le courage.
Ces trois adolescentes, qui aspirent à plus de liberté, de justice, d'égalité, espèrent que les hommes de pouvoir sauront se laisser fléchir par la justesse de leurs arguments sans se douter que leur lutte sera bientôt très secondaire. Les hommes préparent un autre combat et, quand la première guerre mondiale éclate, les suffragettes se trouvent face à un dilemme. Faut-il continuer à revendiquer le droit de vote ou faire une pause pour soutenir l'effort de guerre ?

Derrière chaque femme qui glisse un bulletin de vote dans l'urne, il y a une suffragette qui a lutté pour obtenir ce droit. C'est ce que ce roman destiné à la jeunesse veut mettre en évidence en racontant le parcours militant de trois adolescentes anglaises issues de milieux différents mais avec la même volonté de changer le monde.
Si le propos est louable, le récit de Sally Nicholls souffre de quelques maladresses. A trop vouloir en dire, elle s'enlise dans un texte lourd et répétitif. Très vite on est noyé sous les informations et cela nuit à l'empathie qu'on voudrait éprouver pour les trois héroïnes. de plus, les suffragettes constituent un sujet suffisamment fort pour ne pas y ajouter l'homosexualité féminine. Dans ce rôle, la jeune May paraît d'ailleurs très peu crédible, trop renseignée pour une adolescente de 1914 et trop soutenue par une mère compréhensive qui, quaker et très pieuse, ne devrait pas réagir à l'homosexualité de sa fille avec tant de bienveillance...
Afflux de renseignements, personnages caricaturaux et dispersion font de ce livre une petite déception. Mais il a le mérite de porter un message féministe de liberté et d'acceptation de la différence. A faire lire aux adolescents pour qu'ils découvrent d'où vient ce droit de vote que l'on considère comme allant de soi.

Un grand merci à babelio et aux éditions Hatier pour cette masse critique privilégiée.
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Un livre sur le combat des suffragettes en Angleterre, à travers les regards d'Evelyn, jeune fille de bonne famille tentée par la révolte ( on aimerait savoir pourquoi ), May, jeune fille de bonne famille aussi, mais biberonnée depuis le berceau aux idéaux socialistes et féministes, et Nell, jeune fille qui se cherche de la classe ouvrière.
Je sens que mon introduction manque d'entrain, c'est que le livre, même s'il traite de sujets fondamentaux et auxquels il est très nécessaires de s'intéresser, manque de brillant. Il y a quelque chose de trop scolaire et pédagogique dans l'exposé des problématiques de ces jeunes femmes, tout au moins pour un lectorat adulte déjà informé. Car je suppose en fait que ce livre s'adresse aux adolescents et jeunes adultes. En fait, je vais le faire lire à ma fille qui est en troisième, ce sera parfait : on voit d'abord les légers troubles que suscitent les femmes anglaises dans les années 1910, scandaleusement moquées, méprisées mais néanmoins violentées par la police, puis l'étouffement de leur voix par la guerre, mais paradoxalement leur accès final au suffrage en 1918 grâce, sans doute entre autres, au rôle économique important qu'elles ont joué pendant les années de conflit.
Tous les thèmes importants et fondateurs du féminisme sont abordés (liberté d'esprit, de parole, de corps, sexualité, accès au travail, salaires, place dans le couple...), trop superficiellement et de façon simpliste, mais néanmoins abordés, ce qui est bien.
A faire lire aux jeunes filles, donc, mais, aussi, aux jeunes garçons, merci !
Je remercie aussi Babelio et Hatier pour cette lecture !
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J'ai eu le plaisir de découvrir ce nouveau roman par le biais de ma participation à la masse critique Babélio, que je tiens à remercier d'ailleurs ainsi que la maison d'édition Hatier.

Ce roman historique destiné à la base pour les adolescents est un ouvrage sur les militantes de la Women's Social and Political Union, une organisation créée en 1903 pour revendiquer le droit de vote pour les femmes au Royaume-Uni. Leur façon d'agir est fondés sur la provocation, rompirent avec la bienséance qui dominait jusqu'alors le mouvement suffragiste britannique.

Ce roman va nous apprendre comment trois jeunes adolescentes , qui mènent des vies très différentes , vont se démener pour que les femmes soient reconnues dans cette société anglaise du début du XXe siècle alors que la guerre approche.
Il leur faudra beaucoup batailler mais aussi apprendre à se démarquer de leur famille.

Evelyn, dix-sept ans qui considère son âge plus comme un handicap que comme une chance, elle deuxième d'une fratrie de quatre enfants.

Elle a un frère de dix neuf ans qui fait ses études à oxford. Elle l'envie car il peut faire tout se dont on lui interdit à elle.

Alors qu'Elle est dans une école de Belsize Park, où l'on considère que l'étude du piano et du français constitue l'essentiel de l'éducation d'une jeune fille.
C'est Mlle Dempsey (professeure d'Evelyn) qui lui donnera l'envie de poursuivre ses études à Oxford. Mais à cette époque, les jeunes filles ne pouvaient pas obtenir de diplômes.

À Noël, elle se décida à aborder le sujet avec sa mère, mais la seule réaction de celle-ci fut de lui dire :
« Mais ma chérie pour quoi donc faire ? », « Christopher (frère d'Evelyn) va y rencontrer toutes sortes de gens qui lui seront utiles dans ses affaires. Il faut qu'il gagne sa vie, lui, ma chérie – ce que tu n'auras certainement jamais à faire. Ces femmes universitaires ont des vies très tristes… »

Pour ses parents, son avenir est tout tracé, elle épousera Teddy son ami d'enfance, elle aura des enfants et tiendra sa maison comme toute femme de cette époque.

Mais pour elle, son rêve est de pouvoir faire des études et elle finira par décider de se lancer dans le combat des suffragettes. Leur devise est : « Deeds not words. », des actes plutôt que des mots.

La deuxième jeune fille se prénomme May Thornton,

May, fille d'une mère engagée et anticonformiste qui de plus est Quaker (suffragiste) et donc pacifiste.
Ce mouvement désapprouve les méthodes violentes des suffragettes qui elles lançaient des pierres dans les fenêtres, lacéraient des tableaux et faisaient exploser des cocktails Molotov dans des maisons inoccupées.
Les suffragistes refusent de se mettre en danger tout l'opposé des suffragettes, Deux clans agissant pour la même cause (le droit de vote pour les femmes) sans pour autant agir de la même manière.

Le père de May est mort alors qu'elle n'avait qu'un an, il était le directeur d'une école libre consacrée à l'éducation des pauvres. Depuis May vit avec sa mère et Mme Barber leur gouvernante.

C'est lors d'une manifestation où la présence de Sylvia Pankhurst (qui est à la tête du mouvement des suffragettes, celle-ci fut arrêté et jeté en prison, puis ressortie) que May va faire la connaissance de Nell Swancott « jeune fille trapue, qui portait des culottes, veston et casquette comme un garçon »

Nell, vivait dans un deux pièces avec ses parents et ses frères ( dont un était atteint de la diphtérie) et soeur à l'East End de Londres qui était le quartier des docks, le plus pauvre de la capitale.
Là-bas vivaient des juifs d'Europe de l'Est, des Lascars venus d'Inde, des immigrants Irlandais et des Antillais et Africains.

Nell a toujours été un garçon manqué, elle ne voulait pas se marier ni avoir d'enfants. Elle aime jouer au cricket.
A quatorze ans, elle a quitté l'école. Elle aurait souhaité trouver un emploi de livreur, mais personne à cette époque embauchée des filles. Alors elle s'est retrouvé comme « chargée d'emballage » dans une fabrique à confitures. Ce fut pour elle une période sombre, solitaire, jusqu'au jour où elle vit une annonce dans le journal (ancien N° de la suffragette) où il était inscrit :

« VOUS ETES EXPLOITÉES ?
NOUS POUVONS VOUS AIDER !
A TOUT TRAVAIL, SALAIRE DÉCENT »


Très rapidement elle décidera de suivre ce mouvement.

À cette époque les femmes, qu'elles soient riches ou pauvres, paysannes ou bourgeoises, ouvrières ou nobles, elles n'ont pas davantage de droits qu'un criminel, qu'un enfant ou même qu'un malade mental. A métier équivalent, elles gagnent le tiers de ce que gagne un homme et n'ont pas accès à l'éducation. La femme mariée ? Elle ne s'appartient plus, « son identité est subordonnée à celle de son mari ».

Je ne vous en dirais pas plus, je vous laisse le soin de découvrir comment ses trois jeunes filles vont mener leur combat pour « le doit de vote des femmes »,l'égalité des salaires, les études supérieures qui ne sont pas pour les femmes, l'amour entre May et Nell et aussi leur vie et leur combat pendant la première guerre mondiale.

C'est un roman historique très intéressant pour lecteurs de tout âge. Il est rigoureux et riche d'informations. Il nous fait repenser à quatre femmes qui ne sont sans doute pas connu de tous :

• Millicent Garrett Fawcett commence à militer dès les années 1870. Un jour, on lui vola son sac ; lorsqu'elle voulut porter plainte, la police lui expliqua que son sac appartenait à son mari et que seul ce dernier pouvait porter plainte. en 1897 elle devient la présidente des Suffragists, la National Union of Women's Suffrage Societies (NUWSS).

• Selina Cooper est une autre suffragiste. Elle a commencé à travailler à l'âge de 12 ans. En 1901, elle devient la première femme à représenter le parti travailliste. Dans les années 30, elle lutta contre le fascisme.
Le 7 évrier 1907, fut organisé la Mud March march, leur première manifestation de grande ampleur.

• En 1903, Emmeline Pankhurst fonde l'Union sociale et politique féminine (Women's Social and Political Union, WSPU) avec ses deux filles Christabel et Sylvia et d'autres militantes qu'on appela les "Suffragettes" par opposition aux "Suffragistes". Les actions du WSPU sont spectaculaires et parfois violentes ; on s'enchaîne aux lampadaires, on détruit des vitrines, on incendie des bâtiments. Les membres du parti sont souvent arrêtés et Christabel dut même s'exiler deux ans à Paris après la promulgation du "Cat and mouse act".

• En 1913, la suffragette Emily Davison se jeta sous le cheval du roi George V qui participait à un derby en 1913 ; elle mourut quelques jours après.
• La première guerre mondiale fut importante dans la prise de conscience de l'injustice envers les femmes ; elles avaient participé à l'effort de guerre mais on leur niait toujours le droit de voter.
Le droit de vote fut accordé aux femmes de plus de 30 ans en 1918. le droit de vote pour les femmes de plus de 21 ans - comme les hommes - fut accordé en 1928 (un mois après la mort d'Emmeline Pankhurst).

Désolée pour ceux qui ont trouvé cette critique trop longue…
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Elles sont toutes les trois investies dans le mouvement suffragiste, avec ou sans l'accord de leur famille. Elles sont de milieux différents, elles vivent différemment leur engagement. Mais toutes ont un combat à mener. Evelyn contre sa famille pour faire des études, Nell pour sortir de l'East End et May pour essayer de vivre selon ses convictions quakers. Les 2 dernières sont également homosexuelles. Et puis la guerre éclate : qu'est-ce qui est le plus important à ce moment : le droit de vote, l'effort de guerre,le pacifisme ?
Contrairement à ce que peut laisser penser le titre, il s'agit bien d'un roman, et non pas de biographies (c'est bien ce que j'avais cru...)
Ce roman est la rencontre entre l'histoire mondiale et les cheminements personnels et intellectuels de chacune des 3 femmes du titre, de voir leurs aspirations et leurs idéaux se heurter à la réalité. Que cette réalité soit la guerre, le manque de travail ou un amour déçu ou tout ça à la fois. Sans compter la famille : on l'aime mais parfois elle ne comprend pas bien les aspirations qui animent la volonté de leur fille, surtout chez Evelyn qui la voit mariée avec des enfants et surtout pas étudiante à Oxford. Si toute les filles évoluent, je crois que c'est Evelyn qui a ma sympathie : à vouloir tout concilier (amour, mariage, famille), elle s'oublie et se complique la vie et finit par s'oublier. Et pourtant, c'était elle qui savait le mieux ce qu'elle voulait faire de sa vie ; c'est sa passion qui m'a le plus touchée. Nell et May suivent leur chemin, entre affrontements et rêves à construire, convictions religieuses et politiques. Je crois que ce sont elles qui sont le plus lucides sur l'histoire qui sera racontée pour la postérité : les hommes héroïques sur les champs de bataille tandis que les rôles des femmes seront pour la plupart laissés dans l'ombre. Bien sûr, ce sont des paroles a posteriori, puisque l'auteure est notre contemporaine ; d'ailleurs, j'ai trouvé sa fin un peu à message/leçon, mais pas trop subtil... C'est aussi le rôle qu'assume May, pacifiste et intransigeante, pas toujours capable de se mettre à la place des autres... Elle ne vit que pour son idéal et ne comprend pas que les autres soient incapables de le faire ; cela lui donne un petit côté martyr parfois un peu insupportable... Néanmoins, c'est vraiment un roman hautement recommandable.
Merci à Babelio et aux éditions Hatier pour l'envoi de cet ouvrage !
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Un jeune homme portant des lunettes à monture d'écaille lui dit que donner le droit de vote aux femmes serait une catastrophe, puisque, une semaine sur quatre, les femmes étaient incapables de penser de manière rationnelle. [...] Puis, elle lui répondit, furieuse, que cela voulait dire que trois semaines sur quatre elles en étaient capables, ce qui n'était pas le cas des hommes.
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Elle et sa mère étaient suffragistes, plutôt que suffragettes ; elles voulaient le droit de vote, mais sans utiliser la violence pour l'obtenir. Les suffragettes lançaient des pierres dans les fenêtres, lacéraient des tableaux à la National Gallery et faisaient exploser des cocktails Molotov dans des maisons inoccupées. La mère de May pensait qu'agir de la sorte desservait la cause - qui voudrait être associé à ces folles furieuses ? Elle préférait agir avec des moyens non violents, des pétitions, des marches pacifiques et des articles dans la presse. Les suffragettes avaient tendance à mépriser les femmes telles que la mère de May, faisant observer que ces méthodes avaient été utilisées pendant quarante ans sans succès, avant qu'Emmeline Pankhurst ne se lance dans la bataille.
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Pourquoi nous sommes opposées au droit de vote de hommes:
1. Parce que la place de l'homme est dans l'armée
2. Parce qu'aucun homme vraiment viril ne consent à résoudre un conflit autrement que par la force
3. Parce que, si les hommes doivent adopter des méthodes pacifiques, les femmes ne les admireront plus
4. Parce que les hommes perdront leur charme s'ils quittent leur sphère naturelle et s'intéressent à d'autres sujets que les faits d'armes, les uniformes et les tambours
5. Parce que les hommes sont trop émotifs pour voter, comme le montre leur conduite durant les matchs de football et les rassemblements politiques, cependant que leur tendance innée à recourir à la force les rend particulièrement inaptes aux tâches gouvernementales

Alice Duer Miller, 1915
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Arrêter la guerre ! Pourquoi pas ? Des femmes, dans tous les foyers du monde, parlant, négociant la paix, faisant tout ce qui, traditionnellement, était réservé aux hommes. N'était-ce pas une meilleure façon de mettre fin au conflit que d'attendre qu'on vous tire dessus ?
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Tout semblait si simple pour May : il y avait deux personnes qui s’aimaient et ça suffisait. Mais pour Nell, May était plus que le simple amour. Elle était la joie et le tournant, la magie et la terreur, le désir et l’espoir, le désespoir et le secret, la vérité et le péché. Elle était un repère dans un monde incompréhensible. Elle était tout à la fois.
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