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EAN : 9782351786239
176 pages
Gallmeister (03/09/2020)
3.65/5   68 notes
Résumé :
Un couple détruit par l’alcool, le regard acéré d’un employé d’agence de voyage sur les gens fortunés, un brave gars perdu dans un bar du Sud profond, un pauvre type qui fait de curieuses rencontres nocturnes. Ces gens simples affrontent comme ils peuvent l’orage de leurs existences, banales en apparence, mais si émouvantes quand on en partage l’intimité. Des vies faites de courage, d’échec, de naïveté, de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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9 nouvelles ; 9 histoires ; 9 instantanés de vies américaines traditionnelles, banales, quotidiennes ; 9 moments clés où ces vies peuvent basculer à l'heure d'un choix.

C'est un couple qui continue à faire comme si, et à rejouer l'amour et le sexe qui n'est plus ; c'est la compréhension résignée mais amoureuse d'un mari face à l'alcoolisme de sa femme ; c'est le regard envieux et méprisant à la fois, d'un américain moyen sur ses riches compatriotes ; c'est l'hésitation face à la tentation de l'infidélité ; c'est la peur quotidienne de la fin anticipée d'une histoire d'amour ; c'est la vie quoi…

Réédition du recueil Facing the music avec Pierre Furlan à la traduction, Affronter l'orage confirme l'incroyable talent de portraitiste de Larry Brown, qui excelle à dépeindre ces femmes et ces hommes dans la beauté de leurs faiblesses, de leurs désespoirs et de leurs interrogations.

C'est sombre et parfois noir (mention spéciale pour « Julie : un souvenir », superbe exercice de style déstructuré), désespéré voire désespérant, mais tous les personnages de Brown ont en commun de se battre et de continuer. Enfin d'essayer. le ciel se couvre. Il est temps de rentrer. Et d'affronter l'orage
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Un recueil de nouvelles intéressantes, l'auteur présente des personnages sombres avec divers travers, des vies compliquées, des tentatives de sauvetages de soi avec plus ou moins de succès.
L'auteur aborde plusieurs thèmes comme l'alcoolisme féminin dans une famille moyenne, une femme battue et divorcée qui croit qu'elle reprend sa vie en main, l'infidélité, l'avortement. C'est clair ce ne sont les sujets les plus gais mais ils ont le mérite d'être traités avec justesse et pertinence.
Les réflexions des personnages sur leur propre vie ne se cachent pas derrière des fioritures et les mettent face à leur réalité qui résulte de leurs choix.
Je découvre un auteur avec une écriture juste et touchante, à suivre.
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Si l'on parle souvent – et à raison – du Larry Brown romancier, on a tendance à oublier le novelliste, peut-être parce que ses recueils parus à La Noire n'ont pas eu le bonheur d'être réédités. Faire front est l'un d'eux (l'autre est intitulé Dur comme l'amour).
Faire front, titre de la première des neuf nouvelles de ce recueil, en pose en fait le thème général : on entre dans l'intimité de gens ordinaires dans l'Amérique de Larry Brown, le Vieux Sud. Ils sont souvent pauvres, craignent le lendemain, sont parfois harassé par le travail, presque toujours épuisés par la vie. Ils ont pris les mauvais embranchements, choisis les mauvais partenaires ou bien, tout simplement, ils n'ont pas eu l'occasion de choisir. Petits employés, ouvriers, femmes au foyer, fermiers, chômeurs, les personnages de Larry Brown ne font pas que se débattre avec un quotidien morne ou désespérant. Ils ont des rêves, des souvenirs, des envies de partir ou de changer… ils essaient de faire front avec les moyens dont ils disposent. Tout cela se fracasse parfois et, à d'autres moments, une lueur d'espoir subsiste.
À tous ses êtres imparfaits, aux aspirations parfois contradictoires, Brown offre le temps d'un texte la possibilité de dire leurs vies et, surtout, il ne les juge pas. Ces femmes et ces hommes anonymes, sur lesquels personne ne pose son regard, sont là, incarnés, et s'imposent : on a envie de connaître ce qui les accable et ce qui, au moins provisoirement, les empêche de chuter. C'est sans doute là l'essence de l'oeuvre de l'écrivain du Mississippi, cette volonté de montrer l'humain, de le dépouiller de ses oripeaux afin de mettre en lumière ce qu'il a dans le coeur, que cela soit beau ou pas. Surtout, ici, malgré quelques expérimentations littéraires originales et réussies (Julie : un souvenir, notamment), Larry Brown refuse tout lyrisme. Il dit les choses avec une apparente simplicité qui, pourtant, sait montrer ce que ses personnages ont de plus intime et, par ailleurs, avec une singulière beauté. Neuf textes, donc, qui frôlent souvent la perfection et qui la touchent pour une bonne part d'entre eux.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Le recueil de nouvelles "Affronter l'orage" (c'est également le titre de la première nouvelle) met en scène des personnages désabusés et esseulés, souvent en proie à des difficultés matérielles conséquentes. L'alcool y est un recours, bien trop, et met à nu les espoirs et le laisser-aller de ces personnages, qui comme nous tous, ont des rêves, et s'y accrochent comme à une planche de secours au milieu des éléments déchaînés.

Car oui, il s'agit bel et bien d'affronter l'orage de la vie : tous les personnages sont confrontés à un moment crucial, à un choix, ou aux conséquences d'une absence de choix, parfois pour se sauver, parfois pour descendre plus bas encore, mais en finir. Pour certains l'amour est présent et reste une ressource, pour d'autres il serait une entrave, si tant est qu'ils soient même capables d'aimer. Les femmes en particulier y ont connu la violence à plus d'une reprise, elles s'accrochent peut-être plus durement à la vie, mais là encore, le regard de l'auteur sur leur univers est dur, voire impitoyable, car elles sont rarement de bonnes mères, et délaissent leur progéniture, dans plusieurs nouvelles.

Bref, des hommes et des femmes s'approchent, se recherchent, s'espèrent, et cela aboutit ou non à un semblant de relation. C'est ici qu'intervient l'écriture : on est à la fois dans l'Amérique profonde, c'est totalement américain, mais aussi universel, et même intemporel. L'écriture de Larry Brown réussit le tour de force de nous faire glisser dans la peau de personnages peu recommandables, tout en nous donnant un aperçu de ce qui fait échouer ou déraper les relations - la peur de l'intimité, l'égoïsme presque forcé par les conditions de vie, où il faut avant tout survivre, lutter pour conserver son travail... On est à la fois dans la peau du personnage, et on ressent de l'empathie pour lui et pour l'autre, les autres, qui se débattent autour de lui.

Je n'ai pas ressenti de tristesse en pénétrant dans cet univers, la lumière y est crue mais marque bien les contrastes, j'avais envie d'y retourner, je pensais aux personnages du livre. Il me semble que c'est un ouvrage qui agit aussi à retardement - on croit avoir refermé le livre, mais il agit encore, et projette sa lumière dans notre propre décor.
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Neuf nouvelles par l'auteur de Joe et Fay, ayant de nombreux points communs entre elles : l'alcool, des femmes et des hommes dépassés, des couples en crise, une pauvreté ou une précarité endémique. Surtout des gens sur le point d'abdiquer, ou l'ayant déjà fait. Ici nous sommes loin de l'american way of life.
La soirée d'un couple où l'amour est parti depuis longtemps, un homme désemparé face à l'alcoolisme de sa femme, un homme qui a un double travail pour financer les traitements de l'enfant de sa compagne qu'il n'aime plus, une femme divorcée qui fantasme sur un ouvrier venu réparer sa porte, un alcoolique qui tente d'aider une femme tombée encore plus bas que lui, un employé d'une agence de tourisme qui hait les touristes, un libéré sous contrôle judiciaire qui joue allègrement avec les lignes rouges… Comme le dit la chanson « Noir, c'est noir, il n'y a plus d'espoir » ! Seule l'empathie de l'auteur pour ses personnages évite la déprime au lecteur.
Larry Brown décrit avec justesse et finesse cette Amérique des loosers, celle de gens qui ne savent pas de quoi demain sera fait et qui quelque part s'en foutent, l'essentiel étant de s'en sortir aujourd'hui, demain on verra… Un auteur que l'on peut rapprocher de Russel Banks, Daniel Woodrell ou Jim Harrison, tant pour les thématiques que pour la qualité d'écriture.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Le gamin s'est penché par la portière et il a secoué la tête avec tristesse. J'ai sorti une cigarette et il m'a regardé en disant :
- Putain, vous êtes bien le roi des cons.
Et d'une certaine façon, j'étais bien obligé de lui donner raison.
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Je regardais la série mais sans y croire. Ca ne ressemblait pas à la vie réelle. Il y avait trop de choses qui finissaient bien. Chacun trouvait toujours exactement ce qu'il recherchait. Et il n'y avait pas de méchant. Personne, là, n'enfonçait jamais de porte ni ne vous chassait des toilettes avec des gifles.

Partir
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Ta vie s’écoule, et si tu la passes à t’emmerder, à quoi bon ? Si tu te rends malheureux en restant et si, en partant, tu brises la vie de quelqu’un d’autre, où est la solution ?
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Voilà ce que le début d'une histoire d'amour a de si merveilleux. Cette femme est différente. Nouvelle. Unique. Tout est neuf avec elle. Conneries. Tu vas te raser après la première nuit, et qu'est-ce qu'elle fait au moment où tu as de la mousse plein la tronche ? Elle entre, elle soulève sa chemise de nuit, et c'est la fin de la lune de miel.
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M.P. a même essayé de payer ses enfants pour qu'ils lui donnent un coup de main, mais ils ont refusé. Ils lui ont dit que ça rapportait pas assez. Les jeunes que M.P. a élevés sont devenus si rebelles, et ils ont une si grande gueule qu'ils vont jusqu'à lui parler du salaire minimum.

Jésus et ce bon vieux Franck
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Videos de Larry Brown (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Larry Brown
Michael Farris Smith réussit un polar âpre et brûlant sur les terres du sud des Etats-Unis, à la manière d'un Larry Brown ou d'un William Gay. Mario Condé, le héros désormais fameux de Leonardo Padura, traîne sa nonchalance sous le soleil noir de la mélancolie cubaine. Et Julien Capron nous embarque dans un futur d'autant plus glaçant qu'il est proche de nous. Belle manière, à travers ces trois romans noirs, de prendre la température du monde.
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