Tourgueniev,
Faust (1856)
Faust est une brève nouvelle de quarante-trois pages, rédigée sous la forme de neuf lettres envoyées à un ami.
Nous sommes le 6 juin 1850. Il pleut. Impossible de sortir. Paul Alexandrovitch en profite pour écrire à un ami, une lettre qui sera suivie de huit autres, jusqu'au 11 mars 1853. Elles racontent son retour sur ses terres après neuf ans d'absence, puis la rencontre de son voisin, homme peu cultivé, et de sa femme, Véra Vassilievna, qu'il a autrefois aimée, mais dont la mère lui avait refusé la main, et qu'il retrouve avec plaisir (Le portrait que
Tourgueniev dresse d'elle est celui de la femme réelle d'un de ses voisins de campagne qu'il a aimée, Maria la soeur de
Léon Tolstoï, qui a épousé un autre Tolstoï, Valérien Pétrovitch). Les longs bavardages de ces lettres parlent aussi longuement de la nature qui a bien changé depuis qu'il était parti, comme des tilleuls qui ont poussé, de même que les chèvrefeuilles qu'il avait plantés.
Paul Alexandrovitch raconte qu'il a découvert les plaisirs de la littérature, et est bouleversé par le
Faust de
Goethe qu'il fait partager à la femme de son voisin, laquelle lui avoue un soir son amour. Il est heureux un moment, mais en homme d'honneur, songe à s'éloigner d'elle et à se résigner. Ils échangent encore un unique baiser avant qu'elle rentre chez elle, épuisée par les émotions de cette journée. le lendemain soir, elle n'est pas au rendez-vous. le jour d'après, il apprend par son mari qu'elle est malade et qu'elle délire. Il se dit qu'il en est responsable et qu'il aurait dû fuir plus tôt. Elle meurt, lui survit, figé dans sa solitude. Il ne lui reste que le souvenir.