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EAN : 9782875600370
101 pages
ONLIT ÉDITIONS (31/01/2014)
4.4/5   5 notes
Résumé :
Dans l'Italie d'après guerre durement frappée par le chômage, le jeune Osvaldo, pour s'être rebellé contre un père violent, se voit contraint de quitter Morovalle, un petit village des Marches noyé de soleil. Le jeune homme prend le train pour Charleroi où l'on engage dans les charbonnages. Ainsi débute Faux Témoignages , le nouveau roman de Lorenzo Cecchi, une éblouissante chronique qui retrace cinquante années d'immigration italienne, à travers le prisme d'une ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Faut-il partir ? Rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s'il le faut."
(Charles Baudelaire, Les fleurs du Mal).


Rarement faux témoignages auront tant les accents du vécu. Ils sont dédiés à Jules Boulard, "allumeur de réverbères". Une image reprise dans la préface, qui raconte comment, après quarante ans, le narrateur retrouve ce maître, celui qui lui avait confié quelques écus de langue française et reçoit de lui l'incitation à écrire ses souvenirs comme on allume des réverbères[1]. Voici cette chronique familiale, due à Lorenzo Cecchi, reprise sous forme de huit séquences, souvenirs familiaux des années 1947 à 1974, depuis Morravalle, village italien des Marches, avec Osvaldo venu en Wallonie pour travailler dans les charbonnages, jusqu'à ce fils d'immigré, étudiant en sociologie et serveur de café.

Extrait: "Osvaldo et Giovanni ont fait souche en Belgique dans cette région dont ils ne soupçonnaient même pas l'existence et qui s'appelle Wallonie. Leurs descendants sont nés à Charleroi, Ottignies, Liège, enfin là où l'on trouve des maternités. Leurs petits-enfants ne savent rien d'eux et ne les ont pas connus."

J'ai bien connu cette population italienne, elle fait partie de ma jeunesse liégeoise et si Cecchi mentionne les rues et les lieux carolorégiens, comme le Bois du Cazier de sinistre mémoire, la société qu'il raconte est aussi celle qui peupla maints quartiers de Liège à partir des années cinquante. On se souvient des "baraquements" qu'ont d'abord occupés les Italiens. La plupart, tous, sont des Belges à présent. Naguère les cours de récréation, féroces, résonnaient fréquemment de «sales macaronis» et ils étaient «sur la moutouelle». Tel est devenu garagiste, tel est aujourd'hui ministre. Et lorsque celui-ci rappelle sans chichis à la télévision son parcours d'adolescent montois, les coeurs s'attendrissent : voilà des gens bien de chez nous. La mise en lumière de ces temps modestes, où les maisons se construisent à la sueur des familles, où l'on se marie et fait des enfants, où on boit du vin et des liqueurs le dimanche, où on fait l'apprenti maçon pendant les vacances en Italie, voilà sans doute ce qui rend le livre de Lorenzo Cecchi très attachant, parce qu'il y a un peu d'eux en nous.

Mon regret est que ces chroniques achoppent un peu trop abruptement sur les anecdotes du café le Prince Baudouin, devant lequel le narrateur passe maintenant quand il se rend à la librairie Molière: "C'est toujours un aquarium, mais à présent les vitres sont teintées. On y distingue moins l'intérieur et les poissons sont moins visibles, mais toujours là."

Il n'y a peut-être plus rien à écrire ? C'est vrai, la suite est certainement trop proche de nous pour bénéficier de la patine nécessaire à ce genre de littérature. Il n'empêche, l'auteur semble parti sans refermer la porte.


[1] Dans les années cinquante, le soir entre chien et loup, nous voyions par la fenêtre une silhouette un peu inquiétante munie d'une lance. Notre père, le doigt levé, les yeux ronds nous disait qu'il s'agissait de Feuerman. Si nous n'étions pas sages, Feuerman viendrait. L'allumeur de réverbères faisait plus peur à mon petit frère qu'à moi, mais à la tombée de la nuit, j'observais son passage avec un respect craintif. Il aura fallu la préface de Cecchi pour raviver ce souvenir qui, je le croyais presque, tenait du conte d'enfants.


Remerciements aux éditions ONLIT qui m'ont permis de découvrir ce livre numérique.


Lien : http://www.christianwery.be/..
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"Faux témoignages" offre un récit assez attachant sur la jeunesse d'un fil d'immigrés italiens ayant grandi à Marcinelle, au coeur des charbonnages wallons, dans les années 1950 et 1960. La tragédie du Bois du Cazier, le 8 août 1956, catastrophe dans laquelle plus de 250 mineurs ont péri, est brièvement évoquée, mais c'est surtout la vie quotidienne des familles que Lorenzo Cecchi nous fait revivre. Avec une certaine nostalgie mais aussi une bonne dose d'humour, les narrateurs de ces "faux témoignages" évoquent plusieurs destins individuels au sein de cette communauté d'immigrés italiens, en Belgique mais aussi "au pays".

Le style, très personnel, est plutôt attachant même si le changement de points de vue et de registre est parfois un peu troublant (on passe de "chenu" à "que dalle" p. 70, de "fils de bourges" p. 80 à "je fus convié..." p. 81). Un récit d'une centaine de pages qui se lit rapidement et avec plaisir, à recommander à ceux qui ont vécu cette époque en Belgique.
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Titre sobre, en jaune, sur fond noir : au premier coup d'oeil, je me dis que c'est un policier, et je n'aime pas trop en général. Et puis je commence à lire le premier « faux témoignage », celui d'une rencontre chaleureuse, qui a mené l'auteur à écrire les autres...
Et alors ?Alors, les autres « faux témoignages », plus vrais que nature, nous plongent dans l'univers des années cinquante et suivantes, au long des souvenirs d'une famille d'Italiens immigrés à Charleroi. J'aime beaucoup connaître les lieux où se déroulent les romans que je lis, et là, j'ai été servie, puisque le décor, c'est chez moi, ou presque !
Mais si on trouve dans ce livre toute l'Italie d'ici, avec ses mineurs, ses bagarreurs, Mamma et Nono, on trouve aussi toute l'Italie de là-bas !
Vu de l'intérieur, la vie alors, c'était une aventure : débrouille, embrouille, frime et combines, avec au milieu, un gamin qui trouve doucement la place dont il a besoin pour grandir...
Un régal ! « Faux témoignanges », de Lorenzo Cecchi, chez On lit éditions.
Disponible aussi en format kindle.
Anne Fauvelle, bibliothécaire
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