Femmes et merveilles ( paru en 1974 aux USA) est un recueil de nouvelles de science-fiction écrit uniquement par des femmes.
La responsable de l'anthologie, Joséphine Saxton, indique dans sa préface que, pendant de nombreuses années, la plupart des écrivains et des lecteurs de science-fiction ont été des hommes. Mais, au cours des années 60 et 70, les choses évoluent et de nombreuses nouvelles auteures apparaissent, et ce sont quelques-unes d'entre elles que l'on peut lire dans ce recueil.
J'ai particulièrement apprécié les récits suivants :
- « Et seule une mère », par Judith Merrill : une future mère, dont le mari a été exposé aux radiations, s'inquiète des déformations qui pourraient en résulter pour son enfant. L'enfant naît, la mère éprouve un immense soulagement. Quelque temps après, le mari soldat revient en permission et découvre l'enfant…
- « Cet homme est contagieux », par Katherine MacLean : sur une planète lointaine, une mission d'exploration, qui a voyagé sur « L'Explorer » pendant plus d'un an, rencontre un survivant d'une expédition précéente ; la plupart de ses compagnons sont morts d'une terrible maladie. L'homme est examiné et semble sain : pas de virus, pas de microbe Il monte à bord de « L'Explorer » et, peu de temps après, l'épidémie mortelle se déclenche à nouveau… (une fin tout à fait inattendue)
- « Les voix du vent », par Marion Zimmer Bradley : au cours d’une exploration interstellaire, une femme accouche d'un garçon sur une planète étrangère qui semble absolument déserte ; le nouveau-né ne pouvant pas survivre à un passage dans l’hyper-espace, elle décide de rester seule sur la planète en question avec son enfant ; les années passent et son fils entraperçoit une silhouette dans une forêt proche alors qu’il s’y promenait la nuit… Réalité ou illusion ? (une nouvelle énigmatique et envoûtante)
- « La plus grande vedette du monde », par Kate Wilhelm : Herb Jarvits est devenu le plus grand producteur de télévision du monde grâce à un appareil qui transmet les émotions « les plus primitives » (peur, amour, haine, colère…), ce qui permet aux téléspectateurs de vivre les expériences des personnes filmées. Mais seules quelques personnes sont capables de diffuser les émotions en question et il faut aux téléspectateurs des sensations de plus en plus en fortes ; Herb Jarvits est prêt à tout pour conserver l’audimat de ses émissions, surtout quand leur vedette féminine veut démissionner… (une critique sociale glaçante)
- « Fausse aurore », par Chelsea Quinn Yarbro : dans ce récit post-apocalyptique, une jeune femme tente de survivre sur une terre dévastée où elle est une proie, où les hommes « normaux » torturent les mutants, où les chiens redevenus sauvages agressent les humains… (une certaine impression de déjà-vu, mais un récit efficace)
- « De Brume, d'Herbe et de Sable », par Vonda N. McIntyre : une guérisseuse tente de sauver la vie d'un petit garçon en utilisant le venin modifié d'un cobra ; mais le cobra ne se pas facilement maîtrises et l'entourage du petit garçon n'a pas confiance en elle… (une héroïne et une histoire originales / Prix Nebula 1973)
Des nouvelles variées et de qualité qui rendent la lecture de ce recueil tout à fait recommandable.
Challenge multi-auteures SFFF 2020
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A la suite de Thimiroi, j'ai lu la nouvelle écrite par Sonya DORMAN, "Quand j'étais Miss Dow".
Cette nouvelle écrite à la première personne raconte la transformation demandée par le Gardien à un habitant d'une planète visitée par les terriens.
Pour mieux commercer avec leurs visiteurs, les êtres peuplant la planète, d'un seul sexe et unilobés, passent quelques jours dans un bac qui les modèlent afin qu'ils prennent une apparence humaine.
C'est ainsi que Miss Dow, botaniste, devient l'assistante du Dr Proctor. Très rapidement, ils passent de plus en plus de temps ensemble et Miss Dow est de plus en plus heureuse mais perturbée par ce qu'il va advenir d'elle.
Jolie histoire qui, à mon avis, pourrait peut-être inspirer un vrai roman.
La deuxième nouvelle, écrite par Kate WILHEM, "La Plus grande vedette du monde", est d'un genre différent, bien plus angoissant.
John Lewisohn et Herb Javits se sont tous les deux associés afin de fournir à des spectateurs de
plus en plus nombreux l’expérience d'émotions fondamentales: la peur, l'amour, la haine, la colère ....
Pour le faire, John Lewisohn a inventé un mini appareil qui est intégré dans la tête de leur actrice, Anne, à qui ils font vivre des situations de plus en plus éprouvantes.
Cette nouvelle, beaucoup plus anxiogène, a un petit côté assez malsain dont je ne raffole pas….
Challenge multi-auteures 2020
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L'histoire des femmes dans les romans d'anticipation montre clairement que ne cessent de naître des œuvres caractérisées par les conceptions neuves de leurs auteurs. (p.11)
On pourrait affirmer, ce qui ne manque pas d'ironie, que le premier écrivain de science-fiction fut une femme, Mary Shelley, fille de Mary Wollstonecraft, la féministe du XVIIIe siècle. (p.13)