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Feu et sang (George R.R. Martin) tome 2 sur 3
EAN : 9782756427935
496 pages
Pygmalion-Gérard Watelet (29/05/2019)
3.86/5   239 notes
Résumé :
"Puis Viserys de la maison Targaryen, premier du nom, roi des andals, des Rhoynars et des Premiers Hommes, seigneur des Sept Couronnes et Protecteur du Royaume, ferma les yeux et s'endormit. Il ne s'éveilla jamais. Il avait cinquante-deux ans et avait régné sur la plus grande part de Westeros pendant vingt-six ans. Alors la tempête éclata et les dragons se mirent à danser."

Trois cents ans avant les événements du Trône de Fer, Feu et Sang raconte l'un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,86

sur 239 notes
Un complément indispensable à la saga du "Trône de Fer" !

Ce second tome m'a tout autant passionnée que le premier. Il est toujours déstabilisant de les commencer car l'histoire des Targaryens et la guerre nous sont racontées sous formes de chroniques compilées par un mestre.
Mais comme pour le premier, j'ai vite été happée par la qualité de plume de l'auteur (et du traducteur), et je n'ai pas pu détacher de ma lecture avant la fin.
Cette fois, l'histoire reprend à la mort du roi Viserys, après un long règne de paix. Ses descendants aimeraient tous prendre sa succession, mais le conseil, qui pour une grande majorité préférerait voir un homme monter sur le trône (bande de misogynes, va !), va comploter et inventer une loi pour que ce soit le premier-né mâle qui en hérite, volant ainsi la couronne à Rhaenyra, sa première-née fille. Mais celle-ci ne va pas se laisser faire...
Résultat des courses : ces magouilles pour le pouvoir vont entraîner une guerre civile qui sera en grande partie responsable de la chute des Targaryens et la disparition des dragons.
Cette période sera nommée "la danse des dragons", une guerre civile sanglante qui va mettre à feu et à sang le royaume.
L'histoire est vraiment passionnante, ce malgré le grand nombre de noms et de personnages qui parfois nous embrouillent l'esprit et parmi lesquels on a du mal à se retrouver.
J'ai préféré me focaliser sur les principaux quant à moi.

Par contre, le petit bémol me concernant, c'est que je m'attendais à découvrir l'histoire du roi fou, ce qui n'est pas le cas, alors j'espère qu'un prochain tome comblera ce gros manque.
Pour le reste, je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans ces chroniques qui rendent encore plus intéressante la saga de George R.R Martin.


Lien : http://cocomilady2.revolublo..
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Étant fan de Game of Thrones, de la série, des romans, de l'univers créé par George R.R. Martin qui est complètement dingue et ayant une nette préférence pour la Maison Targaryen, je ne pouvais pas passer à côté du phénomène Feu et Sang. J'avais beaucoup aimé le tome 1 que j'ai lu il n'y a pas si longtemps et je me réservais le tome 2 à l'approche de la sortie de la série spin off House of the Dragon que j'attends avec grande impatience ! Et ce tome 2 a été à la hauteur des attentes !

Feu et Sang est un superbe livre de couleur rouge avec une couverture en relief, agréable au toucher, avec des écailles rappelant celles d'un dragon, probablement le rouge des écailles du dragon Caraxès ou le rouge de la dragonne Meyles, pourquoi pas ! Et l'avantage, c'est que les deux volets peuvent se lire indépendamment l'un de l'autre.

Ce second volet met en avant deux grandes parties que sont la Danse des Dragons (même si la lutte ne dure réellement que deux ans, de 129 à 131, j'englobe tout ce qu'il se passe avant dans cette dernière), période se déroulant sur une trentaine d'année et mettant en avant un conflit interne au sein de la famille Targaryen, ainsi que l'Après-Guerre, avec les débuts hésitants du roi Aegon III le Brisé, un des fils survivant de Rhaenyra Targaryen et de Daemon Targaryen, qui ramène quelque peu la paix entre les deux lignées de la famille Targaryen qui s'étaient opposées l'une à l'autre.

La Danse des Dragons voit le début de l'anéantissement de la famille Targaryen ainsi que de la disparition de la majorité des dragons.

Le Roi Viserys Ier Targaryen, n'ayant pas de fils de sa reine, Aemma Arryn, déclare sa seule fille, Rhaenyra Targaryen comme son héritière légitime. Et lorsque prenant une nouvelle épouse, Alicent Hightower, après le décès de sa précédente femme, qui lui donnera trois fils et une fille, Aegon, Aemond, Daeron et Heleana, le roi préférera toujours sa première fille à son premier fils pour son héritage. C'est ainsi qu'à sa mort, débuta vraiment la lutte fratricide opposant la faction des Noirs, les partisans de la princesse Rhaenyra à ceux de la reine Alicent Hightower et de son fils Aegon, surnommés les Verts, les deux factions ayant chacune de nombreux dragons.

Il me serait extrêmement compliqué de tout résumer tellement c'est du costaud, il y a tellement de faits importants : la proclamation de Viserys Ier comme roi de Westeros, Otto Hightower désigné comme Main du Roi, l'intronisation de Rhaenyra Targaryen comme héritière du Trône de Fer et princesse de Peyredragon, l'amour/la rivalité des frères Viserys et Daemon, Daemon qui créa les Manteaux d'Or, le rapprochement de ser Christian Cole et de Rhaenyra (de l'amour à la haine), le remariage du roi Viserys avec la jeune Alicent Hightower (amie de Rhaenyra), la Triarchie (Lys, Myr, Tyrosh) qui s'empare des Degrés de Pierre (îles aux abords de Westeros), l'alliance de Corlys Velaryon et de Daemon Targaryen (aidé du dragon Caraxès) contre la Triarchie, la naissance des enfants de Viserys dont des fils (Aegon, Aemond, Daeron, Haelena), son souhait de ne pas spoiler sa fille de son héritage au profit de son premier fils, la rivalité de Rhaenyra et d'Alicent, la création des factions Verts et Noirs, le rapprochement de Rhaenyra et de son oncle Daemon, le mariage de Rhaenyra et de Laenor Velaryon (qui mourut ensuite), la naissance de leurs trois fils Jacaerys, Lucerys et Joffrey (rumeur selon laquelle ils ne seraient pas les fils de Laenor) qui eurent chacun un dragon, le mariage de Daemon Targaryen et de Laena Velaryon, la naissance de leurs jumelles et la mort de leur mère, la rivalité entre les fils de Rhaenyra et ceux d'Alicent, le prince Aemond qui s'approprie la plus grande et la plus vieille des dragons Vaghar, l'incident qui éborgnera Aemond, le mariage entre la nière et l'oncle choquant tout le monde (Rhaenyra et Daemon), la naissance de leurs deux fils Aegon et Viserys, le mariage des frère et soeur Aegon et Haelena, la naissance de leurs enfants Jaeherys/Jaehera et Maelor, la prise de pouvoir des Verts à la mort du roi Viserys, le couronnement rapide d'Aegon II, le couronnement de Rhaenyra à Peyredragon, la course pour gagner des dragons à la cause de Rhaenyra (les Noirs en avaient plus que les Verts), la prise d'Harrenhal par les Noirs, le prince Lucerys et son dragon Arax tués par le prince Aemond et sa dragonne Vhagar, la vengeance 'oeil pour oeil, fils pour fils' (l'assassinat du jeune Jaeherys), la défaite de la Reine qui ne fut jamais Rhaenys et de sa dragonne Meleys face aux frères Aegon II et Aemond avec leurs dragons Feux-du-Soleyl et Vhagar, les graves blessures d'Aegon et Feux-du-Soleyl, la Semaison (dompter les dragons sans cavaliers : Vermithor devint le dragon de Hugh le Marteau, Aile d'Argent de Ulf le Blanc, Fumée des Mers de Addam Velaryon, et Voleur de moutons de Ortie), l'attaque visant les derniers fils de Rhaenyra en route pour le Détroit ce qui entraîna la mort de leur demi-frère Jaecarys et de son dragon en voulant leur porter secours, la prise de Port-Réal par Rhaenyra/Syrax et Daemon/Caraxès, la fuite d'Aegon III et de sa famille, l'élaboration du règne de Rhaenyra, Aemond et Vhagar se déchaînant dans le Trident, la trahison de deux dragonniers de Rhaenyra, le combat titanesque d'Aemond/Vhagar et Daemon/Caraxès (et leurs décès à tous les quatre), la mort du troisième fils de Rhaenyra Joffrey qui voulut chevaucher la dragonne de sa mère, l'assaut/la destruction de Fossedragon et la mise à mort des cinq dragons (Syrax, Shraïkos et Morghul, Tyraxes et Songefeu), la défaite et la fuite de Rhaenyra, le combat à Chutebourd entre les derniers dragons et leurs dragonniers (Fumée des Mers/Adamm vs Tessarion/Daeron) et Vermithor qui s'est joint à la lutte (tous périrent), le guet-apen à Peyredragon (Rhaenyra face à son demi-frère Aegon II, jetée en pâture à Feux-du-Soleyl sous les yeux de son dernier fils Aegon), l'accession définitive d'Aegon II comme roi (perte de son dragon et sa mort par empoisonnement deux ans après), le jeune Aegon III (fils de Rhaenyra - symbole des Noirs) devient roi et prend pour épouse Jaehera (petite fille d'Alicent - symbole des Verts)... vers une réunification des deux branches de la lignée ! Il y aurait tellement à dire mais je vais m'arrêter là, ce sont surtout ces événements qui m'ont marqué, qui sont importants ! Mais bien sûr, il y en a plein d'autres !

Pour ce qui est des dragons, ces créatures absolument incroyables qui font aussi tout le charme de la dynastie Targaryen, j'ai pris plaisir à tous les découvrir, à les répertorier et ils sont très nombreux à cette époque, mais bien malheureusement, la majorité d'entre eux périra durant ce conflit interne. Pour les Verts, le prince Aegon Ier montait Feux-du-Soleyl, un superbe jeune dragon considéré comme le plus beau de son temps, son frère Aemond eut le cran de monter la grande et vieille Vhagar, dernier dragon de la Conquête d'Aegon. Leur soeur montait Songefeu, une dragonne bleu pâle et argentée, et Daeron montait Tessarion surnommée la Reine Bleue, Shraikos et Morghul (les deux petits dragons des petits-enfants d'Alicent Hightower). Pour les Noirs, le prince Daemon avait Caraxès surnommé le Sanguinaire, un dragon rouge taillé pour la guerre et Rhaenyra avait Syrax, une dragonne remarquable. Les trois garçons qu'elle eut avec son premier mari Laenor Velaryon avaient leurs propres dragons : Vermax, Arrax et Tyraxès; le premier fils de Rhaenyra et de son second époux et oncle Daemon, Aegon avait un jeune dragon appelé Nuée d'Orage. La dragonne de la Reine qui ne fut jamais, Rhaenys, se nomme Meleys, une dragonne rouge. Les filles de Daemon (Baela et Rhaena) qu'il avait eu avec sa seconde femme avaient Danselune un jeune dragon vert pâle rapide et Point du Jour qui ne naîtra qu'après la Danse des Dragons. Il y a aussi Vermithor, l'ancien dragon bronze du défunt roi Jaeherys Ier, colossal et Aile d'Argent, ancien dragon de la reine Alysanne qui furent montés ensuite par deux hommes alliés des Noirs, Fumée des Mers sera revendiqué par le fils bâtard de Corlys Velaryon. J'ai compté trois dragons sauvages qui n'avaient pas de cavaliers, le Cannibale, un dragon noir qui se cachait dans les grottes de Peyredragon et qui s'attaquait aux siens ; Gris Spectre, un dragon petit et rapide, quasi invisible et Voleur-de-moutons qui fut le seul à être monté par une jeune femme du nom d'Ortie. Après la Danse des Dragons, il ne restait en vie que Voleur-de-moutons, Point du Jour, Cannibale ainsi que quelques oeufs intacts (si j'ai bien compté).

Feu et Sang se veut beaucoup plus abordable que le Trône de fer, de part son style d'écriture. Il s'agit surtout de chroniques, il n'y a aucun dialogue mais par ailleurs, la densité, la richesse et la complexité sont bel et bien présentes. Les informations se succèdent sans aucun temps mort et pour ma part, ce ne fut pas indigeste mais je me doute que certain.e.s lecteurs/lectrices auraient quelques difficultés avec ce style bien particulier. Si dans le premier tome, j'avais adoré la partie sur La Conquête d'Aegon, ici, c'est la partie sur La Danse des Dragons qui m'a charmé. C'est d'ailleurs la Danse des Dragons qui sera au coeur du spin off House of the Dragon. Ce fut passionnant avec beaucoup d'événements majeurs, de personnages clés, de dragons, de dates et de lieux importants. La seconde partie m'a un peu moins emballé, elle n'était pas spécialement passionnante et mon attention s'en trouvait altérée mais j'ai quand même adoré le roman dans sa globalité.

En bref, j'ai adoré ce second tome, encore plus que le premier. Ce fut une excellente lecture, tout ce que j'attendais et plus encore, avec un maximum d'informations pour un maximum de plaisir. Je suis donc désormais parée pour le visionnage de House of the Dragon, j'ai toutes les cartes en main pour suivre la trame sans aucun problème et j'ai tellement hâte !
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En parallèle de son écriture de la désormais série à succès « Game of thrones », G. R. R. Martin s'est lancé depuis quelques années dans divers projets retraçant l'histoire d'événements s'étant déroulés à Westeros avant sa série originelle. Outre les nouvelles mettant en scène le duo formé par le chevalier Dunk et son écuyer surnommé l'Oeuf (« Le chevalier errant » ; « L'épée lige ») ; « L'oeuf de dragon »), l'auteur a aussi entamé une « Histoire des rois Targaryen », composée d'une succession de nouvelles ou novellas aujourd'hui regroupées dans un même recueil… inévitablement scindé en deux volumes en version française. Or, ces volumes sont désormais disponibles en version poche chez J'ai lu, qui les a réédité à quatre mois d'intervalle au cours de l'année 2020. La première partie de « Feu et sang » relatait les bouleversements subis par les Sept Couronnes depuis la conquête du continent par Aegon Ier, jusqu'à la mort de la reine Alysanne, en passant par le terne règne d'Aenys, celui, tragique, de Maegor le Cruel, sans oublier celui de Jaehaerys et de sa reine, tous deux considérés comme les principaux artisans de l'unification du royaume. le second volet commence justement avec la disparition du vieux roi Jaehaerys Ier, mort paisiblement après un long règne durant lequel les habitants du continent vécurent en paix et bénéficièrent d'une confortable prospérité. Son successeur Viserys suivra le même chemin, mais c'est sous son règne que germeront les graines des conflits à venir. En effet, deux camps s'opposent concernant sa succession : la fille aînée de Viserys, fruit d'un premier mariage, et son fils aînée, fruit d'un second. L'essentiel du second volume de « Feu et sang » est ainsi consacré à la guerre qui éclatera à la mort de Viserys entre les partisans des Verts et des Noirs (le fils ou la fille), et qu'on baptisera « la Danse des Dragons ». Un conflit d'une ampleur sans précédent, qui laissera le royaume totalement exsangue et auquel suivra une régence exercée par certains des plus puissants nobles de Westeros au profit du jeune Aegon III. Une période certes plus calme militairement mais non moins exempte de tensions et de retournements de situation.

Les événements et les personnages changent, mais le principe reste le même que dans le premier volume puisqu'on a moins affaire à un récit romancé qu'à une véritable chronique historique. L'auteur opte en effet pour un mode de narration un peu particulier dans la mesure où le texte nous est présenté comme étant une retranscription de l'« Histoire des rois Targaryen » écrite par un archimestre de la Citadelle de Villevieille. Il s'agit donc d'un ouvrage érudit, et la volonté de l'auteur est de présenter les faits de la manière la plus neutre et la plus précise possible. Pour ce faire, notre archimestre s'appuie sur un certain nombre de sources contemporaines des événements relatés, chacune présentant leurs intérêts et leurs défauts. Les chroniques écrites par les grands mestres de Port-Réal sont par exemple relativement fiables mais passent sous silence un certain nombre de détails qui pouvaient paraître insignifiants à l'époque mais qui se révèlent aujourd'hui nécessaires pour bien comprendre tous les enjeux. Les écrits de Champignon, nain faisant office de fou à la cour, sont pour leur part beaucoup plus sujet à caution (outre son nanisme, le personnage partage avec Tyrion son amour des femmes et de la boisson) mais permettent d'en apprendre davantage sur les bruits de couloir et les rumeurs qui circulaient parmi les nobles à l'époque (le nain opte ainsi toujours pour la version la plus scandaleuse et la plus grivoise). L'archimestre entreprend ainsi un véritable travail d'historien : il croise les sources, les questionne, tente de les remettre en perspective, fait part de ses doutes sur la véracité de telle ou telle analyse, et surtout tente de prendre du recul sur les événements. Cette réflexion menée par Georges R. R. Martin concernant le rapport des historiens aux sources est assez fascinante et permet au lecteur de disposer de plusieurs versions d'un même événement, ce qui le pousse à, lui aussi, tenter de prendre du recul. le seul inconvénient, inhérent à ce mode de narration, réside dans l'apparente aridité du texte qui contient inévitablement très peu de dialogues (et seulement rapportés) et se révèle extrêmement dense puisque s'accumulent des dizaines et des dizaines de noms de personnages ou de lieux qu'il convient de retenir pour bien saisir tous les enjeux dont il est question.

L'originalité du mode de narration choisi n'est toutefois pas le seul atout déployé par G. R. R. Martin dans cet ouvrage qui constitue à la fois une formidable porte d'entrée dans son univers, mais aussi un sacré complément à destination des connaisseurs. En effet, les références à de nombreux aspects déjà évoqués dans « Game of thrones » pullulent, qu'il s'agisse des noms des grandes familles du royaume (on retrouve les Stark, les Lannister, les Targaryen…) ou encore des lieux, institutions ou traditions mentionnés dans la série (on apprend par exemple l'origine de la création de Port Réal, des manteaux d'or, de la légende noire d'Harrenhall…). Que l'on saisisse les clins d'oeil ou pas, les intrigues mises en scène ici restent passionnantes. Comme dans la première partie, la guerre occupe une place centrale dans le récit même si, contrairement cette fois aux événements relatés dans le volume précédent, il ne s'agit pas de plusieurs conflits ayant eu lieu sous le règne de différents souverains, mais bel et bien d'un seul. « La danse fut une guerre totalement différente de celles qu'on avait pu livrer au fil de la longue histoire des Sept Couronnes. Si des armées firent mouvement pour s'affronter dans de féroces combats, une grande partie des massacres se déroula sur l'eau et – tout particulièrement – dans les airs, quand dragon affronta dragon, avec griffes, crocs et flammes. Ce fut une guerre marquée par la ruse, le meurtre, ainsi que la trahison, une guerre livrée dans l'ombre et les escaliers, les chambres du conseil et les cours des châteaux, avec des poignards, des mensonges et le poison. » Voilà, selon les propres mots de l'archimestre, à quoi ressembla cette guerre qui, par certains aspects, pourrait presque faire passer celle racontée dans « Game of thrones » pour une gentille petite querelle sans conséquence. Affrontement de dragons, meurtres d'enfants, tortures, massacres à grande échelle, viols permanents, coups bas, trahisons… : voilà le programme des deux cent premières pages qui font donc la part belle à l'action mais dont l'accumulation d'horreurs peut parfois écoeurer le lecteur. La seconde partie est plus reposante émotionnellement mais toute aussi intéressante car elle repose sur l'énigme posée par le nouveau roi, le jeune Aegon III, et sur le défilé des régents qui vont se succéder à son service. Parmi la centaine de personnages mis en scène certains peinent à retenir notre attention quand d'autres, parfois en quelques lignes seulement, laissent une trace indélébile dans notre imaginaire : le Serpent de mer Corlys Velaryon, le froid et rigide Cregan Stark, Baela Targaryen, Aly la noire, sans oublier Rhaenyra Targaryen, son oncle Daemon, ou encore la reine Alicent.

Le dernier aspect que je souhaitais traiter dans cet artcle concerne la représentation des femmes et du « peuple » dans ces chroniques. L'essentiel des personnages ayant accès à une situation de pouvoir étant majoritairement des hommes issus de la noblesse, il est intéressant de se pencher sur la manière dont l'auteur tente (ou pas) de rendre visible ceux que l'histoire a justement tendance à invisibiliser. Pour ce qui est des femmes, Georges R. R. Martin s'en sort plutôt bien. D'abord parce qu'il met en scène des personnages féminins forts, jamais caricaturaux, et surtout extrêmement variés (mères de familles, guerrières, souveraines, intrigantes…). L'une des conséquences les plus intéressantes de la Danse des Dragons aura par exemple été de permettre à grand nombre de femmes d'accéder à des responsabilités et de se libérer de l'emprise masculine (« Tant de seigneurs avaient péri que la Citadelle dénomme à bon droit cette époque l'Hiver des Veuves. Jamais auparavant ni depuis, autant de femmes n'ont disposé de tant de pouvoir, gouvernant à la place de leurs maris, frères et pères tués, pour des fils dans les langes ou encore à la mamelle. »). le royaume de Westeros étant cependant une société patriarcale, ces femmes ne possèdent pas pour autant le même statut que leurs homologues masculins. Un aspect également très bien évoqué par l'auteur qui aborde la question des mariages forcés, de la mortalité en couche extrêmement élevée pour les femmes (car souvent bien trop jeunes), ou encore des droits de succession (la cause même de la Danse des Dragons). le comportement des hommes envers les femmes s'en trouve évidemment conditionné, un sujet là encore évoqué à de multiples reprises par l'auteur qui nous parle clairement du viol comme arme de guerre, mais aussi de l'impossibilité pour les femmes d'échapper à une tutelle masculine ou à disposer de leur propre corps. Je serais, en revanche, plus réservée en ce qui concerne la vision donnée par l'auteur des classes populaires puisque, de l'aveu même de son archimestre, « une si grande partie de l'histoire nous narre les actions des rois et des reines, des grands seigneurs, des preux chevaliers, des pieux septons et des mestres pleins de sagesse qu'on oublie aisément le petit peuple qui partageait l'époque avec ces grands et ces puissants. ». Or, le « petit peuple » chez Martin, il ressemble plutôt à un troupeau de bétails : muet et indifférent quand tout va bien, violent et hors de contrôle lorsque quelqu'un parvient à les fédérer. Dans ces circonstances, il n'est guère étonnant que les rares scènes mettant en avant des personnages issus du commun soient avant tout des scènes de massacres ou de violence gratuite exercée par une foule en furie. Sur cet aspect l'auteur peut sans aucun doute mieux faire.

Avec son « Histoire des rois Targaryen », George R. R. Martin développe patiemment et minutieusement son univers dont on peut difficilement aujourd'hui contester la richesse. Les événements relatés sont tous captivants, et la manière choisie par l'auteur pour les raconter est pour le moins audacieuse. Que vous connaissiez ou pas « Game of thrones », n'hésitez pas à vous plonger dans « Feu et sang » !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Complots, trahisons, assassinats, rivalités ... George R. R. Martin ne nous épargne rien dans ce second opus de « feu et sang ».
Il est indéniable qu'il faut lire le 1er volumes avant d'attaquer celui-ci.
J'ai passé un très bon moment de lecture. La plume de Georges R.R.Martin est toujours un plaisir à lire.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la dynastie Targaryen, la saga Feu et sang est faite pour vous.

Lorsque le vieux roi mourut, la décision du Grand conseil de 101, mis Viserys Ier Targaryen sur le trône, créant une loi « Salite » faisant accéder le premier-né mâle à la couronne. Lorsque le roi mourut, né des rivalités entre sa fille, première-née d'un premier mariage , Rhaenyra, Et son fils premiers-nés du second mariage, Aegeon. Tous deux, revendique le trône. Rivalité entre noir et vert continu. le royaume entre en guerre. La danse des dragons commença, jusqu'à leurs morts.
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Un deuxième et dernier tome où j'ai retrouvé les mêmes faiblesses.

Feu et Sang rapporte les Targaryens sur le trône de Fer. Un pouvoir qui ne se fait pas sans luttes internes et donnent donc lieu à du sang mais également à du feu avec leurs fameux et funestes dragons.

Ce récit est conçu sous la forme d'une chronique : on compile les faits et on narre les événements marquants des différents règnes, ce qui en fait une narration particulière. En effet, on est beaucoup moins dans le dialogue, ce qui n'est pas ajouter une certaine lourdeur au récit. A cette lourdeur, s'ajoute celles des noms et lieux, innombrables, dans lesquels on se perd. Bref, plusieurs fois, je l'avoue, j'ai un peu lu en diagonale, tant j'avais l'impression que cette lecture n'avançait pas.

Ce qui me désole le plus c'est que je pense que ce tome 2, avec la Danse des Dragons, est un peu le point culminant de cette narration. J'ai juste eu la sensation d'événements qui traînaient en longueur, encore plus avec la succession et la régence. A ce titre, j'ai préféré le premier, avec le règne d'Aegon Ie et de Jacaerys Ier.
A cette désolation, s'ajoute frustration et incompréhension. Pourquoi achever le récit à Aegon III et non à la fin des Targaryens? J'aurai préféré que ça aille plus vite mais qu'on les voit tous.

En résumé, je ne nie pas que ce récit nous replonge dans l'univers du Trône de Fer mais les lourdeurs sont trop nombreuses pour que j'y ai pris autant de plaisir que souhaité.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
17 juin 2019
Sans aller jusqu’à avancer que le tout s’avère un poil besogneux, il faut bien avouer que la lecture n’est jamais autre chose que purement informative.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Redoutant l’ennemi qui venait, des centaines tentèrent de fuir, pour se voir refouler aux portes par les manteaux d’or. Prisonniers dans l’enceinte de la ville, certains cherchèrent dans des caves profondes un refuge contre la tempête de flammes dont ils craignaient la venue, tandis que d’autres se tournaient vers la prière, la boisson et les plaisirs qu’on pouvait trouver entre les cuisses d’une femme. À la tombée de la nuit, les tavernes de la ville, les bordels et les septuaires étaient pleins à craquer d’hommes et de femmes cherchant le réconfort ou l’évasion, échangeant des récits de terreur.
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Ce fut au vingt-deuxième jour de la cinquième lune de l'an 130 que les dragons dansèrent et moururent au-dessus de l'Oeildieu. A sa mort, Daemon Targaryen avait quarante-neuf ans ; le prince Aemond venait tout juste d'en avoir vingt. Vhagar, le plus grand des dragons Targaryen depuis la mort de Balerion, la Terreur Noire, avait décompté cent quatre-vingt-une années sur cette terre. Ainsi disparut la dernière créature à avoir vécu au temps de la Conquête d'Aegon, tandis que le crépuscule et la nuit avalaient le siège maudit d'Harren le Noir. Pourtant, si peu de monde était présent pour porter témoignage qu'un délai s'écoulerait avant que le récit de la dernière bataille du prince Daemon soit largement connu.
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"Dans les Degrés, mes ennemis avaient appris à courir se cacher en voyant les ailes de Caraxès ou en l'entendant rugir... mais ils n'avaient eux-même aucun dragon. Il n'est pas aisé pour un homme de se faire tueur de dragons. Mais des dragons peuvent tuer leurs pareils et l'ont déjà fait. Tout mestre qui a étudié l'histoire de Valyria vous le dira. Je ne jetterai pas nos dragons contre ceux de l'usurpateur, à moins de ne pas avoir d'autre choix. Il est d'autres façons, meilleures, de les utiliser." # Daemon
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La Danse des Dragons est le terme fleuri attribué à la lutte intestine sauvage pour le Trône de Fer de Westeros que se livrèrent les deux branches rivales de la maison Targaryen de 129 à 131. (...) Aegon avait été proclamé roi de Fossedragon, Rhaenyra reine de Peyredragon. Tous les efforts de réconciliation ayant échoué, la Danse des Dragons commença alors véritablement.
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Quand Rhaenrya demanda pourquoi ser Rober n'était pas
venu à sa rencontre, ser Alfred répondit que la reine verrait "notre gros ami" au château.
Et ce fut le cas...bien que le cadavre noirci de Coing soit si brûlé qu'on ne puisse plus l'identifier,quand il lui firent face.On ne le reconnaissait qu'à son volume ,car ser Robert avait été d'un embonpoint considérable.Ils le trouvèrent pendu aux remparts de la poterne auprès de l'intendant de Peyregragon,du capitaine de la Garde,du maître d'armes...et de la tête et de la partie supérieure du torse du Grand Mestre Gerardys. Sous les côtes, il n'y avait plus rien,et les entrailles du Grand Mestre pendaient de son ventre ouvert comme autant de serpents noirs calcinés.
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George RR Martin à la librairie Grangier le 3 juillet 2014
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