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EAN : 9781092444385
136 pages
l'Atelier contemporain (11/03/2016)
3.5/5   3 notes
Résumé :
La ville est partout dons fort, le film, le récit. On la voit comme spatialité, architecture, foule. Mais qu’est-ce que la communauté change à nos corps ? Et dans le rapport chacun à notre corps dans la ville, ou présent de nos temps confus et sombres, avec prime au consensuel, ou norme, à la surveillance, qu’est-ce qui change, quel est pour chacun d’entre nous l’inconnu de son corps ? Et ce que nous portons d’autres images du corps, le prestidigitateur, l’acrobate ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre est constitué d'une cinquantaine de textes, très courts, pour certains déjà parus sur le site internet tenu par l'auteur, accompagnés d'illustrations anthropomorphes à l'aquarelle réalisées par le peintre Philippe Cognée.

Ces textes décrivent des catégories d'hommes qui peuplent un monde fantastique mais curieusement familier, de grandes villes où la vie s'est organisée sous une forme d'hyper -spécialisation et d'hyper-rationalité poussées jusqu'à l'absurde et au grotesque. Ils sont souvent portés par la voix du pronom indéfini ‘on' qui comme sa dénomination grammaticale le laisse entendre confère aux scènes décrites un halo d'incertitude et renforce l'impression de massification impersonnelle. Nous voilà dans un monde où la singularité individuelle a disparu et où ont aussi disparu les conflits. Les titres sont une réjouissance à eux seuls et donnent une idée de l'atmosphère étrange de ce livre : ‘notes sur les hommes qui s'effritent', ‘notes sur les hommes inutiles' ; ‘notes sur les hommes fragmentés', ‘notes sur les hommes suspendus à des crochets' , ‘notes sur les restes d'hommes'… Parsemés au milieu de ces notes sur ces différentes catégories d'hommes, quelques textes sont consacrés à un prestidigitateur, seul personnage singulier, auteur de tours totalement invraisemblables comme celui où il échange son corps avec les spectateurs.

François Bon donne dans ce livre une vision poétique et pessimiste d'un monde futur qu'on souhaite ne pas connaître, mais qui ressemble déjà un peu au nôtre.
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Je suis déçue car j'aurai voulu entrer dans ce livre et partir dans un voyage avec ces hommes singuliers et poétiques, mais je suis restée un peu à côté.

L'objet livre est très beau, des dessins à la mise en page une atmosphère se déploie.

Ce livre est composé de dessins de Philippe Cognée qui ont quelque chose de brut et sont très expressifs ainsi que de courts textes nommés notes de François Bon.

François Bon est un auteur dont j'aime regarder les vidéos sur le net. Il a une chaine Youtube où il poste régulièrement des vidéos. Il m'a permis de découvrir des auteurs.

J'ai beaucoup aimé la note sur la fatigue car elle m'a procuré ce moment magique de lecture où vous lisez ce que vous ne savez exprimer mais qui vous est si familier. Et ainsi, vous vous sentez plus éclairé sur vous même et moins seul.

Mais bien d'autres notes me sont restées obscures.

Je le mets de côté et je suis sûre qu'un jour il m'ouvrira ses pages.
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Il s'agit d'un ensemble de textes courts, des « notes sur ». L'auteur propose de petites réflexions sur les hommes et la façon dont leur corps s'accorde à leurs fonctions dans la ville.
Il n'est pas facile d'entrer dans ce récit. le vocabulaire est très accessible, de même que les textes. Néanmoins, il peut être difficile de saisir clairement le message transmis. On a l'impression de marcher dans les rues d'une ville hors du temps, sans repères chronologiques ou géographiques, et cela peut être perturbant. Cependant, la lecture étant fluide, on est inconsciemment tournés vers la suite et on tente de recréer la ville à partir des pièces à disposition.
Les fonctions des hommes dans la société ne s'apparentent pas à celles que nous connaissons. Il y a les « hommes indéterminés », les « refaiseurs de vie » ou encore les « hommes qui voient la nuit ». Les appellations sonnent floues et intriguent. On ne peut s'empêcher de se représenter mentalement cette ville et ces corps qui la peuplent. Chaque lecteur pourra sans doute être fasciné par tel type de corps ou tel autre, car ce texte fait appel à nos sensations et à nos propres expériences. L'auteur nous plonge dans un imaginaire qui fait écho à notre société, et les ponts se créent d'eux-mêmes.
Des dessins de Philippe Cognée sont disséminés entre les notes. Ce sont des figures humanoïdes qui semblent faites de chair, de terre et de végétation (on se croirait presque chez le psy à décoder des taches d'encre). On a l'impression de regarder des personnes déformées par le support. Les illustrations sont dans des tons gris et reflètent les propos de l'auteur décrivant une vi(ll)e triste, où les personnalités s'effacent.
Le livre en lui-même est très travaillé, avec une police de caractères graphique qui ressemble à la Bauhaus.
Lien : http://voulezvoustourner.blo..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Note sur les hommes-crâne

Au début on les nommait les hommes-carrefour.
Mais on n'avait pas pu les laisser toujours dehors aux carrefours : on leur avait construit des guérites vitrées, puis aménagé directement les vitrines proches, puis légèrement rehaussé leurs socles.
On aimait à se rappeler cette période des hommes-carrefour : on entrait directement en contact avec eux, on posait une question et ils répondaient avec cette façon qui avait fait leur célébrité - un peu de travers, un peu biaisé, avec du mystère. parfois vous passiez avec des amis ou collègues, sans prendre garde à leur présence, et ils s'immisçaient dans votre conversation attrapée au passage, lui donnant un tour neuf, une profondeur imprévue.
Et puis, pour leur immobilité, pour leur concentration, pour tout ce qu'ils savaient et méditaient, même, peut-être, leurs fronts et leurs crânes avaient pris une tournure qui les faisaient reconnaître de loin : tournure vraiment, puisque leur crâne était comme rond, cylindrique, haut sur des yeux ternes.
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Avec les hommes qui voyaient la nuit, la paix dans les villes avait fait tant de progrès.
On était resté longtemps, très longtemps à la bascule. Ceux qui n’étaient pas des hommes de la nuit, quand ils la traversaient, pouvaient devenir méchants. On avait remarqué il y a bien longtemps comment les espèces tendaient à se séparer : ceux qui exploraient les bars, dérivaient dans les rues, roulaient la nuit, veillaient dans les hôtels, gardaient allumée leur lampe d’insomniaque, se reconnaissaient entre eux, s’attiraient mutuellement. Les pratiques réseau n’avaient fait qu’accentuer le partage.
D’autres présentaient, mais rarement, cette faculté de l’œil : voir dans le noir. La plupart des animaux, mammifères y compris, vivaient principalement la nuit, pour se déplacer, se nourrir, se reconnaître. On avait inventé un mot bizarre, nyctalope, qui était vraiment un mot de ceux du jour, un mot d’exclusion, ou d’incompréhension.
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Videos de François Bon (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Bon
A l'occasion du salon "Rendez-vous de l'histoire" à Blois, rencontre avec François Bon autour de son ouvrage "Sapiens à l'oeil nu" aux éditions CNRS.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2323506/francois-bon-sapiens-a-l-oeil-nu
Note de musique : © Scott Holmes
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